Cours 7 - Alternatives (suite) et Organisation de la personnalité Flashcards

1
Q

Nous avons vu dans le dernier cours qu’une des solutions aux limites du diagnostic catégoriel serait d’utiliser un modèle dimensionnel à la place. Nous avons vu le modèle à facteurs dans le dernier cours. Maintenant, nous verrons l’autre qui se nomme…?

A

Approche évaluant la concordance à un prototype.

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Q

Décrire ce qu’est l’approche évaluant la concordance à un prototype.

A
  • Cette approche remet en question les modèles catégoriels (DSM) et dimensionnels (Big-5) (ces 2 modèles ne correspondent pas à comment le clinicien pense. Ils n’ont pas cette approche systématique qui est requise pour une analyse dsm et une analyse à 5 facteurs)
  • Elle met l’accent sur les processus cognitifs (de catégorisation) des cliniciens
  • Elle avance que les individus tendent à «satisfire» (mélange de satisfaire et suffire – satisfice en anglais) quand vient le temps de poser un jugement clinique (ils ne vont pas à travers toute l’info qui est requise pour le dsm ou big-5)
  • Les cliniciens procèdent naturellement au diagnostic par une comparaison de leur client au prototype d’un trouble mental (c’est ce qui leur permet de “satisfire”)
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3
Q

Comment fonctionne l’approche évaluant la concordance à un prototype?

A
  • On présente un portrait pur d’un trouble de personnalité au clinicien
  • Cette description prototypique est présentée dans un paragraphe plutôt que dans une liste et elle est plus riche psychologiquement et plus détaillée que les ensembles de critères du DSM, ce qui permet au diagnosticien de former une représentation psychologiquement cohérente du syndrome dans laquelle les comportements et expériences internes sont liées de façon signifiante
  • Pour effectuer un diagnostic, le clinicien score la similarité générale ou concordance entre un patient et le prototype à l’aide d’une échelle à 5 points, considérant le prototype comme un tout plutôt qu’en comptant les critères.
  • Le clinicien se prononce sur tous les prototypes des TP, prend 2 minutes
  • Un prototype de santé est ajouté
  • Ces informations pourraient être complétées par une évaluation supplémentaire et similaire d’autres dimensions(analyse fonctionnelle) : motivations, conflits, cognitions, expériences émotionnelles, régulation émotionnelle, régulation des impulsions, fonctionnement et représentations interpersonnels, identité et représentations de soi, ressources adaptatives
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4
Q

Donner le prototype de la personnalité borderline.

A

-Les personnes qui présentent ce syndrome de personnalité vivent des émotions qui tendent à s’emballer jusqu’à devenir hors de contrôle, menant à des extrêmes d’anxiété, de tristesse, de rage, d’excitation, etc. Elles tendent à se sentir malheureuses, déprimées ou abattues. Elles tendent à se sentir inadéquates, inférieures ou un échec. Elles tendent à craindre qu’elles vont être rejetées ou abandonnées par ceux et celles qui sont importants émotionnellement. Elles ne sont pas capables de s’apaiser ou se réconforter en état de détresse; elles ont besoin de la relation avec quelqu’un d’autre pour s’aider à réguler leurs affects. Elles tendent à se sentir impuissante ou à la merci de forces hors de son contrôle. Elles tendent à se sentir en colère ou hostile (que ce soit consciemment ou non). Elles tendent à être anxieuses. Elles tendent à réagir aux critiques par des sentiments de rage et d’humiliation. Elles tendent à être ouvertement nécessiteuses (needy) ou dépendantes; elles ont un besoin excessif de réassurance ou d’approbation. Elles tendent à se sentir incomprises, maltraitées ou victimisées. Elles tendent à devenir irrationnelles lorsque des émotions fortes sont suscitées; elles peuvent montrer un déclin notable du niveau de fonctionnement habituel. Elles tendent à s’impliquer dans des luttes de pouvoir. Elles tendent à «catastrophiser»; elles ont une propension à voir les problèmes comme étant des désastres, sans solution, etc. Leurs émotions tendent à changer rapidement et de façon imprévisible. Elles n’ont pas une image stable de qui elles sont ou voudraient devenir (ex. leurs attitudes, valeurs, buts et sentiments à propos de soi sont instables et changeants). Elles tendent à se sentir exclues ou comme des étrangères; elles sentent qu’elles ne font pas partie du groupe. Elles tendent à exprimer une colère intense et inappropriée, non proportionnelle à la situation.

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5
Q

Décrire l’échelle pour évaluer la concordance avec le prototype.

A

Diapo 40

  • Un score de 4 ou 5 correspond à l’appartenance à une catégorie diagnostic
  • Un score de 3 est une catégorie sous-clinique qui signifie que le client présente des traits ou caractéristiques du trouble
  • Un score de 1 ou 2 signifie que le trouble n’est pas présent
  • Cette méthode permet une évaluation catégorielle et dimensionnelle des TP. On peut dichotomiser l’échelle de 1 à 5: on pourrait se dire que 4 et 5 = diagnostic et tout ce qui est en-dessous = pas diagnostic. Mais ça peut être dimensionnel aussi, car entre 4 et 5, on peut avoir le diagnostic, mais il y a une différence de degré. Ou on peut avoir une personne “sous-clinique” (3) (variation de degré entre 1 et 5).
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6
Q

Diapo 43: Quel est le diagnostic comorbide?

A

Tout d’abord, on a un score de 5/5, donc clairement, on a un portrait prototypique de la personnalité borderline. Mais on a aussi une personnalité 4/5 qui est la personnalité histrionique, donc cette personne a 2 personnalités significatives (2 diagnostics), mais avec un petit plus pour la personnalité borderline puisqu’elle est prototypique. On voit aussi qu’elle a des traits narcissique (3/5) et quelques miettes de schizotypique et évitante.

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7
Q

Des recherches ont été faites et on a proposé à des cliniciens 5 façons de poser un diagnostic avec un modèle dimensionnel, lesquelles?

A
  • Compter le nbr de critères DSM (= dimensionnel par le nbr de critères)
  • 2 méthodes de concordance à un prototype: on faisait un prototypique avec les critères borderline et on demandait aux cliniciens de se prononcer avec une échelle de 1 à 5 sur si sa concordait au prototype dsm. Ou on faisait le modèle Westerne, cad un prototype plus étoffé, comme celui qu’on vient de voir et le clinicien devait se prononcer de 1 à 5.
  • On demandait aux cliniciens de se prononcer sur les 5 facteurs
  • Et un autre modèle dimensionnel de tempérament (sur les 5 facteurs et différentes dimensions du klonniger)
  • Les résultats ont démontré que les cliniciens préféraient les 2 modèles qui faisaient référence à un prototype. Méthode la + facile.
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8
Q

Un nouveau modèle des TP avait été proposé pour le DSM-5 (mais il a été rejeté et placé en section III). Comment se modèle est tranquillement apparu?

A

-Premières versions du travail du Work Group soumises à commentaires sur le site web de l’APA en 2010, ‘11, ’12
Fin de consultation 15 juin 2012
-Changements importants d’une version à l’autre:
–Proposition, et retrait, d’une approche par correspondance à un prototype
–Élimination, et retour, du type narcissique
-La révision de mai 2012 a été retenue
Et ajoutée au DSM-5 dans la section III: Emerging measures and models

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9
Q

Quels sont les critères généraux d’un TP dans le nouveau modèle des TP qui a été rejeté?

A

*très différent du DSM-IV
A- Perturbation modérée (ou plus sévère) du fonctionnement de la personnalité (à 2 niveaux: soi / interpersonnel)
B- Présence d’au moins un trait pathologique (on ramène le niveau de fonctionnement à la personnalité, ce n’est pas juste des symptômes. Prend donc une perturbation observable au niveau de la personnalité.) (A et B = Pathologique)
C- La perturbation dans le fonctionnement de la personnalité et l’expression des traits de personnalité est relativement inflexible et se présente dans un large spectre de situations personnelles et sociales (= pas nouveau, Pervasif)
D- La perturbation dans le fonctionnement de la personnalité et l’expression des traits de personnalité est stable dans le temps, dont l’origine peut être située à l’adolescence ou au début de l’âge adulte (= pas nouveau, Persistant)
E- La perturbation dans le fonctionnement de la personnalité et l’expression des traits de personnalité n’est pas mieux expliquée par un autre trouble mental
F- La perturbation dans le fonctionnement de la personnalité et dans l’expression des traits de personnalité n’est pas seulement attribuable aux effets physiologiques d’une substance ou d’une autre condition médicale
G- La perturbation dans le fonctionnement de la personnalité et dans l’expression des traits de personnalité n’est pas normative dans le développement de l’individu ou dans son environnement socioculturel

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10
Q

Expliquer plus en détails le critère A du nouveau modèle.

A

Critère A: Fonctionnement de la personnalité
-Niveaux de fonctionnement du soi et de fonctionnement interpersonnel
a) Soi: intégration de l’identité, direction du soi
b) Interpersonnel: empathie, intimité
(*le fonctionnement de la personnalité est essentiellement au niveau de l’identité (et ce, pour tous les TP), a/n de comment on est avec nous-même et avec les autres et c’est cet aspect du fonctionnement qui ressemble à un facteur “g” de la pathologie des TP. Et quand on mesure le critère A, on mesure une dimension du fonctionnement général)
-Évaluation va ainsi (faut qu’il y ait au moins un 2 ou +):
0- fonctionnement sain
1- perturbation légère
2- perturbation modérée
3- perturbation sévère
4- perturbation extrême
-Chaque aspect de fonctionnement est opérationnalisé (soi + interpersonnel x 3 sous-aspects = 12 en tout)
-Prend un niveau modéré (ou plus sévère) pour obtenir un TP

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11
Q

Toujours concernant le critère A, quels sont les aspects du fonctionnement de soi et du fonctionnement interpersonnel qui doivent être perturbés?

A

Intégration de l’identité
-Expérience de soi comme unique, avec frontières claires entre soi et autres
-Stabilité de l’estime de soi et précision dans l’auto-évaluation
-Capacité de vivre et réguler un spectre d’expériences émotionnelles (ressemble bcp au TPB)
Direction du soi
-Poursuite de buts, à court-terme et de vie, cohérents et significatifs
-Utilisation de standards internes et comportements constructifs et prosociaux
-Habileté de réflexion de soi productive
Empathie
-Compréhension et appréciation des expériences et motivations des autres
-Tolérance de perspectives différentes
-Compréhension de l’effet de nos comportements sur les autres (fait partie de la diffusion ou de l’intégration de l’identité)
Intimité
-Profondeur et durée de la connexion aux autres
-Désir et capacité de proximité
-Mutualité de considération se reflétant dans le comportement interpersonnel
*Donc le clinicien doit trouvé un niveau modéré sur au moins 1 de ces 4 dimensions et si c’est le cas, il y a une perturbation au niveau du fonctionnement.

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12
Q

Expliquer plus en détails le critère B: Traits de personnalité.

A

Il faut trouver une pathologie au niveau des traits de personnalité.
-5 facteurs ou domaines:
1. Émotionnalité négative (vs stabilité émotionnelle) (≈névrosisme)
2. Détachement (vs extraversion)
3. Antagonisme (vs caractère agréable)
4. Désinhibition (vs caractère consciencieux)
5. Psychoticisme (vs lucidité) (expériences bizarres ou inhabituelles, manque au big-5)
*C’est un dérivé des modèles à 5 facteurs qu’on connait, mais avec un accent sur le fonctionnement pathologique.
-Et un ensemble de facettes (25 en tout)
-Facteurs et facettes évalués sur une échelle:
0-Très peu ou pas du tout caractéristique
1-Légèrement caractéristique
2-Modérément caractéristique
3-Extrêmement caractéristique
*le seuil n’est pas encore définit, mais on pense qu’il faudrait au moins le 2 pour dire qu’on a le trait pathologique.
-Mesurés par questionnaire: le Personality Inventory for DSM-5 (PID-5)
–Soit de façon auto ou hétéro révélée
–Version pleine à 220 items ou brève à 25 items

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13
Q

Une fois qu’on sait que le client a une personnalité pathologique, on peut la mettre dans une case afin de préciser quel type de TP elle a. Quels sont les 6 types de TP qui ont été conservés du DSM-IV? Qu’est-ce qu’on fait avec les 4 restants?

A
Borderline
Obsessif-compulsif
Évitant
Schizotypique
Antisocial / dissocial
Narcissique
-Les absents (4 autres du DSM-IV) et les TP NS vont être identifiés par un «TP aux traits spécifiés» (TPTS) (on les définit strictement sur les traits qu'on a)
-Un pattern de traits est proposé pour chacun des 6 TP retenu (critère B)
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14
Q

Le TPB est un type de trouble de personnalité parmi les 6 retenus. Élaborer.

A
  • Est un type de trouble de personnalité
  • Doit d’abord présenter tous les critères pour un TP (A, B, C, D, E, F, G)
  • Dont une perturbation significative dans le fonctionnement de la personnalité (critère A)
  • Est surtout évalué en termes d’un pattern de traits et de facettes (critère B)
  • Les critères A et B sont des troubles au niveau du fonctionnement et sont différents pour chaque trouble.
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15
Q

Comment se présente le TPB dans ce nouveau modèle?

A
  • Les caractéristiques typiques du TPB sont l’instabilité de l’image de soi, des buts personnels, des relations interpersonnelles et des affects, accompagnée d’impulsivité, de prise de risques et / ou d’hostilité.
  • Les difficultés caractéristiques apparaissent dans l’identité, la direction de soi, l’empathie et / ou l’intimité (critère A) ainsi qu’avec des traits pathologiques dans le domaine de l’affectivité négative et aussi de l’antagonisme et / ou la désinhibition (critère B)
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16
Q

Quels sont les critères proposés pour le TPB (le type de TP)?

A

A. Perturbation modérée, ou plus sévère, dans le fonctionnement de la personnalité se manifestant par des difficultés caractéristiques dans au moins 2 des 4 aspects suivants:
1. Identité: Image de soi appauvrie, peu développée ou instable, souvent associée à de l’autocritique excessive (différent du DSM-IV); sentiments chroniques de vide; états dissociatifs en état de stress
2. Direction de soi: Instabilité dans les buts, aspirations, valeurs ou plans de carrière
3. Empathie: Habileté compromise de reconnaître les sentiments et besoins des autres associée à une hypersensibilité interpersonnelle (i.e., se sent blessée ou insultées facilement); perception des autres biaisée en faveur d’attributs ou vulnérabilités négatives (cette dernière phrase ressemble au critère 9) (le manque d’empathie est implicite dans la def du dsm 5. qd le TPB nous attribut des émotions = pas empathique)
4. Intimité: Relations proches intenses, instables et conflictuelles, marquées par la méfiance, la dépendance (neediness) et la préoccupation anxieuse au sujet d’abandons réels ou imaginés; relations proches souvent vues en termes extrêmes d’idéalisation et de dévalorisation qui alternent entre la surimplication et le retrait
B. Au moins 4 des 7 traits de personnalité pathologiques qui suivent, au moins un étant 5) impulsivité, 6) prise de risque ou 7) hostilité:
1. Labilité émotionnelle (affectivité négative): expérience émotionnelle instable et changements d’humeur fréquents; les émotions sont facilement activées, intenses et / ou non proportionnelles aux événements et circonstances
2. Anxiété (affectivité négative): sentiments intenses de nervosité, de tension ou de panique, souvent en réaction à des stress interpersonnels; inquiétude à propos des effets négatifs d’expériences passées déplaisantes et de possibilités futures négatives; se sent effrayée, appréhensive ou menacée par l’incertitude; peurs de s’effondrer ou de perdre le contrôle
3. Insécurité de séparation (affectivité négative): Peurs d’être rejetée par – et / ou séparée de – les personnes significatives, associées à des peurs de dépendance excessive et perte complète d’autonomie
4. Dépressivité (affectivité négative): Sentiments fréquents d’être down, misérable et / ou désespérée; difficulté de récupérer de ces humeurs; pessimisme à propos du futur; honte envahissante; sentiments d’estime de soi diminuée; pensées et comportements suicidaires
(se sont les 4 traits qui appartiennent à l’affectivité négative ou au névrosisme pathologique)
5. Impulsivité (désinhibition): Agit sur l’impulsion du moment en réponse aux stimuli immédiats; agit sur la base du moment sans plan ou considération des résultats; difficulté à établir ou suivre des plans; sentiment d’urgence et comportements autoagressifs en état de détresse émotionnelle
6. Prise de risques (désinhibition): S’engage dans des activités dangereuses, risquées et potentiellement dommageables pour soi, sans que cela soit nécessaire ou sans considérer les conséquences; manque de souci pour ses propres limites et déni de la réalité du danger personnel
7. Hostilité (antagonisme): Sentiments de colère persistants ou fréquents; colère ou irritabilité en réponse à des affronts ou insultes mineurs
*Si on a 4 des traits pathologiques avec au moins un des 3 derniers, on a le critère B et si on a tous les autres critères de pervasivité, persistance, etc. on a le type borderline. On avait déjà les critères généraux des TP, mais là on peut préciser le type de personnalité pathologique qu’on a.
Note: Correspond au pattern obtenu empiriquement avec le Big-5 (névrosisme +, consciencieux -, agréable -)

17
Q

Lorsque ce nouveau modèle a été proposé, il y a eu plusieurs critiques, lesquelles?

A

-Trop grande rupture par rapport au DSM-IV
Et les changements ne sont pas appuyés par la recherche empirique!
-Processus manque de transparence (toutes les décisions qui ont été prises, ont été prises par le comité et sans consulter personne)
-Solution tente de ménager la chèvre et le chou (effets de lobbys – des carrières sont en jeu) et manque de cohérence
-Déconnecté du clinicien, qui ne pense pas en termes de traits (pensent plus en termes de concordance à un prototype)
-Solutions dimensionnelles plus simples existent

18
Q

Comment est vue la personnalité en psychanalyse?

A

-Depuis ses débuts, la psychanalyse conçoit le changement en psychothérapie en termes de changements de la personnalité (dits «changements structuraux» ou intrapsychiques)
Classiquement, on dit que la réduction des symptômes arrive de surcroît, comme un effet secondaire au changement de la personnalité (changer les mécanismes de la structure de la personnalité)
-On l’a vu, les analystes se sont vite aperçus que certaines personnes n’ont pas la «personnalité» qu’il faut pour profiter d’un travail psychanalytique traditionnel (des gens ne fonctionnaient pas bien en analyse, pour le traitement névrotique)
-Plusieurs psychanalystes ont contribué à formuler l’idée d’une organisation limite de la personnalité; nous allons voir les travaux de Kernberg et de Bergeret

19
Q

Quelle est la prémisse fondamentale des théories psychanalytiques des troubles de la personnalité selon Kernberg?

A

“La prémisse fondamentale des théories psychanalytiques des troubles de la personnalité est que les comportements observables (traits de personnalité) et les perturbations subjectives qui caractérisent un trouble de personnalité particulier reflètent des aspects pathologiques spécifiques de structures psychologiques sous-jacentes. Par conséquent, les traitements qui altèrent les structures psychologiques et l’organisation mentale vont changer les traits de personnalité pathologiques (symptômes) et les perturbations subjectives (symptômes).”

20
Q

Quelles sont ces structures psychologiques sous-jacentes dont parle Kernberg dans sa prémisse?

A

-Une structure psychologique est une configuration stable et durable de fonctions ou processus mentaux qui organisent le comportement et l’expérience subjective d’un individu
Il s’agit essentiellement de relations d’objet intériorisées (ROI)
-Lorsque Kernberg parle des structures sous-jacentes, pour lui, ce sont des unités de ROI, qu’on organise en structure plus grande.
-À l’intérieur même des ROI, il y a des mécanismes de défense, des façons de gérer les affects, différents types d’affects ou d’émotions et des représentations de soi et des autres. Mais quand mm, il ne va pas aller plus petit que les ROI (= particules élémentaires)
Objet = objet ou personne qui aide à satisfaire une pulsion (ex: une suce = satisfait une pulsion oral, mais la plupart du temps c’est maman, avec son sein)

21
Q

Plus spécifiquement, expliquer ce qu’est un ROI.

A

Une relation d’objet interne consiste dans un état affectif lié à l’image d’une interaction spécifique entre le soi et une autre personne
ex. la peur, liée à une image d’un soi petit et terrifié, face à une figure puissante, menaçante et autoritaire
Diapo 5: moi je vis l’autre d’une certaine façon et l’autre me vis d’une certaine façon.
L’enfant peut avoir peur du parent, car il est très autoritaire et imposant. Puis, quand l’enfant est en relation avec le parent en colère, il va avoir peur. Il se sent comme petit, fautif, terrifié devant un autre qui est fort, sadique et imposant. Dans la perspective de l’enfant, il voit l’autre en colère contre lui.
Je vis avec un père colérique signifie qu’il est souvent en colère et qd ça arrive, ça a un impact fort sur moi. Mais selon Kernberg, les ROI qui fondent la personnalité, ce sont des relations intenses, affectivement intenses et répétées. Car si ça arrive juste 1x, ça ne va pas devenir un élément de notre personnalité, ça ne va pas nous marquer assez.
Tous ces éléments existent, donc l’enfant intériorise toute la relation. Donc, l’enfant peut se vivre comme la représentation du soi, qui est petit et terrifié, mais il peut se vivre aussi comme la représentation de l’objet, et peut se voir comme grand et sadique. Et surtout dans le TPB, il y a une fluidité dans quel rôle j’adopte.
-Lorsqu’un affect est vécu de façon répétitive dans le contexte d’un type particulier d’interaction, la mémoire affective est organisée pour former des représentations durables et chargées affectivement (apprendre de notre environnement pour s’adapter et prédire). Tout ce qu’on a appris en relation avec des personnes imposantes, ça va réactiver notre mémoire émotionnelle lorsqu’on sera de retour en contact avec une personne imposante. et on va se comporter et vivre la mm chose.

22
Q

À partir de quoi sont formées les ROI?

A

Les ROI sont formées à partir de l’intégration des dispositions affectives innées et des interactions avec les personnes significatives
(quelles prédispositions génétique je peux avoir, ça prend un tempérament qui rend vulnérable. Les gens qui sont névrotiques, ont genre une colère trop grande qui est pt reliée à la biologie et qui ont une difficulté à tolérer la frustration, ils ont un tempérament difficile. Et ça va teinter la perception de soi et des autres et c cette représentation teintée qui devient les ROI)

23
Q

De quel genre d’interaction sont issues les ROI?

A
  • Les ROI sont issues d’une interaction complexe entre des interactions réelles et imaginées avec les autres (mais en plus, avec comment on les gère/régule. Pour gérer la terreur, il va utiliser des mécanismes de défense: dissociation, clivage, identification à l’agresseur pour pas être l’enfant terrifié) et avec des défenses associées aux deux (les TPB vont être plus facilement en colère que triste. Donc, plutôt que de vivre un affect très douloureux, ils vont vivre une sorte de ROI où ils sont forts de colère et attaquent l’autre (c mieux de vivre de la colère que de la tristesse) donc ça peut devenir défensif aussi)
  • Au début, les interactions sont surtout dyadiques (souvent avec la figure nourricière et les autres n’existent pas), et deviennent triangulaires ensuite avec le développement (le soi en relation avec deux objets, voir le lien oedipien (on est amoureux d’un parent et l’autre est dans les jambes))
24
Q

Comment sont organisées les ROI?

A

Les ROI sont intégrées et organisées hiérarchiquement pour former des structures de haut niveau qui organisent la personnalité et le fonctionnement psychologique. À la base, il y a toutes les ROI individuelles, mais lorsqu’elles se ressemblent, elles s’assemblent
ex. l’ensemble des interactions d’interdiction forment le surmoi, toutes les femmes soignantes dans notre vie = imago (représentation) maternelle

25
Q

Toujours selon Kernberg, quelle est la structure psychologique centrale à la personnalité?

A

l’identité (= la forme la plus abstraite et la plus haut placée de l’organisation des ROI) i.e. les ROI qui forment la représentation del’expérience de soi et de l’expérience des autres

26
Q

Avant de parler de personnalité pathologique, faut définir ce qu’est une personnalité normale. Elle est constituée de 4 éléments, lesquels?

A
  1. Le tempérament (force du ça); concerne particulièrement l’intensité, les rythmes, les seuils des réactions affectives (amygdale); inclut également dispositions perceptuelles, motrices et le contrôle moteur (cervelet)
  2. Les aspects des cognitions déterminés de façon héréditaire (force du moi); à un niveau de base, les représentations transforment les affects primaires en expériences émotionnelles complexes; à un niveau supérieur d’intégration, la capacité de «contrôle délibéré» est également liée à l’hérédité; réfère à la capacité de se concentrer sur des éléments d’information importants malgré les distractions, et la capacité d’établir les priorités (fonctions exécutives, CPF)
  3. Le caractère (le moi forgé par les interactions); est l’organisation dynamique des patterns de comportement durables, incluant les façons de percevoir et de se lier au monde, qui sont caractéristiques de la personne; inclue le niveau d’organisation des patterns de comportement, le degré de flexibilité des comportements et le caractère adaptatif des comportements; reflète les structures psychologiques sous-jacentes (ROI); en particulier, le caractère est la manifestation comportementale de l’identité;
  4. Le système de valeurs intériorisées (surmoi); le degré d’intégration du système de valeurs est la dimension morale ou éthique de la personnalité
27
Q

Qu’a quelqu’un qui a une personnalité normale?

A

La personnalité normale a:

  • Une identité intégrée (cohérence dans sa perception de soi et des autres, c réaliste et c stable émotionnellement)
  • La capacité de vivre un large spectre d’affects
  • Un système mûr de valeurs intériorisées (elle a un surmoi intègre mais bienveillant)
  • Une gestion appropriée et satisfaisante des motivations sexuelles, de dépendance et agressives; implique l’intégration de la sexualité et de l’affection et la capacité à canaliser l’expression des impulsions agressives (ex. affirmation de soi) (elle est capable de se donner le droit d’avoir de la colère à certains moments où il y a une situation injuste) (dans les personnalités pathologiques, la colère est partout car la personne ne l’a pas intégrée/apprivoisé, car elle a jamais eu le droit d’utiliser sa colère)