Cours 6 - DSM-5 axe 2 et Alternatives au DSM Flashcards
Quel est le pourcentage des gens souffrant de troubles de la personnalité dans la population?
Les TP touchent 10-15% de la population (pour une diagnostic avéré).
Mais les gens qui ont des problèmes avec des traits de personnalité, il y en a bcp plus!
L’ancienne différenciation de l’axe II (TP) et de l’axe I n’est plus maintenue, qu’est-ce que cela implique?
Que les TP ne sont plus considérés comme des troubles différents des autres troubles mentaux.
-À l’époque les TP étaient sur l’axe II pour ne pas qu’on oublie les TP. Quand on fait un diagnostic sur l’axe I, ça nous incite ensuite à aller voir l’axe II et à se poser la question s’il y a un TP ou non. Les vrais diagnostics étaient sur l’axe I et étaient davantage couvert par les assurances comparativement à l’axe II. Aussi, il y a eu interaction entre les 2 axes car parfois les TP pouvaient être des éléments compliquant dans le traitement des troubles de l’axe I. Aussi, on pensait que les “vrais troubles biologiques” étaient sur l’axe I et que ceux du développement étaient sur l’axe II.
Comment sont classés les critères diagnostiques pour chaque trouble?
Pour chaque trouble, les critères sont énumérés par ordre d’importance diagnostique dans le manuel. Les premiers critères énumérés ont un plus grand pouvoir discriminant que les autres.
Avant de se demander quel trouble de personnalité il a, il faut d’abord établir qu’il a effectivement un problème de personnalité. En ce sens, quels sont les critères diagnostics généraux des troubles de la personnalité?
A. Modalité durable de l’expérience vécue et des conduites qui dévie notablement de ce qui est attendu dans la culture de l’individu. Cette déviation se manifeste dans au moins deux des domaines suivants:
1) la cognition (i.e. la perception de soi-même, d’autrui et des événements)
2) l’affectivité (i.e. la diversité, l’intensité, la labilité et l’adéquation de la réponse émotionnelle)
3) le fonctionnement interpersonnel
4) le contrôle des impulsions
B. Ces modalités durables sont rigides et envahissent des situations personnelles et sociales très diverses (si on a des probs relationnels juste au travail, ce n’est pas un TP)
C. Ce mode durable entraîne une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants
D. Ce mode est stable et prolongé et ses premières manifestations sont décelables au plus tard à l’adolescence ou au début de l’âge adulte
E. Ce tableau n’est pas mieux expliqué par les manifestations ou les conséquences d’un autre trouble mental
F. Ce mode durable n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance (ex. drogue donnant lieu à abus ou médicament) ou d’une autre affection médicale (ex. un traumatisme crânien)
*Si les 3 P ne sont pas présents (critères B,C,D dans ce cas-ci), on n’a pas de TP.
Il existe 10 troubles de personnalité classés en fonction de 3 groupes. Les énumérer par groupe.
Groupe A: Bizarre ou excentrique -La personnalité paranoïaque -La personnalité schizoïde -La personnalité schizotypique Groupe B: Dramatique ou théâtral -La personnalité antisociale -La personnalité borderline -La personnalité histrionique -La personnalité narcissique Groupe C: Anxieux ou craintif -La personnalité évitante -La personnalité dépendante -La personnalité obsessionnelle-compulsive
Les autres TP spécifiés/non-spécifiés sont diagnostiqué selon 2 principales situations, lesquelles?
- Le pattern de personnalité rencontre les critères généraux pour un TP et des traits de différents TP sont présents, mais les critères ne sont pas rencontrés pour un TP spécifique (ex: 2-3 symptômes du TPB, 2-3 autres symptômes de la personnalité histrionique, etc.)
- Le pattern de personnalité rencontre les critères généraux pour un TP, mais l’individu est considéré comme présentant un TP qui n’est pas inclus dans le DSM-5 (ne fait pas partie de la liste officielle)
Ex. personnalité passive-agressive, dépressive
Quelle est la comorbidité des TPB avec les TP?
Selon Gunderson, 90-97% des TPB ont au moins un autre TP (avérés, selon la liste officielle).
Quels sont les troubles de personnalité qui sont les plus souvent en comorbidité avec le TPB?
-Pour ce qui est des troubles spécifiques, les résultats dépendent de l’échantillon clinique et de la façon d’évaluer le TP (ex. entrevues cliniques vs semi-dirigées)
-Les troubles les plus fréquents sont:
La personnalité évitante
La personnalité dépendante
-D’autres troubles du cluster B sont également fréquents (histrionique, narcissique, antisocial)
Diapo 8
Dans le TPB, quelle est la présentation de la personnalité qui doit être diagnostiquée?
Mode général d’instabilité des relations interpersonnelles, de l’image de soi et des affects avec une impulsivité marquée, qui apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers, comme en témoignent au moins cinq des manifestations répertoriées
-C’est cette présentation de la personnalité qui doit être diagnostiquée, les critères ne sont que des descripteurs opérationnalisés de cette difficulté
Qu’est-ce qu’une personnalité évitante, essentiellement? Dire les principaux critères.
Essentiellement, c’est une personne qui a été invalidée et au lieu d’extérioriser sa réaction, elle est surtout autocritique et de se taper sur la tête.
Mode général d’inhibition sociale, de sentiments de ne pas être à la hauteur et d’hypersensibilité au jugement négatif d’autrui qui apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers, comme en témoignent au moins quatre des manifestations suivantes:
1. Le sujet évite les activités sociales professionnelles qui impliquent des contacts importants avec autrui par crainte d’être critiqué, désapprouvé ou rejeté
2. Réticence à s’impliquer avec autrui à moins d’être certain d’être aimé
3. Est réservé dans les relations intimes par crainte d’être exposé à la honte ou au ridicule
4. Craint d’être critiqué ou rejeté dans les relations sociales
5. Est inhibé dans les situations interpersonnelles nouvelles à cause d’un sentiment de ne pas être à la hauteur
6. Se perçoit comme socialement incompétent, sans attrait ou inférieur aux autres
7. Est particulièrement réticent à prendre des risques personnels ou à s’engager dans de nouvelles activités par crainte d’éprouver de l’embarras
*On constate que les critères sont très semblables au TPB, c’est pt pour cela qu’il y a une grande comorbidité entre les 2.
Quels sont les principaux (premiers) critères de la personnalité dépendante?
Besoin général et excessif d’être pris en charge qui conduit à un comportement soumis et «collant» et à une peur de la séparation, qui apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers comme en témoignent au moins cinq des manifestations suivantes (sentiment de ne pas être capable de fonctionner seul):
- Le sujet a du mal à prendre des décisions dans la vie courante sans être rassuré ou conseillé de manière excessive par autrui
- A besoin que d’autres assument les responsabilités dans la plupart des domaines importants de sa vie (ex: demander à qqun d’autre de choisir son partenaire sur un site de rencontre)
- A du mal à exprimer un désaccord avec autrui de peur de perdre son soutien ou son approbation (ne pas tenir compte d’une crainte réaliste de sanctions) (vs le TPB, mm si elle est dépendante, elle ne peut s’empêcher d’être critique/fâché)
- A du mal à initier des projets ou à faire des choses seul (par manque de confiance en son propre jugement ou en ses propres capacités plutôt que par manque de motivation)
- Cherche à outrance à obtenir le soutien et l’appui d’autrui, au point de faire volontairement des choses désagréables (faire les tâches plates pour que le monde l’aime)
- Se sent mal à l’aise ou impuissant quand il est seul par crainte exagérée d’être incapable de se débrouiller
- Lorsqu’une relation proche se termine, cherche de manière urgente une autre relation qui puisse assurer les soins et le soutien dont il a besoin (le TPB va le prendre personnel et va s’accrocher davantage à la personne)
- Est préoccupé de manière irréaliste par la crainte d’être laissé à se débrouiller seul
Selon le modèle de Gunderson, celui-ci organise les troubles (aspects) du TPB en quatre domaines, lesquels?
- Psychopathologie affective
- Psychopathologie cognitive
- Psychopathologie du comportement ou de l’impulsion
- Psychopathologie interpersonnelle
- Inclut d’autres caractéristiques importantes
- Perspective mesurée à l’aide d’une entrevue semi-dirigée, Le Diagnostic Interview for Borderline Patients – Revised
Qu’est-ce que la psychopathologie affective selon le modèle de Gunderson?
- Dysphorie intense et chronique (on ne parle pas de vide ni de dépression, c’est une sorte de souffrance indifférenciée)
- Réactivité de l’humeur ou labilité affective (critère 6)
- Sentiments chroniques de solitude, d’ennui ou de vide (critère 7)
- Sentiments chroniques de colère ou comportements colériques (critère 8)
Qu’est-ce que la psychopathologie cognitive selon le modèle de Gunderson?
- Problèmes cognitifs (critère 9 - élargi)
- –Problèmes troublants mais non psychotiques: idées surévaluées de manque de valeur ou culpabilité, expériences de dépersonnalisation ou déréalisation, méfiance et idées de référence (comme un lien entre mes pensées et les gestes des autres, à des choses externes) non délirantes
- –Symptômes psychotiques ou quasi-psychotiques: délires et hallucinations transitoires, circonscrites et plutôt basées sur la réalité (ex: on a l’impression que qqun a dit notre nom, sans être certain que c’est vrm le cas)
- –Véritables idées délirantes et hallucinations: rares et presque toujours dans un contexte de dépression psychotique
- Troubles de l’identité importants (critère 3) (trouble d’autoperception)
Quelle est la prévalence des symptômes cognitifs/perceptuels chez les TPB?
Diapo 17
Qu’est-ce que la psychopathologie du comportement selon le modèle de Gunderson?
- Automutilation (critère 5)
- Suicidalité (critère 5) (ce n’est pas juste 1 tentative de suicide, le suicide fait partie de la vie)
- Autres formes d’impulsivité (2 ou +): abus substance, trouble alimentaire, promiscuité, explosions verbales, bouffée de dépenses, conduite automobile dangereuse (critère 4)
Concernant la psychopathologie du comportement selon le modèle de Gunderson, comment décrit-il les aspects de la suicidalité?
- Est la spécialité comportementale du borderline
- Est de forme chronique chez le TPB (par opposition à la nature épisodique chez le déprimé majeur, c’est plus récurrent dans le TPB)
- 70% (46%-92%) des patients font des tentatives, en moyenne plus de 3
- Mène à la mort dans 10% des cas
Concernant la psychopathologie du comportement selon le modèle de Gunderson, comment décrit-il les aspects de l’automutilation?
-Comportement retrouvé chez environ 65% des personnes ayant un TPB (50%-80%)
-Habituellement répétitif: plus de 41% des cas font plus de 50 automutilations
-Se couper est le comportement le plus fréquent
Suivi par se frapper, se brûler, se mordre
-Ces comportements ont plusieurs fonctions
-La relation entre automutilation et suicide est paradoxale: l’AM est un facteur de protection (si l’AM est “réussie”) et de risque de compléter le suicide. (Paradoxe: AM est «petit suicide» et si fonction est obtenue, besoin de suicide diminue. Mais si pas efficace, n’a pas réussi à combler le besoin, augmente dysphorie et suicide devient la solution.)
Quelles sont les principales fonctions de l’automutilation?
Diapo 21
Qu’est-ce que la psychopathologie interpersonnelle selon le modèle de Gunderson?
- Relations intenses, instables, qui changent rapidement entre l’idéalisation et la dévalorisation (critère 2)
- Efforts désespérés pour éviter un abandon réel ou imaginé (critère 1)
- Dévalorisation (comme dans le trouble narcissique)
- Manipulation
- Attitude exigeante (demandingness)
- Sentiment que les choses lui sont dues (entitlement)
- Régressions du traitement (réactions thérapeutiques négatives) (autosabotage, car des fois ils peuvent se dire que si ça va trop bien, mon thérapeute va me laisser, donc je me sabote)
- Relations spéciales (privilégiées avec certaines personnes)
- Dépendance et contre-dépendance
- Distorsions de la vérité (mensonges)
- Tendances sadomasochistes (peut être d’entretenir des relations où il y a une souffrance, une victimisation, partenaire abusif)
Il y a 256 façons d’être borderline (combinaisons possibles de 5, 6, 7, 8 ou 9 critères sur 9). 2 personnes pourraient avoir 5 critères sur les 9, mais n’en partager qu’un en commun. Alors, quelles sont les suggestions pour améliorer l’homogénéité du diagnostic de TPB?
- Selon Zanarini, on pourrait augmenter le nombre de critères (6 ou 7, sur 9)
- On pourrait également faire en sorte qu’au moins un des critères provienne de chacun des 4 secteurs centraux de la pathologie borderline (affectif, cognitif, comportemental/impulsif, interpersonnel)
Selon Millon, il y aurait 4 grands types de TPB, lesquels?
-Le borderline découragé (dépressif):
inclut des traits évitants, dépressifs ou dépendants; est soumis, loyal et humble; se sent vulnérable et est en danger constant; se sent désespéré, déprimé et impuissant
-Le borderline pétulant (agressif):
inclut des traits de négativisme (passif-agressif); impatient, agité, entêté, défiant, maussade, pessimiste et plein de ressentiment; facilement blessé et désillusionné
-Le borderline impulsif:
inclut des traits histrioniques et antisociaux; capricieux, extraverti, superficiel, inconstant, facilement distrait, frénétique et séducteur; a peur de la perte, devient agité, sombre et irritable; potentiellement suicidaire
-Le borderline autodestructeur:
inclut des traits dépressifs ou masochistes; retourne contre soi, autopunitif et colérique; les comportements conformistes, déférents et mielleux se sont détériorés; davantage tendu et d’humeur changeante; suicide possible
Une même personne TPB sera différent en fonction de contextes différents. Présenter le TPB selon le contexte interpersonnel.
Diapo 27
En tant que thérapeute, la personne est contenue et nous idéalise. Moi je l’aime et je me dis qu’elle est forte et que nous ferons un bon bout de chemin ensemble. Elle peut vivre du vide, être dysfonctionnel et symptomatique, mais elle collabore bien dans le travail. Mais il suffit qu’après qq semaines, mes vacances d’été arrivent ou à un moment donné j’ai été un petit peu trop confrontante dans mes interventions, et là je deviens qqun de méchant, qui l’abandonne. La personne commence à nous en vouloir, elle se sent menacée et elle nous dévalorise. Il y a ensuite bcp d’autodestructivité. On a peur pour elle, on essaie de la confronter et de mettre des limites car ça déborde. Elle peut vivre des choses très profondes, pré-psychotiques et essayer de se réguler. Et moi je peux être soit complètement terrorisé et débordé et l’envoyer à l’hôpital, ou on peut vouloir nous-mm la sauver.
Le niveau de sévérité du TPB influence quel genre de TPB nous avons. Comment peut-on déterminer les niveaux de sévérité du TPB?
- Le nombre de critères obtenus est une façon de déterminer l’intensité du TPB
- Les patterns de comorbidité sont également des indicateurs pronostics importants (ex. 2 personnes qui ont 5-6 critères, une avec traits dépendants et l’autre avec traits antisociaux, clairement celle qui a des traits antisociaux est plus perturbée que celle dépendante)
- Le niveau d’organisation de la personnalité permet également de situer les borderlines sur un continuum de sévérité (à venir: niveaux intermédiaire ou bas de Kernberg)
- Les borderlines sont plus ou moins atteints en fonction de l’endroit où ils sont vus (hospitalisés sont souvent + perturbés que ceux dans la population, en clinique externe, en bureau privé; voir diapo de Westen)