Cours 4 et 5 - DSM-5 Flashcards
Que veut dire “l’ontologie récapitule la philologie”?
- Qu’est-ce qui est comme affaire qu’est la psychopathologie? Souvent ça repose sur qu’est-ce qu’on en dit. Ce qui est se reflète dans le développement du langage qui en parle.
- Autrement dit, le DSM façonne la notion (profane ou professionnelle) de psychopathologie ou maladie mentale. Le DSM = psychopathologie
- Il y a donc risque de réifier (chosifier) (à faire comme si ce qu’on en dit = la réalité/la bible sur la psychopatho) le concept de maladie mentale et de perdre de vue qu’il s’agit d’une fiction, d’une spéculation arbitraire, élaborée pour faciliter le travail clinique
Donner un avertissement inscrit dans le DSM-5.
«La formulation de cas clinique, pour tout patient, doit comprendre un résumé attentif de l’histoire clinique ainsi qu’un résumé concis des facteurs sociaux, psychologiques et biologiques qui ont pu contribuer au développement d’un trouble mental donné. Poser un diagnostic de trouble mental, en conséquence, ne saurait se limiter à simplement cocher des symptômes présents dans les listes de critères diagnostiques » «Malgré plusieurs décennies d’efforts scientifiques pour développer les listes de critères diagnostiques pour les troubles inclus dans la section II, il est généralement admis que l’ensemble des diagnostics catégoriels ne permet pas de décrire parfaitement l’éventail complet des troubles mentaux dont les individus souffrent et auxquels les cliniciens du monde entier sont quotidiennement confrontés » Il dit lui-même que le DSM n’est pas suffisant pour comprendre la psychopathologie et pour aider les gens.
Décrire brièvement le développement du DSM.
Diapo 5
Pourquoi le DSM-III constitue-t-il en quelques sortes une révolution?
-Les DSM-I et II proposaient une approche dimensionnelle de troubles décrits par leur étiologie (conflits névrotiques) (trop de gens pouvaient correspondre à ces critères-là)
-Ils étaient peu utilisés par les cliniciens psychiatres, surtout psychanalystes qui utilisaient pour traitement de choix la psychothérapie. Ils ont été créés pour des raisons statistiques (qui dans la pop avait un trouble mental).
-Les psychiatres étaient les seuls professionnels à offrir des traitements en santé mentale
Diapo 7 à 9
-Les changements apportés au DSM-III sont dramatiques et proposent essentiellement: Une approche basée sur les symptômes et un évitement de considérations étiologiques (causes) (accent sur le visible ou que les gens rapportent plutôt que sur l’invisible)
-Changement vu comme une «victoire de la science sur l’idéologie» (approche médicale, on débarrasse le DSM de tout le charlatanisme psychanalytique)
-Ces changements n’ont pourtant pas été inspirés par l’avancement des connaissances en psychiatrie
Pourquoi dit-on du DSM-III que ça comme été une tempête parfaite?
Car il y a eu une combinaison de facteurs qui ont forcé des prises de décisions pour faire un virage dans le diagnostic et dans l’identité professionnelle des psychiatres.
Quelles ont été les multiples pressions (de cette tempête parfaite) qui ont convergé pour façonner le DSM-III?
-Le remboursement des frais de psychothérapie
Il fallait des traitements efficaces pour de vraies maladies (n’importe qui qui avait un mal de vivre pouvait aller voir un psychanalyste 3x/sem, donc c’était un gouffre financier pour les compagnies d’assurance)
-La désinstitutionnalisation
Pas assez de traiter les YAVIS (young, attractive, verbal, intelligent, successful) Les psychiatres/psychanalystes ont surtout des bureaux privés et ont surtout des clients qui peuvent se permettre des bureaux privés (YAVIS) (ya pleins de gens sur les antipsychotiques qui ne sont pas pris en charge, ça incite les psychiatres à s’armer de connaissances)
-La montée des autres disciplines professionnelles en santé mentale
Les psychologues faisaient de la psychothérapie à coût moindre
-La justification de l’efficacité des traitements par la recherche empirique
Fallait un diagnostic précis et fidèle pour étudier les traitements
Quels ont été les effets de cette tempête parfaite du DSM-III, de cette vague-là?
- Médicalisation de la psychiatrie
- Élimination de la psychanalyse
- Les compagnies pharmaceutiques se sont emparées de l’opportunité de traiter tous ces troubles «distincts» (pour faire plein de cash)
- Les chercheurs du domaine biomédical devenaient plus influents que les cliniciens
Quels ont été les changements qu’on voulait apporter initialement au DSM-5?
-Mis en branle avec la volonté de changer de paradigme: passer d’un modèle catégoriel-syndromal à un modèle dimensionnel-biologique
-Les dimensions devaient pouvoir avoir une portée transdiagnostique
Résolvant ainsi le problème de la comorbidité
-L’APA a reculé parce que les connaissances actuelles ne permettent pas d’opérer ce virage
Diapo 15
Quels sont les différences entre le DSM-5 et le DSM-IV-TR?
- Pas beaucoup finalement
- Diagnostic multiaxial abandonné
- Ordre des chapitres:
a) chronologie neurodéveloppementale (les 1ers chapitres sont surtout des déficits génétiques dans l’enfance et les derniers sont des troubles qu’on voit surtout à l’âge adulte)
b) troubles intériorisés, vers extériorisés, troubles neurocognitifs, autres - Quelques diagnostics ajoutés, quelques-uns éliminés
- Un paquet de petits ajustements
- Les troubles de personnalités sont identiques au DSM-IV
Quelles sont les cooccurrence du diagnostic de TPB avec d’autres diagnostics?
Diapo 17
Quelle est la définition de l’humeur?
-État affectif durable (entre quelques heures et quelques jours ou plus) dont le déclencheur est plus ou moins précis et qui est ressenti de manière diffuse (peut durer des années)
À distinguer de l’émotion
-Bien qu’il peut se limiter à être soit positif ou négatif (de bonne ou mauvaise humeur), l’état est souvent dépressif, euphorique, colérique ou anxieux
Classiquement, comment est-ce que la psychiatrie définit les troubles de l’humeur?
Classiquement, la psychiatrie définit des troubles de l’humeur qui font intervenir soit la dépression (unipolaire) ou la manie (bipolaire)
D’où provient la notion d’humeur?
La source de la notion d’humeur est à situer dans les travaux d’Hippocrate qui cherchait à définir l’impact sur le comportement de la circulation de différents fluides corporels
- le sang (cœur) – joyeux
- la bile noire (rate) – dépressif
- la bile jaune (foie) – colérique
- la lymphe (cerveau) – calme/froid
Comment sont classés les troubles dépressifs dans le DSM-5?
-La grande catégorie «troubles de l’humeur» a été scindée en 2: troubles bipolaires (plus proches de la psychose) et troubles unipolaires dépressifs (la présente catégorie).
-Ne sont plus classés avec les troubles bipolaires
-Caractéristique commune: présence d’une humeur triste, vide ou irritable, accompagnée de changements somatiques ou cognitifs qui affectent significativement la capacité de fonctionner de l’individu (p. 155)
-Les troubles principaux sont:
Trouble disruptif avec dysrégulation émotionnelle
Mais trouble de l’enfance
Trouble dépressif caractérisé (majeur)
Trouble dépressif persistant (dysthymie)
Trouble dysphorique prémenstruel
Quels sont les critères diagnostics de trouble dépressif caractérisé (majeur)?
A. Au moins 5 des symptômes suivants sont présents pendant un même période de 2 semaines et représentent un changement par rapport au fonctionnement antérieur; au moins un des symptômes est soit 1), soit 2) (on change de personnalité, un univers subjectif qualitativement différent de notre état habituel)
1) humeur dépressive présente quasiment toute la journée, presque tous les jours, signalée par la personne (ex. se sent triste ou vide, sans espoir) ou observée par les autres (ex. pleure)
2) diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités quasiment toute la journée, presque tous les jours (signalée par la personne ou observée par les autres) (= anhédonie)
3) perte ou gain de poids significatif (ex. modification du poids corporel excédant 5% en 1 mois) ou diminution ou augmentation de l’appétit presque tous les jours
4) insomnie ou hypersomnie presque tous les jours
5) agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours (constaté par les autres, non limité à un sentiment subjectif de fébrilité ou de ralentissement) (parle et pense vrm plus lentement, c spectaculaire)
6) fatigue ou perte d’énergie presque tous les jours
(3 à 6 = symptômes végétatifs/biologiques)
7) sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (qui peut être délirante) presque tous les jours (pas seulement se reprocher ou se sentir coupable d’être malade)
8) diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision, presque tous les jours (signalée par la personne ou observée par les autres)
9) pensées de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir), idées suicidaires récurrentes sans plan précis, tentative de suicide ou plan précis pour se suicider
B. Les symptômes induisent une détresse cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants (ce critère veut s’assurer que c’est pathologique)
C. L’épisode n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance ou à une autre affection médicale (ce critère permet de s’assurer que c’est pas biologique)
Note: les critères A-C définissent un épisode dépressif caractérisé
Note: attention au deuil…
D. La survenue de l’épisode dépressif caractérisé n’est pas mieux expliquée par un trouble schizoaffectif, une schizophrénie, un trouble schizophréniforme, un trouble délirant ou d’autres troubles spécifiés ou non spécifiés du spectre de la schizophrénie ou d’autres troubles psychotiques
E. Il n’y a jamais eu auparavant d’épisode maniaque ou hypomaniaque
(D et E s’assurent que ce n’est pas un autre trouble mental)
Est-ce une dépression typique de quelque chose? Qu’est-ce que la psychiatrie entend par dépression? Il y a une dépression typique et une atypique. Quelles sont les caractéristiques mélancoliques qui permettent de qualifier le trouble dépressif (plus biologique)?
A. L’un des éléments suivants a été présent au cours de la période la plus grave de l’épisode actuel:
1) perte de plaisir pour toutes ou presque toutes les activités
2) absence de réactivité aux stimuli habituellement agréables (ne se sent pas beaucoup mieux, même temporairement, lorsqu’un événement agréable survient)
B. Trois éléments (ou plus) parmi les suivants:
1) qualité particulière de l’humeur dépressive caractérisée par un abattement profond, un sentiment de désespoir et/ou une morosité ou ce que l’on appelle habituellement une anesthésie affective
2) dépression régulièrement plus marquée le matin
3) réveil matinal précoce (au moins 2 heures avant l’heure habituelle du réveil)
4) agitation ou ralentissement psychomoteur marqué
5) anorexie ou perte de poids significative
6) culpabilité excessive ou inappropriée