Cours 3 - Développement de la psychopathologie Flashcards
Diapo 2
Diapo 2
Qui sont les auteurs des modèles développementaux de la psychopatho?
-Klein (années 40)
-Winnicott (années 50)
-Mahler (années 60)
-Bowlby (années 70)
-Fonagy (années 90)
Ces modèles décrivent le développement de formes de vulnérabilité de la personnalité (en interaction avec les facteurs biologiques)
*Ce sont des petits événements qui finissent par avoir un impact à long terme (microtraumatismes).
Quels sont les événements critiques de ces modèles développementaux (macrotraumatismes)?
Événements critiques:
-Abus sexuels
-Abus physiques
-Réponses invalidantes
Ces événements viennent déborder les capacités de régulation et favorisent l’apparition d’un TPB
*Faut que notre personnalité, à la base, soit vulnérable. Et ces stresseurs enviro vont venir faire en sorte qu’on sera moins résilient.
Décrire ce qu’est “l’environnement intérieur” (en contraste avec l’environnement externe).
- Les premières années sont déterminantes dans la formation de la personnalité
- Les relations avec les proches sont «intériorisées» (relations d’objet)
- Les relations d’objets internes sont l’union de: une représentation de soi – un affect – une représentation de l’objet (l’autre) (la représentation de soi et de l’autre est lié par un affect) Ex: l’autre étant colérique et impatient, on se sent jugé, méprisé.
- Les perceptions (ce n’est pas la réalité) de soi et des figures parentales forgées au cours des expériences précoces vont colorer comment un individu se perçoit et perçoit les autres dans la vie adulte
Expliquer le modèle développemental de Mélanie Klein.
- Certains naissent avec une pulsion agressive plus forte (facteur biologique)
- Plus vulnérables à la frustration, ils sont «fixés» au stade oral, source de frustrations trop intenses
- Par une chaîne de projections et d’introjections, les objets internes deviennent sadiques et envieux (position schizo-paranoïde) (il projette sa colère sur sa mère donc il a l’impression qu’elle est très en colère. les personnes sont toutes mauvaises, donc dangereuses)
- Afin de sauver les bons objets internes, ils ont recours au mécanisme de clivage; les objets et le soi deviennent alors soit tout bons ou tout mauvais, tout gratifiants ou tout frustrants (ex il y a des bonnes parties et des mauvaises à l’intérieur de nous qui se chamaille tout le temps. On a tjrs la crainte que les mauvais détruisent les bons. Donc, grâce au clivage, on les sépare et les enferme dans des enclos séparés)
- Développe également le concept d’identification projective (forme primitive de projection (+ pathologique)): une partie de soi est «déposée» à l’intérieur de l’autre (l’autre devient l’objet qu’on projette)
- Les personnes qui ont un TPB utilisent le clivage et l’IP
Explique le modèle développemental de Donald W. Winnicott.
-Le rôle de la mère est essentiel dans le développement de l’enfant («un bébé, ça n’existe pas») (sans la mère)
-Une mère suffisamment bonne assure un maintien (holding) (psychologiquement) de l’enfant et lui présente l’environnement de sorte qu’il n’est pas désillusionné trop rapidement
-Elle favorise la mise en place d’un espace transitionnel (espace imaginé) dans lequel la mère satisfaisante est «trouvée/créée» par l’enfant (j’imagine le sein et il apparaît. Je trouve ce que j’ai créé dans ma tête). Ça donne à l’enfant un sentiment de puissance et de vitalité. Transition entre fantasme et réalité.
-L’enfant utilise des objets transitionnels, substituts symboliques de la mère (doudou qui sent la mère, toutou doux comme elle), pour opérer une autonomisation progressive (donne l’impression qu’elle est là et permet de surmonter des insécurités et à un moment donné, elle devient intériorisée et ces objets ne deviennent plus nécessaires)
-La mère suffisamment bonne se laisse également utiliser par son enfant en tolérant et en «survivant» à ses attaques de colère (ce qui peut abîmer la mère, c’est lorsque celle-ci est déprimée ou devient frustrée à cause de toutes les anciennes colères surmontées)
-Si la mère n’est pas suffisamment bonne, l’enfant désillusionne trop rapidement, devient excessivement frustré et en colère
-Les objets transitionnels sont utilisés concrètement et de façon compensatoire: perversion, abus de substance, dépendances ou addictions diverses (dont relationnelles). Si la mom n’a pas été suffisamment bonne, ces objets ne peuvent fonctionner. Les enfants restent accros à ses objets, mais ça marche pas, donc amène les dépendances.
Les adultes TPB utilisent plus d’objets transitionnels que les adultes souffrant d’autres troubles mentaux
-Selon Modell (1963), les autres, dont le thérapeute, servent d’objet transitionnel au TPB
-L’enfant trop utilisé par la mère pour satisfaire ses besoins à elle, ou trop contrôlé, développe un faux soi (trouble de l’identité qui est «détournée», personnalité «as if») (va développer un soi dont la mère a besoin car c’est la seule façon de garder un lien avec l’autre)
Expliquer brièvement le modèle développemental de Margaret Mahler. Comment conçoit-elle la “naissance psychologique de l’être humain”?
Conçoit la «naissance psychologique de l’être humain» comme se déroulant par phases successives:
-Phase autistique normale (0 à 1 mois) (pas de frontière entre lui et le monde)
-Phase symbiotique normale (1 à 5 mois) (moi et maman, juste nous 2 et le reste n’existe pas)
-Processus de séparation-individuation:
Phase de différenciation (5 à 9 mois) (mom n’est pas mon extension)
Période des essais (9 à 16 mois) (conscience partielle que je suis séparé de mom, lune de miel avec moi, je commence à marcher, etc.)
Phase de rapprochement (16 à 24 mois) (je ne suis pas tout puissant, qd je suis seul dans une pièce, j’ai vx mom. Mais j’ai peur de refusionner avec elle si elle vient)
Permanence de l’objet (24 à 36 mois) (je px aller dodo chez qqun sans être terrifié de perdre mom)
Expliquer la phase de rapprochement (16 à 24 mois) dans le modèle développemental de Mahler (la phase reliée au TPB).
- On parle également de la «crise de rapprochement»
- L’enfant sort de sa bulle de toute-puissance et devient sensible au fait qu’il est séparé de sa mère (il peut pleurer fort); il vit alors en même temps l’angoisse d’être séparé et le désir de poursuivre son autonomisation
- L’enfant est ambivalent vis-à-vis de la mère et alterne entre des moments de rapprochement (clinging) et de prise de distance (darting away)
- L’enfant est également plus colérique et anxieux; il a moins confiance en lui et va chercher plus activement l’attention de sa mère. Bref, l’enfant à cet âge n’est pas facile: il n’est jamais content, il est plus exigeant et il ne sait pas ce qu’il veut…
- Si la mère tolère mal cette ambivalence (par ex. n’aime pas que l’enfant devienne autonome) (car elle a besoin d’être rassurée par l’amour de l’enfant), la phase de rapprochement ne se résout pas; l’enfant finit par croire que toute manifestation de colère ou d’individuation va provoquer un retrait de l’investissement/amour maternel
- Pour que la permanence de l’objet soit atteinte, il faut une résolution de la phase de rapprochement, avec l’intériorisation d’une représentation positive de la mère et de sa disponibilité
- Cette permanence émotionnelle de l’objet fait défaut chez l’individu borderline qui ne tolère pas la séparation qu’il vit comme un abandon
- Selon James F. Masterson (1981), le TPB est «fixé» à la phase de rapprochement
Expliquer le modèle développemental de John Bowlby.
- Selon lui, tous les enfants ont une tendance innée à s’attacher à la personne qui prodigue les soins de base
- La fonction adaptative de cette tendance est le développement de comportements qui visent à maintenir la proximité de cette personne (par ex. sourire ou pleurer pour susciter un rapprochement) pour augmenter ses chances de survie
- À partir des premiers échanges se rapportant à comment la personne soignante a réagi à ses réactions émotionnelles, l’enfant vit un sentiment de sécurité ou d’insécurité
- Il se forge également un système de représentations de soi et des autres (internal working models ou modèles internes opérants) qui servira de modèle aux relations futures de l’adulte
Concernant le modèle de Bowlby, Mary Main a développé une méthode d’évaluation des styles d’attachement à partir d’une entrevue semi-dirigée de 20 questions qui portent sur certaines interactions avec les figures d’attachement: Adult Attachment Interview (AAI). L’analyse des entrevues tente de déterminer la qualité de la narration des épisodes d’attachement. Quelles en sont les catégories d’attachement évaluées?
Sécurisés/autonomes - Sécurisés de Ainsworth
Préoccupés - Insécurisés-préoccupés
Évitants - Insécurisés-évitants
Non résolus (unresolved) - Désorganisés-désorientés
Concernant les styles d’attachement adultes, comment sont les “sécurisés”?
Décrivent les aspects positifs et négatifs de leurs expériences de l’enfance de façon ouverte et cohérente; sont réalistes, flexibles et indulgents dans leurs relations
Concernant les styles d’attachement adultes, comment sont les “préoccupés”?
Parlent longuement de leurs expériences et de façon confuse et incohérente; manquent de distance vis-à-vis leurs relations passées. Parlent de leur attachement avec émotions. Pas de regard objectif, comme s’ils étaient encore en train de gérer ces relations.
Concernant les styles d’attachement adultes, comment sont les “évitants”?
Dévalorisent leurs relations d’attachement ou les décrivent de façon idéalisée et finissent par se contredire
Concernant les styles d’attachement adultes, comment sont les “non-résolus”?
(par rapport aux traumatismes ou pertes) (= désorganisés)
Démontrent des dérapages dans leur raisonnement (troubles de la pensée); ils peuvent être cohérents mais donner des explications très peu plausibles. Peuvent faire du déni, comme parler de leur parents comme s’ils étaient là alors qu’ils sont morts.
Concernant le modèle de Bowlby, comment est le style d’attachement du TPB?
-Style sécurisé est peu fréquent:
Autour de 6-8% des patients borderline
-Style préoccupé:
Le plus fréquent, environ 56%, mais pas toujours plus que pour les autres groupes cliniques
-Style non résolu (désorganisé):
Environ 50%, ce qui n’est pas très différent des autres groupes cliniques
-Style évitant:
Environ 35%
*Ces chiffres-là ne sont pas très différents des autres psychopathologies. Donc il n’y aurait pas vrm de style d’attachement spécifique au TPB.