Cours 1 - Introduction Flashcards
Qu’est-ce que le trouble de personnalité borderline?
- Ou personnalité borderline, ou état limite
- Trouble de personnalité (anciennement, axe II du DSM-IV-TR)
- Caractérisé par des relations interpersonnelles marquées par la dépendance, une instabilité émotionnelle et de l’impulsivité
- Associé à une organisation mentale spécifique (au-delà des symptômes)
Pourquoi le TPB se nomme-t-il ainsi?
Car il est à la «limite» de plusieurs entités psychopathologiques
- -Controverse autour de l’étiologie (on se demande qu’elle est la cause, qu’est-ce que c’est, est-ce plus un trouble dépressif ou un TSPT?…)
- -Comorbidité importante (concomitance, cooccurence) (par exemple, 1/2 personne qui a un TPB, a aussi un trouble dépressif majeur) (Il y a autant de comorbidité car les catégories du DSM sont arbitraires)
Quelle est la description du TPB que donne le DSM-5?
Mode général d’instabilité des relations interpersonnelles, de l’image de soi et des affects avec une impulsivité marquée, qui apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers, comme en témoignent au moins cinq des manifestations suivantes:
- Doit apparaître au début de l’âge adulte car notre personnalité est fixée à ce moment.
- Et ça ne le dit pas ici, mais c’est implicite, il faut que ça fasse mal, que ça soit pathologique.
On dit qu’il faut atteindre les 3P pour poser un diagnostic de trouble de personnalité, que veulent-ils dire?
- Permanent (stable)
- Pathologique (problème au niveau du fonctionnement ou souffrance psychologique importante)
- Pervasif (présent dans plusieurs contextes de vie)
Quels sont les critères du TPB? (5 sur 9)
- Efforts effrénés pour éviter les abandons réels ou imaginés (pas critère 5, aussitôt qu’il y a de l’auto-agression, ça va dans le critère 5) (supplication, menaces, prendre le bras, etc.) (c’est le critère qui nous permet de reconnaître le plus facilement un TPB)
- Mode de relations interpersonnelles instables et intenses caractérisées par l’alternance entre des positions extrêmes d’idéalisation excessive et de dévalorisation (avec la mm personne dans une relation, elle peut être comme la personne la plus parfaite et bonne qu’on ait jamais vu et après être la plus exécrable (constante montagne russe))
- Perturbation de l’identité: instabilité marquée et persistante de l’image ou de la notion de soi (des caractéristiques de soi qui normalement devraient être stables (valeurs, choix politiques, etc.) changent constamment à travers le temps) (personnalité qui va changer selon les contextes)
- Impulsivité (pour arrêter nos émotions négatives, mais des fois la personne va trop loin et ça vire mal) dans au moins deux domaines potentiellement dommageables pour le sujet (ex. dépenses, sexualité, toxicomanie, conduite automobile dangereuse, crises de boulimie) (pas critère 5)
- Répétition de comportements, de gestes ou de menaces suicidaires, ou d’automutilations
- Instabilité affective due à une réactivité marquée de l’humeur (ex. dysphorie épisodique intense, irritabilité ou anxiété durant habituellement quelques heures et rarement plus que quelques jours) (le critère le + difficile à cerner et à comprendre)
- Sentiments chroniques de vide (faut que la personne en parle, donc critère assez facile à identifier)
- Colères intenses et inappropriées ou difficulté à contrôler sa colère (ex. fréquentes manifestations de mauvaise humeur, colère constante ou bagarres répétées)
- Survenue transitoire dans des situations de stress d’une idéation persécutoire ou de symptômes dissociatifs sévères (le TPB est vrm fragile, la réaction va trop loin par rapport à la réalité, déréalisation ou dépersonnalisation)
Il y a 3 éléments qui doivent être présents dans le critère 2 du TPB, lesquels?
- Doit être instable (chaotique, bris…)
- Doit être intense (émotions intenses)
- Expériences polarisées (des fois c’est tout bon, des fois tout mauvais)
Pourquoi borderline et pourquoi pas «personnalité émotionnellement labile» comme dans la CIM-10?
- À noter aussi que c’est le seul trouble du DSM dont le dénominateur ne dit rien de la pathologie qu’elle tente de décrire
- Le terme est lié à l’histoire du concept
- Réfère à une limite, dans 2 sens du terme:
- > une condition qui s’apparente à une autre, bien établie (ex. forme atténuée de schizophrénie, fait partie de l’univers de la schizo, mais la partie la moins intense)
- > une condition qui occupe une région floue entre deux niveaux de fonctionnement mental difficilement différentiables (ex. entre névrose et psychose)
Au temps d’Hippocrate, chez les grecs, comment percevait-on les troubles de la personnalité?
- On a identifié des (gros) troubles comme la manie, l’épilepsie, la démence, la paranoïa, l’hystérie et la dépression sévère (mélancolie)
- On ne s’intéressait pas encore aux troubles de la personnalité
- On abordait quelque chose qui y ressemblait en parlant du tempérament, associé aux humeurs ou 4 fluides corporels: le sang (cœur) – joyeux; la bile noire (rate) – dépressif; la bile jaune (foie) – colérique; la lymphe (cerveau) – calme/froid
- Ça explique pourquoi on faisait des saignais, on sortait du sang pcqu’il y en avait trop, ou circulait mal.
- À cet époque et longtemps après, la psychopatho c’était soit les fous ou les normaux.
Comment était la psychopatho au 19e siècle?
- Grâce à Emil Kraepelin, la démence précoce (schizophrénie) (incurable) et la maniaco-dépression (+ traitable) étaient différenciées et acceptées (la folie était 2 grandes catégories de maladie)
- Un patient était soit aliéné (psychotique) ou normal
- La personnalité criminelle ne pouvait pas être considérée comme normale (Lombroso, 1870) (mais pas considérés comme psychotique non plus, donc on commençait à se dire qu’il y aurait pt plus de catégories)
- On commence alors à penser que des individus (ex. criminels) peuvent se situer entre la psychose et la normalité
Comment était vue la schizophrénie au 20e siècle et par qui?
- La schizophrénie (Eugen Bleuler, 1911) devient une catégorie diagnostique populaire, englobante et floue (4 «A»: ambivalence, pensée autistique, émoussement de l’affect, relâchement des associations), jusqu’à la définition de critères précis en 1972
- Les individus pas suffisamment malades étaient considérés comme étant des schizophrènes borderlines (formes atténuées de schizophrénie)
Du côté de la psychanalyse, décrire la vision des troubles de la personnalité.
- Avec Freud, on définit des formes non psychotiques de maladie mentale (névroses avec symptômes) ainsi que des troubles du caractère (personnalité): névrose hystérique, névrose obsessionnelle-compulsive, etc.
- La psychopathologie est séparée en: névrose, psychose et perversion; la psychose est vue comme intraitable
- En psychiatrie, le traitement de la névrose devient le modèle du traitement de la maladie mentale (cure psychanalytique, divan, etc.)
- On s’aperçoit que bien des patients réagissent mal à la cure (c le dispositif de la cure qui a montré que tout le monde n’était pas névrotique car tout le monde ne se comportait pas de la même façon)
En 1919, qui a amené l’une des premières versions du concept de borderline?
En 1919, un psychanalyste (L. Pierce Clark) introduit la notion de «borderland» pour décrire une condition toute proche de la névrose ou de la psychose. Il proposait une approche thérapeutique modifiée (de l’analyse) pour leur traitement
Quand est-ce que le terme borderline a été utilisé pour la 1ère fois et par qui?
Le terme borderline a été utilisé la première fois en 1921 par un analyste, Thomas Vernor Moore, qui y voyait une «forme fruste» de la dépression psychotique en mettant en évidence l’importance de facteurs héréditaires (forme proche ou atténuée de trouble bipolaire)
Vrai ou faux? Dans les années 20, le terme de «schizophrénie borderline» a été popularisé.
Vrai
Beaucoup de patients qui réagissaient mal à l’analyse étaient considérés comme présentant un trouble situé entre la névrose et la psychose, ou comme une forme atténuée de schizophrénie
Diapo 23
Qui a fait naître officiellement le TPB?
C’est Adolph Stern (1938) qui a mis le terme de borderline «sur la map».
-Le terme est essentiellement utilisé dans les sphères psychanalytiques