Cours 6 - Pragmatique Flashcards
Caractéristiques et définition de la pragmatique:
- Pragmatique étudie comment le sens se déduit du
contexte, pas seulement des mots - actes de parole = actions communicatives intentionnelles
- Elle s’intéresse à ce qui est voulu plutôt qu’à ce qui est dit
- Elle n’est pas compositionnelle → Elle prend en compte le
contexte, les intentions et les suppositions
-Le sens dépend du contexte: la même phrase peut avoir des significations différentes selon la situation
Qu’est-ce que le principe de coopération?
- Dans une conversation, nous supposons que notre interlocuteur dit ce qui est nécessaire,
ni trop ni trop peu, pour que la communication soit efficace - Coopération attendue :Chaque participant à la conversation est
censé suivre ce principe pour que tout se passe bien - Exceptions : Parfois, les gens ne coopèrent pas, comme lorsqu’ils
mentent ou ne répondent pas directement
Quelles sont les quatre maxime de la conversation qui guident notre communication?
- Maxime de qualité: Soyez vrai! Doit dire la vérité, pas dire qqchose si on en a pas de preuves
- Maxime de quantité: Soyez informatif! Doit en dire juste assez
- Maxime de relation: Soyez pertinent! Doit avoir lien avec le sujet
- Maxime de manière: Soyez clair! Soyez bref et ordonné sans ambiguïté
Quand apparaissent les implicatures conversationnelles?
Les locuteurs supposent que :
* L’interlocuteur est coopératif
* L’interlocuteur suit les maximes
Si le locuteur ne semble pas, au niveau littéral, respecter les maximes,
l’interlocuteur est prêt à inférer un sens supplémentaire pour compenser
*C’est ce qu’on appelle une implicature conversationnelle
La pragmatique ajoute une nouvelle dimension au défi de faire correspondre des
concepts à des mots. Pourquoi?
→ Nous n’exprimons pas toujours exactement ce que nous voulons dire !
→ “Tu pourrais peut-être arrêter de mordre ton frère.”
Comment se fait le développement pragmatique?
- les aspects fondamentaux sont déjà acquis au stade préverbal
- différencier les actes de langage de base (ordonner, questionner, demander etc.)
- apprendre les « règles » de l’interaction sociale/de la conversation
→les premières informations transmises par le nourrisson à la personne soignante ne
sont pas intentionnelles
Qu’est-ce qu’un comportement communicatif non-intentionnel?
- Comportements réflexes ou automatiques qui signalent des besoins ou des réactions
physiques, mais sans intention communicative - Ces comportements fournissent des indices importants aux personnes soignantes, mais ils
ne sont pas délibérément exprimés par le nourrisson - Par exemple :
Cris et pleurs: Signalent l’inconfort, la faim, la douleur
Réactions sensorielles : Mouvements réflexes (cligner des yeux, sursauter au bruit)
Expressions faciales spontanées : Sourires ou grimaces qui peuvent être involontaires
Mouvements corporels involontaires: Étirements, secousses, ou mouvements de la tête
Succion réflexe: Indique la préparation à se nourrir sans objectif social
Comment à partir des comportements communicatifs non intentionnels se développe la communication intentionnelle?
- Les parents interprètent la communication non intentionnelle et y répondent
développement de la prise de parole : les mères adaptent ce qu’elles considèrent
comme des tours au fur et à mesure que le bébé se développe
3 mois : réagit à la plupart des bruits (même les rots)
8 mois : réagit au babillage (pas aux rots)
12 mois : il réagit aux proto-mots et aux mots (pas au babillage)
Les réponses contingentes aident à développer une communication intentionnelle
Intentionnalité : L’enfant est conscient du lien entre un comportement spécifique
et l’effet escompté du signal sur la personne qui s’occupe de lui
Exemples d’actes de communication:
L’écoute
Réceptivité : contact visuel, rire, sourire, etc.
Prise de parole
Attention conjointe
Comportement téléologique (orienté vers un but)
Vocalisations (uh!)
Pointer du doigt, montrer, saisir, etc…
À quel moment se développe les premiers actes de parole?
Vers 9-12 mois, l’attention conjointe se développe et le pointage commence
→ se développe dans différentes cultures presque au même âge
→ peut être considéré comme une étape universelle dans le développement de la
communication
Il existe une continuité entre un acte de pointer et la formulation d’une demande en forme
linguistique
Développement de la politesse:
- les règles de politesse :
sont acquises tardivement par les enfants
doivent également être enseignées explicitement par les parents et d’autres adultes
développement lent, nombreuses erreurs, nécessite de nombreuses corrections
Est-ce que la compréhension des implicatures conversationnelles arrive tôt?
- Les enfants commencent à produire des implicatures relativement tôt
→par ex. «je veux un biscuit » au lieu de «donne-moi un biscuit» - mais la compréhension des différentes implicatures manque jusqu’à l’ âge scolaire
Quel ensemble d’implicatures est le plus recherché? Et explique les:
- Les échelles sont des mots dont les significations se situent le long d’une dimension logique de quantité
- Types d’échelles :
- Échelle quantification : Some < All
- Échelle numérique : 1 < 2 < 3 < n…
Exemples d’implicatures scalaires:
- Parce que nous suivons la maxime de la quantité, nous comprenons :
Mary a mangé certains des gâteaux
→ Mary n’a pas mangé tous les gâteaux
Elmo achètera une voiture ou un bateau
→ Elmo n’achètera pas à la fois une voiture et un bateau
Nous avons vu trois ours
→ Nous n’avons pas vu plus de trois ours.
Smith (1980) a observé que les enfants d’âge préscolaire semblaient comprendre la
sémantique des quantificateurs tels que certains (some) et tous (all), ils démontraient qu’ils ne comprenaient pas la pragmatique des quantificateurs :
Certains oiseaux ont-ils des ailes ?
→enfant d’âge préscolaire : « Oui »
→l’adulte : « Non, bien oui … tous les oiseaux ont des ailes »
- Les enfants français de 8 et 10 ans ont également dit « Oui »
Que font les enfants?
Ils se comportent de manière trop logique
(= sémantique littérale et logique), et
semblent ne pas prendre en compte les
alternatives pragmatiques
(par exemple, que l’orateur a choisi de dire
“certains” et que cela implique “pas tous”)
*Des études telles que Noveck (2001) et Smith (1980) donnent aux enfants une phrase qu’ils doivent juger vraie ou fausse
→c’est difficile parce que l’alternative (tout) ne sont pas données
l’enfant doit générer les mots alternatifs sur l’échelle
*Même chose pour les enfants par Chierchia et al.
Généralement, on constate que la compréhension précède la production,
mais pour les raisonnements sémantiques et pragmatiques complexes, on observe l’inverse. Quels sont les facteurs explicatifs possibles?
- Évaluer explicitement l’utilisation correcte nécessite des connaissances métalinguistiques
→ces connaissances ne sont pas acquises avant les années scolaires - Tâches expérimentales trop exigeantes
→les enfants peuvent ne pas comprendre pleinement les tâches dans les études expérimentales
→des tâches plus simples devraient aider les enfants
Quels sont les résultats des expériences de Chierchia et Katsos?
Chierchia et al. (2001) et Katsos & Bishop 2011 montrent que le type de tâche influence la réussite
des enfants avec les implicatures scalaires
Les tâches sont cruciales pour la pragmatique
Dans la vie réelle, nous utilisons l’information contextuelle pour calculer les implicatures. Dans une
tâche expérimentale, le contexte est réduit – le participant peut ne pas savoir ce qu’il doit considérer
et pourquoi…
* « Qui veut savoir ? Pourquoi ? Comment suis-je censé juger cette phrase ? »
Les adultes s’adaptent, mais les enfants restent bloqués
(sont moins coopératifs en termes pragmatiques)
**les performances des enfants s’améliorent lorsque tu donnes :
(a) plus de contexte,
(b) une formation sur ce à quoi prêter attention et juger (la naturalité pragmatique),
(c) les outils pour faire un jugement à trois niveaux, et
(d) des phrases alternatives à comparer…
→Grâce à cela, les enfants peuvent calculer des implicatures scalaires !