Cours 3 - Morphologie Flashcards
Quel est le problème qui indique qu’il n’y a pas de pauses autour des mots qui fait que ça peut être dur pour les enfants de comprendre ou un mot finit et commence?
-Les mots sont rarement utilisés isolément (seulement 20 % de l’input des enfants)
-Il n’y a pas de pauses autour des mots, ce qu’on appelle le problème de segmentation lexicale
Pour identifier les mots, qu’est-ce que l’enfant peut utiliser?
- Des indices prosodiques et des limites, par exemple le français allonge la dernière syllabe ou accentuation
→ Ces indices sont exagérés dans le LAE
(langage adressé à l’enfant) - Des indices phonotactiques (séquences et positions sonores autorisées)
* Par exemple, “brn” n’est pas une séquence possible en français
/ɲ/ ne peut apparaître au début d’un mot - La probabilité transitionnelle (apprentissage statistique)
* Exemple classique : Saffran et al. (1997)
Décrit-moi l’expérience de Saffran et al. sur la probabilité transitionnelle:
-Participants : nourrissons de 8 mois.
-Stimuli : langue artificielle
-Les bébés étaient exposés à une langue artificielle consistant en un flux continu de syllabes
(par exemple, bidakupadotigolabubidaku)
-Ce flux était composé de “mots” (par exemple, bidaku, padoti, golabu), mais sans pauses ou
indices prosodiques pour marquer les limites des mots
-Les syllabes à l’intérieur d’un mot (par exemple, bi → da → ku) avaient une probabilité
transitionnelle élevée, tandis qu’aux limites de mots (par exemple, ku → pa), elle était faible
En fait, la probabilité que da suive la syllabe bi était de 100% par exemple, mais que la syllabe pa suive ku était faible ce qui pouvait donner un indice pour délimiter les frontières entre les mots pour le nourrisson
Dans l’étude de Saffran et al., quelle méthode ont-ils utilisés pour évaluer le phénomène de probabilité transitionnelle?
-Méthode : Procédure de tête-tournante
Phase 1 : Familiarisation
* Exposition à un flux de parole continue pendant 2 minutes
* Les limites des mots étaient uniquement détectables grâce à la probabilité transitionnelle
Phase 2 : Test
* Une lumière clignote d’un côté pour attirer l’attention du nourrisson
* Une fois que l’enfant a tourné la tête vers la lumière clignotante, un stimulus sonore est
→ un “mot” (bidaku) ou d’un “non-mot” (kugola)
* jusqu’à ce que le nourrisson se détourne ou qu’une durée maximale fixe soit atteinte
* la durée pendant laquelle le bébé fixait le son était mesurée
Quels ont été les résultats de l’expérience sur la probabilité transitionnelle?
-Résultats :
* Les nourrissons écoutaient plus longtemps les “non-mots”, montrant une
préférence pour la nouveauté
* Cela suggère qu’ils avaient segmenté le flux et reconnu les “mots” familiers
Caractéristiques typiques du développement du langage au niveau de la production et de la compréhension:
-La compréhension précède la production
* premières compréhensions vers 6 mois
* utilisation initiale située
* puis réel usage « symbolique » autour de 9 mois
* Premier mot produit : vers 12 mois
(compréhension estimée à environ 100 mots
à ce moment-là)
Pour la forme, comment est le développement?
-Les enfants ont tendance à avoir des difficultés à distinguer les mots
phonétiquement (sons très similaires) proches
par exemple « doll» et « dog » ou chat et chaud
-Probablement parce que la représentation des sons est encore un peu « grossière »
-Causes possibles:
l’enfant a peut-être moins d’attention
peut être que sa représentation mentale diffère de ce qu’il dit (ex: au lieu de gâteau dit toto)
représentation mentale plus grande
Quels mots sont appris en premier?
-Dans la plupart des langues, les noms sont appris en premier
* « Biais des noms » (jus, chien, ballon)
→ Intérêt pour les objets.
* Mots liés à des activités ritualisées ou fréquentes
* (Par exemple : bye!, pas ça, ça va)
* Verbes polyvalents : faire, manger
* Mots peu fréquents peuvent apparaître tôt
* (hippopotame, chenille)
Le même mot peut avoir une signification différente pour les enfants et les adultes. Qu’est-ce que la sous-extension et la sur-extension?
- sous-extension → l’enfant attribue au mot un sens plus restreint que l’adulte. Ex: Pense que les animaux c’est juste un chien
- surextension → l’enfant attribue au mot un sens plus large:
-l’enfant utilise le nom du chien « Fido » pour désigner n’importe quel chien
-l’enfant utilise le mot « balle » pour désigner tout ce qui est rond
Quelles sont les causes possibles de la surextension?
1) Parce que les enfants n’ont pas encore de limites catégorielles dignes d’un adulte
(utilise « chien » au lieu d’animal). N’ont pas les mêmes représentations (catégories) que les adultes
2) Comme stratégie de communication (ils connaissent la différence mais ne
connaissent pas le mot correct et utilisent donc ce qui s’en rapproche). Savent que chat ne s’utilise pas pour désigner une vache, mais pt n’aime pas ce mot ou qu’il est trop complexe pour eux donc utilise un mot qui s’en rapproche
Qu’est-ce que l’explosion lexicale et l’exposition limitée (fast mapping)?
-L’explosion lexicale (1,5-2,5 ans) = période de
croissance quasi exponentielle du vocabulaire
→ la taille du vocabulaire expressif (50) est une meilleure prédiction que l’âge pour le début de l’explosion (pour la plupart des enfants, l’explosion commence environ après 50 mots parlés)
-L’exposition limitée (fast mapping) →
l’enfant n’a besoin que de quelques expositions (1-2 epositions) à un
nouveau mot pour l’apprendre et l’utiliser
Comment les enfants apprennent-ils le sens des mots?
Comment les enfants apprennent-ils le sens des mots ?
Mot =
- symbolique →un dispositif de « pointage » qui représente
physiquement le sens et peut identifier des référents. Le pointage est une technique par laquelle les enfants associent un mot à un référent, par exemple en montrant du doigt un objet tout en prononçant son nom. Le mot devient ainsi un symbole qui désigne cet objet.
- arbitraire → la représentation d’un concept n’est pas liée au
concept lui-même (comparez : FR: arbre, AN : tree, NL : boom )
Sens vs référence:
Sens d’un mot:
-indépendant du contexte
-fixe et représenté mentalement
Ex: Le mot “chat” a un sens qui inclut l’idée d’un animal domestique appartenant à la famille des félins, souvent associé à des caractéristiques comme la douceur, les poils, le fait de miauler, etc. Ce sens englobe tous les attributs et idées que nous associons mentalement à ce mot.
Le référent d’un mot :
- dépendant du contexte
- lié à une entité ou à un événement du monde réel
Ex: Le mot “chat” peut avoir pour référence un chat spécifique dans le monde réel, comme le chat d’une personne, un chat que vous voyez dans la rue ou un chat que vous avez dans votre maison. La référence est l’entité concrète à laquelle ce mot fait allusion dans un contexte donné.
Quand les enfants apprennent la correspondance entre la forme et le sens, il y a un problème, lequel?
Le problème du gavagai :
- Imaginez qu’un enfant demande à son parent de décrire la
scène suivante en pointant du doigt et en disant « gavagai »
→Il peut s’agir du lapin, de la carotte, de l’action de renifler la
carotte, du rouge-gorge, du bonheur de Pierre, de la beauté de
l’image, etc.
*Pourtant, les enfants attribuent rarement un sens erroné à un nouveau mot
Les enfants semblent utiliser des stratégies spécifiques (innées) d’apprentissage des mots (sens et forme), lesquelles?
*Tous des biais
1. le principe de l’objet entier → présume qu’un mot réfère à un objet complet, et non pas à une de ses parties uniquement
2. le principe d’exclusivité mutuelle → chaque entité ne peut avoir qu’un seul nom + chaque mot ne peut avoir qu’un seul référent . Se base sur l’exclusion d’une chose, ex: montre moi la girafe et connait le rhinocéros donc exclu le rhinocéros (biais, car pas toujours vrai, mais avantage d’utiliser cette stratégie quand jeune)
-ex. Nathan (2,5 ans) : « C’est un insecte ou une coccinelle ? difficile pour l’enfant d’accepter que la coccinelle est aussi un insecte
-3. le principe du mot nouveau-objet nouveau →les mots nouveaux renvoient à des référents inconnus (ex: regarde le dax dans l’arbre, l’objet étranger serait un dax)
Qu’est-ce qu’un phonème et qu’est-ce qu’un morphème?
- Phonème= la plus petite unité sonore d’une langue
capable de différencier le sens - Morphème= la plus petite unité significative d’une langue capable de porter un sens ou une fonction grammaticale
Quels sont les 4 types de morphèmes en français?
- Mono morphèmes → mots racines. Ex: chien, amour, papier, et, quoi
- Mots composés →formés par l’association de deux ou plusieurs mono morphèmes distincts
pour en créer un nouveau avec un sens spécifique
par ex. porte-avion, pomme de terre - mots dérivés →sont ajoutés à une racine pour créer un nouveau mot,
souvent avec un sens ou une catégorie grammaticale modifiée
par ex. « rebonjour (re + bonjour), décomposable(dé + compos + able) - mots fléchis →changent aspect grammatical d’un mot mais pas la catégorie grammaticale
par ex. chiens (chien + s), chantais (chant + ais)
Que sait-on sur le développement morphologique?
-Morphologie flexionnelle: commence entre 11 et 18 mois: conjugaison des verbes : variation en fonction du temps,
de l’aspect, de la personne, etc.
par exemple : manger→ mange, mangeais
-Accord du nom et de l’adjectif : genre et nombre.
par exemple : cheval → chevaux, petit → petite
Pourquoi le système verbal français serait moins complexe qu’on ne le pense?
Beaucoup d’homophones (sens différent, même forme). Ex: Porte pour l’objet et porte pour le verbe
Les premiers verbes des enfants ne sont souvent pas conjugués. Ils utilisent quels temps de verbe? Et quand se font les premières conjugaisons?
→utilise l’infinitif ou le participe passé
par exemple « moi manger » ou « tombé (tu es tombé) »
(à noter que dans la conjugaison du 1er groupe, il s’agit d’homophones ! )
- Premières conjugaisons : entre 18 – 22 mois
Qu’est ce qu’une erreur d’omission?
Absence d’un élément attendu dans un énoncé
(ex. : un mot, un son, une morphème)
Que signifie morphologie?
- Application des règles grammaticales
Qu’est-ce que le test de Wug?
Test de Wug:
-Étudie la capacité des enfants à appliquer des règles morphologiques à des mots nouveaux qu’ils n’ont jamais rencontrés auparavant
-A montré que les très jeunes enfants peuvent généraliser des règles linguistiques à des mots nouveaux
→suggère la présence des règles génératives plutôt que
des formes mémorisées
= preuve de la productivité (va mettre wug au pluriel)
Qu’est-ce que la surrégularisation?
Application d’une règle régulière à un mot irrégulier
Exemple : j’ai tiendé ou j’ai boivé
*Résistant à la correction
*La surrégularisation est une autre preuve de productivité
Qu’est-ce que la morphologie dérivationnelle?
-morphologie dérivationnelle : commence entre 24 et 28 mois
→est plus étroitement liée à la syntaxe (morphosyntaxe)
- Elle traite de la manière dont les mots se combinent structurellement
pour créer un sens composé
*La morphologie dérivationnelle est une branche de la morphologie qui concerne la formation de nouveaux mots à partir d’autres mots, en ajoutant des affixes (préfixes, suffixes, infixes, ou circonfixes) à une base. Ces affixes modifient généralement le sens du mot de base ou changent sa catégorie grammaticale (par exemple, d’un nom à un adjectif, ou d’un verbe à un nom).