Cours 5 Flashcards
Définition du racisme dans le dictionnaire
Idéologie fondée sur la croyance qu’il existe une hiérarchie entre les groupes humains, autrefois appelés ‘races’ ; comportements inspirés par cette idéologie.»
« Attitude d’hostilité systématique à l’égard d’une catégorie déterminée de personnes. »
plusieurs lacunes :
Il s’agit d’une définition libérale, acritique, apolitique et anhistorique du racisme
Psychologisation de la domination
Ouvre la porte à l’idée du racisme inversé ou racisme anti-blanc
Victimisation des personnes blanches
Empêche les personnes blanches de reconnaître leurs propres biais racistes
Définition du racisme plus politique
un ensemble de structures, d’actions et de croyances économiques, politiqueset culturelles qui systématisent et perpétuent la répartition inégale des privilèges,des ressources et du pouvoir entre les personnes blanches et les personnes decouleur (racisées) » (p.5)
Mode d’organisation sociale, ensemble de pratiques sociales, dimension structurelle, institutionnelle, économique et juridique, concerne la distribution des ressources matérielles et symboliques.
Black feminism
Précurseurs de l’intersectionnalité :
Luttent contre racisme, sexisme, hétéronormativité, classisme.
Imbrication des systèmes d’oppression; oppressions simultanées et multiples (interlocking systems of oppression).
Nécessité de se regrouper entre féministes Noires dû à l’oppression qu’elles vivent dans les autres mouvements
Mais rejet du séparatisme : les hommes Noirs sont nos alliés.
Acteur important :
Combahee River collective
Patricia HIll Collins ( fondement sexuel au racisme)
bell hooks ( de la marge au centre)
Patricia Hill Collins
il y a toujours un fondement sexuel au racisme
Hétérosexualité normative (blanche) vs hétérosexualité déviante (noire)
Historiquement, les femmes noires n’ont pas été à proprement parler considérées comme de vraies femmes : Ont été déclassées et exclues des normes d’une féminité dite ‘respectable’ (et donc, blanche)
Femmes blanches d’emblée considérées comme modestes, pures, chastes, bonnes mères VS femmes noires considérées comme rustres (colériques, tempérament impulsif), lubriques, agressives, mauvaises mères.
Droit à l’avortement ET lutte contre les stérilisation forcées
Femmes Noires à la fois hypersexualisées ou désexualisées par l’entremise de plusieurs stéréotypes racistes (Jézabel, nounou, etc.)
La famille a donc une connotation très différente chez les féministes Noires que chez les féministes blanches.
Le genre est une construction racialisée qui opère comme un des nombreux outils de domination de l’Occident sur les pays ‘’du Sud’’ et l’Orient.
bell hooks critique le féminsime étatsunien
-Qui promeut une idéologie individualiste libérale
-Qui sert les femmes bourgeoises à obtenir une égalité avec les hommes de leur classe
-Qui exclut les points de vue marginaux, comme ceux des femmes noires ou pauvres
-Qui généralise sa condition à toutes les femmes:
par ex. à l’époque de la publication de The Feminine Mystique, un tiers des femmes travaillaient et rêvaient d’être femmes au foyer
-Qui ne se remet pas en question pour savoir si sa vision de la réalité des femmes est juste et généralisable
-Qui est paternaliste et condescendant avec les femmes noire
bell hooks: projet féministe sur la sexualité
Les femmes ne subissent pas toutes la même oppression (l’effet de la classe, la race, la religion et les préférences sexuelles sur la force oppressive du sexisme )
« Tout le monde peut être féministe »
Un féminisme inclusif qui inclut les hommes
Féminisme = souhaiter pour tout le monde, hommes et femmes, de se libérer des rôles sexistes, de la domination et de l’oppression
Le patriarcat est violent envers les hommes : leur demande de supprimer leurs émotions, leur vulnérabilité
Les féministes qui voient la sexualité masculine en soi comme abjecte et ignoble renforcent la domination masculine.
Un projet féministe autour de la lutte à l’oppression sexuelle qui crée des solidarités avec d’autres groupes sociaux.
Normaliser l’inactivité sexuelle : une critique de la révolution sexuelle féministe
«Les normes sexuelles […]ont toujours fait passer l’expression active de la sexualité avant la notion de désir sexuel» (2017, p. 270) : société obsédée par le sexe.
Normal d’en avoir et anormal ou contre-nature de ne pas en avoir
Tant que le stigmate lié à l’inactivité sexuelle ne sera pas éliminé, il n’y aura pas de réelle liberté sexuelle.
Liberté sexuelle passe par l’éradication de l’hétérosexisme (hétérosexualité obligatoire).
Elle insiste sur l’apport des féministes lesbiennes et l’importance pour le féminisme de soutenir les luttes gays et lesbiennes.
Le féminisme ne doit aller ni vers une hétérosexualité obligatoire, ni vers le lesbianisme politique: le but du féminisme n’est pas «d’établir les règles d’une sexualité politiquement correcte»
Critique l’idée que pour être une ‘vraie’ féministe, il faut être lesbienne ou pratiquer le lesbianisme politique, sinon, on est une traître à la cause.
Insiste sur l’agentivité des femmes hétérosexuelles : la domination masculine peut engendrer une certaine exaspération envers les hommes, donc les femmes prennent davantage le temps de choisir avec quels hommes elles auront des contacts sexuels.
Les femmes doivent pouvoir choisir le type de sexualités qu’elles désirent et quand elles le veulent et ainsi remettre en question que leur sexualité existe pour servir les hommes.
L’importance de la famille pour le féminismes noir (bell hooks)
bell hooks considère que le mouvement féministe doit radicalement changer son rapport à la maternité et à la famille.
Femmes blanches bourgeoises voient la maternité et la famille comme un espace d’aliénation : l’accès au marché du travail est la clé du bonheur et de l’émancipation.
Femmes Noires ont une expérience différente de la famille : espace réconfortant, havre de paix à l’abri du racisme qu’elles subissent notamment sur le marché du travail car elles ont toujours travaillé
Le mouvement féministe doit changer de narratif : l’importance de la famille n’est pas universelle, mais il faut reconnaître qu’elle constitue une « structure affective qui peut soutenir et nourrir les gens.»
bell hooks et la sororité
Le féminisme Noir (et la 3e vague féministe) : critique du principe de sororité universelle des femmes
Féminisme majoritaire conceptualise la sororité autour de l’oppression commune des femmes : idée que les femmes partagent une expérience de victimisation commune.
Problématique car le statut de « victime » empêche les femmes blanches de reconnaître leurs privilèges et peut exclure certaines femmes qui ne sont pas vues comme des victimes (par ex., stéréotype de la strong black woman)
Phobie du conflit, des désaccords et de la critique : satut quo
bell hooks suggère de repenser la sororité sur la base de la solidarité politique : s’unir sur la base de notre engagement politique contre l’oppression sexiste.
Qu’est-ce que le postcolonialisme dénonce et comment conceptulise-t-il le colonialisme ?
Dénonce les ravages de la colonisation et ce qu’il reste du colonialisme :
À partir du 16e siècle, la colonisation comme entreprise de domination du monde ‘oriental’ par les puissance européennes a existé comme mode d’organisation du monde :
Mode d’organisation politique : les pays envahis deviennent des colonies et sont annexés aux pays colonisateurs (perdent leur autonomie et leurs formes de gestion politique); sont instaurées les lois et politiques des empires coloniaux (ex : les départements français d’Outre-mer); instauration d’un organe de ‘sécurité’ pour assurer la domination et mater la rébellion (police, armée, prisons).
Mode d’organisation économique : extraction et exploitation des ressources des pays dits du sud’’; exploitation de la main d’œuvre (cheap labor); esclavagisme comme moteur économique.
Mode d’organisation sociale : culture civilisée vs non civilisée; technologie vs moyens rudimentaires. Cette dichotomie justifie la mission civilisatrice de l’Occident : amener la démocratie aux pays dits non civilisés
Mode d’organisation culturel : Les empires coloniaux imposent leur propre vision du genre et de la sexualité, abolissent la langue ancestrale et forçent l’apprentissage de la langue du colonisateur.
ETC.
Même si plusieurs pays se sont affranchis du colonialisme et ont réclamé leur indépendance, des rapports de colonialité persistent encore aujourd’hui : les pays africains, arabes, et orientaux sont encore traités comme des pays inférieurs, sous-développés et exploités par l’Occident.
Fait apparaître la blanchité comme système de domination fondé sur la suprématie blanche et/ou européocentrée.
3 usages de la colonisation et du colonialisme
Marxisme: échange basé sur l’exploitation
Black feminism : pour décrire l’appropriation de leurs expériences par les femmes blanches
Discours culturels sur le ‘Tiers-monde’
discours culturel sur les femmes du tiers-monde
Les réalités des femmes qui vivent dans des pays dits ‘en voie de développement’ :
Homogénéisation
Créer UNE catégorie de femme moyenne du Tiers monde
Contrainte, soumise ou réprimée sexuellement
Ignorante, pauvre, illettrée
Prisonnière des traditions et de la religion
Repliée sur le foyer
Centrée sur la famille
Donc une victime unilatérale qui place les femmes occidentales en position inverse, celles de sauveuses.
Contribue à façonner l’homme du Tiers-monde comme le pire oppresseur
Le féminisme postcolonial
Déconstruire les discours sur le tiers-monde
La catégorie «femme» comme objet d’analyse
Suggère que toutes les femmes sont oppressées de la même façon
Éviter de parler des ‘femmes arabes’, des ‘femmes indiennes, etc. car suggère bloc monolithique (on n’oserait jamais parler des ‘femmes européennes’, ça ne veut rien dire)
Partir des réalités, pas d’une catégorie
Les réalités sont nuancées et parfois paradoxales
Autres visions du pouvoir
Les voir comme victimes = attitude paternaliste
Les prive d’avance de tout pouvoir
Efface les expériences de résistances
Il faut reconnaître leur capacité d’agir et de transformer leur condition
Les approches postcoloniales
Milieux anglo-saxons à la fin des années 1970
Chercheures Asie du sud, Afrique ou Moyen-Orient (souvent, n’habitent plus dans leur pays d’origine).
Remettent en question la manière dont les discours et les représentations reproduisent des rapports de pouvoir de nature coloniale.
Focalise sur le passé, bien qu’elles analysent l’impact maintenant (dû au préfixe «post»)
Approches décoloniales
En Amérique latine dans les années 1990
Chercheures autochtones
Critiquent les études postcoloniales:
Insistent trop sur les aspects discursifs de la colonisation,
Par conséquent, on oublie l’aspect matériel et concret de la colonisation pour les peuples qui font face à un colonialisme de peuplement (settler colonialisme).
S’inscrit dans le présent
Le colonialisme de peuplement continue de structurer les rapports de pouvoir
Traite l’histoire génocidaire du colonialisme de peuplement et ses manifestations actuelles
La dépossession violente de la terre
La constitution du capitalisme racial dans le monde entier.
La colonialité du pouvoir
Anibal Quijano
Le colonialisme repose sur un schéma de pouvoir capitaliste global Eurocentré.
Colonisation = projet politique + économique des Europes, justifié par un déterminisme biologique de la race et l’idée de la modernité.
Conception de l’humanité en deux groupes dichotomiques hiérarchiques (Occident/Orient) :
Supérieur/inférieur; rationnel/irrationnel; primitif/civilisé; traditionnel/moderne
Colonialité du pouvoir : plus qu’un modèle explicatif de la colonisation. Aussi et surtout un modèle pour comprendre « le lien étroit qui existe entre la racialisation généralisée de la division du travail et la production de connaissance. » (p.55)