Cours 12 Flashcards

1
Q

Distinctions entre les pratiques B, D, D/s et SM

A

B, D: restriction physique (bondage, ligotage); restriction psychologique (discipline)
D/s: érotisation du différentiel de pouvoir entre les partenaires, échange de pouvoir entre un·e Dominant·e et un·e soumis·e
SM: érotisation de la douleur (la donner, la recevoir ou les deux)

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2
Q

Définition du BDSM

A

Ensemble de pratiques fondées sur l’érotisation d’un échange de pouvoir consensuel
Échange d’autorité
Ne se limite pas à l’érotisation de la douleur : les pratiques SM ne pas nécessairement les plus populaires
Jeu de rôles physique, psychologique et sexuel impliquant un échange de pouvoir entre des participant.e.s consensentant.e.s

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3
Q

Kink et BDSM

A

les pratiques kinky (kinky behavior): concept plus large qui inclut le BDSM + l’exhibitionnisme, le voyeurisme et le fétichisme
On peut être kinky sans pratiquer le BDSM

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4
Q

Rôle dans le BDSM

A

Top/bottom
Dom·me/sub (Dominant·e/soumis·e)
Switch

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5
Q

Est-ce que le BDSM est sexuel?

A

La majorité des adeptes pratiquent le BDSM dans un contexte sexuel (70%)
Certain.e.s mélangent BDSM et sexualité à l’occasion (23%)
Une minorité ne mélange jamais les deux (7%)

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6
Q

Qu’est-ce que la norme sexuelle selon le DSM

A

Sexualité génitale, pénétrative mais dans le sens coïtal du terme (phallovaginale)
Hégémonie de l’orgasme / éjaculation masculine (« jusqu’à l’accomplissement de l’acte sexuel»)
Évacuation des facteurs socioculturels, politiques et affectifs (intersubjectivité des partenaires, satisfaction, intimité, etc.)
Aucune problématisation des agressions sexuelles malgré le fait que certaines paraphilies constituent une atteinte au consentement (par ex., frotteurisme, pédophilie, exhibitionnisme et sadisme non consensuel)
Pistes d’interventions : communauté vs individuel

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7
Q

Prévalence générale du BDSM

A

Difficile à estimer : absence d’uniformité dans les définitions et méthodes de collecte de données entre les chercheurs
des pratiques effectués par une minorité de la population.
Prévalence à augmenté à cause de Fifty shades of grey

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8
Q

Prévalence du BDSM chez les femmes

A

Majoritairement des femmes qui pratique la non-monogamie consensuelle et le polyamour
la moitié était dans des relations stables
LIMITES IMPORTANTES: aucune donnée sur les femmes de minorités sexuelles! Hétéronormatif et cisnormatif. Pas de données sur l’origine ethnique.

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9
Q

Préférence de kink chez les femmes

A

Préférences de rôles chez les femmes
On retrouve dans l’étude de Rehor (2015) une majorité de femmes qui semblent être switch, ensuite, qui préfèrent la soumission, et en dernier, la domination. Mais reste difficile à interpréter.
Préférences de pratiques
Bondage, fessée, discipline, scénario Maître/esclave, sexe oral (Levitt et al., 1994)
Résultats similaires + jeux de sensations (light sensation/tactile play) : mordre, graffigner, tirer les cheveux (hair pulling); masturbation, sexe anal (anal play) et breast play (claques sur les seins, épingles à linge, etc.).
Pratiques spécifiques aux femmes
Quelques exemples: Breast play, breast torture, masculinisation forcée, jeux de fluides vaginaux, usage du strap-on dildo pour pénétration vaginale ou anale, fellation sur strap-on dildo, fisting vaginal, lactation play, blood play (incluant le sang menstruel) et cunnilingus pendant les règles.
Un bémol: plusieurs de ces pratiques pourraient aussi être appréciées par des hommes cisgenres ou trans (ex., fellation sur strapon dildo, torture des mamelons, cuni, etc.)

Ce qu’il faut retenir: la sexualité des femmes est immensément plus riche et diversifiée qu’on le croyait!

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10
Q

PQ les femmes semblent préféré un rôle de soumission et les hommes un rôle de domination?

A

Le reflet d’une société patriarcale qui valorise la soumission sexuelle chez les femmes et la domination sexuelle chez les hommes

Désapprobation sociale à déroger des normes de genre

les méthodes de recherche (recrutement des participant.e.s, devis de recherche, etc.) réifient les données actuelles

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11
Q

Perspective anti-BDSM

A

Pouvoir
= relation de pouvoir = violence sexuelle
Dénoncer la violence de ces pratiques.
bdsm = viol : influence mouvement anti-pornographie

Consentement
Femmes socialement conditionnées à érotiser la soumission sexuelle vs hommes érotisent la domination sexuelle.
Érotisation des relations de pouvoir: processus historique d’aliénation des femme.
BDSM= relation de pouvoir donc consentement invalide.

Jeux rôles
Jeux de rôles Dominant-e/soumis-e : héritage patriarcal de l’érotisation de la hiérarchie.
Chez les lesbiennes, rôles butch/fem : reproduisent les rôles homme/femme = homophobie intériorisée

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12
Q

Gayle Rubin et la sexualité

A

Distinction analytique entre genre et sexualité : système sexe/genre
Pose la sexualité comme vecteur d’oppression autonome

Hiérarchisation sexuelle
Dans notre société, il existe une ‘’bonne’’ et une ‘’mauvaise’’ sexualité
Amour, reproduction, mariage : valeurs qui dictent la sexualité normale vs perverse
Les individus qui ont une sexualité ‘’normale’’ bénéficient de privilèges sociaux et matériels contrairement aux individus dont la sexualité est jugée perverse.

Le consentement
Privilège octroyer selon l’acceptabilité de la sexualité des individus impliqué. Les personnes qui pratiquent une sexualité non conventionnelle font l’objet d’une dépossession, ou d’une non reconnaissance de leur capacité à consentir
La sexualité hétérosexuelle est celle qui comporte le moins de restrictions juridiques, sauf à propos du viol

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13
Q

Perspective pro-BDSM

A

Pouvoir
Force normative: on ne peut pas l’abolir/on ne sait pas si on pourra l’abolir un jour donc on joue avec (utopie vs pragmatisme).
Pouvoir = on peut le redistribuer pour éviter les abus.
Ex: négociation des rôles, des pratiques et des limites; choix d’un mot de sécurité (safeword); aftercare (soins affectifs et physiques entre partenaires après une scène).

Consentement
Volontaire, libre et éclairé (autodétermination des femmes).
Assurer le consentement et la sécurité - mécanismes explicites : (négociation, contrat verbal ou écrit, moniteurice de jeu, bannissement des membres) (Califia, 2008; Caruso, 2016)
Communauté BDSM = éthique du consentement VS culture du viol

Jeux de rôles
S’inspirent des relations de pouvoir existantes MAIS mise en scène, rituel, performance, caractère théâtral (jeu vs réalité)
Fluidité et interchangeabilité des rôles VS rôles figés de la vie quotidienne

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14
Q

Féminisme postcoloniale et BDSM

A

Féminisme anti-BDSM : objection éthique car BDSM = l’expression de la violence (douleur et domination) et de la hiérarchie.

Propose de voir le BDSM comme une autre culture (sexuelle)
Le féminisme anti-BDSM fait preuve d’un certain impérialisme culturel

Doit se décentrer pour
1) examiner sa propre culture et
2) faire des parallèles entre la culture dominante (vanille) et la sous-culture BDSM

Culture dominante : plusieurs pratiques sociales normalisées en termes de douleur et de rapports hiérarchiques
Normalisation de la douleur dans certains contextes :
1) Rituels de beauté douloureux, par ex., épilation;
2) blessures dans le sport;
3) exercice physique, etc.

Naturalisation de la hiérarchie au travail (patron/employé.e), à l’école (prof/élève); au gouvernement (élu.e/citoyen.ne).
Donc pourquoi serait-ce plus néfaste dans le contexte des interactions érotiques?

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15
Q

Est-ce que le BDSM est une expression érotique politique?

A

Aucune expression érotique n’est féministe ou anti-féministe en soi. Il faut s’intéresser au contexte et à la signification des acteurices sociaux.

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16
Q

Est-ce que les gens qui pratiquent le BDSM sont politisés

A

Pas nécessairement… ça dépend dans quels milieux. De la même manière, toutes les femmes ne sont pas nécessairement féministes

17
Q

La problématisation de la vulnérabilité comme danger dans le féminisme (radicale)

A

Suggère que seulement les personnes soumises sont vulnérables, et pas les Dominant·es
Pourtant, les partenaires soumis·es peuvent instrumentaliser les Dominant·es et ne pas respecter leurs limites (pression pour dépasser limites).
Soumission érotique n’égale pas passivité et domination érotique n’égale pas supériorité : les 2 postures nécessitent l’acquisition de compétences communicationnelles, réflexives, posturales, créatives, etc.
Plusieurs adeptes de BDSM rapportent qu’iels ne joueraient pas avec quelqu’un.e qu’iels ne considèrent pas comme leur égal·e en dehors des échanges BDSM.

18
Q

Comment le BDSM dégénitalise le plaisir

A

BDSM : pas de script typique. Peut inclure ou non des éléments sexuels/génitaux.
Plaisir comme expérience multisensorielle (physique et psychologique), les 5 sens impliqués
Peau comme zone érogène : différents objets pour prodiguer différentes sensations (ex., roue de Wartenberg, martinet, chocs électriques, jeux de cire, etc.)
Ouïe, vue, odorat, surtout pour les amateurices de cuir, latex ou fourrure.
Goût : food play, cendrier humain, liquides corporels, etc.
Pour certain.e.s adeptes, l’expérience du plaisir passe parfois par l’expérience d’un déplaisir
Érotiser le temps, l’attente… le BDSM impose un rythme différent des relations sexuelles conventionnelles : préparation, anticipation, part d’inconnu.

19
Q

BDSM et culture du consentement

A

Communautés et sous-cultures BDSM ont construit leur légitimité sur la place centrale qu’occupe le consentement dans les échanges érotiques.
Ont développé plusieurs approches du consentement
Consentement explicite et institutionnalisé VS dans l’univers hétéro vanille, le consentement est pris pour acquis et on baigne dans une culture du viol

Différents mécanismes et pratiques de consentement comme processus continu
Discussions en amont, questionnaires,
Code de couleurs et safeword (mot de sécurité)
Aftercare (soins postsexuels, prendre soin après la scène) (surveiller le subdrop ou topdrop)
Moniteurices de donjon = consentement élevé à un niveau collectif et communautaire

Fait apparaître le consentement comme une forme de soin

20
Q

Approche du consentement dans le BDSM (les abréviation)

A

Safe, Sane, and Consensual (Sécuritaire, Sain, et Consensuel) (années 1980)
BDSM = expression érotique saine car repose sur consentement éclairé, négociation et renforcement de la sécurité.

RACK = Risk Aware Consensual Kink (années 2000)
Pratique consensuelle du kink en toute connaissance de cause des risques encourus
Toute pratique BDSM comporte une part de risque; quelle part de risque sommes-nous prêt·es à assumer? Se distingue par le droit de consentir à prendre des risques et en assumer les conséquences/responsabilités (de part et d’autre).

PRICK = Personaly Responsible Informed Consensual Kink
Pratique kink consensuelle, informée et responsable
Objectif : stimuler l’agentivité des personnes soumis·es dans l’expression de leurs besoins, leurs limites et leur consentement (sécurité, communication, etc. ne reposent pas seulement sur les Dominant·es).

21
Q
A
22
Q

BDSM et dépassement des normes de genre

A

espace pour jouer avec le genre car n’impose aucune règle de genre.
Jouer avec les codes de la féminité, de la masculinité et de l’androgynie.
Pas d’association naturalisée entre le rôle (Dominant·e ou soumis·e) et le sexe/genre de la personne (en théorie).
On y retrouve des hommes soumis et des femmes dominantes sans que ce soit méprisé ou ridiculisé.
En pratique, on y retrouve des gens qui ont intériorisé les normes de genre et stéréotypes sexuels.

Jouer consciemment avec le genre : surtout vrai dans communautés lesboqueer BDSM (Bauer, 2007)
Explorer un genre ou des caractéristiques genrées par curiosité, par désir d’exploration ou par questionnement sur son propre genre : un espace sécuritaire pour le faire car la communauté lesboqueer plus sensibilisée et sensible à la reconnaissance d’une diversité de genres et d’expressions de genres dans un contexte BDSM (inclusion des personnes trans et non binaires).
Euphorie de genre
Déroger du script de genre traditionnel : le genderfuck (ou genderfucking) → expressions ou pratiques de genre visant à déstabiliser la binarité de genre telle que définie par la matrice hétérosexuelle.

23
Q

Est-ce que le BDSM est une reprise de pouvoir féministe

A

Certaines femmes accordent une signification féministe à leur BDSM

Certaines pratiques BDSM ont un potentiel féministe (Ritchie et Barker, 2005):
Équilibrer des privilèges sexuels historiques, par ex., déni de l’orgasme ou cage de chasteté chez l’homme soumis
Se moquer d’un oppresseur historique, par ex., jeu de rôles où la Dominante humilie un partenaire masculin déguisé en général d’armée ou figure politique.

Certaines femmes soumises rapportent que la pratique du rape play (ou consensual non consent) en donjon (espace semi-public) leur a permis de reprendre du pouvoir sur une agression sexuelle vécue dans le passé

Certaines féministes rapportent cependant de la méfiance envers certaines pratiques comme les relations D/s 24/7 pour lesquelles elles n’y voient aucun potentiel féministe

24
Q

Qu’est-ce que l’éthique du care?

A

la capacité à prendre soin d’autrui
S’appuie sur une critique de l’échelle du développement moral de Kohlberg qui stipule que les hommes seraient moralement supérieurs aux femmes car ils résolvent les dilemmes moraux fondés sur le principe de justice, tandis que les femmes seraient incapables du même niveau d’abstraction

Sollicitude devrait guider nos pratiques sociales et institutionnelles pour obtenir une réelle égalité.
L’éthique du care dit : nous vivons dans une société patriarcale qui méprise la vulnérabilité et les personnes vulnérables (enfants, personnes âgées, handicapées, malades, etc.)

vise à insuffler plus d’égalité là où il y a des asymétries, et de penser le soin comme une responsabilité collective, et non pas comme l’affaire des femmes dans la sphère privée.
-Idéal patriarcal et occidental : autonomie, individualité, indépendance, rationalité
-Vs éthique du care : nous amène à penser les êtres humains comme fondamentalement vulnérables et dépendants les un.es des autres + valorisation des émotions : souci pour le bien-être d’autrui

25
Q

Est-ce que le BDSM est un éthique du care

A

BDSM : relations de sollicitude sur le plan collectif et individuel
Collectif → familles cuir (leather families) : familles choisies fondées sur l’amour et l’amitié, réseau de soutien en marge de la famille nucléaire.
Rituels de consentement qui incluent une part de soin → visent redistribution du pouvoir entre les partenaires. EX : aftercare vise à revenir à une posture d’égal.e à égal.e : prendre soin des besoins immédiats après une scène, et ceux qui pourraient survenir quelques jours après la scène.
Souci important pour le bien-être d’autrui : de façon préventive (prévention des blessures, des torts, etc.) et de façon productive (souci pour le plaisir qui sera prodigué).
En ce sens, BDSM promeut éthique relationnelle + explicite que dans un contexte hétéro vanille, là où le consentement est pris pour acquis et où le plaisir des femmes n’a pas la même importance que le plaisir masculin.