Cours 4 Flashcards
Le féminisme matérialiste
L’oppression des femmes se trouve dans la matérialité des rapports sociaux de sexe et non dans les différences bio ou psychologiques.
«Les rapports [sociaux] de sexes sont vus comme des rapports de travail, des rapports d’exploitation.» (Toupin, 1998 p. 26).
Hommes et femmes forment des classes de sexe
L’exploitation du corps et du travail des femmes s’effectue par la classe des hommes
Christine Delphy
On parle du genre au singulier pour mettre l’accent sur le principe de division et de hiérarchie entre les ‘’hommes’’ et les ‘’femmes’’.
L’oppression crée le genre et dicte les positions sociales des femmes et des hommes.
les différences sexuelles deviennent significatives à cause du genre.
L’idéologie du genre divise les humains en «deux groupes antagonistes dont l’un opprime l’autre
L’oppression de la catégorie femme se fait à travers les mécanismes sociaux suivants:
L’exploitation du travail domestique incluant le travail ménager et tout type de travail non rémunéré visant à aider et soigner
L’institution du mariage
L’institution de la famille
Les mécanismes et rapports sociaux d’exploitation créent les catégories ‘femme’ et ‘homme’
Ainsi, la caractéristique majeure du groupe social des femmes est d’être dominé et celle du groupe social des hommes, d’être dominant.
Colette Guillaumin
La nature spécifique de l’oppression des femmes est l’appropriation, qui s’apparente au sexage.
« L’usage d’un groupe par un autre, sa transformation en instrument, manipulé et utilisé aux fins d’accroître les biens […] du groupe dominant ou même simplement [… ] aux fins de rendre sa survie possible dans des conditions meilleures. » (p.19)
Un fait matériel: le rapport de pouvoir de l’appropriation de la classe des femmes par la classe des hommes
L’appropriation dépasse la force de travail pour inclure le corps.
Un fait idéologique: l’idée de nature sur les femmes.
Le discours sur la nature vise la différenciation sexuelle et sert à justifier l’appropriation.
L’expression de l’oppression
L’appropriation matérielle et l’individualité corporelle
Moyen de l’appropriation
L’expression de l’oppression
L’appropriation du temps
«L’appropriation matérielle du corps des femmes, de leur individualité physique, a une expression légalisée: la relation contractuelle du mariage.» p. 46.
Le contrat du mariage ne limite pas le temps, aucune évaluation monétaire du travail n’est faite.
L’appropriation des produits du corps
Doit faire tous les enfants désirés par le mari. Possession par le mari des enfants.
Tout autre produit du corps (cheveux, lait) n’est pas leur propriété, mais celui du mari, comme dans l’esclavage.
L’obligation sexuelle et possession du corps
«Droit de cuissage» (eux jouissent d’un droit, et elles accomplissent le devoir).
Dans le mariage (contrat non monétaire) comme dans la prostitution (directement monnayé)
« ce n’est pas de sexualité qu’il s’agit ici, ni de «sexe», c’est simplement d’usage; ce n’est pas de «désir» c’est simplement de contrôle comme dans le viol. » (Guillaumin,1992, p.23.)
La charge physique des membres du groupe
Elles doivent assurer sans rémunération l’entretien corporel, matériel et affectif de l’ensemble des acteurs sociaux.
Ces tâches sont effectuées dans le cadre d’une appropriation physique directe: que l’on soit épouse, religieuse ou prostituée
L’appropriation (suite)
Le sexage
Le sexage est l’appropriation matérielle de la classe des femmes par la classe des hommes, un rapport entériné par le mariage.
Le mariage est le reflet d’un rapport social de sexe général où le groupe des femmes est à la disposition du groupe des hommes; réduit la femme à l’état de chose.
Quand elles peuvent se réapproprier leur force de travail: il s’agit d’un salaire d’appoint, en plus du travail domestique (double tâche).
De l’invisibilité de l’appropriation
L’appropriation matérielle des femmes est si profondément admise qu’elle n’est pas vue.
Face cachée: attachement envers les hommes
Les moyens de l’appropriation
Le marché du travail
Elles gagnent 2/3 du salaire des hommes;
82% des demandeuses d’emploi sont des femmes: les femmes sont donc obligées de se vendre à un homme.
Le confinement dans l’espace
Domicile est celui fixé par le mari, elle ne doit pas se trouver ailleurs.
Une clôture intériorisée à coup de dressage positif et négatif: «Tu es la reine du foyer.»
La démonstration de force (les coups)
Violence conjugale était considérée comme une bavure, quantitativement exceptionnelle (un fait isolé et rare)
Un droit que s’octroient les hommes sur les femmes qui est lié au confinement dans l’espace et à la contrainte sexuelle.
La contrainte sexuelle
Viol et peur du viol, harcèlement sexuel, dragueinsistante et intrusive : moyens de coercition et droit de propriété.
La femme a la valeur d’un objet dont on dispose pour lequel les hommes se ‘battent’.
Le viol d’une femme = le viol de la propriété d’un autre homme.
L’arsenal juridique
Fixe les modalités de l’appropriation privée et collective.
Cas de figure contemporains : balises juridiques du droit à l’avortement, en matière d’agressions sexuelles, etc.
Stevi Jackson
Delphy, Guillaumin et Wittig se centrent sur la domination de la classe des hommes et la subordination de la classe des femmes.
Le féminisme matérialiste forme une théorie globale.
Il voit le sexisme comme une structure qui organise tous les rapports sociaux.
Il reste dans une théorie macrosociologique.
Jackson tente de proposer une théorie intermédiaire: entre macro et microsociologie.
Elle offre une analyse plus complexe des relations sociales et des relations de pouvoir.
Modèle des systèmes de pouvoirs 4 stage
Structurel, culturel, pratique sociale et soi comme sujet qui construit et interprête. L’ensemble de ses niveaux intéragisse ensemble
Modèle des systèmes de pouvoirs de Jackson
Structurel :
institution de l’hétérosexualité et couple monogame, distribution inégale de l’orgasme, aussi appelé le orgasm gap ou écart orgasmique (les femmes orgasment bcp moins que les hommes dans la sexualité hétérosexuelle).
Culturel :
Script sexuel culturel (représentations dominantes, hégémoniques sur la sexualité et l’orgasme).
Ce qui compte pour du vrai sexe est le coït : la relation phallo-vaginale (centrée sur la génitalité masculine) qui se termine par l’orgasme de l’homme : entretemps, la femme a le droit/se doit d’orgasmer.
L’orgasme est le but et la finalité d’une relation sexuelle ‘complète’. Distinction claire entre ’vrai sexe’ et préliminaires.
Pratiques sociales de la vie quotidienne : ‘faire le sexe’ et ‘faire l’orgasme’ (doing sex, doing orgasm). Pratiques de la simulation de l’orgasme chez la femme
Ne pas brimer l’ego masculin, le rassurer dans ses prouesses sexuelles (forme de travail émotionnel)
Tension sujet /objet sexuel
Le soi sexuel (the sociality of the self) : la construction de soi comme personne a/sexuelle ou a/genrée; comme objet ou sujet, est un acte social. L’expression intime de notre sexualité s’articule avec plusieurs dimensions de la vie sociale.
