Cours 3 : Psychopathologie de l'adolescence Flashcards

1
Q

A quoi sont liés les troubles psychiques de l’adolescence selon Braconnier ?

A

Ils sont liés au nouveau corps sexué que découvre l’adolescent. Aussi liés à l’angoisse de séparation ressentie et vécue dans l’enfance.

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2
Q

Qu’est-ce qui, dans la puberté, donne à l’adolescent le sentiment d’une trahison et peut être source de pathologie ?

A
  • L’adolescent assiste impuissant donc, de façon passive et dans un grand sentiment d’étrangeté à la transformation radicale de son corps, aussi bien au niveau de son aspect, que de ses capacités et de la modification consécutive de ses relations avec l’extérieur.
  • Le corps va se caractériser comme le lieu de toutes les ambiguïtés car il :
    • participe à la naissance du Moi auquel il appartient et cependant demeure un élément hétérogène au psychique
    • est à la fois intime et personnel tout en étant extérieur et étranger
    • obéit à l’individu et constitue son enveloppe protectrice mais également le limite dans ses désirs mégalomaniaques et le trahit en révélant ses affects, son identité, et sa filiation.
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3
Q

Comment l’adolescent utilise son nouveau corps ?

A

Il utilisera préférentiellement son corps pour exprimer ses difficultés mais aussi pour entrer en relation avec l’autre. C’est un moyen d’interaction avec le monde extérieur que les objets soient réels (parents, …) ou fantasmatiques (imagos parentales).

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4
Q

Quels sont les 2 principaux types de défense en rapport avec la psychopathologie des conduites centrées sur le corps ?

A
  • Le besoin de maîtrise : face aux bouleversements pubertaires, l’adolescent tente de garder le contrôle. Les excitations venant tant de l’extérieur que de l’intérieur risquent de le submerger et l’incitent à prendre son corps (objet concret de la réalité) comme objet à maîtriser (emprise). A. Freud a très bien décrit l’ascétisme de l’adolescent comme mécanisme de défense, mis en place contre la crainte de la pulsion, ressentie comme dangereuse. L’adolescent lutte principalement contre les pulsions sexuelles et agressives renforcées, donc contre l’émergence de son corps sexué.
  • La régression : le corps est là aussi convoqué, l’émergence de la sexualité sous le primat génital va faire rechercher le confort et la réassurance de buts pulsionnels régressifs déjà connus avec l’obtention d’une satisfaction partielle. Les conduites alimentaires typiques des adolescentes et leur déviances sont un exemple pour illustrer les régressions et les problèmes de fixation (oraux).
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5
Q

Que signent les troubles de la conduite alimentaire chez les adolescents ?

A

Ils signent le malaise par rapport à l’image du corps sexué, les difficultés de relation à soi-même et aux autres. Ils peuvent parfois, du fait de leur intensité et de leur pérénisation, révéler une pathologie grave (anorexie, boulimie).

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6
Q

Comment les jeunes filles procèdent-elles pour surveiller leur ligne ? — perturbations quantitatives et qualitatives

A

Les rations alimentaires se réduisent, le choix devient sélectif (plus de pain, plus de pommes de terre, plus de yaourts, …). Ces comportements sélectifs sont discutés en famille et peuvent parfois inquiéter les parents mais souvent demeurent sans excès et transitoires. Il n’est pas rare que certains aliments prennent une valeur symbolique particulière (refus de manger tel aliment survalorisé par un des parents par exemple). Certains comportements avec sélection peuvent être également en lien avec une idéologie (régime végétarien, …). Ce besoin d’incorporer, de contrôler peut se développer à l’excès, parfois de façon insidieuse et nous assistons à des tableaux psychologiques comme : la boulimie ou l’anorexie mentale.

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7
Q

Quelles sont les caractéristiques de l’anorexie mentale ?

A

Il n’est plus question de perdre quelques kilos mais d’en perdre toujours plus. L’amaigrissement n’est pas reconnu et la crainte de grossir envahissante. Les restrictions alimentaires deviennent draconiennes. L’anorexie est prévalente chez les jeunes filles, elle apparaît plutôt entre 15 et 18 ans.

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8
Q

Quels sont les 5 signes de l’anorexie mentale ?

A
  • le comportement alimentaire
  • l’amaigrissement
  • l’aménorrhée
  • l’hyperactivité
  • la sexualité
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9
Q

Expliquer le signe clinique du comportement alimentaire dans l’anorexie mentale.

A

Il y a une limitation dans la prise des
aliments caloriques, dans la quantité et finalement nombre des aliments deviennent “ interdits ”. La jeune fille met en place des menus spéciaux, trie, coupe les aliments en 10, picore… Les repas familiaux se transforment rapidement en conflits et bientôt elle cherchera à prendre ses repas seule. Au début, la sensation de faim est présente, l’appétit demeure, il s’agit alors de lutter activement contre cette sensation avec la recherche d’un contrôle absolu de la prise alimentaire. Certains auteurs ont parlé “ d’orgasme de la faim ”, jouissance tirée de cette maîtrise sur le besoin de manger. Un tel régime laisse parfois la porte ouverte à des pertes de contrôle, véritables crises de boulimie qui entraînent un sentiment de honte, de dégoût et mènent l’adolescente à éliminer ce qui a été avalé (vomissements, laxatifs, …) et à rigidifier encore plus ses restrictions. Il ne faut pas penser que l’adolescente a un désintérêt pour la nourriture, c’est plutôt une préoccupation constante pour savoir ce qu’elle va ou pas manger.

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10
Q

Expliquer le signe clinique de l’amaigrissement dans l’anorexie mentale.

A

La perte de poids peut être importante (environ 20% du poids initial et peut aller bien au-delà). Cette maigreur est déniée et l’adolescente se trouve encore trop grosse (surveillance extrême sur la balance). Elle perd ses formes féminines, retour aux formes de l’enfance, celles de la petite fille, mais parfois à l’inverse, le tableau peut faire penser à une vieille femme, notamment lorsque la peau perd de son élasticité, quand les cheveux tombent et que la circulation se fait mal aux extrémités, les ongles deviennent cassants. Cette maigreur peut être cachée par de larges vêtements ou au contraire exhibée au regard de l’autre. Toujours est-il qu’elle est en quête d’un corps éphémère, immatériel, pour se sentir bien.

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11
Q

Expliquer le signe clinique de l’aménorrhée dans l’anorexie mentale.

A

C’est un signe constaté, qu’elle soit primaire ou secondaire, pour lequel l’adolescente montre une totale indifférence.

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12
Q

Expliquer le signe clinique de l’hyperactivité dans l’anorexie mentale.

A

Cette conduite va avec la maîtrise tant physique qu’intellectuelle. Le travail scolaire est souvent sur-investi, pour l’effort qu’il demande jusqu’à ce que l’altération de la santé entraîne des troubles de la concentration et de la mémorisation et la chute progressive des résultats. L’activité physique est importante. Par contre, les investissements relationnels s’appauvrissent, on constate un repli, un manque d’intérêt pour l’extérieur, les sorties sont rares, l’humeur est labile. Il n’est pas rare qu’elle soit dépressive.

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13
Q

Expliquer le signe clinique de la sexualité dans l’anorexie mentale.

A

Il n’y a pas d’intérêt pour la sexualité, il n’y a pas ou peu d’implication affective. La féminité est refusée, et souvent le désir de retrouver un corps pré-pubère est mis en avant.

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14
Q

Effets de l’anorexie mentale de l’adolescente sur la famille ?

A

Toute intervention (réprimandes, tentatives de compréhension, …) s’avère alors sans conséquence, d’autant que la jeune fille nie son état. Les parents ne reconnaissent plus l’enfant sans problème d’avant (l’enfance des anorexiques est apparemment une période idyllique). La dégradation de l’état physique amène les parents au besoin excessif et culpabilisé de nourrir leur enfant, ce qui est rejeté par l’adolescente. Une sorte de culpabilité s’installe entre les membres de la famille, ainsi qu’une grande dépendance des uns à l’égard des autres. Les troubles alimentaires deviennent le lieu de focalisation des conflits parents-enfants.

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15
Q

Comment percevoir les conduites de dépendance des adolescents ?

A

Il faut voir ces conduites comme l’expression d’une vulnérabilité de certains sujets. Celle-ci peut les conduire à adopter ces conduites addictives aux effets pathogènes car elles s’auto-renforcent et réorganisent la personnalité autour d’elle. On ne peut parler de pathologie véritable que lorsque ces sujets sont enfermés dans la répétition de ces comportements.

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16
Q

Quand se mettent en place les conduites de dépendance ?

A

Les conduites de dépendance proprement dites se mettent en place pour l’essentiel après la puberté et le plus souvent pendant l’adolescence ou dans ses suites immédiates, c’est-à-dire au moment où le sujet doit s’autonomiser et ne peut plus bénéficier des mêmes protections de la part de ses parents. Cette mise en place paraît en rapport avec des facteurs psychologiques antérieurs qui représenteraient une vulnérabilité à la dépendance et des facteurs conjoncturaux événementiels, familiaux ou sociaux. Ces facteurs apparaissent parfois déterminants et l’anamnèse montre l’existence de ce qu’on peut appeler des facteurs de risque qui rendent la réponse addictive à l’adolescence difficilement évitable. Dans d’autres cas, il ne s’agit que d’une vulnérabilité et d’une potentialité, qui ne donneront pas nécessairement naissance à une réponse par une conduite addictive (Jeammet). Ces facteurs de risque antérieurs qui peuvent s’exprimer à l’adolescence sont à rechercher en particulier dans l’échec des processus d’attachement de l’enfance.

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17
Q

Définition de la dépendance selon Bowlby.

A

La dépendance a été mise en relation avec la problématique de l’attachement de Bowlby qui a opposé les deux termes, la dépendance étant alors considérée comme un échec des processus d’attachement qui supposent une forme d’autonomie. De ce point de vue, la dépendance pourrait être le produit nécessaire de l’incapacité à élaborer l’angoisse de séparation.

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18
Q

Expliquer le modèle interne de l’adolescent dans le cadre de la dépendance (Bowlby).

A

Bowlby suggère que l’enfant, au travers de ses premières expériences relationnelles, construirait un “ modèle interne ” de lui-même et des autres. Ce modèle permettrait à l’individu, au long de sa vie, de donner sens à ses conduites et à celle des autres. Ainsi, l’expérience d’un entourage disponible et prévisible dans l’enfance procurerait à l’individu une sécurité lui permettant d’affronter séparations et frustrations, en particulier lors de ces phases critiques de la vie comme l’adolescence, qui impliquent une prise de distance à l’égard d’objets et de personnes fortement investies. Au contraire, l’expérience de relations peu satisfaisantes, avec un entourage peu disponible ou imprévisible risque d’entraîner chez l’enfant un retrait des affects, voire des attitudes de dépendance relationnelle. Ces attitudes constituent sans doute pour l’enfant une protection contre l’angoisse de perte et de séparation. L’addiction, de ce point de vue, pourrait constituer un rempart contre l’angoisse. Réciproquement, la sécurité relationnelle pourrait représenter un facteur de protection contre les conduites addictives lors des phases critiques du développement.

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19
Q

Quelle est la conséquence d’un comportement susceptible d’avoir des effets psychotropes ?

A

Sans avoir l’ampleur et la rapidité d’impact d’une drogue proprement dite, un comportement est susceptible d’avoir certains effets psychotropes, que ce soit par l’apaisement qu’il peut procurer ou en étant source d’excitations stimulantes pour le psychisme, avec pour conséquence l’apparition d’un certain degré de dépendance (avec la difficulté de séparer dépendance physique et psychique) mais également d’accoutumance.

20
Q

De quoi peuvent résulter la dépendance et l’accoutumance ?

A

Elles peuvent provenir de phénomènes purement psychiques, en lien avec le sens et la fonction de ce comportement dans l’équilibre mental des patients, ou résulter des effets psychiques propres des sensations procurées par le comportement (Brusset), ou de ceux des modifications biologiques. Ainsi, les mécanismes neurobiologiques de la dépendance à un objet toxique existent de la même manière dans les addictions comportementales, tels les troubles des conduites alimentaires.

21
Q

Pourquoi l’adolescent a recours à des conduites de dépendance ?

A

Car il veut substituer à ses liens affectifs relationnels, vécus comme d’autant plus menaçants qu’ils sont plus nécessaires, des liens de maîtrise et d’emprise. Il s’agit d’introduire entre le sujet et ses possibles attachements, d’objets substitutifs qu’il pense maîtriser, la nourriture dans la boulimie, la drogue, etc. On voit ainsi apparaître clairement la fonction de contrôle de la distance relationnelle par ce comportement. Il permet au sujet de maintenir des relations apparemment satisfaisantes et une vie sociale relativement diversifiée (Corcos).

22
Q

Selon Jeammet, difficultés et troubles concernent essentiellement 3 registres.

A

1) celui des troubles affectifs avec une grande fréquence d’épisodes dépressifs, plus ou moins durables et intenses, associeés à une constante autodépréciation
2) celui des troubles phoboanxieux s’étendant à des évitements phobiques, restreignant le champ des relations affectives et sociales, à un progressif appauvrissement de l’ensemble des investissements évoquant l’aboulie psychotique ;
3) celui du registre paranoïaque à tonalité persécutoire ou passionnelle et une possible oscillation de l’un à l’autre.

23
Q

Qu’est-ce qui incite l’adolescence à être actif ?

A

La crainte de la passivité renvoyant à la dépendance infantile et aux tendances homosexuelles incitera l’adolescent à être actif.

24
Q

Comment se manifester le besoin de communiquer de l’adolescent ?

A

Le besoin de communiquer s’accroît à cette période et le langage n’est pas toujours propre à transmettre ce que l’adolescent ressent, désire exprimer, il peut là aussi avoir recours à “l’acte pour dire”… “les dires de l’acte”

25
Q

Par quoi passe la quête de l’indépendance, de l’autonomie ?

A

Elle passe par par la liberté d’action, comme l’enfant grâce à la marche se sépare de la mère, l’expérimentation dans l’agir, le plaisir dans la mouvance fait partie d’un développement sain.

26
Q

Formes pathologiques de l’agir ?

A

L’agir peut revêtir des formes pathologiques, sous forme de passages à l’acte, plus ou moins violents, impulsifs…, il peut prendre la forme de conduites autodestructrices (tentatives de suicide, toxicomanies) ou délinquantielles, et peuvent souvent cacher une dépression.

27
Q

Expliquer la signification du passage à l’acte : pourquoi l’adolescent passe à l’acte ?

A

Quand un adolescent passe à l’acte, il extériorise quelque chose de son monde interne, cette extériorisation crée une distance qui permet l’aménagement des conflits internes. Dans un premier temps il y aurait dessaisissement : mise à l’extérieur pour, dans un second temps, se réapproprier un contenu de pensée. L’acte permettrait ainsi d’expérimenter les limites et contribuerait au remaniement interne. En ce sens il aurait une fonction structurante, et jouerait un rôle de compromis transitoire. Cette fonction organisatrice de l’acte dépend aussi de l’environnement (la famille, les pairs, …).

28
Q

Paradoxe de l’adolescent ? (concernant la conflictualisation des liens)

A

Le paradoxe de l’adolescent c’est qu’il découvre que c’est sa propre dépendance aux objets qui le rend autonome. Ph. Jeammet nous montre fort bien comment, au moment où l’adolescent rencontre son corps d’adulte et la question de l’identité sexuelle, il fait alors cette découverte de sa dépendance. Les fragilités internes sexualisent les liens aux objets et en même temps cette pulsion sexuelle met en évidence le poids des objets d’investissement, et augmente le sentiment de dépendance à leur égard. Ph. Jeammet résume ce paradoxe en une phrase que nous commenterons par des crochets[ ].
“ Ce dont j’ai besoin [ relation à l’objet ] parce que j’en ai besoin [ me rend autonome] et à la mesure même de ce besoin [même force que mon besoin d’autonomie] est ce qui menace mon autonomie [ce qui m’aliène] ”.
Alors, comment être indépendant (réalité extérieure) si l’on est dépendant (réalité intérieure).
Comment dépasser ce paradoxe si ce n’est “ d’accepter cette dépendance pour s’autonomiser ? ”

29
Q

Que se passe-t-il quand l’élaboration du paradoxe est difficile ?

A

Lorsque cette élaboration est difficile et douloureuse, les conduites agressives peuvent être un recours pour lutter contre la confusion entre dépendance- indépendance, rapprochement-séparation, fusion-défusion, et tenter de la contenir. Tentative pour opérer une première construction de l’intériorité. Ainsi nous sommes amenés à envisager la dimension narcissique de l’acte au service de l’identité.

30
Q

Comment s’expriment les conséquences du refus de la dépendance par l’adolescent ?

A

C’est au travers des troubles du comportement et des pathologies de l’agir que s’expriment de la façon la plus manifeste les conséquences du refus de la dépendance par l’adolescent.

31
Q

Qu’entraîne l’irruption pubertaire ?

A

Elle entraîne :

  • un remaniement de l’équilibre pulsion-défense
  • une peur de la passivité qui renvoie à la soumission infantile et aux tendances homosexuelles
  • de l’angoisse.
32
Q

Que vise la violence selon Jeammet ?

A

La violence vise la destruction du lien avec l’objet et la négation de la subjectivité d’autrui. Le but serait la protection, la défense de l’identité du sujet au moyen d’une destruction objectale.

33
Q

Qu’est-ce qui déclencherait la violence ?

A

Ce qui alors déclencherait la violence serait la menace sur l’identité, la menace narcissique, qu’elle soit réelle ou fantasmatique, qu’elle vienne du dehors ou du dedans. Ainsi, lorsque l’adolescent se sent menacé, une réponse violente peut surgir visant une destruction de l’identité de l’autre menaçant.

34
Q

Qu’entraîne l’agression ?

A

L’agression entraîne la maîtrise de l’objet, efface la représentation et instaure un “ silence psychique ” ce qu’on appelle une absence de mentalisation. Cette emprise sur l’objet viserait à effacer une représentation insoutenable d’engloutissement qui reposerait sur les premiers fantasmes. Comme si les premiers rapports aux objets externes n’avaient pas permis à ces adolescents de mettre en place des introjections suffisantes pour constituer des assises narcissiques solides capables de contenir les fantasmes destructeurs. Le système pare-excitations défaillant perturbe l’accès à la différenciation sujet-objet.
La relation duelle est vécue comme intrusive et favorise la réaction violente : ce n’est pas tant la qualité d’excitation qui est en cause mais plutôt le fait qu’elle ne puisse être liée à la violence de l’effraction subie.

35
Q

Expliquer comment la violence représente une garantie de réaliser un idéal de toute-puissance .

A

Tout rapproché ou toute séparation déclenche la violence, ce sont les situations qui mobilisent les capacités d’investissement du sujet qui déclenchent le passage à l’acte. Celui qui subit la violence a un ressenti de désubjectivation, vit un effet de rupture.
Le Moi fragilisé par des traumatismes antérieurs se voit menacé par le conflit entre l’attrait qu’exerce l’objet et l’attente narcissique qu’il peut représenter. Le passage à l’acte apporte un soulagement narcissique momentané. Le Moi vise un idéal de force et, pour retrouver cela, utilisera la répétition. La violence représenterait une garantie de réaliser un idéal de toute-puissance.

36
Q

Que permet la toute-puissance ?

A

La toute-puissance permet de nier l’impuissance totale liée à la dépendance. Il s’agit de sauver son narcissisme en obtenant des autres qu’ils reconnaissent un Idéal du Moi grandiose.

37
Q

Comment doit être le cadre thérapeutique pour l’adolescent violent ?

A

Pour l’adolescent violent, le cadre thérapeutique doit être souple mais fiable, offrir à l’adolescence des possibilités d’investissement différenciées pour qu’il ne se sente pas menacé par la relation et que soit restaurées les capacités psychiques du sujet.

38
Q

Pourquoi la tentative de suicide est utilisée chez l’adolescent ?

A

Elle attaque le corps de l’adolescent si fragile, elle est connotée du désir de meurtre des objets parentaux internalisés, elle est incluse dans un contexte dépressif si fréquent au vécu de l’adolescent. De plus, la tentative de suicide de l’adolescent signe l’espoir désespéré de maintenir ou de rétablir une relation perturbée à l’autre (parents, …).

39
Q

Que peut représenter la tentative de suicide ?

A

La tentative de suicide peut être un appel, un challenge, un “ jeu ordalique ” où l’on s’en remet à la destinée ou une pulsion due à l’intolérance à la frustration ou à la déception (déception amoureuse).
L’acte suicidaire, pour beaucoup d’auteurs, révèlerait l’association chez l’adolescent d’une tendance à passer à l’acte et d’une impulsivité :
- l’acte n’a pas été préparé, un tel déclenchement va amener un court- circuit pulsionnel
- il se peut aussi que l’idée de mort ait été présente depuis longtemps.

40
Q

Que représente l’acte suicidaire selon Ladame ?

A

L’acte suicidaire est un moment profondément psychotique avec l’actualisation du clivage et une perte de l’épreuve de réalité. Il produirait l’échec du “ Moi ”, processus de séparation/individuation. L’adolescent ne parvient pas à avoir un sentiment de soi suffisamment stable. L’identification projective demeure un vécu de défi prédominant qui le laisse dépendant des autres, en quête d’un idéal trop élevé, aux prises avec un Moi idéal, grandiose. La tentative de suicide correspondrait à un vécu de rage narcissique. Cette rage prendrait comme objet le corps. Pour F. Ladame, la tentative de suicide serait l’ultime essai de se soumettre à ce nouvel objet identificatoire, pour s’identifier à lui et retrouver enfin son amour.

41
Q

Que représente l’acte suicidaire selon M et E Laufer ?

A

Ils ont mis l’accent, pour leur part, sur la tentative
de détruire le corps sexué de l’adolescent par l’acte suicidaire. Ainsi, pour eux, la tentative de suicide est un moment de rupture psychotique. Le corps, sexuellement mature est devenu source de haine et d’angoisse au point qu’il soit nécessaire de le supprimer pour supprimer la source de l’angoisse et maîtriser l’agressivité qui pourrait atteindre les parents.

42
Q

D’où vient la tentative de suicide ?

A

Les auteurs s’accordent pour constater que l’adolescent qui fait une tentative de suicide aurait vécu de fréquents événements de vie qui l’auraient sensibilisé (déménagements, famille éclatée, décès de proches, ruptures affectives, sentimentales), sorte de microtraumatismes répétés qui entraîneraient un effondrement de ses capacités à répondre. L’adolescent peut en arriver à se convaincre que tout effort est vain, sans espoir.

43
Q

Que viserait à détruire l’acte suicidaire ?

A

L’acte suicidaire viserait à détruire l’image négative de soi qui fonde tout projet de vie. Dans une impasse, le suicidant a la conviction qu’il n’y a pas de solution. La tentative de suicide est une manière de résoudre concrètement, dans l’acte, un processus qu’il ne peut résoudre psychiquement, celui de la séparation, d’une histoire infantile, séparation qui l’engage dans l’individuation et l’autonomie.

44
Q

Quel moyen représente la tentative de suicide ?

A

La tentative de suicide est un moyen de détruire le corps réel tout en servant le corps idéalisé, de restaurer une estime de soi effondrée au travers d’un vécu tout puissant.

45
Q

Qu’est-ce qui pousserait les adolescents à vouloir se suicider ?

A

Ce serait l’impossibilité de mettre en mouvement ce qu’ils éprouvent et leur tendance à agir ce qu’ils désirent qui les conduiraient à concrétiser la séparation dans un passage à l’acte suicidaire. Nombre d’auteurs s’accordent pour penser le geste suicidaire comme un déni de la réalité du devenir adulte. Raptus anxieux qui soulignerait les failles narcissiques du sujet, comme si l’étayage leur manquait au niveau interne.