Cours 2 : Psychopathologie de l'enfant --- Les troubles anxieux Flashcards
Comment décrire l’enfant qui présente une anxiété de séparation ?
L’enfant qui a une anxiété de séparation a des difficultés ou peut même être dans l’incapacité de se séparer de certains de ses proches (généralement la mère, mais parfois le père, les frères et soeurs ou autres proches).
Quand il anticipe une séparation, il se met en colère, il crie et pleure. Dans les cas extrêmes, il menace de se suicider ou de commettre des actes suicidaires. Les trois quarts des enfants qui ont une anxiété de séparation ont de la peine ou refusent d’aller à l’école .
Comment se manifeste l’anxiété de séparation ?
Ces enfants présentent souvent des plaintes somatiques afin d’éviter d’aller à l’école ou toute autre situation où une séparation est anticipée. L’enfant suit la personne en question partout. Chez les plus jeunes, les cauchemars avec des thèmes de séparation sont fréquents. Ces enfants peuvent avoir des préoccupations relatives à la séparation (peur d’être kidnappé, d’avoir un accident, d’être tué). Ces craintes se rapportent à l’enfant lui-même, mais aussi souvent à son parent. Ces enfants refusent d’être laissés seuls à la maison. Avant la puberté, lorsqu’ils sont séparés de leurs parents, ils manifestent de la tristesse, de l’apathie et des difficultés de concentration.
A quoi l’anxiété de séparation peut-elle être associée ?
Un tiers d’entre eux ont en même temps une dépression majeure (qui précède presque toujours le trouble d’anxiété de séparation de quelques mois). Cependant, le risque de suicide est faible, même si l’enfant fait des menaces de passer à l’acte pour éviter les situations de séparation.
A quoi peut être due l’anxiété de séparation ?
L’anxiété de séparation survient généralement après un événement stressant ou nouveau (déménagement, changement d’école, décès ou maladie d’un membre de la famille). On a aussi constaté qu’elle apparaissait souvent après des vacances prolongées. Il arrive que l’anxiété de séparation apparaisse à la suite d’une longue maladie. Bien que la maladie soit enrayée, l’enfant continue à se plaindre de symptômes, dans l’espoir de pouvoir rester à la maison. Le trouble survient parfois à l’occasion de transitions développementales (entrée à l’école, passage du collège au lycée). Il n’est pas rare qu’un enfant qui présente ce trouble à 10-12 ans ait connu des difficultés pour entrer au jardin d’enfants. Sans traitement, on connaît mal l’évolution de ce trouble.
Quel est le diagnostic différentiel de l’anxiété de séparation ?
Il faut distinguer l’anxiété de séparation de la phobie scolaire. L’enfant phobique est craintif et n’évite que l’école, alors que l’enfant qui a une anxiété de séparation évite toute une série de situations dans lesquelles une séparation est susceptible d’arriver. Chez l’enfant phobique, il y a une peur de certains aspects de l’environnement social (ex. peur d’être ridiculisé par les autres enfants, d’être critiqué par les enseignants etc.). Généralement il ne s’agit pas du même type d’enfants dans les deux cas. L’anxiété de séparation apparaît le plus souvent chez les filles et les enfants prépubères ou de milieux défavorisés, alors que la phobie scolaire concerne plutôt les garçons, survient après la puberté, chez des enfants de milieux aisés.
Par quoi se traduit l’anxiété généralisée ?
Ce trouble se traduit presque toujours par des peurs irréalistes concernant l’avenir. Mais, particulièrement à l’adolescence, des préoccupations au sujet de comportements passés peuvent se présenter.
Décrire les enfants présentant une anxiété généralisée.
Ces enfants se soucient de manière excessive de leurs compétences. Ils ont tendance à être perfectionnistes, voulant réussir dans tous les domaines (travail, relations sociales, sport…). Il leur arrive fréquemment d’exprimer des plaintes somatiques (mal de tête, de ventre, de dos), surtout dans les moments de grande tension. Ces enfants sont très inhibés (ex. peur de s’exprimer
devant plusieurs personnes). Ils sont embarrassés lorsque les autres parlent d’eux, même lorsque c’est en termes positifs. Ils ont un grand besoin de réassurance auprès de leurs proches. Leur anxiété se traduit parfois par des manies (ex. se ronger les ongles, balancer les pieds). Les problèmes de ces enfants passent souvent inaperçus dans la mesure où ils semblent simplement silencieux et bien élevés.
Pourquoi il arrive qu’une phobie scolaire découle d’une anxiété généralisée ?
Car ces enfants tentent d’éviter d’être confrontés à des situations anxiogènes susceptibles d’arriver à l’école. Ils évitent souvent de s’engager dans des activités avec des enfants de leur âge où un problème de performance est en jeu (ex. sport, musique). Ces enfants doutent d’eux-mêmes de façon obsédante, ce qui alimente leurs inquiétudes concernant le passé et le futur.
Environ un tiers d’entre eux ont en même temps une dépression majeure. A l’inverse de l’anxiété de séparation, l’anxiété généralisée semble être un trouble chronique qui persiste à l’âge adulte.
Définir le trouble d’évitement.
L’enfant a peur d’être en compagnie de personnes non familières (enfants ou adultes). Ainsi, il adopte un comportement d’évitement : il évite les situations où il risquerait de se trouver avec quelqu’un qu’il ne connaît pas. Ce trouble est souvent visible lors d’un entretien, à travers le comportement verbal et non-verbal de l’enfant. Il est aussi facilement repéré par les enseignants.
Comment peut-on caractériser les enfants ayant un trouble d’évitement ?
Ces enfants sont affectueux et proches de leur famille. Ils se distinguent des enfants qui mettent simplement un certain temps à entrer en contact avec les autres, parce qu’ils ne parviennent jamais à établir un lien. En règle générale, ces enfants ont peu ou pas d’amis, dans la mesure où leurs capacités à interagir avec de nouvelles connaissances sont sérieusement limitées. Ils manquent de confiance en eux. A l’adolescence, les activités habituelles avec les adolescents de l’autre sexe sont évitées.
A quoi peut-être associé le trouble d’évitement ?
Dans pratiquement tous les cas, l’enfant a un trouble anxieux supplémentaire, généralement une anxiété généralisée. Les comportements d’évitement peuvent s’accentuer lorsque l’enfant subit des stress ou qu’il traverse des stades significatifs de son développement.
Ce trouble augmente le risque de développer une phobie scolaire ou un trouble de la personnalité à l’âge adulte (personnalité évitante). Il est cependant rare que ces enfants manquent l’école et aient des difficultés scolaires.
Prévalence de l’anxiété de séparation et du trouble d’évitement ?
L’anxiété de séparation touche environ 4% des enfants et des jeunes adolescents. Elle s’accompagne souvent d’une anxiété généralisée (environ la moitié des enfants concernés ont les deux troubles). Le trouble d’évitement est plus rare et touche majoritairement les filles (entre 70% et 95% des cas).
Étiologie de l’anxiété de séparation ?
Ce trouble apparaît généralement lorsque mère et enfant sont impliqués dans une relation de dépendance, qui se caractérise principalement par un besoin intense d’être physiquement proche l’un de l’autre. Certains postulent que ces enfants se surestiment et qu’ils tentent de maintenir une image irréaliste d’eux-mêmes. Ceci favorise les contacts rapprochés avec la mère qui renforcent généralement cette image positive. A noter que d’après une étude, 83% des mères d’enfant qui ont une anxiété de séparation ont eu un trouble anxieux tout au long de leur vie.
Quels sont les 3 types de traitement (anxiété) ?
- Approche comportementale : il s’agit d’exposer progressivement l’enfant aux situations qu’il redoute. Cela peut se faire seul ou avec l’assistance du thérapeute, des parents ou des enseignants.
- Traitement médicamenteux : un traitement médicamenteux peut être indiqué, en association avec des exercices de relaxation et une psychothérapie comportementale.
- Psychothérapie traditionnelle : le jeu ou la parole peuvent constituer des moyens pour l’enfant de décharger son anxiété grâce à une élaboration psychique. La source d’anxiété, vague au départ, peut être précisée et ainsi maîtrisée davantage.