Cours 1 : Sémiologie et psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent Flashcards
Quels sont les prérequis de la psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent ?
– la psychopathologie de l’enfant diffère de celle de l’adulte
– un enfant n’existe pas seul : son environnement et son contexte relationnel doit être pris en compte dans l’évaluation clinique. Ainsi les troubles de l’enfant doivent être replacés dans le contexte développemental, social et culturel dans lequel ils apparaissent.
– la dimension affective et relationnelle est considérable dans la compréhension et l’évaluation
des troubles de l’enfant et de l’adolescent.
– La psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent questionne les frontières du normal et du pathologique.
– les symptômes de l’enfant sont à restituer dans une trajectoire maturative et développementale.
Evolution d’un trouble de l’enfance ?
Bien souvent un trouble de l’enfance n’évolue pas vers la forme psychopathologique qui semble correspondre chez l’adulte. Par exemple, les manifestations obsessionnelles de l’enfant deviennent rarement une névrose obsessionnelle à l’âge adulte. La souplesse psychique de l’enfant et le fait qu’un trouble s’inscrive toujours, pour lui, dans une trajectoire maturative permet souvent une amélioration (parfois rapide) d’un trouble psychopathologique.
Place des parents dans la prise en compte d’un trouble de l’enfance ? (tâche du psychologue)
Travailler sur les structurations psychopathologiques du groupe familial est une tâche importante pour le clinicien qui travaille auprès d’enfants. Il se doit en effet de faciliter une modification de ces interactions pathogènes dans un sens favorable. Ainsi, aider les parents peut nettement contribuer à l’amélioration des symptômes chez l’enfant.
La dépendance qu’un enfant entretient auprès de son entourage nous pousse, en tant que cliniciens, à être particulièrement attentifs à la dimension affective et relationnelle des troubles chez l’enfant.
Comment doivent être considérés le normal et le pathologique ?
Ces deux notions ne doivent pas être considérées, en psychopathologie, comme deux états distincts que tout séparerait, mais bien comme deux champs qui s’interpénètrent.
Ainsi on peut, par exemple, repérer des états “pathologiquement normaux” (par exemple, des enfants hypermatures de parents ayant des troubles de santé mentale) et des états “normalement pathologiques” (le begaiement du début de langage, l’écholalie, les phobies de la petite enfance, les conduites de rupture à l’adolescence). Il s’agit donc bien d’un continuum sur lequel l’enfant évolue durant son développement.
Expliquer : Mazet et Houzel insistent sur l’importance de restituer et d’évaluer les symptômes de l’enfant dans une trajectoire maturative.
C’est à dire que la préoccupation du clinicien qui évalue et accompagne un enfant doit être avant tout le développement psychique de celui-ci. La référence pronostique est, par conséquent, essentielle : “Ce qui entravera le plus lourdement le développement psychique sera considéré comme le plus pathologique, même s’il s’agit d’une manifestation peu bruyante, voire silencieuse; ce qui respectera le mieux le développement sera considéré comme variation de la normale, même s’il s’agit de manifestations bruyantes”
Comment Freud considère la névrose infantile ?
Il considère la névrose infantile comme un moment inévitable du développement psychique : “Nous avons appris à mieux voir et sommes maintenant tentés de considérer la névrose infantile non comme l’exception mais comme la règle : il semblerait que sur le chemin menant du plan primitif de l’enfant à celui du civilisé adapté à la vie sociale, la névrose soit pour ainsi dire inévitable”
Statut de la névrose chez l’enfant selon Klein ?
Elle avance que tout enfant connaît des difficultés névrotiques. Pour elle, le problème n’est pas de savoir s’il y a ou non névrose, mais de reconnaître les névroses graves, c’est-à-dire celles qui infligeront des difficultés majeures dans l’avenir.
Selon Klein, quel est le meilleur critère du caractère pathologique de l’état d’un enfant et les signes de bonne augure ?
critère du caractère pathologique : l’inhibition des pulsions épistémophiliques, c’est-à-dire du désir de connaître, de la curiosité, et le refoulement de la vie imaginaire qui se traduit par une inhibition à jouer.
Les signes de bon augure sont le plaisir pris au jeu, la liberté donnée à l’imagination tout en respectant l’adaptation à la réalité, un attachement réel mais non excessif à ses parents, des tendances épistémophiliques développées sans la compulsion et l’intellectualisation propre à la névrose obsessionnelle. En outre, elle juge normale, voire favorable, l’existence de quelques manifestations d’émotivité et d’angoisse.
Comment Anna Freud considère le conflit et la névrose infantile ?
Selon elle, le conflit est inhérent au développement. Elle ne le considère pas cependant comme systématiquement de nature névrotique, le conflit névrotique supposant une intériorisation complète des forces en présence.
Distinction conflit externe, conflit intériorisé et conflit interne de : Anna Freud.
- Le conflit externe qui se situe entre les pulsions de l’enfant et les exigences extérieurs.
- Le conflit intériorisé survenant à l’intérieur de l’appareil psychique entre le Moi et le Surmoi qui est le résultat de l’intériorisation des interdits précédemment externes.
- Le conflit interne qui se situe entre Ca et Moi et qui est uniquement en rapport avec des représentants pulsionnels insuffisamment fusionnés ou incompatibles avec l’ambivalence pulsionnelle : amour/haine, activité/passivité, tendance masculines/féminines, sans participation des exigences extérieures.”
Citer les 5 caractéristiques permettant de distinguer le normal du pathologique proposés par Miljkovitch et de Lajudie.
- Ce qui est pathologique interfère de façon significative avec le bien être et l’épanouissement du sujet ou avec sa bonne adaptation au milieu familial ou scolaire.
- La fréquence, la sévérité et la chronicité des symptômes déterminent leur caractère pathologique.
- Pour être pathologique, un problème doit être suffisamment généralisé et envahissant.
- Les conditions d’observation et la source d’information influent grandement sur les données recueillies et les conclusions.
- Dans un contexte clinique, il existe un phénomène dit de “halo”, c’est-à-dire une tendance exagérée à considérer des comportements comme symptomatiques.
Comment Anna Freud délimite le normal et le pathologique chez l’enfant ?
“certains troubles peuvent être tenus pour des phénomènes naturels tant que ces processus fondamentaux (les processus du développement) restent intacts. On doit les prendre au sérieux dès que le développement lui-même est affecté et qu’il y a ralentissement, régression ou arrêt de son cours”
Dans quel but Anna Freud a établi un profil métapsychologique ?
Pour apprécier le développement de chacune des instances psychiques.
Quels sont les 6 concepts utiles pour apprécier la qualité normale ou pathologique d’un enfant définis par Anna Freud ?
– Les lignes de développement. – La notion de progression inégale. – La tolérance à la frustration. – Le pouvoir de sublimation. – La capacité à maîtriser l'angoisse. – L'équilibre entre les tendances progressives et les tendances régressives.
Définir le concept de lignes de développement.
Axes orientés sur lesquels on peut repérer les stades du développement. Elle distingue :
- une ligne de développement allant de la dépendance à l’autonomie et aux relations d’objet de type adulte.
- une ligne de développement allant dans le sens d’une autonomie corporelle.
- une ligne de développement allant de l’égocentrisme à la camaraderie.
- une ligne de développement allant du corps aux jouets et du jeu au travail.
Ces lignes de développement permettent de repérer les retards, les régressions, les dysharmonies entre les différentes lignes de développement.
Définir le concept de progression inégale du développement pulsionnel et du développement du Moi.
Soit il y a une avance du développement du Moi sur le développement pulsionnel ce qui rend le Moi intolérant aux pulsions et entraîne une répression trop forte.
Soit il y a un développement prématuré des pulsions par rapport au Moi, ce qui donne des personnalités impulsives, incapables d’intégrer les tendances sexuelles et agressives.