Cours 2 : Psychopathologie de l'enfant : La dépression Flashcards

1
Q

Quelle forme prend la dépression chez les enfants ?

A

La plainte dépressive est rare chez l’enfant et encore plus rare chez l’adolescent où elle peut être remplacée par de l’hostilité vis-à-vis des adultes. Le ralentissement moteur peut prendre la forme d’une sagesse excessive, d’une indifférence ou d’apathie. Des conduites bruyantes entrecoupent cependant ces moments d’inertie. Cela peut se traduire par des passages à l’acte, des conduites antisociales, la consommation d’alcool ou de drogues. Ces conduites bruyantes cachent d’ailleurs souvent la dépression sous-jacente, qui en est à l’origine. Un vécu de culpabilité se note chez les enfants et les adolescents : ils pensent que ce qui leur arrive est de leur faute, est mérité. Avec l’âge, l’enfant a de plus en plus tendance à lutter contre ses affects dépressifs. Cela donne lieu à des conduites opposées au repli dépressif telles que l’agitation, l’instabilité ou “l’auto-traitement” (auto-médication, toxicomanie).

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2
Q

Quelles sont les manifestations de la dépression chez l’enfant ?

A

La sémiologie évolue avec l’âge, mais aussi avec l’ancienneté de la dépression. Chez le jeune enfant, on remarque généralement un retard des acquisitions sociales et scolaires (retard de langage, d’écriture, refus d’apprendre). Dans la moyenne enfance, on observe plutôt des conduites d’opposition et les premiers troubles du comportement.

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3
Q

Quelles sont les manifestations de la dépression chez l’adolescent ?

A

Chez l’adolescent, cela peut prendre la forme de manifestations antisociales ou de passages à l’acte.

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4
Q

Qu’entraîne la perte de l’objet d’amour selon les psychanalystes ?

A

Les psychanalystes considèrent que la perte de l’objet d’amour entraîne un sentiment d’agressivité, qui, dans la dépression, est retourné contre soi. C’est cela qui donne lieu à la souffrance psychique, à la dévalorisation et au sentiment de culpabilité, particulièrement à partir de 7 ou 8 ans. Le sentiment de culpabilité est souvent inconscient, ce qui fait que la dépression de l’enfant est masquée (Marcelli).

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5
Q

Pourquoi il y a un écart entre l’Idéal du moi et le Moi ?

A

Certains pensent qu’à la fin de la période de latence et durant l’adolescence, l’Idéal du Moi se dégage du Surmoi. Il y a ainsi un jugement surmoï qui entraîne la constatation d’un écart entre l’Idéal du Moi et le Moi. Ainsi apparaît le sentiment de culpabilité et la dévalorisation (ce qui est confirmé par la clinique, où l’on observe un vécu de culpabilité et de dévalorisation à partir de 8-10 ans, soit la fin de la période de latence). Pour cette raison, certains psychanalystes pensent que la dépression n’existe pas chez le jeune enfant.

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6
Q

Expliquer le “Surmoi archaïque”.

A

Certains psychanaslystes parlent d’un “Surmoi archaïque”, issu de l’image précoce de la mauvaise mère (mère frustrante, rejetante, qui abandonne son bébé s’il ne se comporte pas comme elle le souhaite). On évoque alors la notion de dépression pré-névrotique ou pré-psychotique. L’enfant projette vers l’extérieur ses pulsions agressives et craint ensuite les mesures de rétorsion.

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7
Q

Expliquer la “position dépressive” selon Klein.

A

Dans cette position, l’enfant se rend compte de l’unicité de l’objet (c’est-à-dire que bon objet et mauvais objet ne font qu’un). Il réalise alors que les attaques agressives qu’il adressait au mauvais objet sont aussi orientées vers le bon objet. Cela provoque en lui un sentiment de culpabilité puis un désir de réparation. Si l’enfant reste fixé dans cette position, il devient dépressif de par la crainte qu’il a de perdre son bon objet, à cause de ses tendances agressives.
Lorsque les pulsions agressives sont trop intenses, le mauvais objet prend une place prépondérante et le bon objet est défaillant. Il y a alors une menace de perdre le bon objet, car il est uni au mauvais objet, mais trop faible par rapport à ce dernier. L’enfant va alors maintenir un clivage entre le bon objet et le mauvais objet et ainsi rester fixé à la position schizo-paranoïde.

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8
Q

A quoi serait liée la dépression selon les cognitivo-comportementalistes ?

A

Pour Ferster et Lewinson, les personnes dépressives ne suscitent pas des réactions positives de la part d’autrui. Cela entraîne un déficit dans le fonctionnement social. Ainsi, la dépression serait liée à un comportement social négatif, comme l’agression, le retrait ou la recherche de support négatif.

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9
Q

Expliquer l’impuissance apprise dans la dépression selon Seligman et Peterson.

A

Seligman et Peterson parlent d’une “impuissance apprise” (learned helplessness). Selon ces auteurs, les personnes dépressives apprennent à se percevoir comme ayant peu de contrôle sur leur environnement. La séparation peut constituer un cas particulier d’impuissance apprise : les tentatives de retrouver les parents sont vaines, ainsi l’enfant pense que ce qu’il fait n’a pas d’influence sur ce qui peut lui arriver. Par ailleurs, la personne dépressive se croit responsable des événements négatifs (attributions internes) et perçoit les causes de ses problèmes comme stables et applicables à toutes les situations (attributions globales). A l’inverse, elle a des attributions externes, instables et spécifiques lorsqu’il s’agit d’expliquer les événements positifs.

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10
Q

De quoi résulte la dépression selon Beck ?

A

Il estime que la dépression résulte d’une vision négative de soi, du monde et du futur. Les personnes dépressives auraient tendance à prendre les événements négatifs comme des occasions pour s’auto-accuser et se dévaloriser. On ne sait pas très bien si ces cognitions jouent un rôle sur l’apparition de la dépression (comme facteur de vulnérabilité), ou si elles en découlent.

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11
Q

Quel est l’impact de la dépression maternelle sur la dépression de l’enfant ?

A

Les risques pour qu’un enfant développe une dépression sont accrus lorsque sa mère traverse elle- même une dépression. Toutefois, les perturbations que cela entraîne dans les relations mère-enfant peuvent aussi se retrouver lorsque les parents souffrent de psychopathologies diverses.
Il s’est avéré que les enfants, dont un des parents est dépressif, présentent un plus grand risque d’avoir des troubles des conduites, un déficit de l’attention / hyperactivité, des troubles anxieux et/ou des difficultés scolaires. Cependant, ce risque ne concerne pas uniquement la dépression chez les parents.
Le fonctionnement de l’enfant dépend principalement de la cohésion et du soutien familial, ainsi que du stress. Or, les parents dépressifs proposent généralement un environnement plus désorganisé. En bref, ce sont surtout la pauvreté des interactions et la carence affective qui constituent un facteur de vulnérabilité à la dépression pour l’enfant.

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12
Q

En quoi la mort d’un parent, d’un frère et d’un grand-parent peuvent-ils être des facteurs de risque de dépression ?

A

La perte d’un parent de même sexe à l’adolescence pourrait représenter un facteur de risque de dépression, surtout quand le parent s’est suicidé (Marcelli).
Lorsqu’un jeune enfant (18-36 mois) perd un frère ou une sœur cadette, l’enfant aurait un “traumatisme psychique” car la réalité viendrait confirmer les fantasmes agressifs ressentis à l’égard du cadet, de son vivant. Se sentant responsable de la mort, l’enfant ressentirait de la culpabilité.
Le décès d’un grand-parent peut entraîner un état dépressif, surtout chez le grand enfant (7-8 ans). En particulier, quand c’est un grand-parent invalide qui a nécessité l’attention des parents, l’enfant peut avoir eu des fantasmes agressifs à son égard. Ainsi, à sa mort, l’enfant ressentirait, comme dans le cas précédent, une importante culpabilité.

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13
Q

Évolution d’une dépression grave à un jeune âge ?

A

D’une manière générale, une dépression grave à un jeune âge risque d’évoluer vers une organisation d’un caractère psychopathique. Lorsque la dépression est associée à un trouble des conduites, il y a un plus grand risque d’avoir des conduites antisociales et délinquantes par la suite, alors que le risque d’une évolution dépressive est plus grand en l’absence d’un trouble des conduites pendant l’enfance. Environ 40% des enfants dépressifs ont des problèmes de dépression à l’âge adulte. Cette continuité est d’autant plus importante lorsque l’épisode dépressif survient après la puberté.

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