1. SURPLUS Clinique de l'adolescence Flashcards
Définition de l’adolescence selon Birraux.
“ l’adolescence peut se définir comme un temps et comme un travail : temps psychique, psychologique et socioculturel de la puberté ; travail essentiellement psychique d’intégration des nouvelles données que la puberté inaugure dans l’histoire du sujet. ”
A quel moment finit l’adolescence ?
Certains placent la fin de l’adolescence à l’achèvement physiologique de la puberté, d’autres à la majorité civile. D’autre part, l’allongement des études prolonge la phase de dépendance économique des jeunes à l’égard des parents. Il serait alors possible de définir la fin de l’adolescence comme le moment où le désengagement de l’étroit cercle familial, de ses valeurs, de son style de vie et d’interactions est accompli par l’adolescent, et où le jeune adulte s’est créé une place dans le monde extérieur à la famille. Cette définition garderait alors comme adolescents ceux qui sont couramment nommés les “éternels adolescents”, et qui, à quarante ans, ne se sont pas encore libérés de la dépendance familiale.
Qu’induit le réaménagement de l’image corporelle lors de l’entrée dans l’adolescence ?
Il induit un réaménagement de l’identité psychique.
Quel est le décalage temporel dans l’adolescence ?
“ L’évolution de la puberté est en avance sur la vie mentale et ses fantasmes qui s’organisent autour de la sexualité infantile contenue au cours de la période de latence, qui précède l’adolescence et qui est caractérisée par la puissance du refoulement. ” (E. Erikson, 1968). Ainsi, l’intrusion des pulsions de la puberté dans un équilibre psychique datant de la période de latence soumet l’adolescent à une intense pression qui parfois le submerge. Il doit intégrer ces pulsions dans une nouvelle identité psychique.
En quoi les problèmes de l’adolescence sont des problèmes relationnels selon Kestemberg ?
Car l’adolescence se caractérise par l’acquisition de la maturité accomplie des organes sexuels. Mais c’est en fonction de l’utilisation avec l’autre de cette acquisition instrumentale et en fonction des autres, notamment des imagos parentales, que se posent les problèmes.
On retrouve là, sur le plan génital, ce que l’on a constaté dans la période prégénitale très archaïque de la constitution de l’objet: la corrélation profonde, intime entre l’identité et l’identification (…) Les adolescents sont et se considèrent en fonction de ce que sont les adultes et de la façon dont ils les considèrent. Ce qui peut également et tout naturellement se traduire en termes d’identité et d’identification “en fonction de ce que les adultes sont ou leur apparaissent. ”
Où se passe le processus de quête d’identité ?
Il se passe partiellement au niveau conscient, en grande partie toutefois au niveau inconscient.
Quel processus la formation de l’identité met en jeu ? Comment se juge l’individu ?
La formation de l’identité met en jeu un processus de réflexion et d’observations simultanées, processus actif à tous les niveaux de fonctionnement mental, par lequel l’individu se juge lui-même à la lumière de ce qu’il découvre être la manière dont les autres le jugent par comparaison avec eux-mêmes et par l’intermédiaire d’une typologie, à leurs yeux, significative ; en même temps, ils jugent leur façon de le juger, lui, à la lumière de sa façon de se percevoir lui-même, par comparaison avec eux et avec les types qui, à ses yeux, sont revêtus de prestige.
Pourquoi il existe crise de l’adolescence dans nos sociétés occidentales ?
Car le passage à l’âge adulte n’est pas formalisé chez nous.
Il règne une grande ambiguïté entre les rôles demandés dans l’enfance, l’adolescence et l’âge adulte : l’enfant se voit attribuer un rôle passif, dépendant et asexué ; l’adulte est considéré comme responsable, indépendant et sexuellement actif. L’adolescent, lui, est pris entre deux feux , assimilé tantôt à l’enfant, tantôt à l’adulte. C’est face à ce manichéisme de la société que l’adolescent réagit par son propre manichéisme.
Pourquoi l’adolescent fait des choix brutaux et manichéens ?
Car il est soumis à des forces d’une grande intensité. C’est la seule manière de s’orienter dans un monde qui a perdu son ancien sens et n’en a pas encore gagné un nouveau.
Pourquoi l’adolescent a recours au passage à l’acte ?
Pour mettre au point une nouvelle conception de ses distances à l’autre et des réactions de l’environnement à ses nouvelles identités d’essai.
Que permet l’acte à l’adolescent ? (il n’est pas toujours pathologique)
L’acte permet à l’adolescent d’expérimenter ses forces nouvelles et de les confronter à la réalité et favorise ainsi le processus de maturation chez l’adolescent.
Pourquoi l’adolescent peut mettre en œuvre des actes délinquants ?
Pour tester ’’jusqu’où il peut aller trop loin’’ Le jeune essaie de trouver une décharge à ses tensions. A l’origine de cette perturbation, il y a une absence identificatoire de bonne qualité dans la famille agressivement rejetante.
Pourquoi l’adolescence n’est pas seulement une phase pour l’individu concerné mais aussi une phase du cycle familial existentiel ?
Lorsque commence l’adolescence, la structure familiale est restée stable autour de la famille nucléaire et de la famille étendue pendant plus de dix ans. Brutalement, la famille doit délimiter de nouvelles frontières, permettant à l’adolescent de partir et de revenir. Chaque membre doit trouver une nouvelle place, un nouveau rôle, revoir ses investissements vis-à-vis du monde extérieur. L’autonomisation de l’adolescent est complémentaire de celle de ses parents. ”
Ce va-et-vient permanent entre l’enfance et l’âge adulte met à mal les parents dans leur identité de parents : ils doivent remettre en cause leur rôle. L’adolescent les confronte avec une agressivité pour leur demander ensuite de le consoler et de le protéger : en effet, souvent blessé par le monde extérieur, il vient se réfugier dans le giron familial.
Pourquoi la crise adolescence tombe mal pour les parents ?
Parce qu’ elle tombe au moment où les parents entrent dans leur propre crise de milieu de vie. Chacun d’eux fait le bilan de ses choix, de ses réussites et de ses échecs tant dans la vie professionnelle que dans la vie familiale et conjugale. Et si ces crises simultanées dans les deux générations peuvent être bénéficiaires aux deux parties, elles s’influencent très souvent négativement l’une l’autre. Les parents imputent à leurs enfants le malaise qu’ils ressentent en eux ; ils se préoccupent dès lors plus du problème de leur enfant que du leur, afin d’oublier leurs propres tourments. Parfois même l’adolescent prend activement ce rôle de bouc émissaire afin d’éviter aux parents, par amour, la confrontation de leur crise de milieu de vie.
Origine des drames de l’adolescent ?
Les drames de l’adolescent surgissent d’ excès de tension qui font sauter les barrières intrapsychiques ou sociales, dès lors que l’adolescent n’est plus à même de canaliser ses excès de pulsions.