Cours 2 : Psychopathologie de l'enfant --- Déficit de l'attention et hyperactivité (DA/H) Flashcards
Le trouble du déficit de l’attention/ hyperactivité se manifeste sous 3 tableaux.
Ce trouble peut se manifester selon trois tableaux : une symptomatologie avec des troubles de l’attention prédominants, une symptomatologie essentiellement marquée par l’hyperactivité, l’impulsivité ou une combinaison de déficits de l’attention et d’hyperactivité-impulsivité.
2 conditions pour établir le diagnostic de DA/H.
Pour établir ce diagnostic, l’enfant doit avoir présenté des troubles avant l’âge de 7 ans. D’autre part, les symptômes doivent persister pendant au moins 6 mois. Etant donné que certains critères diagnostiques se retrouvent chez des enfants “normaux” à un certain degré et qu’ils fluctuent au cours du développement, un diagnostic n’est établi que lorsque les symptômes sont inhabituels pour l’âge.
On envisage le diagnostic de DA/H lorsque le trouble est envahissant et qu’il se généralise. En l’occurrence, un DA/H n’est considéré que lorsque le comportement est inadapté dans au moins deux situations (ex. maison et école). Ceci peut toutefois avoir l’inconvénient d’entraîner une non prise en compte de symptômes plus modérés.
Quelles sont les différentes formes des déficits de l’attention ?
Les déficits de l’attention peuvent prendre plusieurs formes. Les parents rapportent souvent que leurs enfants passent rapidement d’une activité à une autre et ne font pas attention à ce qu’on leur dit. Les enseignants se plaignent chez eux d’un manque de concentration, de ne pas faire attention aux directives qui leur sont données ou de faire autre chose que ce qui leur est demandé.
Curieusement, certains enfants, incapables de se concentrer ou de faire attention à quelque
chose, sont capables de rester assis pendant des heures à jouer ou à dessiner (Weiss, 1991). Ceci montre que leur attention peut être soutenue lorsqu’ils sont intéressés ou motivés. L’inattention semble apparaître plus facilement dans les situations de routine répétitives et ennuyeuses.
Certains auteurs comme Douglas pensent que ce trouble est en rapport avec quoi ?
Certains auteurs (Douglas) postulent que ce trouble est en rapport avec l’attention sélective, c’est-à-dire la capacité à se focaliser sur des stimulus environnementaux pertinents et ignorer les stimulus non pertinents. Dans l’ensemble, les recherches ne confirment pas l’hypothèse d’un déficit de l’attention sélective chez les enfants qui ont un DA/H (Taylor). De plus, les tentatives d’atténuer le DA/H en plaçant les enfants dans des environnements quasiment dépourvus de stimulus non pertinents se sont avérées inefficaces. Dans certains cas, les stimulus non pertinents semblent même améliorer leurs performances (Van der Meere & Sergeant).
On a aussi pensé que le DA/H était dû à quoi ?
On a aussi pensé que le DA/H était dû à une difficulté à maintenir son attention. Ainsi, le fait de faire autre chose que ce qui est attendu à l’école ou à la maison pourrait découler d’une difficulté à maintenir son attention. Ce déficit entraînerait une baisse de performances au fur et à mesure que la durée de la tâche augmente. Cette hypothèse n’a pas non plus été validée par les recherches effectuées dans le domaine
Expliquer l’hyperactivitié.
Les enfants DA/H ont une activité motrice excessive et non appropriée (agitation, infatigabilité). Ils sont souvent maladroits, parfois au point d’avoir des accidents et des blessures physiques. Ils ont des activités excessivement énergiques, désorganisées et sans but précis. Ils montrent des difficultés à réguler leurs actes en fonction des désirs d’autrui ou des exigences de la situation. H semblerait que l’excès d’activités motrices et l’infatigabilité soient plus fréquents dans les situations sédentaires ou très structurées (ex. l’école) que dans les situations moins contraignantes (Greenhill).
Expliquer l’impulsivité.
Le 3e symptôme rencontré dans le DA/H est l’impulsivité. Elle est due à un déficit au niveau de l’inhibition de certains comportements qui donne lieu à des passages à l’acte sans mentalisation. L’enfant se précipite pour résoudre un problème sans réfléchir au préalable. Il peut aussi s’engager dans des activités dangereuses ou déranger les autres. Il semble incapable de se retenir, de contrôler ses agissements et de différer la gratification. Ceci mène souvent l’entourage à le trouver peu soigneux, paresseux et mal élevé (Barkley).
Quel déficit présentent, en général, les filles et les garçons ?
Les enfants qui présentent essentiellement des déficits de l’attention sont plus souvent des filles, des enfants plus âgés, qui ont essentiellement des difficultés scolaires. Par contre, les enfants qui présentent une combinaison de différents facteurs sont plus souvent des garçons qui ont des difficultés plus généralisées (pas uniquement à l’école).
Comment considère-t-on les déficits de l’attention des enfants DA/H ?
On considère les déficits de l’attention des enfants DA/H comme des déficits au niveau des traitements cognitifs supérieurs, plutôt qu’au niveau de l’attention élémentaire (Taylor). En d’autres termes, ces enfants planifieraient moins et feraient moins de comparaisons et d’analyses des stimulus (White & Sprague). Il y aurait un problème de régulation et de focalisation de l’attention.
Le DA/H est également considéré comme un déficit au niveau de la motivation et de la régulation des comportements. On invoque en particulier l’absence de motivation à retarder la gratification. Les enfants avec un DA/H ne peuvent pas supporter l’attente et adoptent pour cela un style impulsif (Sonuga-Barke)
Expliquer pourquoi les enfants avec DA/H ne peuvent contrôler leur comportement ?
Selon Barkley, le contrôle des comportements serait défaillant chez les enfants avec un DA/H et les empêcherait d’inhiber certains comportements.
Ce manque de contrôle peut être dû au fait que ces enfants sont peu sensibles aux conséquences de leurs actes. Ils auraient besoin de renforcements très importants pour en arriver à modifier leur comportement. Ainsi, certains auteurs pensent qu’au niveau du cerveau, ils auraient des seuils de renforcement ou d’excitation anormalement élevés. Ceci pourrait expliquer pourquoi
ils ne parviennent pas à focaliser leur attention, à persévérer dans une tâche ou à se plier aux exigences d’autrui, particulièrement lorsque les conséquences ne sont pas très saillantes. En outre, des seuils élevés d’excitation peuvent mener l’enfant à rechercher des stimulations au moyen d’une activité importante et en conséquence devenir inattentif. Barkley (1990) insiste davantage sur l’existence de déficits biologiques de la motivation que sur l’existence d’autres déficits cognitifs tels que l’attention.
Quels sont les troubles associés au DA/H ?
- le manque de coordination motrice
- les troubles du langage
- une conduite perturbatrice et désordonnée
- un faible jugement
- des problèmes sociaux
- la dépression,
- l’anxiété
- une faible estime de soi
Les problèmes les plus gênants sont généralement ceux qui concernent l’échec scolaire ou les conduites sociales.
Lien entre les DA/H et les troubles de l’apprentissage ?
Dans 9% à 11% des cas, il y a co-occurrence de ces deux troubles. Ces enfants ont une symptomatologie plus importante et ont une évolution à long terme plus inquiétante.
On ne sait pas si c’est le DA/H qui entrave l’apprentissage ou si ce sont les difficultés à apprendre qui entraînent l’inattention et un style impulsif. On peut aussi envisager la possibilité pour que des facteurs biologiques et/ou environnementaux entraînent en même temps le DA/H et les troubles d’apprentissage. Il se peut également que le lien entre ces deux troubles soit réciproque, en ce sens qu’ils se renforcent l’un l’autre.
Quel effet le DA/H peut avoir sur les conduites sociales ?
La présence d’une mauvaise conduite et de problèmes sociaux est souvent rapportée dans les cas de DA/H. Il est fréquent que ces enfants dérangent leur entourage. Ils sont difficiles, perturbateurs, peu complaisants et paraissent souvent désagréables. Le caractère inapproprié de leurs actes semble involontaire et les réactions négatives des autres peuvent surprendre ces enfants. Ils peuvent aussi être bavards et sociables, mais dans la mesure où leur style déplaît, les contacts avec autrui constituent souvent des expériences interpersonnelles négatives. Ces enfants ont tendance à être bruyants, rapides et énergiques et généralement, leur vigueur n’est pas adaptée aux situations sociales dans lesquelles ils se trouvent. De nombreux d’entre eux sont très agressifs, à la fois physiquement et verbalement. Ceci les mène souvent à ne pas être aimés et à être exclus par les autres.
A quoi serait lié le DA/H ?
Bien que les résultats des différentes recherches soient contradictoires, il semblerait que le DA/H soit davantage lié à une perturbation cognitive et à des anomalies neuro-développementales que le trouble des conduites qui est plutôt associé à des facteurs familiaux défavorables et des conditions sociales difficiles.
Différence entre DA/H seul et DA/H avec comportements d’opposition du trouble des conduites ?
En comparaison aux cas de DA/H seul, le DA/H accompagné de comportements perturbateurs apparaît plus souvent lorsque les parents ont eux-mêmes des comportements antisociaux, des conflits conjugaux ou un niveau de stress important. On peut aussi constater une communication défaillante et des conflits entre parents et enfants.
Les enfants qui présentent simultanément ces deux troubles semblent plus atteints dans la mesure où ils tendent à être hyperactifs dans toutes les situations et que leurs difficultés sont plus souvent durables.