Cours 3 - Facteurs de risque et conséquences Flashcards
D’après le texte de Read et al., quelles sont les barrières qui empêchent les profesionnel.le.s de demander aux patient.e.s s’iels ont déjà vécu des AS?
- Autres problèmes plus urgents à considérer;
- Peur d’offenser ou de bouleverser les patient.e.s;
- Peur du trauma vicariant;
- Peur d’induire des faux souvenirs;
- Le fait que les clients soient des hommes;
- Le fait que les client.e.s soient âgé.e.s de plus de 60 ans;
- Le fait que les client.e.s aient un diagnostic de psychose, particulièrement si le/la clinicien.ne a de fortes croyances en la causalité biogénétique de ce trouble;
- Le fait d’avoir de fortes croyances en la causalité biogénétique en général;
- Le fait d’être un clinicien homme ou du genre opposé au/à la client.e;
- Manque d’entraînement sur la manière de demander et de répondre.
D’après le texte de Read et al., quels sont les principes du questionnement sur les AS?
- Demander à tou.te.s les client.e.s;
- Lors de l’évaluation initiale (ou, en situation de crise, aussitôt que le/la client.e est stabilisé.e;
- Dans le cadre de l’évaluation de l’histoire psychosociale générale du/de la client.e (en entonnoir, des questions les plus générales à celles les plus spécifiques);
- Préface avec une brève déclaration de normalisation;
- Utiliser des question spécifiques, avec des exemples clairs de ce qui est demandé.
D’après le texte de Read et al., quels sont les principes de réponse à un dévoilement d’AS?
- Affirmer qu’iel a bien fait de nous en parler;
- Ne pas tenter de recueillir les détails;
- Demander si la personne l’a déjà dévoilé auparavant, et comment cela s’est passé;
- Offrir du support (s’assurer de savoir ce qui est disponible);
- Demander s’iel relie l’AS à ses difficultés actuelles;
- S’assurer de la sécurité actuelle du/de la client.e (AS en cours);
- Vérifier l’état émotionnel à la fin de la session;
- Offrir un suivi.
- Considérer de le rapporter aux autorités si nécessaire.
- S’assurer d’une bonne prise de note, considérant qu’elles pourraient être utilisées dans des procédures légales.
Quelle est la prévalence de l’AS durant l’enfance (à savoir par cœur)?
1 femme sur 5
1 homme sur 10.
V/F
Près d’une femme sur deux aurait vécu une forme ou une autre de violence sexuelle en milieu universitaire?
Vrai.
Quels sont les défis méthodologiques liés à la prévalence de l’AS?
- Chercheurs utilisent des définitions différentes. Des définitions plus restrictives vs des définitions plus larges vont produire des estimés différents;
- Échantillons utilisés sont différents;
- Recours à des méthodologies différentes;
- Faire attention aux données provenant des cas signalés (cas signalés = pointe de l’iceberg).
Nomme les 4 couches de l’iceberg des cas d’AS.
Toutes les victimes d’AS - Victimes connues de la communauté - Victimes connues des professionnel.les - Cas signalés.
Qu’est-ce qu’un facteur de risque?
Augmente la probabilité d’être victime d’une AS sans en être la cause.
Quel est le seul et unique facteur qui EXPLIQUE la victimisation sexuelle?
Le fait d’être en présence/contact avec une personne qui commet une AS.
Mise en situation:
Sabrina a été agressée par son beau-père pour la première fois quand elle avait 11 ans. Elle a subi ses agressions pendant cinq ans. Elle n’a rien dit pendant tout ce temps, car elle voulait protéger ses deux sœurs. La jeune fille craignait que son beau-père s’en prenne aussi à elles.
Un jour, sa mère l’a entendue pleurer dans la salle de bains. Elle l’a alors obligée à parler.
C’est à ce moment qu’elle s’est confiée. « Au début, elle me croyait. Mais quand il a demandé ce qu’il y avait, elle m’a regardé et m’a dit que j’allais passer au travers. À partir de ce moment-là, je savais que je ne pouvais plus vraiment compter sur ma mère non plus pour ça. »
Par la suite, Sabrina a pris son courage à deux mains et a parlé à sa tante, puis à la directrice de son école.
Elle est maintenant soutenue, entre autres, par le Centre d’aide aux victimes d’agressions à caractère sexuel.
Sabrina témoignera prochainement en cour contre son beau-père. Un moment qu’elle craint, mais qu’elle juge nécessaire. « Je m’en fous qu’il aille en prison ou pas. Je ne veux juste pas qu’il y en ait d’autres qui vivent ce que j’ai vécu », affirme-t-elle.
Quelles étaient le facteurs de risque de Sabrina de vivre une AS?
Individuels:
- Être une fille;
- Être âgée de 6 à 11 ans pour les AS intrafamiliales;
Familiaux/relationnels:
- Présence d’un beau-père;
Communautaires et sociaux:
- Tolérance face à l’AS;
- Faibles sanctions légales face à l’AS (ou faible risque de subir des conséquences).
- Autres réponses possibles avec justifications.
Mise en situation:
Ma mère souvent malade a été hospitalisée et j’avais fait le ménage de la maison. J’étais fière d’avoir terminé mes tâches. Je suis allée au salon, j’ai mis une musique à mon goût, je me suis étendue par terre avec les jambes appuyées sur le sofa. J’avais à peine 12 ans, j’étais HEUREUSE et BIEN DANS MA PEAU ! Tout à coup, une voix m’appelle… c’est celle de mon père qui est dans sa chambre. Je me lève pour répondre à son appel et je le vois là… nu et en « érection » ! En fait, à cet époque, je ne savais même pas que c’était une érection. Je ne connaissais ni la chose, ni le mot. Quel choc ! Cet homme de 30 ans, mon père me demande de le mettre ma main sur son pénis ! Bien sûr, il est l’autorité, il est le chef de famille, je ne vois pas comment je peux faire autrement ! Alors, je m’exécute…
Je me suis mariée à 18 ans avec un homme dominateur et nous avions de fréquentes chicanes, particulièrement au sujet de notre sexualité. Suite à la suggestion de mon conjoint, j’ai consulté un thérapeute. J’ai développé une grande confiance en ce thérapeute. Un samedi que j’avais un problème de couple particulièrement difficile à résoudre, je l’ai contacté pour en parler. À ma suggestion de le rencontrer dans un restaurant pour en discuter, il a acquiescé et nous avons effectivement discuté de mon problème. Je pense aussi que le fait qu’il m’accordait de l’importance, de l’attention a fait que j’étais peut-être un peu amoureuse de lui. Puis, une semaine plus tard, il m’a invitée à venir chez lui pour un souper. J’avais véritablement une confiance aveugle en lui et pour moi, il était clair que c’était dans le but de parler de la situation que je vivais en couple. Nous avons mangé une fondue puis, sans que je ne sache trop comment, nous nous sommes retrouvés dans son lit. Le seul souvenir que j’ai de cette soirée, c’est qu’il était allongé nu à côté de moi toute habillée. C’est du moins le seul souvenir que j’en ai ! Y a-t-il eu des gestes, une relation… je n’en ai vraiment aucun souvenir.
Je suis restée fermée durant longtemps, ne voulant plus d’aide. J’avais encore plus de difficultés à faire confiance. Je me suis séparée de mon conjoint. Je m’isolais de plus en plus.
Quelles étaient le facteurs de risque de cette personne de vivre sa première AS? Et quels étaient les facteurs de risque de vivre sa deuxième AS?
PREMIÈRE:
Individuels:
- Être une fille;
Familiaux/relationnels:
- Faible supervision parentale;
DEUXIÈME:
Individuels:
- Être une femme;
- Être une jeune adulte (18-24 ans);
- Avoir déjà vécu une AS;
*Autre réponses possibles avec justification.
Mise en situation:
J’ai été victime d’agressions sexuelles par mon cousin lorsque j’étais âgée
de cinq ans. Ma grand-mère, qui avait ma garde parce que mes parents consommaient, connaissait la nature des agressions sexuelles
que je subissais. Elle n’a rien fait. Elle ne l’a jamais mentionné à mes
parents, ni aux parents de mon agresseur. Quelques années plus tard, j’ai
dénoncé mon agresseur à la travailleuse sociale de mon école primaire. La
travailleuse sociale n’a pas dénoncé l’agression à la DPJ. Elle m’a remis le
fardeau de la plainte sur le dos, me demandant si je souhaitais ou non faire
des démarches judiciaires. À ce moment-là, j’ai répondu que je ne
souhaitais pas faire de démarche judiciaire, espérant en mon fort intérieur
que quelqu’un –un adulte- le ferait à ma place. J’ai fini par
avouer à ma mère que j’avais été victime de violences sexuelles de la part
de mon cousin. Aucune mesure judiciaire n’a été prise. J’ai continué à voir
mon agresseur à chaque regroupement familial. À l’adolescence, j’ai dû
être suivie à l’hôpital pour de la somatisation; des douleurs corporelles bien
réelles m’empêchaient de
marcher. J’ai été référée au pédopsychiatre de l’hôpital. Aucune accusation
contre mon cousin n’a été faite –alors que j’étais mineure lors des
agressions, et mineure lors de mes signalement aux différents
professionnels. C’est à l’âge adulte que j’ai consulté un CAVAC pour la
première fois. J’ai suivi la thérapie, et j’ai porté plainte contre mon
agresseur. La procureure de la couronne n’a pas entamé les poursuites
judiciaires, convaincue que les preuves étaient insuffisantes pour gagner.
Depuis, ma famille proche n’a plus de contact avec ma famille élargie.
Porter plainte contre mon agresseur m’a isolée. Le CAVAC, la thérapie, et la
justice réparatrice m’ont aidé à passer à travers cette épreuve. Je peux
avoir une vie amoureuse épanouie, je peux faire confiance aux autres.
Malgré tout, je garde une profonde amertume, et une colère à l’égard de
ceux et celles qui n’ont pas pris les moyens pour protéger l’enfant que
j’étais. Je pense que des moyens légaux doivent être pris pour alléger le
fardeau de la preuve qui pèse sur les victimes (enfant et adulte). Des
mesures spéciales pourraient être adoptées en matière d’agression
sexuelle afin de reconnaître les crimes commis. Je pense que les poursuites
au civil devraient être facilitées pour les victimes d’agressions sexuelles, et
qu’une aide pour comprendre les procédures devrait être offerte par les
CAVAC. Je pense aussi que le non-signalement d’agressions commises sur
des mineurs devrait être criminalisé et pris au sérieux. La recherche, la
prévention et la criminalisation des agressions sexuelles commises par des
adolescents doivent faire l’objet d’une plus grande attention. Il faut
médiatiser davantage les données déjà existantes sur le sujet, et forcer les
changements.
Quels étaient les facteurs de risque pour cette personne de vivre des AS?
Individuels:
- Être une fille;
Relationnels/Familiaux:
- Faible supervision parentale;
- Consommation de drogues et d’alcool des parents;
Communautaires/sociaux:
- Tolérance face à l’AS;
- Faibles sanctions légales face à l’AS (ou faible risque de subir des conséquences).
*Autres réponses possibles avec justification.
Définis le cycle intergénérationnel de la victimisation sexuelle dans l’enfance.
Présence d’AS à la fois dans l’enfance du parent et de son enfant (et que ce parent n’est pas l’agresseur).
V/F
Avoir une mère qui a subi une AS avant 18 ans est l’un des facteurs de risque les plus importants pour un enfant d’être lui-même victime.
Vrai.
À combien de % estime-t-on que les enfants victimes d’AS auraient aussi une mère qui en a été victime durant l’enfance?
50%.
Quelle est l’hypothèse qui explique qu’avoir un parents victime d’AS durant l’enfance augmenterait le risque d’en subir chez leurs enfants?
Les conséquences découlant du trauma vécu par le parent pourraient influencer le rôle parental, le développement de l’enfant et l’environnement dans lequel il grandit.
Quelles sont les conséquences de l’AS à l’enfance/adolescence au plan psychosocial?
- Atteinte au plan de l’estime de soi;
- Problèmes intériorisés (anxiété, dépression, isolement, etc.);
- Problèmes extériorisés (agressivité, crise de colère, trouble de la conduite, etc.);
- Problèmes scolaires (adaptation sociale et rendement académique);
- Symptômes de stress post-traumatique;
- Dissociation;
- Difficultés liées à la régulation émotionnelle;
- Fugues, actes de délinquance.
Quelles sont les conséquences de l’AS à l’enfance/adolescence au plan sexuel?
- Comportements sexualisés inappropriés;
- Activités sexuelles précoces;
- Plus de partenaires sexuels;
- ITSS;
- Grossesses à l’adolescence.