Cours 3 Flashcards
Qu’est-ce que l’ambiguïté structurale?
- Ambiguïté structurale
- Phrase structuralement ambiguë : phrase dont les sens différents correspondent à des structures syntaxiques différentes
o L’homme brave la tourmente. (lexicale et structurale)
–> Un homme qui brave la tourmente, les intempéries, etc.
–> Ou un homme qui est brave qui tourmente une femme
–> Ici, le sens des mots change, dans l’un brave est un verbe et dans l’autre il est un adjectif. C’est pour cette raison que nous avons de l’ambiguïté lexicale et structurale
o Des vendeuses de poupées russes
–> Les vendeuses sont russes ou les poupées sont russes.
–> Dans le cas 1, russe doit être sœur de vendeuses
–> Dans le cas 2, russe doit être sœur de poupées
–> ***Pas l’adjectif lui-même qui est sœur du nom, mais le SAdj qui est sœur du N
–> Ici, les mots ont tout le temps le même sens et c’est pour cette raison qu’il s’agit seulement d’ambiguïté structurale
o Un fabricant de feta bulgare
o Des amateurs de biscuits chinois
o Un collectionneur d’art égyptienà
Avec quoi faut-il faire attention de ne pas confondre l’ambiguïté structurale?
- Ambiguïté structurale :
o Résulte de la structure de la phrase
o Des vendeuses de poupées russes
–> Int1 : les vendeuses sont russes
–> Int2 : les poupées sont russes - Ambiguïté lexicale :
o Repose sur la présence d’un mot polysémique (ayant plusieurs sens)
o J’ai acheté un café
–> Int1 : j’ai acheté une boisson obtenue par infusion des graines du caféier
–> Int2 : j’ai acheté un établissement où l’on sert des boissons, des repas légers
Donnez un exemple d’ambiguïté structurale et des moyens d’enlever cette ambiguïté
- Tristan a acheté le livre de son professeur de philo
o Interprétation 1 : Le livre est écrit par le prof de philo de Tristan
o Interprétation 2 : Le livre a été vendu à Tristan par son prof de philo - À partir de cette phrase, on peut en former de nouvelles en déplaçant des suites de mots ou en les remplaçant par des pronoms :
o Tristan l’a acheté
o Tristan l’a acheté de son professeur de philo
o C’est le livre que Tristan a acheté de son prof de philo
o C’est le livre de son prof de philo que Tristan a acheté - Constat : alors que la phrase de base est ambigüe, celles formées à partir de la phrase de base ne le sont pas
o Tristan l’a acheté. = interprétation 1 seulement
o Tristan l’a acheté de son professeur de philo. = interprétation 2 seulement.
o C’est le livre que Tristan a acheté de son prof. de philo. = interprétation 2 seulement.
o C’est le livre de son prof. de philo que Tristan a acheté. = interprétation 1 seulement - Comment expliquer cela?
o Condition sur les opérations syntaxiques (p.49) :
–> Les opérations syntaxiques peuvent cibler ensemble une suite de mots seulement si cette suite de mots forme un constituant
–> « Opérations syntaxiques » : déplacement ou remplacement par un pronom
Qu’est-ce qu’un constituant? Donnez un exemple et analysez la phrase
- Notion très importante de syntaxe
- Définition : Une suite de nœuds X, Y et Z forme un constituant si et seulement si ces nœuds sont dominés exhaustivement par un même nœud W
o « Exhaustivement » : Le nœud W ne domine pas autre chose - Les exercices supplémentaires que nous avons mis sur Studium aident beaucoup les étudiants du cours.
o Quel est le verbe principal? Aide
o Quel est le sujet et quelle est sa tête? S = les exercices supplémentaires et tête = exercices
o Quelle est la fonction de complétive? « que nous avons mis sur Studium » est la proposition relative qui vient modifier le nom exercices
o Combien le verbe a-t-il de compléments? Il a un modificateur, soit le Sadv qui est « beaucoup » et le complément qui est « les étudiants du cours »
o Est-ce que la suite de mots Les exercices supplémentaires est un constituant? Non car le SN complète aussi le SC « que nous avons mis sur Studium », le constituant serait « les exercices supplémentaires que nous avons mis sur Studium »
Peut-on expliquer pourquoi les phrases dérivés à partir de la phrase de base ne sont pas ambiguës?
- Étapes :
o On dessine les arbres correspondant à chacune des deux interprétations de la phrase de base
o On identifie l’opération syntaxique et la suite de mots qui a été ciblée
o On vérifie si cette suite de mots forme un constituant dans les arbres correspondant à la phrase de base, en appliquant la définition d’un constituant
o Si la suite de mots ne forme pas un constituant dans l’un des arbres, la phrase dérivée ne peut pas provenir de cet arbre, et donc ne peut pas avoir l’interprétation à laquelle cet arbre correspond - Attention : on ne tente jamais de faire l’arbre de la phrase dérivée (nous n’avons pas encore les outils pour le faire). On ne raisonne qu’à partir des arbres correspondant à la phrase de base
Analysez deux phrases dérivées
Tristan l’a acheté
- Le pronom le remplace la suite de mots le livre de son prof de philo.
- La pronominalisation (une opération syntaxique) ne peut cibler une suite de mots que si cette suite forme un constituant
- La suite de mots le livre de son prof de philo forme un constituant dans l’arbre 1, mais non dans l’arbre 2 (ici, on applique la définition)
- La phrase ne peut donc pas être construite à partir de l’arbre 2, qui correspond à l’interprétation prof = vendeur du livre, mais seulement à partir de l’arbre 1, qui correspond à l’interprétation « livre écrit par le prof »
C’est le livre que Tristan a acheté de son prof de philo
- La suite de mots le livre a été déplacée (ici, « clivage »).
- Le déplacement (une opération syntaxique) ne peut cibler une suite de mots que si cette suite forme un constituant.
- La suite de mots le livre forme un constituant dans l’arbre 2, mais non dans l’arbre 1 (on applique la définition).
- La phrase ne peut donc pas être construite à partir de l’arbre 1, qui correspond à l’interprétation “livre écrit par le prof.”, mais seulement à partir de l’arbre 2, qui correspond à l’interprétation prof = vendeur du livre.
Ainsi, quelles sont les conclusions sur l’ambiguité structurale?
- Les phrases ne sont pas de simples suites de mots
o Elles ont une organisation interne - Deux types d’ambiguïté :
o Lexicale ou syntaxique - Comment lever l’ambiguïté syntaxique?
o Pronominalisation
o Déplacement
Quels sont les objectifs des grammaires syntagmatiques et qu’est-ce que la grammaire syntagmatique?
- Construire un modèle qui reproduit la connaissance du locuteur, c’est-à-dire un modèle capable d’engendrer toutes les phrases grammaticales de la langue, accompagnée de leur structure, et qui exclut toutes les phrases agrammaticales
- Il nous faut donc un ensemble de règles pour construire des structures adéquates correspondant aux combinaisons syntaxiques qu’on trouve dans les phrases de base de la langue
- Grammaires formelles qui comportent :
o Un ensemble de règles syntagmatiques (règles de réécriture)
–> X –> Y
o Du vocabulaire non terminal
–> A, B, C, etc. Pour l’analyse de la phrase, syntagmes : ST, SN, SV, SAdj, SP, etc.
o Du vocabulaire terminal
–> a, b, c, etc. Pour l’analyse de la phrase, catégories : N, Adj, Adv, V, D, C, etc.
Quelle est la forme des règles syntagmatiques?
- X : un seul élément du non-terminal
- –> : se réécrit (dominance immédiate)
- Y : un ou plusieurs éléments du vocabulaire terminal ou non terminal
o P.ex., X Y = SN D N - Illustration : Procédure pour dégager un ensemble de règles syntagmatiques à partir d’un mini corpus de phrases d’une langue
À quoi servent les abréviations des règles syntagmatiques?
- Les parenthèses autour d’une catégorie ou d’u syntagme indiquent que l’élément en question est facultatif
o SN –> (D) N (SAdj)
o SV –> (Aux) V (SN) (SAdj) (SP) - Facultatif : veut dire que notre phrase pourrait fonctionner sans, mais par contre le verbe est obligatoire pour que la phrase ait du sens
À quoi servent les accolades dans les règles syntagmatiques?
- La règle indique que sous le SV, SN et SAdj sont en distribution complémentaire
- X et Y sont en distribution complémentaire lorsque la présence de l’un implique l’absence de l’autre
- Accolades : Veulent dire qu’on peut avoir soit l’un ou soit l’autre mais pas les deux
- La règle de réécriture du SV donnée précédemment était :
o SV –> (Aux) V (SN) (SAdj) (SP)
o Pourquoi l’avons-nous modifié? - La règle des accolades permet d’exclure des suites agrammaticales
o Il est avocat. [V SN]
o Il est consciencieux. [V SAdj]
o * Il est avocat consciencieux. [V SN SAdj]
o * Il est consciencieux avocat. [V SAdj SN] - Contre-exemple apparent :
o Je trouve ces débats intéressants.
–> V [SN SAdj] = proposition réduite (= que ces débats sont intéressants)
Quelle est la forme des règles de réécriture pour la grammaire d’une langue?
- SX –> … X … (SY)*
- À droite de la flèche, une seule catégorie majeure : la tête du syntagme
- Ce qui est toujours obligatoire pour les règles de réécriture est la tête
Qu’est-ce que la récursivité?
- La lettre se trouve [SP dans le dernier tiroir [SP du bureau [SP de la secrétaire]]].
- J’ai vu l’homme [SC qui a vu l’homme [SC qui a vu l’homme [SC qui…a vu l’ours]]]
o On appelle récursivité le fait que des unités d’un certain type peuvent elles-mêmes contenir des unités du même type. La récursivité est une des propriétés fondamentales du langage - Règle récursive : A a (A) (b)
o Peut engendrer une infinité de « phrases » : a, aab, aaabbb, aaaaaaabbbbbbbbbb, etc. - Ensemble de règles récursif :
o A –> a(B)
o B –> b (A)
o SN –> (D) N (SP)
o SP –> P (SN)
–> Peut engendre une infinité de syntagmes nominaux : l’ami du voisin du directeur de l’école de la copine de ma fille, etc.
–> Ce sont des exemples comme ceux-ci qui permettent d’illustrer la récursivité du langage
–> C’est entre autres pour cela que c’est autant facile pour un enfant d’apprendre le langage, car ça prend très peu de règles pour en apprendre beaucoup
Que signifie X –> Y ?
- X : un seul syntagme du vocabulaire non terminal (syntagmes)
- –> : dominance immédiate
- Y : un ou plusieurs éléments du vocabulaire terminal (catégories) ou non terminal (syntagme)
- Les règles syntagmatiques permettent d’exprimer des relations de dominance immédiate et d’ordre linéaire
Qu’en est-il des règles syntagmatiques et de la variation interlangue?
- Hypothèse la plus forte : Les règles syntagmatiques sont identiques pour toutes les langues.
- Les faits :
1. Toutes les catégories présentes dans une langue X ne sont pas forcément présente dans une langue Y. Ce qui a l’air d’être généralisé c’est que les noms et les verbes existent dans toutes les langues
2. La composition des syntagmes n’est pas nécessairement identique d’une langue à l’autre
Ex. compl. du nom : SP en français moderne, SN en latin et en ancien français
3. L’ordre de base des mots peut être différent d’une langue à l’autre
Ex. : SVO (anglais, français, espagnol, italien, roumain, russe, bulgare, mandarin, grec, etc.)
SVO (japonais, allemand, persan, turc, coréen, etc.)
Dans une langue SOV, le SV s’écrirait plutôt SV SN V