Cours 2 : Troubles de l'humeur Flashcards
Expliquez la distinction entre les 3 définitions de la dépression
La dépression comme un symptôme : sentiments dépressifs (tristesse, fatigue) = plus normatif que pathologique
La dépression comme un syndrome clinique : plusieurs symptômes qui permettent de démontrer qu’une personne est déprimé sans pour autant qu’elle soit atteinte d’une dépression (trouble)
La dépression comme un trouble psychopathologique : Trouble de santé mentale définis à partir de critères spécifiques (présence de plusieurs symptômes comme au sens clinique mais d’une certaine intensité et durée)
Quels sont les critères d’un trouble dépressif majeur ? et ceux du trouble dysthymique?
TROUBLE DÉPRESSIF MAJEUR
A. minimum 5 symptômes sur 9 présents pendant au moins 2 semaines + présence obligatoire des symptômes 1 ou 2.
- Humeur dépressive tout les jours ou presque tout les jours (signalé par la personne ou observé par les autres)
- Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités, tout les jours ou presque tout les jours
- Gain ou perte de poids
- Insomnie ou hypersomnie
- Agitation ou ralentissement psychomoteur
- Fatigue ou perte d’énergie
- Dévalorisation ou culpabilité excessive
- Difficulté à penser, concentration, indécision chronique
- Idées suicidaires
B. Les symptômes entraînent une détresse cliniquement significative
TROUBLE DYSTHYMIQUE
Symptômes moins sévères mais plus chroniques (2 ans minimum sans aucune rémission de plus de 2 mois) + 2 symptômes sur 6
A. Humeur dépressive pratiquement toute la journée 1 jour sur 2 pendant au moins 2 ans (1 ans chez les enfants et adolescents)
- Gain ou perte de poids
- Insomnie ou hypersomnie
- Baisse de l’énergie ou fatigue
- Faible estime de soi
- Difficulté à se concentrer ou à prendre des décisions
- Sentiments de désespoir
Quelle différence a apporté le DSM-5 par rapport au DSM-4 en ce qui concerne le trouble dysthymique et le trouble de dépression majeure chronique (EDC)?
Le DSM-5 a intégré la dysthymie et la dépression majeure chronique au trouble dépressif persistant (2 ans aussi).
Plusieurs auteurs considéraient qu’il s’agissait en réalité de 2 phases d’un trouble commun (moins intense et plus intense)
Le DSM-5 a supprimé l’exclusion du deuil du DSM-4 dans les troubles de l’humeur, expliquez les 4 raisons derrière.
Le DSM-5 a supprimé l’exclusion de quoi d’autre ?
DSM-4 : pas de diagnostic en cas de symptômes dépressifs qui durent depuis moins de 2 mois suivant la perte d’un être cher
Plusieurs raisons :
1. Le deuil peut durer entre 1 et 2 ans (pas seulement 2 mois)
- Le deuil peut précipiter un épisode dépressif majeur
- La dépression liée au deuil survient plus chez les personnes ayant des prédispositions dépressives
- Les symptômes dépressifs liés à un deuil sont les mêmes que ceux qui ne sont pas liés à un deuil
DSM-4 excluait le diagnostic de dépression majeure en présence de symptômes de manie. C’est maintenant permis dans le DSM-5 en l’absence d’un diagnostic d’un trouble bipolaire.
Expliquez la variation de l’expression (faciale et verbale) des symptômes dépressifs avec l’âge (enfant, adolescent)
Chez les enfants : expression faciale et comportementale des symptômes (vont paraître triste) mais pas de communication au niveau du ressenti psychologique
Chez les adolescents : communication au niveau du ressenti psychologique mais moins d’expression faciale et comportementale des symptômes
Expression facile diminue avec l’âge VS Expression verbale augmente avec l’âge
Sur quels points (3) les études s’entendent lorsqu’il est question de prévalence du taux comorbidité avec la dépression?
- Taux plus élevés dans la population clinique car les personnes aux problèmes multiples sont plus susceptibles de faire l’objet de soins professionnels
- Taux plus élevés à l’enfance qu’à l’adolescence car les troubles peuvent souvent se chevaucher ou être difficiles à distinguer en raison de l’immaturité cognitive et émotionnelle + capacité limitée à communiquer leurs expériences et leurs émotions
- Taux similaires pour les filles (risque d’anxiété et de conduites alimentaires) et les garçons (risque de troubles du comportement)
Nommez 3 troubles/problèmes qui peuvent être comorbides avec le développement d’un trouble dépressif
+ Pourquoi le trouble dépressif est il autant comorbide avec d’autres troubles?
- Troubles anxieux : l’anxiété constitue un précurseur du trouble dépressif majeur
- Problèmes de comportements (trouble oppositionnel, trouble des conduites, TDAH, toxicomanie)
- Problèmes d’adaptation générale (santé physique, rendement scolaire, difficulté relationnelle)
Explication :
- Une symptomatologie dépressive se retrouve dans plusieurs autres troubles et peut être la conséquence d’un trouble (difficile d’être heureux et épanouie lorsqu’on a de l’anxiété, prob de comportement et d’adaptation)
Qu’est-ce qui permet (5 points) d’expliquer les variations du taux de prévalence de la dépression au sein de la population, selon les études épidémiologiques ?
- Les échantillons (normatifs vs cliniques)
- Les définitions de la dépression (symptôme, syndrome ou diagnostique)
- Les méthodes d’évaluation (DSM vs cim & léger vs sévère)
- Les sources d’évaluation (adolescents - enseignants - parents)
- Le type de prévalence
- ponctuelle (pourcentage de la pop diagnostiqué à un moment précis)
- prévalence sur une période de 6 à 12 mois
- prévalence à vie (pourcentage des personnes qui on reçu un diagnostique au cours de leur vie jusqu’à mtn)
En fonction des multiples explications (biologiques, génétiques, statut pubertaire, psychologiques et psychosociales), dites pourquoi les filles sont plus à risque de dépression que les garçons
Biologiques : niveaux plus élevé d’oestrogènes responsables du développement pubertaire (facteur de risque)
Génétique : interaction possible entre hormones (NT) et prédisposition génétique (niveau de cortisol)
Statut pubertaire : puberté précoce engendre de nombreuses difficultés (ex : relations plus conflictuelles avec les parents vs un plus grand besoin d’autonomie, prévalence des troubles de comportements, pairs plus âgés, relations amoureuses)
+ Effet cumulatif du stress avec le processus de maturation pubertaire et la transition scolaire
Psychologiques : les filles accordent plus d’importance aux relations interpersonnelles comme source de soutien sociale et de reconnaissance personnelle (exposition aux évènements stressant d’autrui, victimisation relationnelle, moins centré sur leurs propres besoins)
Psychosociales : plus grande prévalence d’évènements traumatiques (ex : abus sexuels)
Expliquez pourquoi les troubles dépressifs ont tendance à être récurrents
84% des patients qui ont un trouble dépressifs pendant l’enfance/adolescence ont un trouble semblable à l’âge adulte
Le risque de rechute après un premier épisode dépressif pendant l’enfance/adolescence est de 70% (dans les 5 ans qui vont suivre le rétablissement)
- 60% si premier épisode à l’âge adulte
Après 2 épisodes dépressifs : 70%
Après 3 épisodes dépressifs : 90%
Que prédit la dépression à l’adolescence (6)?
- La dépression à l’âge adulte
- Consommation élevé de psychotropes (alcool, drogues)
- Difficultés interpersonnelles (relationnelles)
- Difficultés d’emploi (garder son emploi, trouver un emploi)
- Divorces et conflits conjugaux
- Problèmes d’obésité et boulimiques
Que veut-on dire par “influence génétique” lorsqu’il est question de dépression ? (3 points)
Les enfants de parents dépressifs héritent d’une vulnérabilité affective, et donc l’exposition à des expériences de vie difficiles pourrait contribuer à l’émergence du trouble (hérédité x environnement)
- Les enfants de parents dépressifs ont environ 3x plus de chance de développer un trouble dépressif que les autres enfants
- Le début de la dépression majeure est plus précoce chez les enfants de parents dépressifs (12 ans vs 16 ans)
Qu’est-ce qu’un gène antidépression? Quel est l’impact de ce gène?
Quel est l’impact des antidépresseurs?
Un gène transporteur de sérotonine (sérotonine = rôle dans la régulation de l’humeur, l’anxiété, le sommeil, etc.)
En cas d’exposition aux mêmes évènements de vie néfastes, les personnes avec un allèle court (moins de sérotonine) seront plus à risque de développer un épisode de dépression majeur que les personnes avec un allèle long (+ de sérotonine)
Les antidépresseurs sont des inhibiteurs de la recapture de sérotonine par les neurones
Quelles sont les 3 explications biologiques (dans le cerveau) observées chez les personnes en dépression?
- Système nerveux central :
- Déprime : diminution de l’activité dans une région du cerveau qui engendre un sentiment d’abattement
- Dépression majeure : baisse globale de l’activité du cortex préfontral (impliqué dans la prise de décision et la régulation des émotions) et augmentation de l’activité du système limbique- difficile pour une personne dépressive de se fixer des objectifs et de croire qu’elle va s’en sortir
- Facteurs neurobiologiques : baisse des neurotransmetteurs intervenant dans la régulation de l’humeur et de l’énergie (sérotonine, dopamine, noradrénaline)
- Facteurs hormonaux :
hyperactivité de l’axe limbique hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HPA) (axe qui régule les réactions physiologiques au stress) qui provoque la libération de cortisol, une hormone de stress
VRAI OU FAUX : Les antidépresseurs favorisent une certaine prise d’énergie sans nécessairement diminuer la présence des pensées dépressives
Quel est le risque chez les personnes suicidaires?
Vrai, c’est pourquoi la prise d’antidépresseurs doit être en conjonction avec d’autres types d’intervention et un suivi soutenu
La prise d’antidépresseur (sans intervention et suivi) peut favoriser le passage à l’acte chez les personnes suicidaires