cours 13 : crise de la recherche en psychologie Flashcards
Quel est le problème majeur de la recherche? (prouvé par l’action de Open Science Project en 2015)
En 2015, le Open Science Project tente de reproduire 100 études en psychologie (Open Science Collaboration,
2015).
- 97% des études originales étaient significatives (p<0,05)
- 36% des études de réplication l’étaient (p<0,05)
- Cette difficulté de reproductibilité a été démontrée dans d’autres domaines, tels que la médecine
*gros problème en recherche de reproductibilité
*Pourquoi? sujets complexes et changeants, biais de maturation (pour toute la population), chercheurs pas toujours honnêtes dans résultats
Masicampo et Lalande (2012) ont fait une recherche qui a permi de faire ressortir quel problème en recherche…?
Masicampo et Lalande (2012) recensent les valeurs p des études publiées dans 3 grandes revues scientifiques en psychologie (n=3627).
- Il semble y avoir une quantité anormale d’études publiées qui sont très près du seuil alpha (α=0,95)
généralement utilisé (p<0,05).
- Ces résultats ont aussi été observés par d’autres chercheurs (p.ex. Leggett et al.)
*0.5 très facile à publier
(surreprésenté dans les études)
*biais qui fait que études sont plus faciles à publier en bas de 0.5 que en haut
*chercheurs vont essayer de passer de 0.051 à 0.049
Quels sont les deux constats en lien avec l’étude de Masicampo et Lalande?
- Une quantité importante des études publiées ne semblent pas reproductibles
- Un nombre anormalement élevé d’études semblent présenter des résultats à la limite de ce qui est considéré statistiquement significatif
- On peut en comprendre que individuellement, les recherches en pscyhologie présentent des limites importantes quant à leur validité
*doit être sceptique lorsque lit article (1 article veut pas dire vérité)
*post-positivisme en psycho: êtres humains sont tous différents
= isoler est très difficile (bcp comorbidité)
Pourquoi les recherches en pscyhologie présentent des limites importantes quant à leur validité?
(recherches en tant que telles)
- Biais de confirmation: L’attention du chercheur est portée sur les éléments qui confirment ses résultats et pas sur ceux qui lesdiscréditent. Ce sont ces résultats qui sont ensuite publiés.
- Biais d’importance de la statistique p: Les chercheurs et les réviseurs mettent trop d’importance sur le fait qu’un résultat doit dépasser le seuil alpha, et pas assez sur les autres éléments, c’est-à-dire la taille de l’effet et la signification clinique.
- Biais de publication: Il est plus difficile de publier des résultats non-significatifs que des résultats significatifs. Ceci entraîne le phénomène
des études « tablettées ». - p-hacking: Le chercheur peut décider d’exclure certaines données de son échantillon ou d’ajout (souvent pas consciemment)
*cherche quelles variables vont dans leur sens (peut manipuler variables et faire dire n’importe quoi)
En ce qui concerne le contexte qui amène les chercheurs à adopter de telles conduites, on peut aussi émettre des hypothèse… (3)
- Publish or perish: les chercheurs ont des impératifs de productivité (c.à.d. de publication) qu’ils doivent rencontrer pour être promu, ou même conserver leurs postes. Malheureusement, la quantité prime parfois sur la qualité. *Tendance à faire bcp d’études de moins bonne qualité pour pouvoir plus publier
- De plus, les connaissances en méthodes de recherche évoluent rapidement, ce qui demande au chercheur de rester à jour
sur son domaine, et sur les méthodes, ce qui n’est pas toujours réaliste. - Les revues n’ont pas toutes des processus de révision par les pairs employant les meilleures pratiques, ce qui peut permettre à ces articles d’être publiés.
*chercheurs sont pas toujours à jour dans méthodes de recherche (qui évoluent très rapidement)
*Rythme très rapide publication
*système met pression importante sur chercheurs et fait qu’ils font moins bien leur travail
Qu’est-ce qu’on doit faire par rapport à la crise? (en tant que chercheur? en tant que lecteur? en tant qu’éditeur?)
- Comme lecteur : il faut s’assurer de garder un œil critique sur ce qu’on lit. Si une théorie tient la route, on devrait trouverplusieurs études qui la confirme. On doit fonctionner par prépondérance des preuves et ne pas chercher à trouver LAsource qui confirme notre hypothèse.
*en lisant écrits scientifiques certains infirment d’autres confirment (doit regarder prépondérance) - Comme chercheur : il faut faire preuve de la plus grande transparence, reconnaître et accepter que nos résultats peuvent ne pas être significatifs, présenter nos résultats de façon nuancée et se tenir à jour sur les dernières avancées dans notre domaine, tant au plan théorique que méthodologique.
- Pour les éditeurs/publieurs : ils doivent favoriser les études de réplication, la publication de résultats non-significatifs et favoriser une description plus détaillée de la méthode pourrait contribuer à renforcer la validité des connaissances.
Quel est le modèle du clinicien-chercheur élaboré dans les années 50 qui est toujours celui préconisé pour la pratique du psychologue aujourd’hui?
Modèle de Boulder
- Selon ce modèle, la recherche et la pratique clinique doivent continuellement et mutuellement s’informer.
- Pour que la recherche nourrisse la pratique, la pratique doit nourrir la recherche.
- De plus, l’accent est mis sur l’intégration de ces deux compétences
*doit être dans double posture (doit avoir regard critique et psycho = nouvelle science)
*recherche complètement hors champ clinique = pas bon. même chose clinique sans recherche = pas mieux
*psy = pas seulement clinicien, pas seulement chercheur
Le psychologue est en tension constante entre quoi et quoi?
Le psychologue est en tension constante entre les sciences naturelles (le corps comme objet) et les sciences
humaines (l’humain comme sujet).
*De solides fondations dans ces deux grands types de sciences est ce qui permet au psychologue de rester dans cette position.
*d’un côté = neuroscience, science cognitives (objectivité)
l’autres = approches humanistes, approches pscyhanalytiques (subjectivité)
- Il y a actuellement une pression exercée sur le métier pour qu’on emploie certaines pratiques pour des raisons plus administratives ou monétaires que cliniques.
*La recherche est certainement un des outils qui nous permettra, si on y arrive, à conserver notre liberté d’agir
La méthode scientifique est l’un des outils qui vous aidera à…?
La méthode scientifique est l’un des outils qui vous aidera à penser de façon critique. Ce n’est pas une panacée, mais
plutôt un ensemble cohérent de concepts et de techniques qui vous permettra de vous représenter la psyché
humaine. Informés par les postures épistémologiques, vous devriez être en mesure de défendre à la fois le pôle
objectif et subjectif de la psychologie, afin de trouver dans cette tension un compromis entre le relativisme nihiliste
et la désubjectivation de l’humain.
« L’humain se transforme au contact de sa connaissance » (Gusdorf, 1974)
