Cours 11 : Fin de vie Flashcards
Santé, maladie et mort
Paradoxalement, travailler dans la santé c’est aussi travailler en contexte de :
- Maladie/condition incurable
- Maladie dégénérative
- Soins palliatifs, fin de vie, mort
- Deuil
Rapport à la maladie et à la mort
Rapport à la mort dans nos sociétés contemporaines marquée par la peur, le silence et l’évitement
La surmédicalisation de la santé entraîne une approche axée sur les traitements curatifs et l’éradication de la maladie
- Risque élevé d’associer automatiquement curatif au succès et soins palliatifs à l’échec
TS ont un rôle important à jouer pour accompagner la personne et ses proches dans ce cheminement
Les soins palliatifs
C’est l’ensemble des soins actifs et globaux dispensés aux patients atteints d’une maladie avec un pronostic réservé. Ils devraient être offerts plut tôt au cours de la maladie, parallèlement aux traitements curatifs
Objectifs : Obtenir pour les patients et leurs proches, la meilleure qualité de vie possible
Ces soins sont organisés et dispensés grâce aux efforts de collaboration d’une équipe multidisciplinaire incluant le patient et ses proches
Les soins palliatifs (suite)
Ils soutiennent la vie et considèrent la mort comme un processus normal
Atténuent la douleur et les autres symptômes, visent le confort
Intègrent les aspects psychologiques (sociaux) et spirituels des soins
Offrent un système de soutien pour permettre aux patients de vivre aussi activement que possible jusqu’à la fin et aux proches de composer avec la maladie du patient et la période de deuil
Les lieux des soins palliatifs
- En centre hospitalier (unité de soins palliatifs, autres unités)
- À domicile (CLSC et OC)
- En maison de soins palliatifs (communautaire)
- En CHSLD
Un contexte d’intervention particulier
Gestion de la douleur et niveau d’énergie variable - exige d’adapter continuellement notre intervention
Sentiment d’urgence chez pls personnes, sentiment d’un manque de temps pour dire et faire (aspects émotifs, sociaux, psychos et techniques, administratifs)
Rapport à la mort qui interpelle la spiritualité, la philosophie - exige un grand respect et une ouverture (confrontation très particulière sur le plan personnel pour les intervenants - exige une grande réflexivité)
Aide médicale à mourir (AMM)
De nombreux traitements ou options sont utilisées pour soulager la fin de vie ou entraîner plus ou moins directement la mort (arrête de traitements, augmentation de la médication contre la douleur, sédation palliative continue, etc.)
AMM : Soins consistant en l’administration de médicaments ou de substances à une personne qui répond à tous les critères prévus par la Loi, à la demande de celle-ci, dans le but de soulager ses souffrances en entraînant son décès (légal au Qc depuis 2015)
AMM au Québec
Pourcentage de décès par AMM : Qc est au premier rang mondial (7,3% des décès)
Qui l’obtient :
- Âge - 75% avaient 70 ans et plus
- Diagnostic principal = cancer
- Lieu AMM : CH, domicile, CHSLD, maisons de soins palliatifs
- Administration en moyenne 38 jours après demande signée
Environ le tiers des demandes ne mènent pas à une AMM :
- Décès avant
- Ne répondaient plus aux critères
- Retrait de la demande
Conditions pour obtenir AMM au Qc
La personne qui formule une demande doit rencontrer TOUTES les conditions suivantes pour pouvoir obtenir :
- La personne est assurée au sens de la Loi sur l’assurance maladie
- Elle est majeure et apte à consentir aux soins (aucun consentement substitué)
- Elle est atteinte d’une maladie grave et incurable
- Sa situation médicale se caractérise par un déclin avancé et irréversible de ses capacités
- Elle éprouve des souffrances physiques ou psychiques persistantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans des conditions qu’elle juge tolérables
Dans tous les cas…
Le médecin doit :
- S’assurer que les conditions d’accès à l’AMM sont satisfaites
- Obtenir l’avis d’un deuxième médecin confirmant le respect des conditions
- S’assurer que la personne a eu l’information sur les soins et services possibles, et qu’elle a pu discuter de cette demande avec les personnes qu’elle souhaitait contacter
Si la mort naturelle est raisonnablement prévisible (fin de vie) :
- Possibilité d’une renonciation écrite au consentement final s’il y a perte de la capacité à consentir dans les 90 jours
- Tout refus de recevoir l’AMM manifesté doit être respecté et ne peut d’aucune manière être passé outre
Si la mort naturelle n’est pas raisonnablement prévisible :
- Délai de 90 jours obligatoire entre la première évaluation médicale et l’AMM
- Durant ce délai, tous les soins/services disponibles doivent être présentés et offerts
- La personne et les praticiens doivent convenir que les moyens pour soulager les souffrances ont été discutés et ont été sérieusement envisagées
Projet de loi 11
Ouverture à l’interdisciplinarité :
- Possibilité pour les infirmières praticiennes spécialisées (IPS) de prodiguer l’AMM
- Invitation à consulter l’équipe interdisciplinaire (ex : TS)
Lieux de l’AMM :
- Interdiction pour les CH privés et les maisons de soins palliatifs de refuser d’offrir l’AMM
- Possibilité d’obtenir l’AMM a l’endroit souhaité (interdiction de publiciser ce service)
Les diagnostics donnant accès à l’AMM :
- Personnes ayant une déficience physique grave entraînant des incapacités significatives et persistances
- Personnes atteintes de troubles neurocognitifs majeurs (ex : Alzheimer) devenues inaptes à consentir = introduction de la demande anticipée d’AMM
Demandes anticipées de l’AMM
Une personne apte et qui a reçu un diagnostic de trouble neurocognitif pourra rédiger une demande anticipée d’AMM (registrer)
La demande anticipée devra décrire, avec l’assistance d’un professionnel compétent, les manifestations cliniques liées à sa maladie qu’elle juge intolérable
- Si la personne présente un jour ces manifestations cliniques, mais qu’elle est devenue inapte à consentir, la demande anticipée sera considérée comme un consentement de la personne dans le cadre d’une demande d’AMM
- La demande peut identifier un tiers de confiance (proche)
Demandes anticipées de l’AMM (suite)
Pour obtenir l’AMM sur demande anticipée, une personne doit toujours satisfaire à tous les critères d’admissibilité à l’AMM :
- Être assurée au sens de la Loi sur l’assurance maladie
- Être majeure (pas besoin d’être apte à consentir aux soins) - Avoir rédigé une demande anticipée alors qu’elle était apte à consentir aux soins + Présenter de manière récurrente les manifestations cliniques liées à sa maladie décrites dans sa demande
- Être atteinte d’une maladie grave et incurable
- Avoir une situation médicale qui se caractérise par un déclin avancé et irréversible de ses capacités
- Pas besoin d’éprouver des souffrances constantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans des conditions qu’elle juge tolérables (sa situation médicale donne lieu à un professionnel compétent de croire sur la base des informations dont il dispose et selon le jugement clinique qu’il exerce, qu’elle éprouve des souffrances physique e ou psychiques persistantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans des conditions jugées tolérables)
Rôle des TS dans l’AMM
Légalement pas de rôle officiel, mais on peut intervenir en aide au médecin pour évaluer si la personne désire réellement avoir accès à l’AMM
On peut aussi accompagner la personne pour voir si ce choix est réellement ce qu’elle désire et aussi explorer les raisons qui la motive vers ce choix