Cours #11 Flashcards
Les aires du langage dans l’hémisphère gauche : aire de Broca
Les découvertes du rôle de certaines aires du cerveau dans le langage sont basées sur les cas d’aphasie.
L’aphasie est la perte partielle ou complète de l’utilisation du langage consécutive à des lésions cérébrales (les autres facultés cognitives sont intactes).
En 1861, un patient presque incapable de parler se présenta au neurologue français Paul Broca : le seul son qu’il pouvait émettre était «Tan», et c’est ainsi qu’on l’appela.
L’autopsie post-mortem démontra une lésion des lobes frontaux. Après d’autres autopsies de patients avec lésions cérébrales, Broca conclu que l’expression du langage est contrôlée par l’hémisphère gauche, car la parole n’était pas perturbée par les lésions de l’hémisphère droit. C’était la première démonstration de l’existence d’une localisation anatomique des fonctions cérébrales.
La dominance hémisphérique du langage
La procédure de Wada est une méthode pour déterminer le rôle des 2 hémisphères dans le langage. L’anesthésie d’un des 2 hémisphères a permis de démontrer que l’expression orale est altérée seulement par l’anesthésie de l’hémisphère gauche.
Fig. A: Méthode: injection d’un barbiturique (sédatif, anesthésiant) à effet rapide (Amytal) dans la carotides d’un côté du cou. La solution se répand dans le flux sanguin de l’hémisphère ipsilatéral et a un effet anesthétique pendant 10 minutes. (Effet soudain et violent: paralysie et perte de sensation des membres du côté du corps contralatéral par rapport à l’injection.)
Une injection pratiquée dans l’hémisphère dominant pour la parole rend le patient incapable de parler; tandis qu’une injection dans l’autre hémisphère n’affecte pas la parole.
Aphasie de Broca
Le syndrome de l’aphasie de Broca est aussi qualifié de moteur ou non fluent. Le patient a des difficultés à parler mais comprend le langage écrit ou parlé.
Ci-bas, le cas d’un homme frappé d’un AVC (lésion de l’hémisphère gauche) à 39 ans; il
avait de la difficulté à contrôler sa jambe et son bras droit et son discours devint anormal
Symptômes:
-difficulté à trouver les mots (anomie)
discours style télégraphique (s’arrête souvent)
utilise principalement les noms, verbes et adjectifs (pas les articles, conjonctions, etc.)
Aphasie de Wernicke
L’aphasie de Wernicke est le contraire de celle de Broca, le langage est fluide et
volubile, mais incompréhensible.
Pour vérifier sa compréhension, on demande au patient (oral ou par écrit) de faire semblant de se brosser les dents, de placer l’objet A au-dessus de l’objet B. Le patient peut lire les cartons mais ne comprend pas les questions.
Symptômes: Absence de compréhension.
Théorie: l’aire de Wernicke pourrait être une aire supérieure dans la reconnaissance des sons (comme le cortex inférotemporal est une aire supérieure de la reconnaissance visuelle).
Aphasie de conduction
L’aphasie de conduction serait du à une lésion des fibres du faisceau arqué, qui interrompt la connexion entre l’aire de Wernicke et l’aire de Broca tout en préservant l’intégrité de ces deux aires.
Symptômes: Difficulté dans les tests de répétition de mots: mauvaise performance, transformation ou omission de mots. La compréhension est préservée
Aphasie des personnes qui utilisent le langage des signes
Chez les individus qui utilisent le langage des signes, les lésions de l’hémisphère gauche entrainent des déficits du langage comparable à ceux d’un aphasique verbal.
Dans certains cas proches de l’aphasie de Broca, la
compréhension est préservée, mais la capacité à
«parler » avec le langage des signes est sévèrement altérée alors que les mouvements des mains ne sont pas touchés (donc pas un problème de contrôle moteur).
Dans l’aphasie de Wernicke par le langage des signes, le patient utilise les signes avec facilité mais se trompe souvent. Il a aussi de la difficulté à comprendre les gestes d’autrui.
Slip-brain
Chez un patient split-brain, les hémisphères cérébraux sont séparés chirurgicalement pour des raisons thérapeutiques. Le plus gros faisceau d’axone, qui est responsable de la communication entre les hémisphères est le corps calleux, est composé d’environ 200 millions d’axones.
Basé sur des travaux antérieurs, qui avaient montré qu’une section du corps calleux sur les animaux, incluant les singes, n’avaient pas entrainé de déficit majeur sur leur comportement (tempérament, coordination motrice et réactions paraissent normales);
les chirurgiens ont sectionné les fibres du corps calleux chez l’homme pour traiter certaines formes sévères d’épilepsie (pour l’empêcher de s’étendre à l’autre hémisphère).
Traitement du langage chez les salit-brain : stimulation visuelle d’un hémisphère
Pour tester les patients split-brain, les stimuli visuels doivent parvenir à un seul hémisphère. Comme on l’a déjà vu, le champ visuel gauche est perçu par l’hémisphère droit et le champ visuel droit par l’hémisphère gauche.
Un stimulus visuel est brièvement appliqué au niveau des champs visuels droit ou gauche à l’aide de projecteurs et d’obturateurs. La durée du stimulus doit être plus faible que le temps nécessaire à la production d’une saccade oculaire pour qu’un seul des deux hémisphères soit stimulé.
Des images ou des mots sont projetés sur un
écran:
S’ils sont projetés dans le champ visuel droit, ils parviennent à l’hémisphère gauche (langage) et peuvent être nommés sans difficulté.
S’ils sont projetés dans le champ visuel gauche et parvient à l’hémisphère droit, le sujet dit qu’il ne voit rien.
Compréhension du langage par l’hémisphère droit
Le mot «Balle» est présenté dans le champ visuel gauche d’un sujet split-brain :
Le sujet dit qu’il ne voit rien car l’hémisphère gauche, qui contrôle normalement la parole, ne perçoit pas le mot, alors que l’hémisphère droit, qui voit le mot, ne sait pas parler.
L’information sur le mot ne peut être transférée à l’hémisphère gauche, qui a la faculté
de verbaliser, en l’absence du corps calleux.
Cependant, la main gauche, qui est contrôlée par l’hémisphère droit, peut identifier un objet correspondant au mot simplement en le touchant.
Asymétrie hémisphérique et langage
Asymétrie de la scissure de Sylvius:
La scissure de Sylvius de l’hémisphère gauche est plus longue et moins inclinée que la scissure de l’hémisphère droit (chez la plupart des droitiers).
Asymétrie du planum temporale (région du lobe temporal supérieur):
Dans une étude anatomique sur 100 cerveaux, Geschwind a montré que le planum temporale était plus développé à gauche dans 65 % des cerveaux, et plus développé à droite dans seulement 10 % des cas étudiés.
Les études récentes utilisant l’imagerie cérébrale ont montré une certaine corrélation entre la taille du planum temporal et la dominance hémisphérique, mais cette différence n’est pas significative.
L’insula prédit mieux la dominance hémisphérique
La zone cérébrale qui parait présenter la meilleure corrélation, et donc la meilleure valeur prédictive sur la dominance hémisphérique, est l’insula.
Cependant, peu d’études ont été faites sur l’implication de cette région dans le langage.
L’insula est plutôt connue pour son implication dans les émotions et la perception du goût.
Donc, il n’y a pas de conclusion claire sur le rôle de l’asymétrie hémisphérique de l’insula dans le langage.
Langage des signes
Étude d’IRMf sur le langage des signes:
Haut: sujets témoins - lecture de l’anglais
Aires de Broca et Wernicke activées.
Milieu: sujets témoins – perception du langage des signes, mais ils ne le comprennent pas.
Aucune activité particulière.
Bas: sujets sourds – lecture du langage des signes.
Aires de Broca et Wernicke activées à gauche: le langage des signes utilise les mêmes structures nerveuses que les sujets qui entendent normalement.
De plus, les images montrent l’activation de l’hémisphère droit; le gyrus temporal supérieur (rouge) qui contient le cortex auditif est activé par la présentation des signes!
Base biologique des comportements anxieux
Pour comprendre les troubles anxieux, il faut savoir comment la réponse au stress est normalement régulée par le cerveau.
- réaction d’évitement
- vigilance ou éveil accru
- activation du SNA sympathique
- sécrétion de cortisol par les glandes surrénales.
L’axe hypothalamohypophysaire corticotrope (image): Les facteurs de stress captés par le cerveau sont relayés à l’hypothalamus -» secrète la corticolibérine (CRH) – » hypophyse antérieure secrète l’ACTH - » glandes corticosurrénales secrètent cortisol – » réponse au stress.
L’axe hypothalamohypophysaire par l’amygdale et l’hippocampe
L’activité des neurones à CRH de l’hypothalamus est régulée par:
l’amygdale : active la réponse au stress
l’hippocampe : diminue la réponse au stress
1) Contrôle de la réponse au stress par l’amygdale
L’amygdale reçoit les informations sensorielles du thalamus et du cortex cérébral. Ces informations sensorielles sont intégrées par les noyaux basaux et relayées vers le noyau central. L’activation du noyau central déclenche la réponse au stress