Cours 10 : Le langage Flashcards
Le langage
Renvoi à la capacité partagée par l’ensemble de l’espèce humaine d’exprimer sa pensée et de communiquer avec un système de signes vocaux, éventuellement gestuelles (pour les sourds-muets)
- Capacité à partager ses représentations de façon extrêmement précise
Capacité très complexe
Involontaire, automatique, et sans effort
Universelle, quasi-irrépressible
2 fonctions : communication & représentation
La langue
Manifestation particulière du langage, c’est-à-dire un système de signes spécifiques au sein d’une communauté humaine donnée
- L’ensemble de connaissances partagées et conventionnelles à une communauté particulière
- Réalisation particulière sous la forme d’un système de signes (vocaux, voire graphiques spécifiques) du langage humain dans des groupes
Produit de l’activité universelle de langage
Caractérisée par les phonèmes (unités minimales du langage oral) -> règles phonotactiques
Système puissant de partage de répresentation
En parlant je modifie les représentations de l’interlocuteur
Changer son système de représentation
Pourquoi étudier le langage ?
Le langage est très important dans la vie mentale, que ce soit dans les interactions personnelles ou dans son développement
On peut avoir des difficultés à séparer le langage et penser (importance du langage pour un psychologue) -> le langage véhicule la pensée
Les 6 propriétés propres au langage
- Instrument de communication : communiquer avec une ou plusieurs personnes partageant la même langue
- Composé de symboles arbitraires : le langage crée une combinaison arbitraire entre les sons (des langues différentes utilisent des sons très différents pour référer à la même chose
- Structuré : le langage a une structure, la combinaison de sons en arrangement particulier ont une signification à l’inverse, une autre combinaison aura une signification différente
- Multiples niveaux de structuration : l’analyse de la structure du langage peut être faite au niveau : phonèmes, morphèmes, mots …
- Générative : production de nouvel énoncé et possibilités de créer de nouveaux énoncés presque illimités 6. Dynamique : le langage est en constante évolution
3 traits qui définissent les consonnes
Présence ou pas de voisement (vibration ou pas des cordes vocales)
- Le mode d’articulation c’est-à-dire la manière dont l’écoulement de l’air se réalise
- Le lieu d’articulation : endroit ou le conduit vocal est le plus resserrés au nvo labiale (lèvres « t »), dentale « d » ou vélo-palatale « ke »
4 traits qui définissent les voyelles
- Le degré d’ouverture du conduit vocal
- La nasalité
- Le point de fermeture maximal (antérieur ou postérieur)
- L’arrondissement des lèvres avec « u » ou « i »
Morphèmes
Le point important est de combiner ces traits pour avoir des phonèmes, en les combinant on a des morphèmes
Dictionnaire mentale
Un ensemble de règles pour combiner les mots, exprimer les relations entre les concepts (grammaire mentale) et grâce à cela on peut comprendre et produire un nombre illimité de combinaisons
Comment ce système de règles se caractérisent ?
Mots de classes ouvertes : mots de contenu exprimer des concepts comme les noms, adjectifs, verbes et adverbes (nouveaux mots crées couramment)
Mots classe fermée : mots fonctionnelles, c’est-à-dire les classes de mots ou l’on ne peut pas crée d’autres mots de ce type
Comment combine t’on les mots entre eux ?
Les règles de transformation : une phrase a une syntaxe verbale et nominale qui est fonctionnelle
Pour résumer on a des traits (3 et 4) en les combinant on a 33 phonèmes ➝ en les combinant on a 30 à 40000 mots (règles phonotactiques) et les règles syntaxiques (moins de 100) permettent un nombre infini de phrase que l’on comprend et produit constamment (productivité et créativité du langage).
Ces traits nous amènent à l’infini ➝ d’ou le principe puissant du langage qui est une combinatoire extrêmement puissant.
Les systèmes de communication animale
Il y a des relations arbitraires dans les signaux, l’association est apprise mais ces signaux sont limités à la fonction d’alerte
De la même façon les signaux de l’abeille sont référentiels, sont arbitraires en partie mais sont ciblés sur une source particulière d’information
Lexique de Hockett
La sémanticité : le signal doit avoir une signification
L’arbitrarité on n’a pas de correspondance naturelle entre le signe/symbole et l’objet, les
onomatopées réduisent cette arbitrarité.
La productivité c’est la capacité à générer ou à comprendre des mots nouveaux jamais
entendus auparavant
Le déplacement c’est la possibilité de référer à des événements ou des choses qui
n’appartiennent pas au domaine de l’ici et maintenant → c’est communiquer à propos de
choses qui ne sont pas présentes physiquement
La double articulation : unités plus petites (phonèmes et morphèmes)
La transmission culturelle, le langage est transmis naturellement et spontanément d’une
génération à l’autre par apprentissage culturel
L’usage spontané, son utilisation est spontanée, on parle souvent sans être stimulé
Gardner et Gardner en 1970 avec Washoe
À l’âge de 4 ans elle connaissait 85 signes et quelques années plus tard ➝ 150 signes et faire de
petites phrases mais avec une syntaxe limitée.
Elle était sensible à l’ordre des mots, capable de généraliser ou restreindre l’utilisation des signes et
ils ont pu observer certains signes de productivité.
Elle a essayé d’apprendre certains signes à un autre chimpanzé (= transmission culturelle)
Savage-Rumbaugh en 1986
Fait apprendre un lexigramme au bonobo Kanzi
Va être capable de comprendre 500 mots et d’en produire 200
Donc …
On a des performances comparables à celles d’un enfant de 2 ans qui aurait développé une certaine
connaissance du langage parlé. Il peut comprendre des phrases jamais entendu auparavant ce qui
rejoint l’idée d’une certaine productivité
La syntaxe de Kanzi a été très long et il n’a jamais produit la complexité de syntaxe produite par un
enfant de 3 ans
Conclusion de l’apprentissage du langage humain par l’animal
Pour autant, la production reste très limitée par la taille de leur lexique (pas d’utilisation de mots de fonction, de temps, … ) tout comme la syntaxe (pas de distinction entre affirmation question et ordre) et l’usage sera très différent des humains (peu de production autre que pour l’obtention d’un objet) moins spontanée et moins détaché du lieu et du moment.
Le rôle de l’input linguistique
Va agir comme le déclencheur de dispositif inné (inné)
L’input linguistique va être la source principale, à partir de laquelle va s’élaborer les
compétences langagières (constructivisme)
Le savoir linguistique du locuteur avec deux possibilités
Soit c’est un ensemble de règles phonologiques et morpho-syntaxiques abstraites qui vont nous
permettre de structurer les énoncés. (Language Acquisition Device)
Soit un répertoire de forme linguistique apprise sans être analysé (→ sans dégager de règles
abstraites) et qui vont être reproduits pour produire et comprendre des énoncés.
Deux grandes perspectives théoriques
Innéisme (Chomsky) : grammaire universelle; l’input linguistique sera une simple déclencheur du processus d’acquisition; connaissances innées actualisées par l’input linguistique
La perspective interactionniste (Vygotski et Tomasello) : pas d’input initial, les compétences langagières vont se construire par interaction entre l’individu et son environnement social
Acquisition d’un répertoire de formes linguistiques qui pourra reposer sur les compétences cognitives générales
L’input = source de tous les savoirs linguistiques
Chelsea
L’hypothèse interactionniste n’est pas plausible car elle aurait du aussi avoir le niveau de langage d’un enfant de 10 ans
Arguments pour une part d’inné
Universalité
Syndromes de William : dissociation entre langage et cognition ; facilités pour le langage ; préservation du langage ; boost ; compétences cognitives retardées
Enfants SLI : langage défectueux alors que l’intelligence est normal sans troubles cognitifs majeurs ; double dissociation avec le syndrome de Williams
Pidgins et créoles : développement d’un proto-langage ; langue appauvrie ; intentions du locuteur doivent être complétés par l’interlocuteur
Le gène FOXP2 : différentes générations présentant des troubles du langage ; plusieurs déficits simultanés
Language acquisition device
Le pidgins suffit comme déclencheur et le LAD se met facilement en place et introduit même de la complexité là où il n’y en avait pas
Les enfants amènent de la complexité sur le grammaire et la syntaxe
Hypothèse de l’importance de la pratique
Si la capacité de langage n’est pas exercée suffisamment tôt, elle déclinera ou disparaîtra
Sinon, capacité intacte et pourra être exercée à n’importe quel âge
Hypothèse maturationnelle
Dans le cerveau de l’enfant, quelque chose de particulier va lui permettre d’acquérir sa langue maternelle et une deuxième langue
Capacité va décliner avec la maturation quelque soit l’expérience linguistique auquel est confrontée l’enfant
Résultats de la tâche de jugement de grammaticalité de phrases anglaises
Après 17 ans d’autres facteurs vont définir l’acquisition de la seconde langue comme l’identification à la culture américaine, la motivation à apprendre la langue
L’âge biologique déterminant -> Hypothèse maturationnelle vérifiée
Résumé période critique
Certains nombres d’arguments en faveur du LAD, un argument en
faveur de la nécessité d’un bain linguistique pour que le langage se développe
normalement.
On peut réconcilier ces deux idées avec la notion de période critique
L’input linguistique est important, mais comme un déclencheur de langage
donc plus en faveur de Chomsky que de l’argument interactionnel.
Langage = spécificité de l’espèce humaine