Conférence sur la clientèle ayant un trouble psychotique Flashcards

1
Q

Comment intervenir avec une personne qui n’est plus en contact avec la réalité?

A

1ère étape : toujours évaluer le risque pour soi et les autres, porter attention aux propos de la personne – Est-elle calme? Apeurée? Triste? Fâchée? Agressive?

Tout dépendant du niveau de la perte de contact avec la réalité, parfois, tout ce qui peut être fait est d’écouter et de poser des questions pour mieux comprendre. Il est inutile de confronter. Important de se rappeler qu’il s’agit de la réalité de la personne, même si ce n’est pas « notre » réalité. Le fait de se sentir écouter peut calmer la personne et elle revient tranquillement dans un monde « plus réel ». Cela n’est pas une formule magique, mais selon mon expérience, être en mode « écoute et observation » aide la personne à ne pas se sentir jugée et peut aider à l’établissement de l’alliance thérapeutique. Puis, il s’agit de symptômes cristallisés, mieux comprendre le monde intérieur de la personne aide éventuellement à intervenir pour diminuer la souffrance.

Possible de tenter une confrontation en douceur ou encore de mentionner des faits vécus, toujours en douceur, l’objectif étant d’essayer de semer un doute chez le client. Exemple : « Désolée, je ne vois pas ton amie la moufette »

Avec le temps, amener la personne à questionner ses perceptions, ce qui les confirmes ou les infirmes, ce qu’elle peut faire pour vérifier ses perceptions

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Q

Et quand elle semble avoir des hallucinations durant la rencontre?

A
  • Ignorer
  • Mentionner que nous aimons aussi rire (ex : hallucinations auditives qui racontent
    des blagues et l’usager les rit)
  • Souligner un fait de manière objective, ex : « J’observe que tu regardes beaucoup à ma droite, est-ce que tout est correct? »; « Tu me sembles dans la lune aujourd’hui, est-ce que tout va bien? »
  • Souligner une impression quand la personne parle à ses voix, ex : « J’ai l’impression que tu perçois une autre personne avec nous, peux-tu m’en dire plus? »
  • Pouvons questionner plus directement si la personne est ouverte à sa maladie, ex : « Se pourrait-il que tu aies des hallucinations en ce moment? Veux-tu en discuter? »
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3
Q

3.2) Comment entrer en contact quand la personne est dans le déni et qui agit sur ses hallucinations ou délires ?

A
  • S’il s’agit d’un premier contact et qu’il est clairement donné comme information que la personne est récalcitrante : « J’ai reçu une demande de service pour vous, de quoi s’agit-il d’après vous? » ou encore « J’ai reçu une demande de service pour vous, pourrions-nous discuter de mes services pour déterminer si cela vous conviendrait? »
  • Questionner des comportements / faits observables pour connaître la perception de la personne, SANS CONFRONTER, ex : « J’ai entendu dire qu’il s’était passé tel événement, comment l’explique-tu? »
  • Prendre son temps dans le suivi, donner de l’informations à la demande, tout en demeurant dans le général.
    Ex : femme de 40 ans, psychose post-partum (obligation de suivi par le DPJ). Refuse son diagnostic, en a même peur. Je lui ai offert de répondre à ses questions au fur et à mesure qu’elle en avait, de démystifier avec elle ce qui est dit dans les médias sur les troubles psychotiques. Je lui ai donné des exemples drôles, impressionnants, mais aussi des exemples de petites hallucinations. Quand elle a commencé à s’ouvrir et reconnaitre qu’elle entendait des voix à l’occasion, mais c’était à cause des murs de papiers de son appartement, je lui ai mentionné que c’était effectivement une possibilité, ce qui a diminué ses craintes face à mon jugements et au bout de 2 mois, elle admettait avoir déjà eu des hallucinations par le passer, mais avoir eu trop peur pour consulter.
  • L’important ici est surtout de ne pas utiliser le jargon psychiatrique, tenter de trouver un terrain d’entente avec ce que la personne croit être son besoin VS les besoins établis par les professionnels.
    Exemple : Jeune femme de 28 ans qui vit avec une schizophrénie paranoïde et un trouble de stress post-traumatique qui lui amène à vivre beaucoup d’anxiété. Elle ne reconnaissait pas du tout son diagnostic de schizophrénie, mais reconnaissait son TSPT et son anxiété qui en découlait. Elle a accepté les services en étant que nous nous concentrions sur ces 2 aspects.
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4
Q

3.3) Pistes d’intervention quand nous faisons partie des hallucinations

A
  • Écouter ce que la personne dit que nous avons dit/fait dans un premier temps»
  • Demander des explications supplémentaires, exemples : « où étions-nous? Quand ai- je dit cela? Comment, au téléphone, par texto, par courriel?
  • Tranquillement, déconstruire quand c’est possible (« ah! Je n’ai pas ces messages textes dans mon téléphone, regarde, peux-tu me montrer sur le tient? »; « c’est plutôt étrange, je ne travaille pas le samedi »
  • Quand il s’agit d’une relation thérapeutique de longue date, confronter peut-être nécessaire : « Depuis le temps qu’on travaille ensemble, t’ai-je déjà traitée de stupide? Qu’est-ce que je te dis quand tu me parles des gens qui te traitent de mauvais noms? »
    -Faire référence au passé commun, permet souvent à la personne de se rendre compte que ce n’est pas comment nous intervenons ou qui ne nous sommes comme personne, donc de remettre en question les hallucinations
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5
Q

3.4) Comment utiliser les éléments délirants sans “entrer dans le délire” pour favoriser une meilleure alliance thérapeutique

A
  • Utiliser le vocabulaire de la personne. Certains sont assez conscients de leurs délires et hallucinations, mais pour plusieurs, sans en être pleinement conscients, leur donne d’autres noms (parfois assez simple comme des voix, mais parfois, un nom propre, « monde astral », nom d’une organisation, etc.) -

Cela peut donner lieu à des conversations très métaphoriques! Plus nous comprenons le monde intérieur de la personne, plus nous pouvons l’accompagner dans ses émotions, ses blocages, et tranquillement (sur plusieurs MOIS parfois!) à retrouver un peu plus contact avec la réalité, l’amener à questionner et VÉRIFIER ses perceptions, etc.

  • Ne jamais confirmer « voir, entendre, être d’accord, avec le délire ou l’hallucination, mais demeurer dans l’ouverture à l’autre en lui faisant sentir que nous comprenons qu’il s’agit de SA réalité
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