CM7 : Développement de la mémoire Flashcards
La fonction de la mémoire
La mémoire est importante dans l’apprentissage, le maintien des savoir-faire et connaissances.
Elle est indispensable dans la réflexion et à la projection du futur.
La mémoire nous permet de manipuler des informations pour intégrer dans l’environnement.
Les mécanismes de mémorisation
Stimulus → encodage → stockage et consolidation → récupération
- L’encodage dépend de la perception, l’attention, la motivation, l’intention et la manipulation de l’info.
- Stockage : Le durée de rétention peut varier entre quelques secondes à plusieurs années. Cette rétention nécessite une consolidation, des actions répétées aidant la rétention.
- La récupération qui peut être implicite/automatique ou explicite. On distingue ici le rappel spontané et le rappel avec indice. On trouve également de la reconnaissance.
La réconsilidation et le courbe d’Ebbignhaus
La reconsolidation est un processus adaptatif renforçant le souvenir.
Plus on répète une information:
- plus on va la retenir
- plus longtemps on va retenir cette information.
Ce phénomène est dépicté graphiquement dans le courbe d’Ebbinghaus où le courbe d’oubli ralentit au fur et à mesure que la courbe d’apprentissage augmente.
Les différents systèmes de la mémoire
Mémoire perceptive sensorielle
Mémoire à court terme (de travail)
Mémoire à long terme qui repose au dessus de :
mémoire implicite (non déclarative)
- mémoire procédurale
mémoire explicité (déclarative)
- mémoire sémantique
- mémoire épisodique
- mémoire autobiographique.
L’émergence des systèmes de mémoire (Tulving, 1995) respecte le développement phylogénétique et ontogénétique. On commence à développer, en ordre :
1. la mémoire procédurale
2. la mémoire sémantique
3. la mémoire de travail
4. la mémoire épisodique.
Les différentes méthodes d’évaluation de la mémoire chez le bébé (et quelque repères mis en évidence par ces méthodes)
Paradigme d’habituation/réaction à la nouveauté
- Le bébé de 5 mois a une reconnaissance de visage après 2 semaines (Frantz, 1964).
Paradigme d’imitation
- Chez les bébés de 6 mois, ils souvient des imitations qu’ils ont faites il y a moins de 24 h.
- À 9 mois, on observe une reproduction d’actions spontanées et arbitraires
- À 14 mois on observe une reproduction de plusieurs actions inhabituelles, même après un délais de 4 mois.
Paradigme d’apprentissage opérant (conditionnement)
- Vers 2 mois le bébé est capable de retenir la relation entre un signal et la récompense pendant 1 jour. À 6 mois cette capacité est prolongée jusqu’à 15 jours.
Autres modalités d’évaluation:
- Activité oculo-motrice
- Observations directes ou filmées sur le bébé
- Rythme cardiaque
- Activité cérébrale (ex. EEG)
- Rythme de succion non nutritive.
La mémoire de travail/à court terme (MdT)
La capacité de manipuler et de retenir des informations pendant quelques secondes à quelques minutes pendant qu’on fait une tâche.
- La capacité d’encodage de cette mémoire est de 7±2 d’items.
Épreuves classique de la mémoire de travail sont l’empan de chiffres et mots (forward et backward), répétition des non mots, le bloc de Corsi et le test d’mémorisation du déplacement des objets.
Le modèle de la mémoire du travail/à court terme
Modèle de Baddeley :
La mémoire de travail repose sur une administrateur central un système de contrôle qui est important dans la supervision et la régulation de la mémoire de travail et est important dans les fonctions exécutives et dans l’attention. Il joue ensemble avec
- le boucle phonologique : rétention des éléments sonore qui permet un codage phonologique.
- le calepin visuo-spatial : rétention des éléments visuels qui permet la planification de l’action.
- le tampon épisodique : liée à la mémoire à long terme épisodique qui permet le stockage temporaire multimodal.
Développement de la mémoire de travail
Apparision vers 6 mois où la mémoire de travail concerne principalement la localisation visuospatiale des objets (ex. retenir l’endroit où on a placé un objet).
Vers 9 mois, on observe des capacités associatives en lien avec la mémoire épisodique où le bébé peut souvenir des visages déjà présentés.
Vers 3 ans, l’enfant peut retenir 2 items
Vers 5 ans, l’enfant peut retenir 4 items.
Puis la MdT développe pendant l’âge scolaire. Vers 6 ans on trouve une capacité de stockage verbal améliorée.
Vers 7 ans on trouve une stockage visuo-spatiale amélioré.
Vers 11 ans, l’enfant peut retenir 7 items.
Vers l’adolescence, on trouve une capacité de manipulation des informations.
Plus l’enfant grandit, plus il sera capable de retenir une multitude d’informations plus complexes pendant une durée de rétention plus longue.
Mémoire procédurale (MP)
Mémoire à long terme → Mémoire non déclarative → Mémoire procédurale
Elle est liée à nos savoir-faire et savoir-comment. Elle a un développement précoce et est très robuste.
La MP est inaccessible à la conscience (implicite) et permet l’acquisition d’habiletés motrices, verbales ou cognitives. Elle est caractérisée par un fonctionnement lent, automatique et rigide.
Évaluations
- Paradigme de conditionnement opérant
- Habiletés perceptivo-motrice : Dessin en miroir.
- Habiletés perceptivo-verbales : Lecture en miroir
- Habiletés cognitives : Tour de Hanoï
Le développement de la mémoire procédurale
La MP est mise en place très précoce et est déjà efficace dès les premiers mois. Elle développe rapidement entre 0-3 ans.
Avec le paradigme de conditionnement opérant, on voit que :
- À 2 mois on trouve un délai de rétention de 24h
- À 3 mois un délai de rétention de plusieurs semaines
L’enfant peut retenir des procédures de plus en plus complexes avec l’âge, en lien avec le développement d’autres fonctions cognitives.
Mémoire sémantique
Mémoire à long terme → Mémoire déclarative → Mémoire sémantique
C’est la mémoire des connaissances générales sur le monde (connaissances culturelles, autobiographiques et langagiers). Elle n’a pas de référence au contexte d’acquisition de l’information. On parle ici d’une conscience noétique (c-a-d connaissances sur le monde). On l’active avec le sentiment de familiarité (“je sais”) et se construit et se réorganise toute la vie.
La mémoire sémantique se développe dans un réseau sémantique
- ex. animal → oiseau → penguins → …
Le développement de la mémoire sémantique
Ici on distingue la période préverbale (jusqu’à 2 ans) et la période de l’apparition du langage (vers 2 ans).
Dès l’âge de 7 mois, les nourrissons sont capables de catégoriser des objets (ex. des animaux) et développent une conscience de soi.
Vers 16 mois, l’enfant commence à faire des généralisations des connaissances (inférences). Ses connaissances sont dépendantes des interactions avec l’environnement et ont une importance perceptive puis conceptuelle. Les connaissances commencent étant globales et deviennent de plus en plus détaillées avec le temps.
Après 2 ans on trouve la deuxième période où il y a une acquisition de concepts non spatiaux (ex. couleurs). L’enfant commence à faire une généralisation et formation de concepts.
Mémoire épisodique
La mémoire des événements situés dans un contexte spatio-temporel. Elle est définie comme un voyage mental au travers du temps subjectif (Tulving, 2001) et est associée à la conscience autonoétique (consciences sur nous-mêmes) et permet la conscience de notre identité. Elle est liée au sentiment de recollection (“je me souviens…”). Elle est vulnérable à l’âge et à la pathologie (ex. alzheimers et amnésie).
Évaluation
- Test d’association des liste d’images et/ou de mots.
Le développement de la mémoire épisodique
Elle a une apparition tardive vers 7 mois.
Vers 7 mois, succès de la récupération en mémoire épisodique par l’effet de old/new (dilatation pupillaire).
Entre 2-4 ans, l’enfant développe un mémoire des événements. On trouve une manipulation des représentations mentales des objets en dehors de leur perception. À 4 ans, c’est toujours difficile de restituer la source d’encodage.
Vers 5-6 ans on trouve une mémoire épisodique et une conscience autonoétique complète. L’enfant peut distinguer les événements spatialement et temporellement (3.5 ans-7 ans), mais c’est toujours difficile à situer la distance temporelle entre des événements.
Vers 9-10 ans, la mémoire augmente rapidement
À l’adolescence, le développement continue linéairement.
Vers 23 ans, le développement achève. Cette progression lente peut être dû au fait que la maturation des régions temporales sont intégrées dans un réseau fronto-pariétal.
Mémoire autobiographique
La mémoire liée à soi. C’est la mémoire de nos épisodes de vie (composante épisodique) et des connaissances que nous avons de nous-même (composante sémantique). Toutes ces mémoires sont interconnectées et interagit ensemble.
Elle a un effet sur la fonction identitaire, la fonction directive et la fonction sociale.