CM4-6/TD6 : La théorie de l'esprit Flashcards
Théorie de l’esprit
Theory of Mind = ToM
C’est la capacité à comprendre que les attitudes mentales des autre peuvent être semblables ou distinctes d’une personne à l’autre et d’un moment à l’autre.
La capacité à comprendre et à faire inference^ des états mentaux d’autrui.
- Inférence de 1er ordre : Sur la personne directement (je pense que B pense à…)
- Inférence de 2e ordre : Ce que la personne pense qu’un autre pense (je pense que B pense que C pense à…)
Elle est située au voisinage d’autres concepts : l’intelligence sociale, les capacités d’empathie, les capacités de prises de perspective, de mentalisation, etc. Certaines conduites sociales adaptées reposent sur l’apprentissages de règles, de conventions et de normes.
Elle n’est pas synonyme d’empathie.
info specific → info general. ex from a frown the child will know u angy
ToM cognitive versus ToM affective
ToM cognitive : La capacité d’un individu à imputer des états mentaux à autrui, comme ses intentions, ses croyances, etc.
ToM affective : La capacité d’un individu à imputer un état émotionnel à autrui.
Pourquoi parler d’une “théorie” élaborée par l’enfant?
Théorie de l’esprit
Les états mentaux sont des entités inobservables. Ces entités abstraites doivent être conceptualiser pour expliquer et prédire les comportements. La théorie de l’esprit est donc un système interprétatif générateur de prédictions et d’explications.
L’enfant comme
un “psychologue naïf”
La théorie de l’esprit est une forme de psychologie naïve que l’enfant utilise pour décoder les relations sociales sur la base de indices internes/mentaux des personnes (émotions, désirs, intentions, pensées, etc). C’est un système évolutif avec l’âge.
Émergence des capacités en théorie de l’esprit
- Vers 0-8 mois : On trouve une coordination mutuel des actions et des perceptions avec une personne. On dit que l’enfant développe une base des résonances d’états internes, des émotions et des buts.
- Vers 9-42 mois, on trouve une communication intersubjective et ToM implicite en action (l’enfant s’ajuste dans ses interactions). L’enfant construit des habiletés psychologiques pratiques dans les échanges.
- Vers 4-5 ans, on trouve une théorie de l’esprit explicite de 1er ordre (ex. prise en compte des FC).
- Après 7 ans, on trouve une théorie de l’esprit multi-récursive. L’enfant développe une théorie de l’esprit affective et cognitive. Il est capable de s’engager dans des méta-communications et peut faire des jugements moraux.
La communication émotionnelle précoce
ToM implicite
- Vers 2 mois, l’enfant fait son premier sourire social.
- Avant 4 mois, cette expressivité est plutôt positive, c-a-d l’enfant a une tendance prédominante à répondre de manière positive à tous visages/voix humains quelle qu’en soit l’expression émotionnelle. Alors, on distingue la perception de la compréhension du bébé des conduites sociales.
- À partir de 5 mois, L’enfant devient plus réceptive aux messages évaluatifs véhiulé par les émotions, catégorisation progressive et des inférences sociales. L’enfant va être capable de répondre par des émotions complémentaires et semblables.
Les émotions réciproques^ s’affinent, on parle de dialogue émotionnel. Cependant, le bébé a un faible contrôle des réactions en « résonance ». Les expériences émotionnelles sont partagées mais pas nécessairement différenciées.
^mutuel
“Social referencing” chez l’enfant
ToM implicite
Dès 7-8 mois.
Social referencing : Processus par lequel l’enfant observe les réactions émotionnelles d’autrui pour interpréter une situation ou un événement incertain. Dans situation d’incertitude, le bébé s’appuie sur l’expression émotionnelle d’un proche pour réguler son action.
Il y a 2 façons d’expliquer le social referencing : Interprétation par le bébé d’une attitude mentale ou un simple conditionnement de conduite.
L’attention conjointe du bébé (communication des interêts)
ToM implicite
Dès 6-18 mois : L’enfant suit la direction des regards d’autrui.
Dès 9-12 mois : L’enfant commence à initier une attention conjointe. Cette capacité est la base de la communication référentielle et de l’intentionnalité partagée.
- regards alternés personne-objet-personne + signaux communicatifs.
- pointages proto-imperatifs pour avoir qqch
- pointage proto-déclaratif pour partager un intérêt sur qqch.
Imitation des intentions
ToM implicite
L’enfant prend en compte des intentions/buts d’autrui à travers les comportements imitatifs.
- Vers 18 mois, l’enfant observe un adulte engagé dans une action avec des objets. Si l’adulte échoue sa tentative, l’enfant n’imite pas la tentative avortée, mais fait aboutir l’action. L’enfant a eu une compréhension implicite de ce que l’autre a voulu faire.
- Vers 14-18 mois, l’enfant observe un adulte réalise 2 actions, l’une accidentelle et l’autre intentionnelle. Les enfants imitent davantage les actions intentionnelles que les actions accidentelles.
Les conduites de réconfort chez l’enfant
ToM implicite - comportements altruistes précoces
- Vers 12 mois, l’enfant a une contagion^, puis centration sur soi, c-à-d lorsqu’un enfant entend un autre pleure, il pleure aussi, puis se centre sur soi-même (cherche à se réconforter).
- Vers 16-30 mois, l’enfant montre de sympathie et des conduites tournées vers autrui (par projection). L’enfant réconforte l’autre pour qu’il arrête de pleurer.
- Vers 36 mois, l’enfant montre de sympathie et des conduites ajustées au point de vue d’autrui (début de décentration). Par exemple, si un camarade a perdu son doudou, l’enfant va chercher le doudou du camarade et pas son propre doudou.
^Imitation empathique involontaire
Les conduites d’aide de l’enfant
ToM implicite - comportements altruistes précoces
Vers 14-15 mois
Les bébés offrent leur aide et devient sensible aux besoins et buts d’autrui.
Les conduites de partage de l’enfant
ToM implicite - comportements altruistes précoces
Dès 2 ans
Entre pairs, l’enfant va partager ce qu’ils ont, à condition que l’autre communique son désir, et que chacun ait quelque chose.
Compréhension implicite des désirs différents
ToM implicite - comportements altruistes précoces
(Repacholi & Gopnik, 1997)
Dès 18 mois, l’enfant commence à comprendre implicitement de désirs différents et commence à ajuster sa réaction, même si le désir d’autrui n’est pas la même que le sien.
- Dans un expérience, on montre des cookies au bébé en même temps qu’on fait une grimace et on montre des épinards avec un sourit.
Dès 14 mois, l’enfant va donner les cookies à l’expérimentateur, car c’est son désir.
Dès 18 mois, l’enfant donne les épinards, car il comprend le désir d’autrui.
L’humour et jeux de situation chez les enfants
ToM implicite - partage de représentations non sérieuses sur le monde
Dès 8-10 mois, l’enfant commence à faire des taquineries dans le but d’agacer autrui “pour rire”. Il d’agit d’opposer les attentes d’autrui et en partager les effets émotionnels. Pour faire et comprendre des taquineries il faut un décalage entre intention apparente et intention réelle. Les enfants s’en amuse et effectue une rupture de schémas de jeux familiers ou réalise des jeux autour des interdits. Alors, l’enfant adapte la taquinerie dans la situation et prend en compte les atteintes de l’interlocuteur pour rendre la taquinerie efficace.
L’enfant développe de l’humeur en forme non-verbale (taquinerie) dès 8-10 mois et en forme verbale (plaisanterie) dès 2-3 ans.
Faire-semblant partagé (jeux imaginaires)
ToM implicite - partage de représentations non sérieuses sur le monde
Dès 16-18 mois, le bébés partagent des représentations imaginaires en décalage avec la réalité, aux moyens de simulations non verbales hors contexte (16-18 mois), puis accompagné de langage. Les jeux imaginaires nécessite un mécanisme de “découpling” (ex. banane est réelement un fruit, mais peut être imaginé étant un téléphone).
Le faire-semblant partagé est fait avec des verbalisations informatives (18-20 mois) et l’attribution progressive d’états internes aux personnages.
C’est un processus de “simulation”. Dans son rôle du jeu, l’enfant crée une incarnation des états mentaux d’une personne, en résonance avec soi-même et imaginé dans la situation.
Les ruses, tromperies et mensonges
ToM implicite - partage de représentations non sérieuses sur le monde
Dès 2-3 ans.
Mentir consiste à dire quelque chose de faux, dans l’intention de tromper, ce qui est différent du jeu imaginatif parlé, dans le but d’obtenir une action sur un comportement ou sur un état mental.
Avant 3½ ans : Les stratégies comportementale, centrées sur un résultat tangible. On trouve une dissimulation physique, déni verbal, détournement d’attention et de scripts antécédents-conséquences. L’enfant commet nombreuses erreurs, mais peut “réussir” une tromperie sans en comprendre les mécanismes représentationnels. Ses stratégies ne sont pas efficaces et manquent de cohérence, car l’enfant ne rend pas compte de la crédibilité du mensonge.
Dès 4 ans, on observe un progrès plus tardifs. L’enfant fait une manipulation délibérée d’informations pour influencer les représentations mentales et recherche de cohérence pour que l’autre en croit ce qui est avancé → tromperies tactiques.
- Ces progrès sont liés aux progrès de la théorie de l’esprit dès 4-5 ans et aux progrès en fonctions exécutives.