Tuto 8 - Insuffisance rénale chronique Flashcards
Quelle est la définition de l’IRC?
Atteinte rénale caractérisée par la réduction irréversible du nombre de néphrons, entraînant une diminution des capacités fonctionnelles du rein, tant au niveau de la filtration glomérulaire que des autres fonctions rénales (maintien de l’homéostasie, fonctions endocriniennes, etc.)
- Atteinte irréversible (lésions permanentes des néphrons)
- Perte de fonction lentement progressive (assez longue pour entraîner activation des mécanismes compensateurs vs IRA
- Progression prévisible vers un stade terminal menant à la mort si aucun traitement de remplacement n’est institué
On parle d’insufisance rénale chronique terminale quand le recours à la dialyse ou à la transplantation rénale est nécessaire.
Quels sont les différents stades de la maladie rénale chronique?
1: Clairance de la créatinine d’au moins 90 ml/min/1,73m2 avec dommage rénal démontré (ex. protéinurie persistante, écho)
2: 60-89
3: 30-59
4: 15-29
5: <15 (IR terminale)
L’IRC se définie comme un DFG <60mL/min/1,73m2 (stades 3 à 5 de la maladie rénale chronique)
Quels sont les éléments qui font penser à une IRC vs IRA?
- Nycturie (perte de la capacité de concentraion des urines)
- Absence de symptômes urémiques en dépit d’IR avancée (oriente vers chronique, car adaptation)
- Prurit
- Anémie normocytaire normochrome
- Atrophie rénale bilatérale à l’imagerie
Quelles sont les causes générales possibles d’IRC?
- Maladies vasculaires rénales
o Néphripathie ischémique (sténose bilat, athéroembolie, IC, néphroangioslclérose hypertensive) - Causes rénales parenchymateuses
o Glomérulopathies (primaires ou secondaires)
o Néphropathies tubulo-interstitielles - Causes post-rénales
Toutes catégories confondues, quelles sont les causes les plus fréquentes d’IRC?
- Néphropathie diabétique*
- Néphropathie hypertensive (glomérulopathie ou maladie vasculaire)
- Glomérulonéphrites
- Maladie rénale polykustique
Quelle est l’épidémioloie de la néphropathie diabétique?
- 30-40% des diabétiques finissent par avoir une atteinte rénale
o généralement après 10-20 ans d’évolution pour diabète de type I
o délai d’apparition plus court pour diabète de type II (car Dx plus tardif) - Le diabète est la première cause d’IRC en Amérique du nord
- Facteurs de risque pour le développement d’une néphropathie chez un diabétique:
o certaines groupes ethniques (noirs, mexicains)
o hypertension, dyslipidémie, tabagisme
o Hx familiale de néphropathie diabétique
Expliquer comment réduire la progression de la néphropathie diabétique (examen!).
- Contrôler glycémie
- Contrôler HTA
- IECA
- Cessation tabagique
On vise une hémoglobine glyqyée à moins de 7.
Quels sont les facteurs généraux de la pathophysiologie de la néphropathie diabétique?
Il y a des facteurs métaboliques (hyperglycémie), hémodynamiques (hyperfiltration) et une prédisposition génétique qui entrent en jeu. Il ne faut pas oublier qu’en plus des lésions glomérulaires, le diabète peut aussi causer des lésions vasculaires macroscopiques pouvant causer de l’ischémie avec fibrose et atrophie du parenchyme.
Comment l’hyperglycémie participe-t-elle à la pathophysiologie de la néphropathie diabétique?
- Entraîne formation de produits de glycosylation avancés (AGE)
o génératino de ROS par cellules endothéliales et libération de facteurs de croissance et facteurs pro-inflammatoires (augmente la perméabilité vasculaire)
o ↑ activité pro-coagulante de l’endothélium
o cross-link des protéines de la MEC
→ ↑ déposition de protéines
→ contribue à l’épaississement de la membrane basale - Stimule l’activation de protéines kinase C
o production de VEGF (impliqué dans néovascularisation de la rétinopathie diabétique)
o production de facteurs profibrinogéniques (ex: TGF-bêta) → entraîne ↑ déposition MEC et épaississement membrane basale
o production de cytokines pro-inflammatoires par endothélium vasculaire (augmente la perméabilité vasculaire)
o stimule directement les hormones vasoactives (angiotensine II, endothéline) → augmente la pression de filtration
Comment les changements hémodynamiques participent-ils à la pathophysiologie de la néphropathie diabétique?
- Hypertension intra-glomérulaire, hypertrophie glomérulaire, hyperfiltration
- Seraient dus à la stimulation d’hormones vasoactives dues à l’hyperglcémie
o stimulation directe de l’angiotensine II
o peut être rôle de l’IGF-1
-* Hyperglycémie comme telle entraîne augmentation de la réabsorption proximale de Na (cotransport glucose Na), ce qui ↓ charge en NaCl à la macula densa et induit vasodilatation afférente (Fb tubulo-glomérulaire) → ↑ DFG - Entraînerait une dégradation progressive de la fonction rénale telle que décrite précédemment (lésions d’hyperfiltration, glomérulosclérose progressive)
Comment les lésions histologiques participent-elles à la pathophysiologie de la néphropathie diabétique?
- Épaississement diffus de la membrane basale capillaire
- Expansion et sclérose mésangiale diffuse
- Glomérulosclérose (souvent nodulaire)
o formation de nodules acellulaires dans la matrice mésangiale
o aspect pathognomonique de la néphropathie diabétique (Kimmelstiel-Wilson)
Quels sont les stades de la néphropathie diabétique?
- Hyperfiltration glomérulaire (↑ DFG)
- Patients diabétiques avec un DFG >140-150 sont plus susceptibles de développer une néphropathie diabétique
- Surtout causé par hyperfiltration osmolaire
- Réversible avec bon contôle glycémique - Lésions histologies minimes
- Généralement durant les 5 premières années de diabète de type 1
- Épaississement membrane, hypertrophie glomérulaire, expansion mésangiale
- DFG retourne à la normale - Microalbuminurie persistante
- >30 mg/jour d’albumine dans l’urine mais <300 mg (non détectable par bandelette
- Généralement avec 5-10 ans de diabète type I
- Due à ↑ perméabilité membranaire et hyperfiltration
- Réversible avec bon contrôle glyémique
- Calculé avec P/C et A/C - Macroalbuminurie
- >300mg/jour (détectable par bandelette)
- changements pathologiques sont irréversibles
- Généralement associés à HTA
- Peut évoluer vers syndrome néphrotique - Insuffisance rénale chronique
Quels sont les éléments de la prise en charge de la néphropathie diabétique?
Dépistage:
- Importance du dépistage chez tous les patients diabétiques
o annuellement à partir de 5 ans après le Dx si DM type 1
o annuellement à partir du dx si DM ytpe 2
- Analyse d’urine pour détecter protéinurie
- Si pas de protéinurie, faire analyse plus poussée pour microalbuminurie
Prévention:
- Contrôle strict de la glycémie
- Contrôle strict de la pression (IECA: captopril)
Interventions pour ralentir la progression de la microalbuminurie vers macroalbuminurie
- Normalisation de la glycémie
- Contrôle stricte de la pression artérielle
- Administration d’un IECA ou ARA
Traitement:
- Contrôle glycémique en maintenant HbA1c < 7
- Contrôle strict de la pression artérielle (<130/80)
- IECA ou ARA pour diminuer progression de l’IRA et contrôle TA
Quelle est la pathophysiologie de la néphrosclérose hypertensive?
- Surtout si HTA accompagnée de d’autres facteurs de risque cardio-vasculaire
- Stress hémodynamique favorise lésions de l’endothélium et des parois vasculaires
o artériosclérose hyaline de la vasculature rénale
→ épaississement de la paroi des vaisseaux, hypertrophie du muscle lisse
→ infiltrat hyalin - Entraîne hypoperfusion rénale avec ischémie tuulaire puis glomérulaire
Quelle est la pathophysiologie de la glomérulosclérose focale et segmentaire secondaire à l’hypertension?
- HTA chronique cause une hyperfiltration (natriurèse de pression)
- Hyperfiltration entraîne des lésions glomérulaires dues au stress hémodynamique
Quelle est la définition de la polykystose rénale autosomique dominante?
- Maladie polykystique autosomale dominante touchant 1/500 personnes
- Mutation du PDK 1 sur chromosome 16 (85%) ou PKD2 sur chromosome 4 (10%)
- Ces mutations altèreraient la différentiation et la croissance épithéliale tubulaire
- Représente 10% des IR terminales
Quelle est la pathophysiologie de la polykystose rénale autosomique dominante?
- Dilatation progressive des tubules cause transformation kystique diffuse du parenchyme
- Kystes grossissent et accumulent du liquide
- Compriment le parenchyme, entraînant sa destruction progressive
- Compromet progressivement la fonction rénale
Quelles sont les manifestations cliniques de la polykystose rénale autosomique dominante?
- Patients souvent asx jusqu’à 30-40 ans
- Reins augmentés de volume et irréguliers lors de la palpation
- Douleurs lombaires ou abdominales chroniques
- Hématurie
- Hypertension
- Douleur aiguë possible si rupture d’un kyste ou si complication par lithiase rénale
Quelles sont les manifestations extra-rénales associées à la polykystose rénale autosomique dominante?
- Kystes hépatiques
- Anévrismes artériels, surtout du polygone de Willis
Quels sont les éléments de la prise en charge de la polykystose rénale autosomique dominante?
- Diagnostic par échographie ou C-scan (montre reins élargis avec kystes multiples)
- Contrôle de l’hypertension avec IECA/ARA peut ralentir progression
Quelles sont les glomérulonéphrites se présentant le plus souvent par IRC?
- Néphropathie à IgA
- GLomérulopathie membraneuse
- HFS
- Syndrome d’Alport
Quels sont les facteurs de risque de progression des glomérulonéphrites vers l’IRC?
- Protéinurie massive
- Sédiment actif
- Évidence de maladies systémiques associées
Quelle est la définition du syndrome d’Alport?
- Forme la plus fréquente de néphrite héréditaire
- Associe atteinte rénale et surdité
- Transmission liée à l’X (existe aussi transmission autosomale récessive, ou encore plus rarement dominante)
Quelle est la pathophysiologie du syndrome d’Alport?
- Déficience en alpha5(IV) collagène
- À la biopsie rénale: membrane basale mince qui s’épaissit au fil du temps avec la formation de multilamellation autour de zones translucides contenant des granules (split basement membrane)
- Affaissement des tubules, cicatrisation des glomérules et fibrose interstitielle du rein