Troubles des conduites alimentaires chez l'adolescent et l'adulte Flashcards
Troubles de conduite alimentaire (TCA)
= un large spectre de pathologies se définissant par des perturbations significatives et durables de la prise alimentaire ayant un retentissement psychique, social et somatique
Prévalence
2,2 % dans la population adulte européenne, avec prédominance des femmes et un pic à l’adolescence
Formes principales des TCA
- Anorexie mentale (AM)
- Boulimie (boulimie nervosa BN)
- Hyperphagie boulimique (HB) = binge eating disorder
- Formes non spécifiques
Etiopathogénie des TCA
Mal connue et multifactorielle
Maladies psychiatriques survenant chez des sujets prédisposés, exposés à des facteurs déclenchant (stresse) qui se pérennisent à la faveur des facteurs de maintien.
Facteurs de vulnérabilité
- Familiaux: la prévalence des TCA est beaucoup plus importante chez les sujets apparentés atteints
- Socioculturels: valorisation sociétale de la maigreur
- Complications obstétricales et petite enfance
- Certaints traits de personnalité: rigidité intellectuelle, perfectionnisme, alexithymie, dépendance affective, faible estime de soi, impulsivité, manque de vision d’ensemble, besoin de contrôle.
Populations à risque
- Adolescent et jeunes femmes
- Mannequin
- Danseurs et sportifs, notamment au niveau compétition
- Sujets atteints de patho nécessitant des régimes comme diabète, HCH familiale…
Facteurs déclanchants
- Régime amaigrissant
- Puberté
- Circonstance de séparation
- Evénements de vie traumatiques (trauma sexuels en particuliers)
Facteurs renforcants
- Gratification de l’entourage dans les premiers temps de l’installation de la restriction et de l’hyperactivité dans le cas de AM
- Sensation de mieux être accompagnant le début de l’amaigrissement
- Nouvel équilibre psychique et familial secondaire à la maladie
Comorbidités psychatriques
- Conduites additives : alcool, tabac, autres substances, cyberaddiction
BN et ACB ++ - Troubles de l’humeur, 40-70%
- Troubles anxieux , un trouble obsesionnel compulsif (TOC)
- Idées suicidaires
- Troubles de personnalité associées : personnalité borderline fr chez sujets BN ou AM avec CB +++
Prévalence de AM
- 0,6% sur la vie entière de la population adulte avec forte prédominance féminine (1H/8F)
- age moyen d’apparition 17 ans, age de début entre 15 et 25 dans la majorité des cas
- Mortalité associée 1% par an
Classification AM
- Restrictive = quand le sujet n’a pas, durant les 3 derniers mois, présenté de CB, ni eu recours à des vomissements provoqués, ni à la prise de purgatifs
- CB et/ou vomissements provoquée ou prise de purgatifs
Critères diagnostiques du DSM-5 de l’AM
A. Restriction des apports énergétiques comparativement aux besoins, conduisant à un poids significativement bas pour l’âge, le sexe, les courbes anthropométriques.
B. Peur intense de prendre du poids ou de devenir gros, ou persistance de symptômes de contrôle du poids, alors que le poids est inférieur à la normal
C. Altération de la perception du poids ou de la forme de son corps, influence excessive du poids ou de la forme sur l’estime de soi, ou déni de la gravité de la maigreur actuelle
Précisez si rémission
- Partielle : disparition A mais B et C toujours actuels
- Totale : aucun des 3 sur une période de temps conséquente
Séverité de l’AM
Légère si IMC >= 17
Modéré 16<= IMC < 17
Sévère 15 <= IMC < 16
Extrême IMC < 15
Symptômes AM
- Au début une lutte active contre la sensation de faim puis devient une absence de faim avec un contrôle quantitatif et qualitatif des apports
- Amaigrissement : un poids inférieur à 15% du poids normal + peur intense de prendre du poids
- Préoccupations envahissantes autour de la nourriture, du poids, de l’image de soi
- Troubles de l’image corporelle
- Stratégies de contrôle du poids : hyperactivité physique, conduite purgative, exposition au froid
- Episodes de restriction alimentaire : impulsivité alimentaire
- Potomanie ou restriction hydrique
- Aménorrhée primaire ou secondaire
- Déni de la maladie fréquent
Examen physique
Tableau page 217
Possible DD de l’AM
Affections médicales :
- maladies digestives organiques : Crohn, maladie coeliaque
- Troubles endocriniens: diabète, HT, I hypophysaire
- cancers, maladies du système , tuberculose
- certaines tumeurs
Affection psychiatriques
- Syndrome depressif
- Toxicomanie
- Schizophrénie
Examen complémentaires pour évaluer la gravité de l’AM ?
Bilan biologique
- NFS
- Ionogramme sanguin
- Calcémie, vit D
- bilan hépatique : ASAT, ALAT, gamma-GT, TP
- Marqueurs nutritionnels usuels
- CRP
- TSH
- Dosage de micronutriments en fonction de la symptomatologie
ECG : recherche de QT long, signe d’hypokaliémie, bradycardie jonctionnelle
Ostéodensitométrie
Recherche ostéopénie voire d’ostéoporose si symptômes depuis > 6 mois
A répéter tous les 2 ans si persistance de la dénutrition
-
Dangers majeurs de l’AM
- Décès : AM est la maladie psychiatrique qui engendre le taux de décès le plus élevé. Les causes sont le suicide, conséquences somatiques de la dénutrition et troubles hydroélectriques
- Chronicisation : 20-30% des patients, complications somatiques et psychiatriques
Pronostic AM
50% des patients rémission complète
30% en rémission partielle
Principale complication au cours de l’AM
Ostéoporose
Complications somatiques
Tableau page 219
Complications psychiatriques AM
- Majoration des symptômes anxieux et dépressifs
- Insomnie
- Phobies diverses, obsessions
- Conduites addictives : alcoolisme, toxiques, psychotropes
- Passage à l’acte auto ou hétéro-agressif, tentative de suicide
Enjeu majeur de la prise en charge d’une AM ²
Véritable alliance thérapeutique avec le/la patiente
Prise en charge d’une AM en ambulatoire
Une surveillance somatique + prise en charge nutritionnelle (= obtenir une alimentation spontanée et régulière) + prise en charge psychologique (= modifier les attitudes dysfonctionnelles liées au trouble alimentaire et traiter éventuelles comorbidités psychiatriques)
Hospitalisation pour AM
Se décide au cas par cas, par association et évolution de critères médicaux, psychiatriques et environnementaux
Voir liste des critères p222
A quoi sert le score SCOFF ?
Questions ciblés pour repérer population potentiellement touchée par AM
Au moins deux réponses positives oriente vers une forte probabilité de trouble de comportement alimentaire
Prévalence Boulimie
1% de la population adulte,
1H/3F
Pic a l’adolescence et adulte jeune
2% de taux de mortalité par décennie d’évolution
Un continuum entre AM et BN existe
Critères diagnostiques de BN selon DSM-5
A; Survenue fréquente de crises de Boulimie:
- absorption en une période limitée (ex: moins de 2h), d’une quantité de nourriture nettement supérieure à ce que la plupart des gens absorberaient en cette même période et dans les mêmes circonstances
- sentiment de perte de contrôle sur le comportement alimentaire pendant la crise
B. Comportements compensatoires inappropriés et récurrents visant à prévenir la prise de poids tels que : vomissements provoqués, emploie abusifs de laxatifs…
C. Crise et comportements compensatoires surviennent tout deux en moyenne au moins une fois par semaine pendant 3 mois
D. L’estime de soi est influencée de manière excessive par le poids et le forme corporelle
Séverité de Boulimie
Légère : 1 à 3 comportements compensatoires inappropriés par semaine
Modérée : 4 à 7
Sévère : 8 à 13
Extrême : au dela de 14
Crise de boulimie
- Sur une période temps limitée, absorption rapide frénétique d’une grande quantité de nourriture
- Aliments classiquement ceux que le sujet s’interdit au quotidien
- Sentiment de perte de contrôle
Comportements compensatoires BN
- Avec vomissement ou prise de purgatifs
- Sans vomissement ni prise de purgatifs : exercice physique intense
DD de BN
- principalement : hyperphagie boulimique
- AM de type accès hyperphagique purgatif
- Tumeurs cérébrales
- Certaines formes d’épilepsie
- Troubles de personnalité borderline
Examen complémentaires BN
Pas d’examen pour diagnostic positif
Bilan Biologique pour la recherche de désordres hydroélectriques
Complications somatiques BN
Essentiellement due au purges
Tableau p227
Prise en charge médicamenteuse BN
Antidépresseurs ont montré leur efficacité dans certains cas pour réduire la fréquence des crises
Prévalence HB
3 à 5 % de la pop générale
1H/2F
Concerne 30 à 50% des sujets en obésité massive
Se déclenche souvent après l’âge de 20 ans
Critères diagnostiques
tableau page 229
Cinique BN
Patients souvent atteints de surpoids ou obésité
- récurrence de CB pas de comportements compensatoires réguliers
- souffrance marquée liée à ce comportement boulimqiue
Pica
Ingestion répétée (sur plus de un mois) de substances non alimentaires (terre, cailloux, craies, objets métalliques…)
Principalement chez des enafnts avec des troubles envahissant du développement ou d’arriération mentale
Mérycisme
symptôme se caractérisant par la régurgitation d’une partie du bol alimentaire, peu après le repas, suivi d’une remastication, puis d’une nouvelle ingurgitation.