Traumatologie maxillo-faciale Flashcards
Quelles sont les principales situations d’urgence à identifier lors de l’examen d’un traumatisé craniofacial ?
- Urgences vitales :
- asphyxie : glossoptose, encombrement des VAS
- choc hypovolémique par pertes sanguines importantes (/!\ peuvent être sous-estimées : épistaxis déglutie)
- association à un autre traumatisme : tout traumatisé facial est considéré jusqu’à preuve du contraire comme traumatisé crânien (rechercher une rhinorrhée aqueuse) et du rachis cervical, rechercher également un traumatisme thoracoabdominal ou des membres associé
- Urgences fonctionnelles :
- atteinte du nerf optique, diplopie (par incarcération des muscles oculomoteurs), plaies délabrantes des paupières
- pertes dentaires traumatiques (rechercher sur le terrain les dents avulsées et les conditionner pour permettre leur réimplantation)
- plaies du nerf facial
Quels sont les signes directs et indirects d’une fracture lors de la palpation faciale dans un contexte de traumatisme ?
- Signes directs :
- déplacement osseux (asymétrie des reliefs)
- douleur exquise à l’endroit des traits de fracture
- perception d’une marche d’escalier au niveau d’un rebord osseux
- mobilité anormale du squelette
- Signe indirect : emphysème sous-cutané, signant la facture d’une paroi d’une cavité aérienne (sinus maxillaire ou frontal, cellules ethmoïdales, plancher de l’orbite), parfois provoqué par une manœuvre de Valsalva
Quelles sont les différentes étapes de l’examen ophtalmologique d’un patient traumatisé craniofacial ?
- Acuité visuelle
- État de la pupille (RPM)
- Recherche d’une dystopie oculaire
- Recherche d’une limitation des mouvements oculaires à l’origine d’une diplopie dans certains regards
- Fonction palpébrale : recherche d’une dystopie canthale, d’un ptosis
- Fonction lacrymale
Quelles sont les deux principales dystopies oculaires signant l’existence d’une fracture des parois orbitaires ?
- Énophtalmie
- Abaissement du globe
Quels sont les différents examens radiologiques utiles pour le diagnostic d’une fracture de la mandibule ?
- Orthopantomogramme
- Défilés mandibulaires (droit et gauche)
- Cliché «mordu du bas» (cliché occlusal du bas)
- Cliché «face basse»
Quels sont les différents examens radiologiques utiles pour le diagnostic d’une fracture de l’étage moyen de la face ?
- Clichés de Blondeau et de Waters
- Incidence des os nasaux
- Clichés axiaux de Hirtz et Gosserez
- Cliché «mordu du haut» (cliché occlusal du haut)
Comment prévient-on la sténose cicatricielle dans les plaies du conduit parotidien ?
Suture de la plaie sur un cathéter
De quels facteurs dépend le pronostic esthétique d’une cicatrice suite à une plaie des parties molles de la face ?
- Orientation de la plaie par rapport aux lignes de moindre tension cutanée : parallèles = bon pronostic, perpendiculaires = tendance à l’hyperplasie cicatricielle, à l’élargissement progressif et à la rétraction
- Intensité de la phase active (mauvais pronostic si importante)
- Qualité de la suture (plan par plan, sans décalage des berges et sans tension excessive, fils les plus fins possibles, ablation précoce des points épidermiques si fil non résorbable)
- Éviction scolaire stricte pendant toute la phase active de la cicatrice (rayons UV : réactivation inflammatoire, dyschromie cicatricielle)
Quelle est la conduite à tenir devant une morsure de chien ?
- Recueil des informations sur l’animal :
- chien connu -> morsure après provocation ou comportement inhabituel pouvant faire craindre un possible contamination rabique, demander le statut vaccinal et une consultation vétérinaire /!\ dans tous les cas ne pas tuer l’animal
- chien inconnu, non retrouvé -> demander au centre antirabique le plus proche l’attitude à adopter (risque variable selon les régions)
- Recueil des informations sur le patient :
- interrogatoire : terrain, ATCD, statut vaccinal, circonstances, heure de la dernière ingestion solide ou liquide
- examen clinique général et de la morsure (aspect variable mais toujours trompeur, morsure toujours profonde)
- TTT :
- concernant l’animal : surveillance vétérinaire systématique, examen de l’animal à la recherche de signes de rage à J3, J7 et J15 -> vaccination du patient uniquement si signes suspects (chez un chien correctement vacciné), ou si le chien a été malencontreusement tué (envoyer sa tête à l’Institut Pasteur de Paris pour diagnostic histologique)
- urgence chirurgicale : AG, exploration du trajet des crocs avec repérage des structures lésées, lavage +++ au sérum physiologique, parage des berges et de tous les tissus contus, drainage des décollements, suture soigneuse de chaque plan (différer les gestes de réparation en cas de perte de substance)
- urgence médicale : vaccination antirabique au moindre doute ou en l’absence de renseignement sur l’animal, sérothérapie et vaccination antitétanique si vaccination non valide, ATB thérapie par amox-acide clav (enfant) ou cyclines (adulte) contre Pasteurella multocida
NB : en cas de morsure humaine, connaître le statut du mordeur concernant les hépatites B et C, le VIH (entre autres), avec avis infectio si positivité
Quelles sont les manifestations cliniques possibles des fractures des portions dentées et de la région angulaire de la mandibule ?
- Douleur au niveau du trait de fracture
- Stomatorragie
- Sialorrhée
- Impotence fonctionnelle (douleur à la mobilisation et à la mastication)
- Trismus antalgique
- Plaie de la muqueuse gingivale au niveau du trait de fracture (le plus souvent entre les deux dents bordant le foyer de fracture -> diastème)
- Modification de l’articulé dentaire (action du traumatisme et de l’action combinée des muscles abaisseurs et élévateurs de la mandibule)
- Mobilité osseuse anormale (prudence lors de l’examen : douleur et risque de lésion iatrogène du nerf alvéolodentaire inférieur)
- Hypo ou anesthésie dans le territoire labiomentonnier (signe de Vincent)
Quelles sont les principales complications possibles des fractures des portions dentées et de la région angulaire de la mandibule ?
- Complications immédiates : troubles respiratoires par œdème ou hématome du plancher buccal, voire par glossoptose (fracture parasymphysaire bilatérale avec recul de la langue)
- Complications secondaires :
- troubles sensitifs dans le territoire du nerf alvéolaire inférieur (hypo/anesthésie, dys/paresthésie, possible évolution vers douleur chronique névralgique) : immédiats et transitoires en cas de simple contusion, peuvent être définitifs si traumatismes nerveux plus sévères, secondaires au traumatisme lui-même ou à la réduction et à l’ostéosynthèse
- risque septique (abcès du foyer de fracture, ostéite, pseudarthrose septique)
- consolidation en cal vicieux, malocclusion séquellaire
- retard de consolidation et pseudarthrose
Quels sont les éléments de la prise en charge des fractures des portions dentées et de la région angulaire de la mandibule (chez l’adulte) ?
- TTT urgent (fractures habituellement ouvertes), patient laissé à jeun
- ATB prophylaxie IV
- Fracture déplacée :
- TTT chirurgical : réduction + ostéosynthèse par voie ouverte sous AG et intubation nasotrachéale ou plus rarement submentale
- à défaut, TTT orthopédique : blocage maxillomandibulaire au fil d’acier ou par élastiques pendant 6 semaines (réalisable sous AL)
- Fracture non déplacée : possible abstention thérapeutique (certaines localisations, fractures incomplètes, patient coopérant et motivé) avec mise en route d’une alimentation liquide et surveillance radiologique régulière pendant 6 semaines
Quelle est la localisation la plus fréquente des fractures mandibulaires ?
Fractures condyliennes
Quelles sont les manifestations cliniques possibles des fractures de la région condylienne et du ramus de la mandibule ?
- Plaie sous-mentonnière très fréquente
- Douleur au niveau de la région préauriculaire du côté fracturé, spontanée et/ou à la mobilisation
- Tuméfaction préauriculaire du côté fracturé
- Otorragie par plaie cutanée de la paroi antérieure du CAE (fracture de l’os tympanal)
- Impotence fonctionnelle mandibulaire : ouverture buccale, propulsion mandibulaire et diduction controlatérale à la fracture limitées
- Ouverture buccale et propulsion mandibulaire s’accompagnant d’une latérodéviation du côté de la fracture (raccourcissement de la branche mandibulaire homolatérale)
- Modification de l’articulé dentaire :
- fracture unilatérale : contact molaire prématuré du côté fracturé et pseudobéance controlatérale, décalage du point interincisif inférieur du côté fracturé
- fracture bilatérale : contact molaire prématuré bilatéral et pseudobéance antérieure
Quelles sont les principales complications possibles des fractures de la région condylienne de la mandibule ?
- Complications précoces :
- troubles de l’articulé dentaire
- troubles cinétiques de la mandibule : limitations séquellaires de l’ouverture buccale (< 40 mm), de la propulsion mandibulaire et de la diduction du côté opposé à la fracture, latérodéviations et raccourcissement du ramus du côté de la fracture
- dysfonctionnement (parfois transitoire), voire ankylose de l’ATM (fracture condylienne intra-articulaire)
- Complications tardives : troubles de la croissance mandibulaire du côté fracturé (survenue dans l’enfance) avec asymétrie mandibulaire, hypomandibulie si fracture bilatérale avec aspect en profil d’oiseau
Quelle est la triade clinique classique d’un dysfonctionnement de l’ATM ?
- Douleur préauriculaire
- Bruits intra-articulaires : claquement, craquement
- Limitation de l’ouverture buccale
Quels sont les principes thérapeutiques des fractures de la région condylienne de la mandibule ?
2 grandes options :
- TTT fonctionnel conservateur :
* principe : mobilisation la plus précoce possible de la mandibule, active ou active-aidée, pour obtenir la meilleure fonction et occlusion possible
* indications : enfants ++, fractures capitales (tête du condyle), avec atteinte articulaire directe (fractures hautes avec bascule de l’unité condylienne et arrachement capsulaire), fractures pas ou peu déplacées
- TTT chirurgical :
* principe : réduction par voie ouverte + ostéosynthèse stable par plaques et vis, suivi d’une période de rééducation
* indications : fractures sous-condyliennes, fractures très déplacées, adulte en fin de croissance
/!\ risque de lésion iatrogène du nerf facial
Quelles sont les deux principales dystopies oculaires signant l’existence d’un hématome intraorbitaire ?
- Surélévation du globe
- Exophtalmie
Quelles sont les fractures de l’étage moyen de la face ayant des répercussions sur l’articulé dentaire ?
- Fractures de Le Fort I, II et III +/- associées à des fractures du palais osseux
- Fractures frontales (?)
Quels sont les différents foyers de fracture systématiquement associés dans les fractures zygomatomaxillaires ?
- Fracture de la paroi antérieure du sinus maxillaire, irradiant vers le haut en direction de la margelle infraorbitaire et du plancher de l’orbite et vers le bas en direction du cintre zygomatomaxillaire
- Fracture de l’apophyse frontale du zygoma, le plus souvent en regard de la suture frontozygomatique
- Fracture de l’apophyse temporale du zygoma, en regard de la coulisse temporale
Quelles sont les manifestations cliniques possibles d’une fracture zygomatomaxillaire ?
Inspection :
- Épistaxis homolaterale, signant l’hémosinus maxillaire
- Effacement du relief de la pommette homolaterale + élargissement de l’hémiface traumatisée (souvent masqué par l’œdème durant quelques jours)
- Hémorragie sous-conjonctivale externe par diffusion de l’hématome périfracturaire de la suture frontozygomatique
- Limitation douloureuse de l’ouverture buccale (trismus) par embrochage du tendon du muscle temporal
- Limitation des mouvements du globe oculaire (élévation ++) avec diplopie associée, par atteinte des muscles extrinsèques de l’œil (incarcération du droit inférieur ++)
- Énophtalmie et/ou dystopie oculaire par effondrement du plancher et/ou de la paroi externe de l’orbite (souvent masquées initialement par œdème/pneumorbite/hématome intraorbitaire
- Possible contusion associée du globe oculaire (plaie conjonctivale, contusion du muscle irien, hémorragie du vitré, décollement et/ou déchirure rétinienne) à rechercher
Palpation :
- Décalage en marche d’escaliers en regard des foyers de fracture
- Déclenchement d’une douleur exquise à ces endroits
- Parfois mobilité nette du corps du zygoma
- Emphysème sous-cutané de la paupière inférieure par passage d’air du sinus maxillaire dans l’orbite (= pneumorbite) et dans les tissus sous-cutanés de la joue, spontané ou suite à un effort de mouchage/éternuement
- Hypoesthésie dans le territoire du nerf infraorbitaire (V2) : joue, aile du nez, hémilèvre supérieure et hémiarcade dentaire supérieure
À quoi correspond le signe de la goutte sur un cliché radiographique dans un contexte de fracture zygomatomaxillaire ?
Opacité arrondie appendue sous le plancher de l’orbite signant la hernie de graisse intraorbitaire dans le sinus maxillaire
Quelles sont les principales complications possibles des fractures zygomatomaxillaires ?
- Complications précoces :
- diplopie : par incarcération musculaire +++, parfois d’origine neurologique (signes associés : mydriase, ptosis) -> urgence thérapeutique
- énophtalmie et dystopie oculaire par effondrement des parois latérale/inférieure de l’orbite
- perte d’acuité visuelle par contusion du globe au moment du traumatisme
- cécité par contusion directe du nerf optique ou par un hématome compressif ou par thrombose de l’ACR
- hypoesthésie du V2
- complications infectieuses (car fracture ouverte dans le sinus maxillaire)
- limitation de l’ouverture buccale
- Complications tardives :
- séquelles morphologiques : enfoncement de la pommette, énophtalmie, dystopie oculaire
- diplopie résiduelle
- séquelles sinusiennes : sinusites post-traumatiques
- séquelles sensitives : hypoesthésies du nerf infraorbitaire, voire névralgies
Quels sont les éléments de la prise en charge d’une fracture zygomatomaxillaire ?
- ATB prophylaxie
- En cas d’urgence thérapeutique (signes fonctionnels oculaires) ou de fracture déplacée (après fonte de l’œdème) : PEC chirurgicale sous AG
- réduction percutanée de la fracture zygomatique au crochet de Ginestet, ou réduction endobuccale sous contrôle de la vue +/- stabilisation par plaque d’ostéosynthèse
- exploration du plancher de l’orbite, désincarcération du muscle droit inférieur et réduction de la hernie graisseuses +/- reconstruction du plancher
- libération du nerf infraorbitaire
- si BAV/cécité : décompression du nerf optique par voie para-latéro-nasale ou neurochirurgicale en urgence ++ après bilan TDM minutieux et concertation multidisciplinaire