Pathologie non tumorale de la muqueuse buccale Flashcards
Quelles sont les principales étiologies à évoquer devant une ulcération unique de la muqueuse buccale ?
- Aphte : aphte isolé commun, aphtose idiopathique bénigne (réactivation par certains contacts alimentaires), aphte géant, aphte creusant
- Ulcération traumatique ou chimique
- Carcinome épidermoïde
- Autres tumeurs ulcérées (lymphome malin, tumeur salivaire)
- Autres ulcérations uniques exceptionnelles : syphilis primaire/tertiaire, tuberculose, lymphoréticulose bénigne d’inoculation (maladie des griffes du chat), autres ulcérations infectieuses (ID ++ : CMV, histoplasmose)
Quelle pathologie est à rechercher devant un aphte géant ou creusant ?
VIH
Que doit-on évoquer devant l’absence de guérison d’une ulcération traumatique ou chimique de la muqueuse buccale après 15 jours ?
- Phénomène d’entretien par complication infectieuse
- Carcinome
Quelles sont les principales étiologies à évoquer devant des ulcérations multiples de la muqueuse buccale ?
- Aphtoses multiples :
- aphtose multiple commune
- aphtose miliaire
- aphtose géante : périadénite de Sutton, prise médicamenteuse (nicorandil, antirétroviraux), maladie de Behçet (aphtose bipolaire orogénitale), SIDA (souvent nécrotique)
- Lichen buccal
- Ulcérations virales (post-vésiculeuses) : herpès +++, autres virus (VZV, coxsackies,…)
- Ulcérations post-bulleuses : toxidermie, érythème polymorphe, syndrome de Stevens-Johnson, DBAI (pemphigus, pemphigoïde cicatricielle)
- Autres causes peu fréquentes :
- stomatites érosives survenant au cours d’hémopathies à la suite d’agranulocytoses ou de chimiothérapies
- maladie de Crohn
- gingivites ulcéronécrotiques à germes banals (ID ++)
Quels sont les principaux facteurs favorisant les candidoses cutanéomuqueuses buccales ?
- Facteurs locaux :
- humidité, macération
- irritations chroniques, pH acide (prothèses dentaires)
- xérostomie
- mucite postradique
- Facteurs généraux :
- terrain : immunosuppression congénitale ou acquise, cancer, diabète, dénutrition, hypovitaminoses, grossesse, âges extrêmes
- médicaments : ATB généraux à large spectre, œstroprogestatifs, CTC, immunosuppresseurs
Quelles sont les différentes formes cliniques possibles de candidose cutanéomuqueuse buccale ?
- Forme aiguë : le muguet
- Formes chroniques en foyers : perlèche, glossite losangique médiane, langue noire villeuse avec candidose surajoutée
- Forme chronique diffuse : muguet chronique
Quelles sont les différentes phases d’évolution d’un muguet (forme aiguë de candidose cutanéomuqueuse buccale) ?
- Phase de début : 2-3 jours
- stomatite érythémateuse diffuse : sensation de sécheresse buccale, douleurs à type de cuisson, goût métallique, gêne à la mastication, troubles de la succion chez le nouveau-né
- à l’examen : muqueuse desséchée, rouge, douloureuse, langue +/- dépapillée, érythème de la face dorsale de la langue, de la voûte du palais et de la face interne des joues (macules coalescentes)
- Phase d’état :
- recouvrement de la surface rouge par des taches blanchâtres dont le raclage léger permet de détacher les couches superficielles qui deviennent gris-jaunâtre
- signes fonctionnels moins intenses
- Évolution rapidement favorable sous TTT, guérison spontanée possible mais possibilité de passage à la chronicité ou d’extension au pharynx avec dysphagie
Quels sont les principaux diagnostics différentiels possibles d’une candidose cutanéomuqueuse buccale ?
- Pour une stomatite érythémateuse ou un muguet :
- lichen plan buccal (pas de mobilisation au grattage)
- langue géographique
- langue noire villeuse sans candidose
- leucoplasie (contexte de tabagisme ++, absence de signes fonctionnels)
- glossodynie (signes fonctionnels sans lésions muqueuses)
- Pour une perlèche :
- perlèches à streptocoques +++ ou à staphylocoques (très douloureuses, mauvaise réponse à l’antifongique seul, autres lésions cutanées par autoensemencement)
- syphilis secondaire
- herpès récurrent (vésicules puis croûtes, spontanément résolutives en quelques jours)
Quels sont les éléments de la prise en charge d’une candidose cutanéomuqueuse buccale ?
- Recherche et éradication des facteurs favorisants
- TTT habituellement local : antifongique local + soins de bouche avec solution alcalinisante
- Formes récidivantes, graves, étendues ou inefficacité/mauvaise observance/tolérance : antifongique systémique
- TTT courts de 15 jours habituellement suffisants
- TTT associé d’une éventuelle prothèse dentaire mobile
- Molécules utilisées :
- par voie locale : amphotéricine B, nystatine, miconazole
- par voie générale : fluconazole 100 mg/j 7 jours