Thème 8 Flashcards
Vrai ou faux. Lorsque les prédateurs sexuels sont incarcérés, cela ne peut pas être pour une durée indéterminée.
Faux.
Leur incarcération se base sur la capacité des évaluateurs à évaluer le risque de récidive et le degré de dangerosité de ces prédateurs.
Ainsi, il faut évaluer avec justesse des facteurs de risque à l’aide d’outils développés pour arriver à un niveau mesuré plus fort que par nos simples convictions.
Quels sont les objectifs de l’évaluation du risque de récidive?
Est un processus qui vise à évaluer le niveau de risque de récidive d’une personne afin de la prendre en charge de façon personnalisée et ainsi réduire son risque de récidive = prévention !
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On estime une probabilité qu’un événement futur indésirable se produise en fonction d’un certain nombre de facteurs. Avec des outils, le but est de réduire ce degré d’incertitude (augmenter la précision dans la probabilité)
Lors de l’évaluation du risque de récidive, quels sont les éléments à déterminer?
1) Quel événement risque de se produire ?
2) À quelle fréquence l’événement risque de se produire ?
3) Sous quelles conditions l’événement risque de se produire ?
4) Si les conditions sont présentes, quelle intervention permettrait de réduire le risque de rechute ?
Quel est l’enjeu de l’évaluation du risque de récidive?
→ Identifier les facteurs qui sont statistiquement associés à la récidive.
→ Et idéalement, identifier les facteurs qui expliquent une plus grande variance de la récidive.
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On veut identifier le facteur qui a le plus grand pouvoir de prédiction (même si théoriquement ils ont tous le même poids, certains sont plus déterminants)
Quelles sont les deux approximations dans l’évaluation?
Approximation 1 : sous-évaluer le degré de risque de l’individu
Approximation 2 : surévaluer le degré de risque de l’individu
Que pouvons-nous déduire du tableau 2x2 sur la précision de la prédiction?
4 catégories selon :
* La prédiction de la récidive
- Oui : à haut risque
- Non : à faible risque
* Dans les faits, a-t-il récidivé?
- Oui
- Non
1) Vrai positif
2) Faux positif
3) Faux négatif
4) Vrai négatif
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On veut être en capacité d’identifier les vrais positifs et les vrais négatifs.
Quels sont les prédicteurs les plus importants de la récidive dans la méta-analyse de Gendreau, Little & Goggin (1996)
- Pairs antisociaux
- Cognitions antisociales
- Personnalité antisociale
Quel constat apportons-nous aux différentes types de facteurs de risque de récidive?
Tous les facteurs de risque ne sont pas similaires les uns aux autres, ils n’ont pas tous la même utilité, certains sont «figés», d’autres évoluent
Quelles sont les catégories de facteurs de risque de récidive?
Facteurs de risque statiques
Facteurs de risque dynamiques
* Facteurs de risques stables
* Facteurs de risque aigus
Que sont les facteurs de risque statiques? Nomme des exemples.
→ Ce sont des facteurs «historiques», faisant partis de l’histoire de vie de l’individu. La spécificité de ces facteurs est qu’ils immuables, ils ne peuvent pas être modifiés à la suite d’une prise en charge.
Exemples :
- L’âge au moment de la commission du premier antécédent criminel.
- Le type d’antécédents criminels (ex.: un antécédent sexuel).
- Les caractéristiques de ou des victimes.
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C’est ancré dans le passé du délinquant, ils sont peu variables et ont tendance à s’accentuer.
Quels sont les avantages et les inconvénients des facteurs de risque statiques?
Avantages :
* Ce sont des facteurs de risque faciles à mesurer
* Pas besoin de rencontrer la personne (facilement accessible)
* Nécessite peu de subjectivité
Inconvénients :
* Utiles pour évaluer la récidive sur le long terme, mais ne fournissent pas d’orientation pour réduire ce risque
* Une personne qui est évaluée un jour avec un certain degré de risque, même si des changements ont eu lieu, elle obtiendra toujours minimalement ce même degré de risque. C’est pourquoi les facteurs dynamiques ont été identifiés.
Que sont les facteurs de risques dynamiques?
→ Ce sont des facteurs «psychologiques», lesquels peuvent sont immuables, ils peuvent être modifiés à la suite d’une prise en charge. Ils peuvent être soit «stables», soit «aigus».
Que sont des facteurs de risque stables?
Des facteurs de risque modifiables, mais qui sont persistant et stables. Ces facteurs sont liés aux comportements du délinquant.
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* On peut penser à un trouble de personnalité : c’est possible de travailler dessus et de le changer, mais avec du temps et de l’effort.
* Ce sont des changements lents qui se mesurent en mois/année et parfois jamais
* Permet d’identifier des cibles thérapeutiques/surveillance sur le moyen et long terme.
Que sont les facteurs de risque aigus?
Des facteurs de risque instables, qui évoluent rapidement, et qui peuvent indiquer une récidive imminente.
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* Ce sont des changements rapides. On parle de semaine/jour/minute.
* Permet de surveiller le délinquant dans son retour en communauté pour savoir qu’il ne soit pas à risque de récidive.
Vrai ou faux, la consommation d’alcool n’est considéré que comme un facteur de risque de récidive stables.
Faux.
La consommation d’alcool peut être stable (être alcoolique prend une intervention longue et intense), mais aussi aigu (intoxication alcoolique : lors d’un événement spécifique, je vais boire un grand nombre de consommations et lever mon inhibition en étant en état d’intoxication)
Que penses-tu de ces différents ajustements? Lesquelles sont contre-indiquées?
- Un délinquant évalué avec un faible risque de récidive bénéficie d’une intensité d’intervention faible.
- Un délinquant évalué avec un faible risque de récidive bénéficie d’une intensité d’intervention élevé.
- Un délinquant évalué avec un risque élevé de récidive bénéficie d’une intensité d’intervention faible.
- Un délinquant évalué avec un risque élevé de récidive bénéficie d’une intensité d’intervention élevée.
- Le niveau d’intervention au niveau de la thérapie ou de son traitement est bien ajusté. Avec un faible risque de récidive, peu importe le niveau d’intensité de l’intervention, ça ne va pas changer grand-chose. Ça viendrait nuire à l’utilisation optimale des ressources d’augmenter l’intensité. Une intervention minimale est tout de même pertinente.
- C’est contre indiqué de procéder ainsi. Il va y avoir un effet d’étiquetage contreproductif. Ça viendrait augmenter son niveau de risque en jouant le rôle que l’étiquette lui confère ou amenant un effet d’apprentissage (la personne va faire partie de programme d’intervention avec d’autres délinquants à plus haut risque avec des problématiques plus sévères = la personne risque d’être désensibilisé par rapport à certains comportements sexuels)
- Bien évidemment contre-indiqué. On ne contribue pas à diminuer son risque de récidive.
- C’est un bon ajustement.
Quelles sont les 4 générations de l’évolution des approches en matière d’évaluation du risque?
- Jugement clinique non structuré
- Évaluation actuarielle (facteurs statiques)
- Évaluation du risque et des besoins (facteurs statiques et dynamiques)
- Gestion du cas + facteurs statiques/dynamiques
Explique la première génération de l’évolution des approches en matière d’évaluation du risque.
Jugement clinique non structuré
Le jugement clinique est la méthode la plus ancienne.
Cela consiste à ce qu’une personne experte (ou avec des compétences adéquates) évalue le délinquant à partir de son expérience/perception. Les facteurs de risque évalués sont ceux que l’évaluateur considère importants.
C’est avant tout basé sur le sentiment de l’intervenant. Deux intervenants peuvent souvent ne pas s’entendre. La validité est proche du hasard, même si l’intervenant est expérimenté.
Cela montre la nécessité d’outils.
Explique la deuxième génération de l’évolution des approches en matière d’évaluation du risque.
Évaluation actuarielle
On se focalise sur les facteurs statiques. Peu de jugement individuel (contraste avec la 1ere génération), pas d’interprétation.
Le calcul est assurantiel. Le degré de risque attribué en fonction du risque général de son groupe d’appartenance (sexe, âge, etc.). C’est une logique de groupe.
Uniquement basé sur les facteurs de risque. La validité prédictive est plus forte, mais ça ne permet pas de tenir compte du changement qui peut survenir. Ça ne permet pas de relever des cibles d’intervention pour améliorer le bien-être psychologique de l’individu.
L’utilité est que ça permet d’obtenir un degré de risque sur le long terme.
Quelle est la fonction de l’indice statistique « area under the curve » (AUC)?
→ Elle permet de mesurer l’utilité d’un outil, plus l’aire sous la courbe est grande, plus l’outil est utile.
→ En d’autres termes : est-ce que mon outil est efficace afin de maximiser l’identification des vrais positifs et vrais négatifs («a» et «d») et de minimiser l’identification de faux positifs et de faux négatifs («b» et «c») ?
Qu’est-ce que nous montre l’indice statistique « aera under the curve » pour les deux premières générations de l’évolution des approches en matière d’évaluation du risque?
Jugement professionnel non-structuré = 1ere génération
* Ça revient presque à un pile ou face. Ce n’est pas suffisant
Outil actuariel = 2e génération
* Outils avec une meilleure validité prédictive. On va dans la bonne direction
Explique la troisième génération de l’évolution des approches en matière d’évaluation du risque.
On parle de jugement clinique structuré.
Ces outils ne permettent pas d’accroître la validité prédictive des outils d’évaluation. Il y a une sorte de stagnation de notre capacité à prédire correctement les choses.
On gagne en utilité et en prise en charge, on a des cibles d’intervention.
Ce n’est pas meilleure sur la précision de prédiction, mais c’est plus précis pour identifier les cibles d’intervention, sur quoi travailler.
Explique la quatrième génération de l’évolution des approches en matière d’évaluation du risque.
Instruments actuariels dynamiques (les plus récents)
On est dans la prédiction au traitement, on adapte les besoins au traitement et on s’assure de la réceptivité du délinquant. Les instruments ne prédisent pas mieux les récidives, mais il y a une meilleure gestion du cas et ultimement, ça pourrait avoir une influence sur la prédictivité de l’outil.
Quels sont les trois principes du modèle RBR?
- Risque
- Besoins
- Réceptivité
Explique le modèle RBR.
Risque
Ce principe nous dit « qui » traiter (ex. : un individu à risque élevé de récidive.
Besoins
Ce principe nous dit « quoi » traiter
- Les Besoins criminogènes
- Les Besoins non-criminogènes
Réceptivité
Ce principe nous dit « comment » traiter
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On n’évalue pas seulement les risques, mais on identifie les besoins en termes de traitement et on s’assure de la réceptivité du patient par rapport au traitement proposé.
De quelle génération le modèle RBR fait-il partie?
La 4e génération
Quels sont les 8 facteurs centraux de la récidive?
Les 4 importants
1. Historique de comportements criminels
2. Traits de personnalité antisociale
3. Attitudes et cognitions antisociales
4. Pairs antisociaux
Les 4 secondaires
5. La famille et les situation martiale
6. L’école et le travail
7. Les loisirs et les activités
8. L’abus de substance
Quels sont les indicateurs et les cibles d’intervention des 4 facteurs importants de la récidive?
Historique de comportements criminels
* Indicateurs : Criminalité, précocité des comportements antisociaux, historique de fugue, de placement dans le système correctionnel, etc.
* Cible d’intervention : Facteur statique = aucune cible
Traits de personnalité antisociale
* Indicateurs: Agressivité, hostilité, recherche de sensations fortes, impulsivité, etc.
* Cibles d’intervention : Développement de compétence d’autonomie, de gestion de la colère.
Attitudes et cognitions antisociales
* Indicateurs : Rationalisation des comportements criminels, attitude négative envers la loi, etc.
* Cibles d’intervention : Contrer les rationalisations avec des valeurs prosociales, favoriser le développement d’une identité prosociale
Pairs antisociaux
* Indicateurs : Fréquentation de pairs antisociaux, retrait de pairs prosociaux, etc.
* Cibles d’intervention : Favoriser le désistement des pairs antisociaux au profit de pairs prosociaux
Quels sont les indicateurs et les cibles d’intervention des 4 facteurs secondaires de la récidive?
La famille et la situation maritale
* Indicateurs : La présence d’une famille, ou d’une dynamique de couple, qui est de manière générale dysfonctionnelle (ex.: négligence, violence)
* Cibles d’intervention : Favoriser l’apprentissage des bonnes pratiques parentales, renforcer la chaleur et la bienveillance
L’école et le travail
* Indicateurs : Faibles performances scolaires, faible niveau de satisfaction, difficultés d’ajustement professionnel
* Cibles d’intervention : Favoriser le développement des habilités professionnelles/scolaires et l’épanouissement individuel
Les loisirs et les activités
* Indicateurs : Manque d’implication dans les activités prosociales
* Cibles d’intervention : Encourager la participation dans ce type d’activités, favoriser le développementt de l’exploration et de l’accomplissement
L’abus de substance
* Indicateurs : N’importe quel antécédent d’abus de substance (pas seulement de consommation) : alcool, drogue, médicaments, etc.
* Cibles d’intervention : Favoriser le désistement des pairs antisociaux au profit de pairs prosociaux