TD 9 : Développer un trait (exemple de la gratitude) Flashcards
Qu’est-ce que la gratitude?
La gratitude est une émotion positive orientée vers autrui, résultant de la reconnaissance d’un bienfait reçu d’une source extérieure. Elle ne peut pas être dirigée vers soi-même.
Cette émotion est :
- Morale, en réponse à l’attitude exemplaire d’autrui.
- Empathique, nécessitant une appréciation des efforts du bienfaiteur pour répondre à nos besoins.
- Positive, notamment dans ses conséquences.
Comment s’organise les expériences affectives?
Les expériences affectives, dont la gratitude, s’organisent en trois niveaux (Rosenberg, 1998) : en tant que trait, en tant qu’humeur, ou encore en tant qu’état émotionnel.
En tant que état émotionnel, la gratitude est un état intense, temporaire et aigu, ressenti en réponse directe à un événement spécifique. Ce niveau est intra-individuel et lié à des changements épisodiques dans une situation donnée.
En tant que trait, elle représente une tendance stable à éprouver de la reconnaissance, s’apparentant à un trait de personnalité. Ce niveau est à la fois intra-individuel et inter-individuel, traduisant une disposition durable.
Comment la gratitude en tant que trait influence-t-elle la perception du monde?
La gratitude en tant que trait repose sur un schéma de pensée intériorisé, qui prédispose l’individu à réagir avec gratitude dans différentes situations. Ce schéma favorise une évaluation positive des événements liés aux comportements d’autrui, en termes de ressenti et de reconnaissance. Des pratiques comme écrire à des personnes ou consigner des situations gratifiantes renforcent cette disposition, conduisant à une vision plus positive de la vie.
Comment peut-on développer la gratification?
Certaines interventions ont été proposées, afin de développer un schéma qui facilite le repérage des actions bienveillantes d’autrui, ou bien encourager l’expression de sa gratitude.
Il existe des méthodes permettant d’induire temporairement de la gratitude. Dans ces tâches, il est demandé aux individus de rappeler un événement qui a suscité de la gratitude.
Pour développer cette disposition, cette opération doit être répétée, quotidiennement ou plusieurs fois par semaine, dans des carnets de gratitude.
Mais, est-il efficace ? Il y a des bénéfices immédiats et dans le temps, en comparaison à des interventions neutres (ex. liste d’attente). Ces effets bénéfice les variables positives comme le bien-être, la satisfaction de vie, le bonheur ou encore la qualité des relations.
Explique l’intervention de Chan (2010) sur les développement de la gratitude et ses effets.
Chan (2010)
L’étude de Chan (2010) a proposé une intervention pour développer la gratitude avec des carnets de gratitude sur 8 semaines et tentait d’étudier ses effets sur une gamme de variables.
Mesures : Avant l’intervention, les participants ont complété des questionnaires sur la gratitude (GQ-6), le burnout (MBI), et l’orientation au bonheur (OHS). Avant et après, des outils ont mesuré la satisfaction de vie (SWLS), les affects positifs/négatifs (PANAS), et les émotions liées à la gratitude (GAC).
Les participants ont été divisés en deux groupes (faible vs. haute disposition à la gratitude). Après l’intervention, on observe une augmentation de la satisfaction de vie, des affects positifs, et des émotions de gratitude, surtout chez les participants à faible disposition initiale. Aucun effet significatif n’a été relevé sur les affects négatifs.
Limites : Absence de groupe contrôle, manque d’informations sur l’âge et le sexe, et absence de suivi à long terme pour évaluer la durabilité des effets.
Explique l’intervention de Emmons & McCullough (2003) sur les développement de la gratitude et ses effets.
Emmons & McCullough (2003)
Emmons & McCullough (2003) ont proposé une intervention pour développer la gratitude avec des carnets de gratitude sur 10 semaines. Les participants ont été répartis en trois groupes : écriture d’événements de gratitude, d’événements de vie normaux (groupe contrôle) ou d’événements irritants.
Mesures : L’humeur (positifs/négatifs, dont 3 items sur la gratitude), les symptômes physiques, les réactions au soutien social, le temps consacré à l’exercice, et l’évaluation globale de la vie ont été analysés.
Résultats : L’intervention a entraîné des augmentations dans toutes les variables étudiées, sauf pour les affects non liés à la gratitude, par rapport aux autres conditions.
Limites :
- Absence de données pré-intervention empêchant une analyse comparative.
- Absence de suivi à long terme et de mesures standardisées pour évaluer la durabilité des effets.
