CM 8-10 : Extraversion Flashcards
Qu’est-ce qu’une évaluation spontannée de la personnalité?
C’est Asch qui a introduit ce champ d’étude sur la personnalité. Selon lui, le jugement de personnalité d’autres est un phénomène spontané et automatique (inévitable) qui s’installe dès qu’on rencontre quelqu’un. Cette capacité, plus ou moins efficace, est très importante pour former des impressions sur la personnalité d’autrui.
Winter et Uleman (1984) montrent qu’on fait des inférences spontanées sur la personnalité à partir du comportement d’autrui. Cela se fait à partir de l’encodage des comportements et traits inférés. En effet, si on passe une tâche de rappel après la lecture d’une phrase, on mémorise mieux le liste de mots s’il consiste de mots inférés. Cet encodage est automatique/inconscient.
Comment mesurer les différences de personnalité?
On peut faire des observations directes, passer des questionnaires hétéro- et/ou autoévalués, ou bien passer des évaluations objectives comme les mesures physiologiques.
Quelles sont les différentes approches d’étudier la personnalité?
L’approche différentielle distingue la personne et la situation. Ce sont deux types de facteurs internes (P) et externes (S) interconnectés qui vont plus ou moins influencer les comportements (R).
L’approche typologique (Jung) distingue l’introversion (nature hésitante et réfléchie, retenue, solitaire, se tient à l’écart des situations sociales, ne se libre pas) et l’extraversion (nature franche, accommodante, intérêt pour l’extérieur et les stimulations bruyantes, grégaire, aventureux, recherche de la nouveauté, attachement rapide).
L’approche lexicale (Cattell) propose que les différences individuelles de personnalité les plus saillantes et pertinentes sont explicitées dans le langage. Cela veut dire que ces traits saillants sont si pertinents qu’on veut en parler et ont alors déjà inventé des mots pour eux. Pour l’extraversion, on distingue 5 sous-facteurs : la cordialité, la vivacité, l’assurance en société, l’extériorisation et l’orientation vers le groupe.
L’approche biopsychologique (Eysenck), propose qu’il y a des déterminants biologiques des traits de personnalité. L’introversion et extraversion s’appuient sur des niveaux d’excitation et d’inhibition qui se manifestent au niveau cérébral où les introverts sont plus façilement excité et les extravertis ont un besoin élevés de stimuli pour être satisfait. On parle souvent ici du Système Réticulaire Activateur Ascendant (SRAA).
Quelle est la différence entre types et traits de personnalité?
Les types c’est soit l’un, soit l’autre (discontinue), et les traits, c’est plutôt un continuum.
Qu’est-ce que le Big Five?
Le Big Five (Costa & McCrae, 1992) est un modèle avec 5 grands facteurs de personnalité : la conscience, l’ouverture, l’agréabilité, le névrosisme / stabilité émotionnelle et l’extraversion.
On distingue ici 6 facettes qui distinguent les extravertie des introverties : la chaleur (proximité et l’intimité dans les relations interpersonnelles), la sociabilité (préférer la compagnie des autres), l’assertivité (le fait de s’affirmer devant les autres, voire même d’être dominant dans les relations avec les autres), l’activité (la rapidité du rythme, d’énergie, et la capacité à mettre toute son énergie dans les choses que l’on fait), la recherche de sensations (le besoin de stimulation et le fait d’aimer être là où il y a de l’action) et les émotions positives (propension à ressentir des émotions positive, à être joyeux et de bonne humeur).
Quelles sont les différentes conséquences d’être extraverti?
On voit un lien positif entre l’extraversion et la satisfaction de vie, la balance hédonique (affect positif > affect négatif), l’estime de soi, mais aussi la consommation d’alcool. En outre, les chercheurs extravertis sont vus comme plus créatifs que les chercheurs introvertis. Néanmoins, cela peut être expliqué par leur sociabilité et leur tendance d’imposer leurs idées.
En ce qui concerne les interactions sociales, les scores d’extraversion sont corrélés positivement avec le nombre de soirées et le nombre de mots exprimé lors d’une réunion.
L’extraversion semble présenter des bénéfices sociaux, comme des relations harmonieuses avec autrui. De plus, ils passent plus de temps à interagir avec autrui et ils initient plus d’interactions sociales. On trouve souvent une corrélation entre l’extraversion et la popularité.
Ils évaluent la proximité émotionnelle à chacun des niveaux. Alors qu’on a vu que les extravertis ont plus de relations sociales (outer-layer group, sympathy group & support group) à chacun de ces niveaux, ils ne sont pas aussi proches émotionnellement.
En ce qui concerne l’extraversion et le comportement sexuel, l’extraversion est liée à la sociosexualité, c-à-d qu’ils sont plus ouvert d’avoir des rappots sexuels plus fréquents et des partenaires temporaires. De plus, on a une corrélation positive entre l’extraversion et les comportements de risques, le nombre de STDs et le nombre de grosses non planifiés.
Quels sont les aspects physiologiques de l’extraverson et l’introversion?
Chez les personnes introverties, il y a une forte réactivité physiologique. Cette réactivité physiologique a été mesurée par le test du citron (Eysenck, 1967), qui consiste à mettre quelques gouttes de citron sur la langue du participant et de mesurer la quantité de salive. Les introvertis produisent plus de salive que les extravertis.
Dans l’étude de Geen (1984), on a mesuré le rythme cardiaque des sujets pendant qu’ils reçoivent une stimulation sonore pendant l’exécution d’une tâche. Le sujet choisissait le niveau sonore qu’ils préféraient. Quand les extravertis et les introvertis choisissent le niveau sonore qu’ils veulent, ils ont le même rythme cardiaque. Néanmoins, lorsque les sujets reçoivent une stimulation sonore non-préférentiel, on constate un changement dans le rythme cardiaque : chez les introvertis, le rythme cardiaque augmente, car le niveau de stimulation est excessif, et chez les extravertis, on voit que le rythme cardiaque diminue, car le niveau de stimulation est insuffisant.
Ainsi, les situations avec trop de stimulation sont délétères pour les introvertis, tandis que celles qui n’ont pas assez de stimulation sont délétères pour les extravertis.
Comment l’extraversion influence la perception des situations?
Modèle DIAMONDS
Jonason et Sharman (2020) ont étudié la personnalité et la perception des situations à travers trois contextes : bar, cours, bureau, en utilisant le modèle DIAMONDS de 8 dimensions : devoir (besoin d’agir?), intellect (besoin d’un traitement cognitif profond?), adversité (menace?), mating (opportunité d’attraction?), positivité (situation agréable?), négativité (situation désagréable?), déception (méfiance?), sociabilité (possible, souhaitée ou nécessaire).
Globalement, pour les extravertis, les situations sociales induit une perception intellectuelle (r=0.16), peu menaçante (-0.18), positive (0.20) et sociable (0.14).
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Qu’est-ce qui motive le comportement sociable des extravertis? Quels sont les arguments en faveur?
Il y a deux éléments de réponse à cette question :
- Au niveau de la sensibilité aux récompenses (Gray, 1994 ; Eysenck, 1971) : les extravertis seraient plus sensibles aux récompenses et tenteraient de rechercher, dans les relations avec autrui, des récompenses.
- Au niveau de l’orientation vers l’attention (Ashton, Lee & Paunonen, 2002) : les extravertis tentent d’attirer l’attention des autres sur eux et seraient contents d’être le centre de l’attention.
Ainsi, les extravertis recherchent le contact social pour attirer l’attention sur eux, et pour aussi retirer une récompense.
Wilkowski & Ferguson (2014) ont montré que les extravertis associent les groupes à des récompenses. Les extravertis ont un TR plus court lorsqu’ils catégorise l’image d’un groupe avec le mot bénéfice.
Les extravertis sont-ils plus sensibles à la compétition et/ou à la coopération?
Kool et al. (2001) ont exploré l’influence de l’extraversion dans un dilemme de gestion des ressources.
Lorsque les ressources se renouvellent, aucune différence entre extravertis et introvertis est observée.
Cependant, en cas de diminution des ressources, on observe que les extravertis maintiennent leur stratégie d’accumulation personnelle, tandis que les introvertis réduisent leur accumulation pour préserver le pot collectif, montrant une faible réaction à la menace d’épuisement.
Ces résultats suggèrent que les extravertis, plus sensibles aux récompenses individuelles, sont moins enclins à ajuster leur comportement face aux risques collectifs, contrairement aux introvertis, qui privilégient davantage la coopération dans des contextes de pénurie.
Comment l’extraversion influe-t-elle la comparaison sociale?
L’extraversion influence la comparaison sociale en favorisant une tendance aux comparaisons descendantes. Une étude d’Olson et Evans (1999) menée auprès de 159 étudiants a révélé a montré que les extravertis on tendance à se comparer à des personnes en position moins favorable. Ce type de comparaison améliore l’humeur et le ressenti affectif positif, ainsi contribuant au bien-être individuel.
Comment l’extraversion influence-t-elle l’estime de soi?
Les extravertis utilisent la comparaison sociale descendante (CSD) comme stratégie de maintien de l’estime de soi face à des menaces sur leur image personnelle. Deux études récentes l’ont démontré.
Dans la première étude, des étudiants extravertis et introvertis passent un test de vocabulaire difficile avec un faible score (30% de réussite). Certains reçoivent des informations de comparaison sociale (les autres ont en moyenne 20% de réussite), tandis que d’autres reçoivent des informations neutres. Les résultats montrent que, l’estime de soi des extravertis est significativement plus élevée après une CSD que celle des introvertis. Cela suggère que les extravertis se comparent aux autres pour préserver leur estime de soi.
La seconde étude reprend le même protocole en ajoutant une condition d’attribution interne (échec attribué à la fatigue ou au stress). Les résultats montrent que l’attribution interne n’a pas d’impact sur l’estime de soi.
Ces résultats suggèrent que les extravertis privilégient les stratégies orientées vers l’extérieur (comparaison aux autres) plutôt que des explications internes.
L’extraversion est-elle un trait stable de la personnalité?
Fleeson (2001)
L’extraversion est un trait de personnalité globalement stable, mais présente des variations intra-individuel. Fleeson (2001) a exploré cette question en demandant chaque participant à décrire son comportement 5 fois par jour via un téléphone portable pendant 13 jour. Il mesure la variabilité en écart-types
Les résultats montrent montre une forte variabilité intra-individuelle avec un écart-type supérieur de 1, ce qui signifie que les individus s’écartent fréquemment de leur propre moyenne d’extraversion. Autrement dit, une même personne peut être très extravertie à un moment de la journée et beaucoup moins à un autre. En revanche, la variabilité inter-individuelle est plus faible. Cela suggère qu’une personne est plus souvent différente d’elle-même que des autres.
- Ces résultats révèlent que, bien que les individus se distinguent par leur niveau moyen d’extraversion (variabilité inter-individuelle), ils varient encore plus par rapport à eux-mêmes au fil de la journée (variabilité intra-individuelle).
Certains varient beaucoup, d’autres peu. Alors, la variation intra-individuelle est elle-même une caractéristique stable. De plus, ces fluctuations pourraient être liées au contexte ou à la perception de la situation.
En ce sens, la personnalité ne se résume pas à des traits fixes ; elle inclut des états fluctuants en fonction des situations. Cette découverte remet en question la vision classique de la stabilité des traits de personnalité. On se demande ainsi si la personnalité est un trait ou un état.
La personnalité est-elle un trait ou un état?
La personnalité présente un paradoxe lié à une forte fluctuation intra-individuelle. Deux perspectives permettent de l’expliquer :
La personnalité comme trait : elle représente le niveau moyen et habituel du comportement d’un individu, déterminé par des traits de personnalité stables.
La personnalité comme état : elle se manifeste de façon plus contextuelle et dynamique, le comportement étant influencé par la perception de la situation. La personnalité est alors un ensemble de _patterns comportementaux, cognitifs et affectifs _de courte durée.
Quelles sont les caractéristiques de la personnalité comme un état?
Heller, Komar et Lee (2006)
Heller, Komar et Lee (2006) ont fait une replication de l’étude de Fleeson (2001) et ont montré que la personnalité-état varie selon la situation et fluctue la satisfaction de vie. Ils distinguent deux types de buts :
- Buts d’approche : visent à obtenir un état positif.
- Buts d’évitement : visent à éviter un résultat négatif.
L’extraversion (trait) est associée aux buts d’approche (Elliott & Thrash, 2002). Sur 103 étudiants, les auteurs mesurent les Big 5 et les buts poursuivis trois fois par jour sur 10 jours. Ils observent 70% d’intra-variabilité de l’extraversion (30% inter-variabilité). Les individus sont plus extravertis lorsqu’ils poursuivent des buts d’approche, et cette extraversion de l’instant prédit positivement la satisfaction de vie. Ainsi, les buts d’approche activent l’extraversion, améliorant la satisfaction de vie.