Système monétaire international Flashcards

1
Q

Taux de change effectif nominal (NEER)

A

Mesure du taux de change moyen d’une monnaie par rapport à un ensemble de monnaies étrangères. Le NEER est un indicateur de la compétitivité d’une économie par rapport à ses principaux partenaires commerciaux.

Il est généralement calculé comme une moyenne pondérée des taux de change bilatéraux. Les poids attribués à chaque taux de change bilatéral sont généralement dérivés de la part de chaque pays dans le commerce international de la nation concernée.

Il est important de noter que le NEER ne tient pas compte des différences de taux d’inflation entre les pays. C’est là qu’intervient le taux de change effectif réel (REER), qui ajuste le NEER pour tenir compte de l’inflation et donne donc une meilleure idée de la compétitivité réelle d’un pays.

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2
Q

Capitalisation boursière (ou capitalisation des marchés)

A

Mesure de la valeur totale d’une entreprise ou d’un marché, calculée en multipliant le prix actuel de l’action par le nombre total d’actions en circulation.

En termes plus larges, la capitalisation des marchés peut se référer à la valeur totale de toutes les entreprises cotées sur un marché boursier spécifique.

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3
Q

Système monétaire international

A

Selon Mckinnon (1993), le système monétaire international correspond à « un ensemble de règles qui contraignent, ou du moins influencent, les décisions des États en matière de régime de change, de politique monétaire et de réglementation des flux de capitaux ».

Précisément, il se définit par quatre éléments constitutifs ; à savoir:
- 1. les régimes de change,
- 2. le régime de convertibilité des monnaies et la nature de la liquidité internationale,
- 3. les règles et les mécanismes assurant la fourniture de la liquidité en cas de besoin et
- 4. la surveillance et la coopération monétaire.

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4
Q

Convertibilité

A

Conditions d’échange d’une monnaie domestique en devises étrangères. Elle porte sur deux objets :

  • la convertibilité du compte des transactions courantes : la monnaie nationale peut être librement échangée contre des devises étrangères pour les exportations et les importations, les revenus du travail et les transferts courants
  • la convertibilité des transactions financières : convertibilité des investissements directs à l’étranger, des investissements de portefeuille, des prêts et emprunts bancaires, autorisés sans restrictions, ainsi que la liberté de circulation des capitaux
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5
Q

Régime de change

A

Degré de flexibilité du taux de change qui s’échelonne selon plusieurs degrés : ancrage dur (Kosovo), fixité interne (UEM), flottement pur, parité glissante (PBoC)

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6
Q

Liquidités (pluriel)

A

Les liquidités définissent le capital immédiatement disponible des ménages. Cela inclut l’argent liquide, leur salaire, retraite ou revenu, et les comptes bancaires et d’épargne non bloqués, quand ils peuvent faire des retraits sans délai. Cela englobe aussi le montant qu’ils peuvent retirer avec leur carte bancaire.

Pour une entreprise, les liquidités correspondent à sa trésorerie et aux factures émises en instance d’être réglées à très court terme.

En finance, les liquidités définissent les titres faciles à vendre, sur un marché actif.

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7
Q

Liquidités internationales

A

Réserves de change dont les banques centrales disposent pour régler les déficits de la balance des paiements. Ça comprend : les avoirs en devises, en droits de tirage spéciaux (sur le FMI), les euros et les réserves en or.

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8
Q

Aversion

A

Vive répulsion (pour/contre qqch/qqn)

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9
Q

Balance des paiements

A

Ensemble des opérations économiques et financières donnant lieu à transfert de propriété entre les résidents d’un pays – ou d’une zone économique – et les non-résidents au cours d’une période donnée. Elle comprend le compte des transactions courantes, le compte de capital (achat ou ventes d’actifs non-financier, ex : brevets) et le compte financier (transferts de capitaux, dette, IDE, investissement de portefeuille, réserve de change).

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10
Q

Encours

A

Sommes d’argent qui a ont été mobilisées mais pas encore récupérées

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11
Q

Position extérieure nette

A

La position extérieure reflète la situation patrimoniale d’une économie vis-à-vis de l’extérieur, soit le cumul dans le temps des déficits ou excédents de la balance courante. Elle permet de mesurer le degré d’ouverture financière d’un pays et fournit des indications sur le caractère soutenable de sa dette extérieure. À ce titre, elle constitue un outil utile dans le cadre du suivi de la stabilité financière.

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12
Q

Demande globale

A

Demande de consommation + demande d’investissement + demande publique + solde de la balance courante.

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13
Q

Taux de change réel

A

Rapport entre niveau général des prix à l’étranger mesuré en monnaie domestique et le niveau général des prix intérieur.

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14
Q

Lignes de swap bilatérales entre banque centrales

A

Outils de protection contre un risque de liquidité en devises. Ce sont des accords ex-ante qui peuvent être activés sans conditionnalité, selon des modalités prédéfinies. Économiquement, la transaction s’apparente à un prêt de devises, avec un collatéral en monnaie locale, l’emprunteur portant le risque de change

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15
Q

Restructuration de dette

A

Opération qui consiste à regrouper tous ses crédits en un seul afin de n’avoir plus qu’à rembourser un unique prêt dont les mensualités sont plus faibles. Les crédits sont rachetés par un établissement financier

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16
Q

Droits de tirage spéciaux (DTS)

A

Actifs de réserve internationaux gérés par le FMI en complément des réserves nationales, reposant sur un panier de cinq grandes devises (USD, EUR, RMB, JPY et GBP). L’objectif était d’accompagner l’expansion du commerce des flux financiers face à l’offre limitée des deux grands avoirs de réserve d’alors (USD et or). Le DTS n’est pas une monnaie, et il ne constitue pas non plus une créance sur le FMI. Il représente en revanche une créance virtuelle sur les monnaies librement utilisables des pays membres du FMI. Les détenteurs de DTS peuvent ainsi se procurer ces monnaies en échange de DTS.

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17
Q

Comment se décompose le compte des transactions courantes ?

A
  • biens
  • services
  • revenus primaires
  • revenus secondaires
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18
Q

Quel est l’objectif principal du système monétaire international ? Quels sont ses autres objectifs ?

A
  1. Assurer la convertibilité des monnaies, nécessaire aux échanges commerciaux et financier. Il cherche à éviter que les échanges ne se contractent en raison d’un taux de change trop élevé (les agents ayant une aversion pour le risque).
  2. Faciliter les ajustements face aux chocs asymétriques vis-à-vis du reste du monde par le taux de change
  3. Assurer la stabilité des anticipations de change. La volatilité sur le marché des changes peut provoquer des crises financières.
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19
Q

Qu’est-ce que le taux de change d’équilibre ? Que permet-il ?

A
  • Il est le taux théorique qui assure un équilibre interne marqué par une réduction de l’écart de production et externe avec un solde courant soutenable
  • Il détermine des zones de fluctuation, il permet donc d’orienter l’action des autorités monétaires
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20
Q

Pourquoi est-il question de réformer le SMI ?

A
  • Pour améliorer l’accès à la liquidité internationale, et donc redéfinir le rôle de prêteur en dernier ressort de l’économie mondiale
  • Pour améliorer le financement des biens mondiaux (développement)
  • Le caractère unipolaire du SMI et la domination du dollar sont remis en cause, notamment par l’internationalisation du yuan et le rôle accru de la Chine dans le financement du développement
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21
Q

Qu’a déclaré Milton Friedman en 1967 dans « Inflation et système monétaires et demande » au sujet du système de Bretton Woods ou “non-système monétaire international”, qui généralise les changes flottants ?

A

« Pourquoi ne pas laisser à un prix unique (le taux de change), le soin de procéder à l’ajustement au lieu de multiplier les modifications de prix internes avec tout ce que cela implique comme contrainte et effets marginaux ? Pourquoi ne pas laisser le chien remuer la queue au lieu de laisser la queue remuer le chien ? »

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22
Q

Qu’est-ce que le serpent monétaire européen ?

A

Le Serpent monétaire européen est un dispositif économique actif de 1972 à 1979 qui limite les fluctuations de taux de change entre les pays membres de la Communauté économique européenne. Il est le prédécesseur du Système monétaire européen. Des divergences de politiques monétaires et commerciales conduisent à sa fin en 1993.

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23
Q

Quel est le rôle du FMI dans la stabilité du système financier ? Donner un exemple de son intervention.

A
  • Il est le responsable de dernier ressort de la liquidité du système financier international, pour éviter le blocage des échanges et la contagion à tout le système de problèmes momentanés de solvabilité d’un pays donné ou d’une banque centrale donnée. C’est une sorte de « banque centrale des banques centrales et trésors publics ».
  • Il est intervenu pour assurer la solvabilité de différents Etats sur lesquels se répercute la crise asiatique de 1997 (Thaïlande, Corée du Sud, Indochine, Philippines en 1997, mais aussi Russie, Brésil en 1998 et Argentine en 2001).
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24
Q

En quoi les déséquilibres de la balance de paiement des Etats ont une part de responsabilité dans le déclenchement de la crise financière ?

A
  • La dépréciation du $ au début des années 2000, couplé à un maintien du Yuan en dessous de la parité de pouvoir d’achat avec le $, augmente le déficit courant américain à 6,7% du PIB en 2007.
  • Ce déficit représente donc une demande nette de capitaux de 6,7% du PIB
  • Les excédant du monde, et asiatiques notamment, se dirigent vers les EUA (considéré comme un endroit plus sûr pour investir que les pays émergents)
  • Le EUA voit donc une augmentation de la demande de titres classés AAA
  • Cette augmentation de la demande déprime les rendements des obligations d’Etat, ce qui accentue le poids des endettements
  • Cela constitue une « incitation » (Bernanke, discours, 2011) à la création d’actifs noté sûrs (MBS, CBO) mais, en réalité, fondés sur des actifs risqués
  • Le système monétaire international (SMI) est également mis en cause, car une grande partie de l’augmentation de la demande de titres classés AAA provient de l’investissement des réserves de change par les banques centrales qui maintiennent un régime de change fixe par rapport au dollar.
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25
Q

Quels faits stylisés montrent que La réduction du déficit courant américain après la crise participe à la résorption des déséquilibres du SMI mais ne remet pas en cause le rôle de banquier mondial des EUA ?

A

Le déficit courant, s’élevant à -2,5% du PIB en 2016, s’est réduit par des éléments conjoncturels :
- Ralentissement de la demande intérieure
- Emergence du gaz de schiste
- Baisse du coût de l’énergie
- Réindustrialisation
Le rôle de banquier mondial des UEA n’est pas remis en cause notamment à cause d’une demande d’actif qui y reste élevée car la liquidité du marché américain est attractive pour les investisseurs internationaux.

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26
Q

Quels fait stylisés montrent que Malgré la diminution du poids relatifs des Etats-Unis dans l’économie mondiale, le dollar domine toujours le SMI reléguant l’or au rang d’actif de refuge ?

A
  • 88% des transactions du marché des changes implique le $
  • 40% des exportations sont facturées en $
  • La FED est gage de confiance pour les investisseurs et assume son rôle de prêteur en dernier ressort
  • Le $ est très présent sur le marché des matières première, et donc sur les chaines de production mondiales
  • La variation du cours de l’or est négativement corrélée aux épisodes de stress financiers
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27
Q

Quel fait stylisé montre que le marché des change est caractérisé par une forte volatilité, source de désajustements ?

A

Evolution du taux EURUSD :
- Création de l’euro : entre 1,18 et 0,88 dollar par euro
- 2008 : 1,6 dollar par euro
- 2016 : 1,05 dollar par euro (suite à la hausse du bilan de la BCE)
- 2021 : entre 1,15 et 1,20 dollar par euro (politique accommodante de la FED)
- 2022 – 2023 : aux alentours de 1 dollar par euro

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28
Q

Quel fait stylisé montre que les politiques monétaires accommodantes des banques centrales ont pu être considérées comme une « guerre des monnaies » occasionnant des risques de nouvelles vulnérabilités financières ?

A
  • Entre 2014 et la fin de l’année 2015, les banques centrales des principales économies ont renforcé l’orientation accommodante de leurs politiques monétaires (européennes : Danemark, Suisse, Suède, BCE et asiatiques :Chine au premier chef, mais aussi Inde, Thaïlande, Indonésie ou Corée du Sud).
  • Il en ressort une forte dépréciation de ces monnaies, comme du yuan, et particulièrement de l’euro dont le taux de change effectif nominal baisse de 5,6 % en 2015 quand celui du dollar s’appréciait de 10,6 %.
  • Risque associé : favorise les actifs risqués, notamment les dettes souveraines moins bien notées
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29
Q

Quel fait stylisé montre que la constitution de l’UEM a fait apparaitre des difficultés spécifiques au sein du SMI : l’impossibilité d’une dévaluation externe ?

A

En 2019, la sous-évaluation de l’euro en Allemagne est de 15% et la surévaluation de l’euro en France est de 11%. L’Allemagne est donc plus compétitive (moins chère).

Cet handicap est difficilement surmontable en l’absence de politique budgétaire commune.

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30
Q

Quels faits stylisés montrent que l’euro n’est pas encore parvenu à s’imposer comme monnaie de réserve internationale mais son poids dans les déséquilibres commerciaux atteint un point haut aujourd’hui ?

A
  • L’euro ne représente que 20% des réserves publiques mondiales.
  • La balance des comptes courants de la région a été excédentaire ces dix dernières années grâce à la vigueur des exportations de biens et de services des 19 pays ayant adopté la monnaie unique. Mais la situation a été remise en cause par l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe et ses retombées sur les prix de l’énergie.
  • La zone euro n’occupe plus la place de la Chine dans le financement des déficits américains (950 milliards de déficit commercial en 2022)
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31
Q

Quels faits stylisés montrent que les flux de capitaux à destination des économies émergentes sont volatiles et pro-cycliques ?

A
  • En période de croissance, les investisseurs apportent un flux de capitaux, stimulé par le carry trade (bénéfice sur les écarts d’intérêt entre les différentes zones monétaires)
  • En cas de dégradation de la conjoncture, les pays émergents font face à des « sudden stop » (arrêt brutal des flux de portefeuilles issus des non-résidents)
32
Q

Quel fait stylisé montre que les pays émergents sont fortement affectés par la politique monétaire des autres grandes économies et particulièrement par les décisions de la Réserve fédérale ?

A

En 2022, le resserrement de la politique monétaire américaine rend l’investissement aux Etats-Unis de nouveau attractif. Il provoque un mouvement de sortie des capitaux des pays émergents. Le peso philippin se déprécie contre le dollar entrainant une augmentation de l’inflation importée et une augmentation des taux souverains.

33
Q

Quels faits stylisés montrent que la transition dans le modèle de développement chinois a participé à la résorption des déséquilibres globaux ?

A
  • Entre 2007 et 2021, l’excédant courant de la Chine est passé de 10,1% du PIB à 1,8% (325 Md$)
  • Le 14e plan quinquennal de la RPC (2021-2025) confirme qu’elle compte davantage sur son marché intérieur et cherche une montée en gamme de son industrie
34
Q

Quels faits stylisés montrent que la Chine occupe une place ambivalente dans le SMI ?

A

Malgré son ascension (de 1,7% à 16,5% du PIB mondial entre 1980 et 2022), le rôle de la Chine dans le SMI est limité :
- Capitalisation des marchés chinois = 7,5% des marchés mondiaux (USA = 40%)
- Une centaine d’entreprises chinoises est cotée à New-York (dont Alibaba)
- Le PIB/hab en PPA est 5x inférieur à celui des USA
- Le yuan ne représente que 2,5% des réserves officielles de change en 2021

35
Q

En quoi l’IRA, couplé au plan Biden de stimulus budgétaire, est un risque pour certaines économies émergentes ?

A

Couplé au plan Biden de stimulus budgétaire (qui augmente la demande d’obligations américaines), il peut provoquer un flux de capitaux à destination des USA, donc avoir un effet négatif sur les flux de capitaux à destination des pays émergents (Turquie, Brésil).

36
Q

Pourquoi les comportements d’épargne sont au cœur du problème des déséquilibres des balances de paiements, dans les économies ouvertes ?

A

Dans une économie fermée : épargne intérieure = investissement
Dans une économie ouverte, il y a un équilibre entre l’épargne diminuée des investissements, et les exportations diminuées des importations.
Conséquence : les économies ouvertes peuvent acquérir de l’épargne soit en augmentant son propre stock de capital, soit en acquérant du capital étranger (dans le but d’investir).
C’est pour cela que l’on peut appeler l’excédant du compte courant « investissement extérieur net ».

37
Q

Qu’est-ce que le paradoxe de Triffin (1962) ?

A

Problème fondamental pour la stabilité de long terme de BW. Selon lui, puisque les réserves des banques centrales augmentent régulièrement, elles finiront par être supérieures au stock d’or de la Fed, tant et si bien que les banques centrales réalisent que leurs dollars ne sont plus as good as gold.

38
Q

Pourquoi le le paradoxe de Triffin est toujours d’actualité selon Gourinchas, Rey et Sauzet (2019) ?

A

Car il concerne l’ampleur du stock brut d’engagements liquides en dollars détenus par l’étranger.

Le SMI actuel est toujours vulnérable à une perte de confiance dans la valeur de la dette américaine, du fait de la divergence entre la hausse constante de la dette américaine et la part décroissante de l’économie américaine dans l’économie mondiale. Une fuite des actifs liquides en dollars détenus par le reste du monde vers une ou plusieurs monnaies alternatives est donc hautement probable selon les auteurs.

39
Q

En quoi la théorie de la parité du pouvoir d’achat (PPA) est la la pièce maîtresse de la théorie des changes ?

A

C’est une théorie suivant laquelle le taux de change entre deux monnaies doit être égal au rapport du niveau général des prix dans les deux pays.

Conséquence : Une déprécation de la monnaie sur le marché des changes est proportionnellement associée à une baisse du pouvoir d’achat domestique et à une hausse générale des prix intérieurs.

40
Q

En quoi le paradoxe de Feldstein-Horioka (1980) invite à relativiser la mobilité du capital ?

A

Car dans une majorité de pays, le taux d’investissement et le taux d’épargne sont très proches. Cette corrélation semble indiquer que la mobilité internationale du capital est faible et donc que la diversification des portefeuilles n’est pas un processus abouti.

41
Q

Selon Meese et Rogoff (1983), pourquoi il semble complexe de conclure au bon fonctionnement du marché international de capitaux par rapport aux enseignements théoriques ?

A

Les résultats des études empiriques sont contradictoires. Une simple marche aléatoire, fondée sur le taux de change d’aujourd’hui pour prévoir celui de la période à venir aboutit à de meilleurs résultats.

42
Q

Selon Dominguez et Frankel (1993), par quels canaux l’intervention de la banque centrale sur le marché des changes, pour modifier le taux de change de sa monnaie par rapport à une devise ou un ensemble de devises, affecte le taux de change ?

A
  • l’effet de portefeuille,
  • le canal monétaire (le taux d’intérêt)
  • et l’effet de signal (via la modification des anticipations de marché).

Bénassy-Quéré (2014) : cette efficacité est conditionnée à court terme à la proximité du taux d’échange vis-à-vis de son niveau d’équilibre, à la cohérence avec la politique monétaire et enfin à des mesures de coordination entre banques centrales.

43
Q

Donner un exemple de déséquilibre optimal (Blanchard, FMI, 2010) et un exemple de déséquilibre non durables.

A

Déséquilibre optimal : comportements de portefeuille vers les marchés les plus profonds et plus liquides
Déséquilibre non-durable : dépendance excessive à une matière première

44
Q

Quelle est la position extérieure nette de la France ? Pourquoi augmente-t-elle généralement ?

A
  • En 2022, malgré le surcroît de besoin de financement, la position extérieure nette de la France s’améliore de 143,4 milliards d’euros pour s’établir à – 629,3 milliards, soit – 23,8 % du PIB, contre – 30,9 % en 2021.
  • Elle augmente quand un pays souhaite consommer davantage qu’il ne produit et donc augmente son endettement extérieur net (endettement vis-à-vis du reste du monde).
45
Q

Pourquoi certains auteurs voient dans le SMI actuel un nouveau « paradoxe de Triffin » ?

A

Le paradoxe de Triffin, formulé lors de l’époque du système de Bretton Woods, repose sur l’idée que lorsque les réserves monétaires internationales (en l’occurrence, en dollars américains) dépassent les réserves d’or du pays émetteur (les États-Unis), la confiance dans la valeur de la monnaie pourrait être mise en question. En d’autres termes, les banques centrales du monde entier ont réalisé que leurs dollars n’étaient plus “aussi bons que l’or”.

Le nouveau paradoxe de Triffin se manifeste dans le SMI actuel, où l’on observe que le stock brut d’engagements liquides en dollars détenus à l’étranger s’élève à 21 000 milliards de dollars en 2020. Ce montant colossal souligne que le système est toujours vulnérable à une perte de confiance dans la valeur de la dette américaine. En effet, alors que la part du PIB américain dans le PIB mondial diminue, l’endettement du pays continue d’augmenter, posant la question de la soutenabilité de cette dette et de la confiance dans la monnaie américaine comme valeur de réserve mondiale.

46
Q

De quoi résultent les taux de change ?

A

De l’interaction des ménages, des entreprises et des institutions financières qui vendent et achètent des monnaies sur le marché des changes international (FOREX). Les intervenants principaux sur ce marché sont les banques commerciales dans la mesure où toute transaction en devises sur ce marché implique le débit et le crédit de comptes ouverts auprès de différentes places financières.

47
Q

Pourquoi l’équilibre théorique sur le marché des changes s’apprécie au regard de la théorie de la parité des taux d’intérêt (PTI) ? Quelle pratique risquée en découle ?

A
  • Selon cette théorie, la différence de taux d’intérêt entre deux devises est égale à l’évolution espérée du taux de change entre ces deux devises. Le taux de change s’ajuste toujours pour maintenir la parité des taux d’intérêt.
  • Le carry trade, qui consiste à s’endetter dans une devise à faible taux d’intérêt pour acheter une devise à fort taux d’intérêt (JPY vers AUD par exemple). Mais la PTI ne s’applique pas toujours en pratique et une chute du taux de change peut mettre en difficulté les agents.
48
Q

Sur le long terme, que provoque une augmentation de l’offre de monnaie d’un pays ? Comment se comporte le taux de change ?

A
  • Une hausse proportionnelle du niveau général de ses prix sur le long terme. Pas sur le court terme, à cause de contrats longs dans l’économie et des prix visqueux.
  • Le taux de change est volatile, cela s’explique par le fait qu’il incorpore immédiatement toute l’information disponible ; il surréagit en conséquence à la rigidité des prix à court terme (Dornbusch, 1976).
  • En cas d’inflation non-anticipée, la monnaie s’apprécie si la banque centrale est suffisamment crédible, de telle sorte que les agents anticipent une hausse future des taux d’intérêt.
49
Q

En quoi la vérification empirique de la parité pouvoir d’achat et du prix unique se heurte aux structure des économies et des marchés ?

A

Le lien entre les prix des biens identiques vendus dans différents pays peut être affaiblit par les pratiques monopolistiques sur les marchés des biens, qui interagissent sur les coûts de transport et les barrières aux échanges. En effet, les entreprises peuvent vendre les mêmes produits à des prix différent suivant les différentes élasticité-prix de la demande.

50
Q

Qu’est-ce que le paradoxe de Lucas ? Quels éléments empiriques ont permis de le mettre en évidence ? Comment s’explique-t-il ?

A

Le paradoxe de Lucas, identifié en 1990, remet en question la prédiction de la théorie économique néoclassique selon laquelle le capital devrait circuler des pays riches vers les pays pauvres. Selon cette théorie, le capital devrait se déplacer vers les régions où sa productivité marginale est la plus élevée. Dans les pays en développement, où le capital est moins abondant, le rendement du capital devrait être plus élevé. Cependant, Lucas a constaté que, dans la pratique, le capital tend à circuler des pays en développement vers les pays développés, contrairement à ce que prévoit la théorie.

Divers facteurs empiriques ont mis en évidence ce paradoxe, notamment l’importance des flux de capitaux de la Chine vers les États-Unis au début des années 2000.

Plusieurs explications ont été proposées. Parmi les facteurs cités figurent l’asymétrie de l’information et la fragilité des institutions dans les pays pauvres, qui dissuadent les investissements. En effet, la corruption, l’insécurité et le manque d’infrastructures dans les pays en développement sont autant d’obstacles qui réduisent la rentabilité anticipée des capitaux investis, comme l’a souligné Laura Alfaro en 2008 dans “Why Doesn’t Capital Flow from Rich to Poor Countries? An Empirical Investigation”.

51
Q

Dans le cadre du modèle de choix de portefeuille de Markowitz et Tobin.

Que traduit le taux de change ? De quoi dépend le taux de change nominal? Quel est l’impact des effets de valorisation ?

A
  • Le taux de change traduit la rareté des actifs domestiques et étrangers
  • Le taux de change nominal dépend : des taux d’intérêt, du taux de change anticipé et de la position extérieure nette du pays (elle est un indicateur du risque de change-pays et donc de dévalorisation des actifs détenus, mais également des réserves de change qui déterminent la capacité d’une économie à défendre sa parité et donc à protéger les niveaux de rendements).
  • Le effets de valorisation biaisent le signal concernant les économies car ils peuvent atteindre des niveaux plus élevés que la balance courante, et dictent ainsi l’évolution de la position extérieur nette (ex : la position extérieure nette de la France a diminué de 143 Md€ en 2022 principalement en raison d’effets de valorisation).
  • Exemple : Si vous détenez des actifs en devises étrangères, et que la valeur de cette devise augmente par rapport à votre devise nationale, la valeur de votre investissement dans votre propre devise augmentera, ce qui est également un exemple d’effet de valorisation.
52
Q

Pourquoi la théorie sur le fonctionnement du marché international montre que l’efficience du marché des changes demeure incertaine, ce qui amplifie la volatilité ?

A
  • Les études sur le fonctionnement du marché international sont contradictoire. Elles ne permettent pas de dégager des enseignements théoriques.
  • Au sujet des modèles de prévision des taux de change, Meese et Rogoff (1983) ont montré qu’une simple marche aléatoire, fondée sur le taux de change d’aujourd’hui pour prévoir celui de la période à venir aboutit à de meilleurs résultats que les analyses qui s’appuient sur des variables fondamentales comme l’offre de monnaie, les déficits publics ou le PIB.
53
Q

En quoi le modèle IS-LM-BP permet d’évaluer l’efficacité à court terme des politiques monétaires et budgétaires compte tenu des effets du change ?

A
  • Dans le cadre d’une mobilité parfaite ou quasi parfaite des capitaux, le modèle IS-LM- BP permet de choisir les types d’instruments contra-cycliques à mobiliser en fonction du régime de change.
  • D’après ce modèle, toute modification de la politique contra-cyclique entraîne une évolution du taux d’intérêt, et donc une fluctuation du change.
  • Cette fluctuation affecte le canal du commerce et amplifie ou réduit le choc en fonction de la nature du régime de change. En change fixe, la politique budgétaire sera la plus adaptée, tandis qu’en changes flexibles, la politique monétaire devra être mobilisée.
54
Q

En quoi la distinction selon la taille et l’ouverture des économies permet la prise en compte des externalités du policy-mix sur les partenaires commerciaux ?

A

En cas de relance budgétaire, une grande économie impacte une plus petite simultanément par le canal du taux de change et du taux d’intérêt :
- en situation de change fixe : la petite économie intervient pour empêcher que sa monnaie ne se déprécie (conséquence : hausse du tx d’intérêt mais hausse des exportations)
- en situation de change flottant : la monnaie de la petite économie se déprécie en raison du creusement du différentiel de taux, ce qui augmente l’effet positif de la politique budgétaire

En cas de politique monétaire expansionniste, la monnaie de la petite économie s’apprécie en raison de sorties de capitaux de la grande vers la petite :
- en situation de change fixe : la petite économie achète des devises pour déprécier sa monnaie, ce qui permet une relance monétaire interne (exportation de la politique monétaire)
- en situation de change flottant : la petite économie perd de la compétitivité-prix et voit son PIB diminuer.

55
Q

Comment la banque centrale intervient sur le marché des changes ? Par quels canaux le taux de change est-il modifié ? De quelles conditions dépend la réussite des interventions de change de la banque centrale ?

A
  • Elle achète ou vend des actifs sur les marchés financiers, ce qui entraine une variation de l’offre de monnaie susceptible d’affaiblir ou de renforcer le cours de la monnaie nationale
  • Le taux de change est modifié par plusieurs canaux : effet portefeuille, le taux d’intérêt et l’effet signal via la modification des anticipations de marché
  • La réussite dépend, à court terme, de la proximité du taux de change vis-à-vis de son niveau d’équilibre, de la cohérence avec la politique monétaire et des mesures de coordinations des banques centrales
56
Q

En quoi le triangle d’incompatibilité de Mundell fixe le cadre d’intervention de la banque centrale ?

A
  • En vertu du modèle de Mundell-Fleming, en situation de mobilité des capitaux, la fixation du taux de change par les banques centrales les contraint à l’abandon de la politique monétaire, devenue inopérante.
  • L’économie dispose donc de la pleine autonomie de sa politique monétaire seulement si elle dispose d’un régime de change flottant OU si elle pratique le contrôle des capitaux.
  • On en déduit une incompatibilité entre la fixité du taux de change, l’autonomie de la politique monétaire et la mobilité parfaite des capitaux.

Exemples :
- Dans le triangle, la zone euro correspond au choix d’une politique monétaire autonome, d’un régime de change flottant et de la libre circulation des capitaux, tandis qu’en son sein, les États membres bénéficient d’une fixité des taux changes et de la mobilité des capitaux.
- La Chine serait un exemple de relative fixité du taux de change et de politique monétaire autonome, ce qui est donc incompatible avec une libre circulation des capitaux.

57
Q

En quoi les missions du FMI et le Banque mondiale demeurent essentielles pour le SMI ?

A

Ils fournissent des ressources aux pays en difficulté avec différents instruments de prêt adaptés :
- au niveau de revenu du pays
- à la capacité de remboursement du pays
- au moment de l’intervention (prévention de crise, soutien post-crise)
- capacité de prêt du FMI : 1000Md$ ; de la banque mondiale : 77Md$

Le FMI joue un rôle de surveillance du SMI :
- Consultations bilatérales
- Publication de rapports

La Banque mondiale est un acteur majeur du développement
- assistance technique dans les projets de développement
- conseille les pays dans la conduite des pp
- produit des rapports (Doing Business report)

58
Q

Pourquoi le FMI est critiqué ? Comme a-t-il évolué pour mieux refléter l’émergence de nouvelles puissances économiques ?

A
  • Stiglitz dans la Grande Illusion (2002) : le FMI est un « pompier pyromane » car il conditionne l’octroi de prêts à des politiques excessivement récessives (crises en Amériques latin)
  • Le FMI a évolué en reconnaissant les limites de la libéralisation des flux de capitaux. Par conséquent, elle ne doit intervenir qu’après la mise en place d’un système de régulation du système financier. Le contrôle des capitaux est possible dans certaines conditions : (1) quand les tx d’intérêt ne peuvent être baissés sans créer de tensions inflationnistes ; (2) lorsque le niveau de réserve de change est adéquat; (3) lorsque la monnaie n’est pas sous-évaluée
59
Q

Quel est le rôle (essentiel) du G20 Finances dans la gouvernance du SMI ?

A
  • Il réunit les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales des 20 plus grandes économies (Argentina, Australia, Brazil, Canada, China, France, Germany, India, Indonesia, Italy, Japan, Republic of Korea, Mexico, Russia, Saudi Arabia, South Africa, Türkiye, the United Kingdom, the United States, and the European Union).
  • Il favorise le dialogue et renforce la coordination entre la différentes zones économies
  • Lors du G20 de Bangalore (2023), l’Inde a affiché comme priorité la réforme de la Banque mondiale et l’amélioration de la confiance dans les institutions financières
60
Q

Quel est le rôle du Club de Paris dans la gouvernance du SMI ?

A
  • Créé en 1956, groupe de 22 créanciers chargé de renégocier la dette publique bilatérale des pays du Sud qui ont des difficultés de paiement (secrétariat = DG Trésor)
  • En 2020, le G20 Finance et le Club de Paris se sont accordés sur une suspension temporaire du service de la dette des pays les plus pauvres (14 Md€ pour 77 pays)
61
Q

En quoi les accords bilatéraux de swaps, avec en son cœur la Réserve fédérale, jouent un rôle essentiel dans la régulation de la liquidité mondiale ?

A
  • En tant que canal flexible de liquidité dans les devises internationales ils permettent de contrebalancer le manque de ressources du FMI, en particulier lors des crises
  • Lors de la crise liée à la pandémie de Covid-19, en mars 2020, la FED a étendu ses lignes de swaps à 9 nouveaux pays, dont le Mexique et le Brésil à hauteur de 60 Md USD chacun pour soutenir leurs monnaies sur le marché
62
Q

Pourquoi les pays émergents connaissent des difficultés à déterminer le régime de change idéal ?

A
  • Une étude du FMI (2014) sur l’exposition aux risques de 50 pays émergents entre 1980 et 2011 montre qu’il semble exister dans le choix du régime de change un cruel dilemme entre risque de croissance faible et risque de crise.
  • Les régimes de change intermédiaires sont davantage exposés aux risques de crises financières tandis que les régimes de change irrévocablement fixes (e.g. union monétaire ou dollarisation) sont davantage exposés aux risques de croissance faible.
  • Le FMI en conclut que le régime intermédiaire est un régime transitoire qui accompagne le décollage des pays émergents avant que ceux-ci rejoignent le flottement des pays développés. La Chine prend ce chemin en laissant très lentement le yuan s’apprécier.
63
Q

Pourquoi l’accumulation de réserves de change dans les pays émergents est considérée comme un outil d’auto-assurance contre les variations de flux de capitaux ?

A
  • Le recours au FMI est perçu comme trop contraignant
  • La libéralisation financière est limitée dans les pays émergents, les investissements sont faibles (asymétries d’informations sur la situation de ces pays, faiblesse des institutions, instabilité politique)
  • Les réserves accumulées s’élèvent à 50% du PIB américain en 2020 et à 700% en 2035 selon le FMI
64
Q

Pourquoi le SMI parait mal calibré pour répondre aux défis globaux tels que le réchauffement climatique ?

A
  • Paradoxe de Lucas : les flux de capitaux privés à destination des pays en développement n’atteignent pas le niveau que la libéralisation des flux de capitaux laissait espérer
  • Les flux sont à destination de secteurs économiques peu profonds voire polluants
  • Les contraintes budgétaires internes des Etats avancées ne leur permet pas de s’accorder sur un financement public
65
Q

En quoi les dispositifs régionaux en particulier les Regional Financing Agreements (RFAs) complètent l’architecture du SMI et le Global Financial Safety Net (GFSN) ?

A

Les Regional Financing Agreements (RFAs) complètent le GFSN, avec des protections selon les régions, mais participent à une fragmentation du système financier (initiative de Chiang Mai, MES, Contigent Reserve Agreement (BRICS)). Elles forment, avec des banques régionales de développement, des « systèmes monétaires régionaux »

Le Global Financial Safety Net (GFSN) est composé de l’ensemble des ressources disponibles pour fournir de la liquidité au système financier en cas de crise (des réserves officielles d’Etats, des ressources du FMI, des lignes de swap)

66
Q

Quels exemples montrent que dédollariser le SMI constitue un objectif de premier plan pour Pékin ?

A
  • Internationalisation du yuan
  • Possibilité aux institutions financières puis aux entreprises d’émettre des obligations en RNB depuis Hong-Kong
  • Le Cross-Border Interbank Payment System (CIPS) dote la Chine d’un système de paiement en yuan interbancaire
  • Contrats sur le pétrole libellés en yuan lancés en 2018 par le Shanghai International Energy Exchange
  • La PBoC est l’un des principaux acteurs dans le réseau international des lignes de swap (majoritairement avec des banques centrales de pays émergents)
  • Les financements chinois à travers la nouvelle route de la soie pourraient atteindre 1300 Md€ d’ici 2027 (Morgan Stanley, 2018), par le canal des banques commerciales chinoises dans 65 pays
  • La Chine détient 29% des voix dans la Banque asiatique d’investissement, dotée d’un capital de 100 Md$
67
Q

En quoi la Chine fait face à des vents contraires et ne semble pas encore prête à endosser les responsabilités liées à un rôle central dans le SMI ?

A
  • Rôle limité dans les institutions de Bretton Woods
  • Les Etats-Unis ont freiné l’intégration du RMB dans le panier du DTS (11% du panier, 40% pour le $, 31% pour l’euro)
  • L’internationalisation du yuan est limitée par la réticence des autorités à laisser fluctuer le yuan et à approuver une ouverture du compte de capital
  • La Chine est relativement absente dans l’éradication de la pauvreté (faible contribution à la Banque mondiale, n’a pas intégré le club de Paris)
  • Les prêts accordés ne sont pas transparents voire non viables
68
Q

En quoi les crypto-monnaies comportent un risque pour la stabilité financière mondiale ?

A
  • Sur le marché des changes, un stablecoin adossé à un panier de monnaie conduirait à des transactions massives et déstabilisatrices pour garantir sa valeur.
  • Remise en cause du fonctionnement du SMI, fondé le monopole des banques centrales dans l’émission de la monnaie.
69
Q

Pourquoi la restructuration des dettes des 35 pays en situation de surendettement (selon le FMI) est nécessaire mais difficile ? Comment y remédier ?

A
  • Nécessaire afin de les aider à faire face à leurs obligations
  • Complexe car elles ont évolué vers un endettement obligataire, donc augmente la diversité des acteurs en jeu
  • Ce problème d’action collective peut être résolu en associant les acteurs de la gestion d’actifs aux moratoires du G20 ou aux institutions financières (FMI, Banque mondiale)
70
Q

A quelle difficulté est confrontée l’idée de faire des DTS un instrument contra-cyclique au niveau mondial ?

A
  • la France a proposé lors du sommet de Paris de mai 2021 de réaffecter l’équivalent 100 Md USD de DTS au continent africain
  • Cette idée a été reprise par le G20 de juin 2021
  • Mais le débat sur la « bonne » procédure bloque le versement des 100 milliards de dollars de DTS promis
  • Les urgences s’accumulent, dont la guerre en Ukraine
71
Q

Comment renforcer le dispositif de sécurité financière en limitant les risques associés aux réserves de changes excessives ?

A
  • Le FMI pourrait se voir confier le rôle de mutualiser au niveau global les réserves de change afin de limiter les dispositifs d’auto-assurance qui conduisent à l’accumulation de réserves peu rentables économiquement et financièrement.
  • Les pays participants déposeraient sur une base volontaire leurs réserves de change auprès du FMI, augmentant ainsi les ressources à disposition du Fonds sur le modèle de l’initiative de Chiang Mai.
  • Le FMI, en investissant ces réserves auprès d’un large ensemble d’actifs, offrirait un rendement plus élevé aux États participants. Les ressources du FMI pourraient aussi être augmentées.
72
Q

Quel est le risque associé aux politiques d’allègement des contraintes pesant sur les banques durant la crise sanitaire ?

A
  • La déstabilisation du système financier, qui favorise l’émergence de crises.
  • En effet, les Etat ont : diminué le coussin de fonds propres contra-cyclique issu des accords de Bâle III, diminué temporairement les ratios de liquidité, appliqué une certaine flexibilité dans la comptabilisation des prêts dits non performants, pour inciter les banques à prêter aux entreprises et aux ménages en besoin de financements.
73
Q

Quels sont les effets bénéfiques de l’internationalisation de l’euro ? Quels seraient les inconvénients ?

A

Avantages :
- participerait à la stabilisation financière face au « nouveau dilemme de Triffin »
- réduirait les risques de volatilité dans les échanges internationaux
- s’extraire de l’influence de la politique étrangère américaine
- plus de stabilité des prix
- « privilège exorbitant » dans les flux financiers

Inconvénients :
- réduirait la transmission de la politique monétaire par le canal du taux de change (si une partie importante du commerce international est facturée en euro, alors la dépréciation du taux de change n’améliorerait pas la compétitivité-prix de la zone euro)
- « devoir exorbitant » dans les flux financiers

74
Q

A quels risques de moyen terme la transition vers un SMI multipolaire conduit-elle ? Quelle coordination efficace au niveau international pour y faire face ?

A
  • Une régionalisation pourrait provoquer un « moment Triffin »
  • Pourrait créer des restrictions de flux de capitaux et une guerre des monnaies.
  • Le FMI pourrait avoir à distinguer les mesures de protection acceptables et celles qui constituent une manipulation de change (CAE, 2014), mais complexe compte tenu de la relation difficile de certains pays avec le FMI
  • Le concept de manipulation de change peut alors être traité au niveau de chaque zone monétaire, avec la possibilité de voir se mettre en place des mesures de rétorsion commerciales.
75
Q

En quoi la libre circulation des capitaux, principe cardinal de fonctionnement du SMI et cible de long terme fixée par ces institutions pour l’ensemble des pays, peut avoir des effets négatifs sur la croissance à court et à long terme ?

A
  • Le système monétaire international, comme celui de Bretton-Wood peut atteindre des performances élevées du point de vue de la croissance mondiale et de l’élévation du rythme des échanges tout en se caractérisant par une faible mobilité internationale des capitaux.
  • Une forte corrélation demeure entre épargne domestique et investissement domestique.
  • L’épargne étrangère n’est pas un bon substitut à l’épargne domestique car les capitaux étrangers financent peu l’investissement en matière d’équipement qui est un moteur de la croissance économique à long terme.
  • Selon Benigno (2015), avec une étude sur 69 pays ayant connu de large afflux de capitaux entre 1975 et 2010, les entrées de capitaux affectent négativement l’allocation sectorielle des facteurs de production.
76
Q

Quel nouveau Bretton Woods pour répondre aux défis du sous-développement et de lutte contre les changements climatiques ?

A
  • M. Aglietta et V. Coudert (2019) : lien fondamental entre la domination d’une monnaie dans le SMI et son rôle dans les échanges de ressources extractives primaires (charbon-sterling entre 1821 et 1913, pétrole-dollar depuis). Pour en finir, le SMI doit être relié au caractère matériel de l’économie par une réforme contenant un volet visant à contenir la volatilité du prix des matières premières
  • Selon E. Espagne (2020), le SMI exerce en effet une pression extérieure pour les pays en développement qui tend à orienter ces pays vers une spécialisation sur les matières premières ou les produits énergétiques, car c’est le meilleur moyen d’obtenir rapidement des devises sur les marchés financiers et ainsi d’attirer les capitaux dans la perspective d’une croissance soutenue par les exportations.
  • Certains auteurs proposent alors de recentrer le SMI et la création monétaire mondiale autour d’une autre valeur, à savoir la réduction des émissions de GES et la neutralité carbone. Y. Varoufakis (2016) propose ainsi de revitaliser l’idée de chambre de compensation internationale de J. M. Keynes et d’utiliser les fonds issus des excédents courants dans le financement de la lutte contre les changements climatiques.