Politique de stabilité financière Flashcards
Désintermédiation
Diminution du rôle des intermédiaires au profit des transactions directes entre clients et fournisseurs, entre investisseurs et débiteurs.
Fond propre
Capitaux au passif du bilan et appartenant aux actionnaires
Coussin contracyclique
Défini comme une surcharge en fonds propres, il a pour objectif de « protéger le système bancaire des pertes potentielles liées à l’exacerbation d’un risque systémique cyclique […] soutenant ainsi l’offre durable de crédit à l’économie réelle pendant tout le cycle financier » (Comité européen du risque systémique (CERS)).
Créance
Droit en vertu duquel une personne (créancier) peut exiger qqch., une somme d’argent de qqn.
Crédit
Opération qui consiste pour un prêteur ou créancier à mettre à disposition d’un emprunteur ou débiteur, une certaine somme d’argent moyennant un engagement de remboursement à une date déterminée à l’avance.
Subprime
Etaient des prêts hypothécaire à haut risque, consentis pour une acquisition immobilière (souvent, le logement de l’emprunteur), à des personnes dont les ressources financières étaient très faibles
Mimétisme
Imitation involontaire ; fait de se conformer à qqn d’autre.
Panique bancaire (bank run)
Phénomène, souvent auto-réalisateur, dans lequel un grand nombre de clients d’une banque craignent qu’elle ne devienne insolvable et en retirent leurs dépôts le plus vite possible. Les clients d’une banque solvable peuvent anticiper la contagion d’un autre établissement de crédit alors même que le bilan de leur banque est solide (biais émotionnel et cognitif).
Aléa moral
Situation d’asymétrie d’information où un parti n’observe pas parfaitement les actions entreprises par l’autre parti. Un effet pervers qui peut apparaître dans ce type de situations est qu’un agent, isolé d’un risque, se comporte autrement que s’il était totalement lui-même exposé au risque
Sélection adverse
Phénomène causé par l’Asymétrie d’information entre un acheteur moins bien informé qu’un vendeur sur les qualités de l’actif négocié et qui conduit de ce fait l’acheteur à surpayer l’actif
Cycle financier
Charles Kindleberger (1910-2003), historien économique américain constate l’existence de cycles dans la sphère financière en s’appuyant sur l’étude des grandes crises de l’Histoire.
Selon lui, un cycle financier se décompose en cinq phases :
1. l’essor,
2. l’euphorie,
3. le paroxysme et le retournement,
4. le reflux et l’instauration du pessimisme
5. la déflation de la dette et la restructuration des bilans.
Il est possible de rapprocher cette théorie avec le déroulement de la crise financière de 2007.
Quels faits stylisés montrent que des évolutions réglementaires entrainent l’essor de la finance désintermédiée ?
- Les années 1980 marquent le début d’une période de décloisonnement, de déréglementation et de désintermédiation de la finance mondiale (Bourguinat, 1987).
- En France, la création du MATIF (1986) puis du MONEP (marché d’options négociables, 1987) et du CAC 40 (1988) fait de Paris une place financière conséquente.
- 1. Le volume sur le marché actions a été multiplié par trente en trente ans. 2. Le taux d’intermédiation qui atteignait entre 70 et 80 % dans les années 1970, s’élève à 40 % durant les années 2000.
Quels faits stylisés montrent que la financiarisation actuelle n’implique pas nécessairement un meilleur financement des entreprises ou de l’économie ?
- Le crédit aurait connu une croissance de 10 à 15 % par an entre les années 1990 et 2007, contre une croissance réelle du PIB de 2 à 3 % dans les économies avancées.
- L’excessif endettement, sous différentes formes actuellement, menace la stabilité financière et, partant, la croissance économique.
Quels faits stylisés montrent que la France a historiquement fait le choix du modèle bancaire universel, soutenant la place financière de Paris ?
- Les réformes Debré-Haberer de 1967, qui entraînent le secteur bancaire français vers le modèle universel
- Les priorités actuelles, qui visent à promouvoir la place de Paris comme pionnière en matière de finance durable (notamment via le soutien au marché des obligations vertes) ainsi que l’accès au marché chinois et à sa devise (RMB).
Quel fait stylisé montre que la régulation financière progresse sans toutefois couvrir l’ensemble des risques ?
Les accords de Bâle I et II instaurent une exigence de fonds propres, sans toutefois contrôler le hors-bilan.
Quel fait stylisé montre que la hausse de l’endettement privé est structurellement liée au modèle de croissance américain ?
- L’endettement des ménages qui représentait 60 % de leur revenu disponible brut en 1970 a atteint 130 % de celui-ci en 2007.
- Cette hausse a en même soutenu l’activité mais a constitué une accumulation de risques.
Quel travail en économie met en avant les déséquilibres du système monétaire et financier international comme facteur explicatif de la crise financière ?
Taylor (2012) établit une corrélation entre la présence de déséquilibres importants des transactions courantes entre les principales économies et la fréquence des crises financières depuis 1913.
Quel schéma (vis-à-vis des cours de l’immobilier) la crise des subprimes a-t-elle suivi ?
Selon Reinhart et Rogoff (2011), la crise des subprimes a suivi le schéma d’une appréciation rapide des cours de l’immobilier suivi d’un effondrement lié à l’incapacité des agents économiques à honorer leurs échéances de dettes, les prêts étant le plus souvent contractés à taux variables.
Quel fait stylisé montre que la titrisation non maitrisée a accentué les vulnérabilités du système financier américain ?
- Aglietta (2008) explique pourquoi la titrisation a joué un rôle déterminant dans la crise financière. Il montre notamment que la titrisation a conduit à une baisse de l’aversion au risque des prêteurs.
- Elle est manifeste dans la chute du taux de refus de la part des créditeurs. Le nombre de prêts hypothécaires acceptés a été multiplié par deux entre 1995 et 2006.
Quel fait stylisé montre que la crise financière puis bancaire résulte de l’effondrement de la bulle immobilière ?
- La hausse progressive des taux directeurs de la Réserve fédérale à partir de 2005 précipite les défauts sur les crédits
- Les emprunteurs les moins sûrs font défaut sur leurs crédits subprimes, souvent variables, ce qui provoque l’éclatement de la bulle immobilière américaine.
- Le marché des crédits subprimes, dont le volume total a dépassé 650 Md USD en 2006, contre moins de 200 Md USD en 2002, est particulièrement affecté.
Quel fait stylisé montre qu’après la chute de la banque Lehman Brothers, les plans de recapitalisation du secteur bancaire ont limité la matérialisation du risque systémique ?
- Les pouvoirs publics se mobilisent face au risque d’insolvabilité en apportant des garanties au financement des établissements de crédit.
- Ce montant atteint 1 020 Md USD en zone euro à 5 (Allemagne, France, Italie, Espagne et Pays-Bas) selon Plane et Pujals (2009), via par exemple la Société des Participations Publiques de l’État (SPPE) en France.
Quel fait stylisé montre que la supervision défaillante du shadow banking est particulièrement mis en cause dans l’aggravation de la crise par les défaillances du système américain de régulation et de notation financière ?
- Jusqu’à la crise financière, le système financier non bancaire (shadow banking system) fait l’objet d’une réglementation faible.
- La taille du shadow banking system est évaluée entre 25 % et 30 % du total du système financier par le FMI.
——–*
Le shadow banking fait partie du secteur financier non-bancaire, il peut s’opérer par des activités hors-bilans. Les établissements de crédit y ont recours pour échapper à leurs obligations prudentielles. Toutefois, ces instruments n’ont pas de garanties contrairement aux dépôts bancaires classiques.
Quel fait stylisé montre que les dysfonctionnements du système de notation accroissent les vulnérabilités en réduisant la perception du risque ?
- En 2007, seuls 22 % des analystes de Moody’s travaillant sur les titres souverains ont une ancienneté supérieure à 5 ans.
- Leurs notations, avant et après la crise financière, ont été défaillantes. Par exemple, entre 2009 et 2013, Moody’s a dégradé la note de la Grèce de 9 crans alors que sa note était restée identique entre 2003 et 2009.
Quel fait stylisé montre que les créances improductives ont pesé durablement sur la capacité de prêt des banques ?
Les crédits improductifs sur les actifs totaux des banques de la zone euro s’élève à 3,4 % en 2019 (BCE).
Quel fait stylisé montre que la fragilité du système bancaire italien a constitué un risque pour la stabilité financière de la zone euro ?
Les créances douteuses s’élevaient fin 2018 à 3649 Md€ (montant brut), soit 17 % du total des crédits.
Quel est le principal risque actuel pour la stabilité financière mondiale ?
- La forte hausse de la dette du secteur privé observée dans plusieurs économies de marché émergentes
- En Chine, une étude de 2017 de la Banque de France montre que l’endettement du secteur non financier (entreprises, ménages et gouvernement) atteint 256 % du PIB en 2016 contre 143 % en 2006.
De quoi résulte la crise financière liée à la Covid-19 ?
La crise résulte d’un revirement brutal de la préférence pour la liquidité des agents économiques qui génèrent un épisode d’extrême volatilité sur l’ensemble des marchés financiers.
Pendant la crise de la Covid-19, qu’est-ce qui a permis de rétablir des conditions de financement pérennes ?
- La réaction des banques centrales, massivement intervenues pour fournir des liquidités via différents types d’outils : opérations de refinancement en Europe
- et des régulateurs (en utilisant les flexibilités offertes par le cadre réglementaire mis en place depuis 2008, et en adaptant la supervision à ce nouvel environnement)
Sur quoi repose l’idée de la complétude des marchés financiers (théorie classique)? Pourquoi justifie-t-elle la déréglementation?
- elle repose sur l’hypothèse que les prix synthétisent de manière parfaite les fondamentaux attachés à un actif.
- la déréglementation est ainsi justifiée car elle permet d’améliorer l’allocation du capital et donc d’augmenter sa productivité marginale.
Selon Fell et Schinasi (2005), quelles sont les 3 conditions de la stabilité financière ?
- Le système doit être capable de transférer des ressources de manière efficace et régulière des épargnants vers les investisseurs,
- Les risques financiers doivent être évalués et valorisés de manière suffisamment précise et ainsi être bien gérés,
- Un évènement affectant un segment des marchés financiers ou un intermédiaire financier ne doit pas être de nature à empêcher, de manière systématique, le financement direct et indirect de l’économie.
Selon Kindleberger, 1986, pourquoi la stabilité financière est un bien public mondial non rival et non exclusif ?
Bien non rival puisque tous les agents économiques bénéficient de la stabilité du système financier et que le bénéfice de cette stabilité par un agent n’empêche pas les autres d’en bénéficier ;
non exclusif car les agents engagés dans son maintien ne peuvent exclure de son bénéfice les agents qui refusent d’en payer le prix.
Selon Borio (2013), qu’est-ce qui constitue historiquement un risque de vulnérabilité financière ?
L’élévation du taux d’endettement public, privé et parallèle constitue historiquement un risque important de vulnérabilité financière
Selon Pagano (1993), quels sont les effets positifs attendu de la déréglementation sur la croissance à long terme ?
Les effets positifs attendu de la déréglementation sur la croissance à long terme sont les suivants :
1 - La suppression de l’encadrement de la mobilité du capital permet d’améliorer son allocation et donc d’augmenter sa productivité marginale.
2 - Le coût de financement est réduit par la suppression des coûts administratifs.
3 - La hausse de la rémunération de l’épargne issue de son allocation efficace peut entraîner ne nouvelle hausse du taux d’épargne.
Selon Blanchard et Watson (1982), comment se fondent les anticipations des acteurs du marché ?
les anticipations des acteurs du marché se fondent sur les anticipations des autres agents. Tant que les agents anticipent que les autres agents continuent de pousser le prix à la hausse, il est rationnel de suivre les évolutions du marché.
Qu’est-ce que le “concours de beauté” selon Keynes (1936) ?
Signifie que les acteurs ne se déterminent plus à partir de l’écart aux fondamentaux, mais simplement à partir des autres acteurs de marché.
Selon Kahneman et al. (1979), comment la rationalité des acteurs est-elle remise en cause par la finance comportementale ?
Il existe des biais qui affectent le comportement des acteurs :
- biais cognitifs (liés à la compréhension, à la mémoire) ;
- Biais émotionnels (peur, envie, mimétisme) ;
- Biais liés aux automatismes (réflexes, habitudes).
Comment M. Carney (2015) réfute-t-il l’hypothèse d’efficience des marchés ?
ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre va même jusqu’à affirmer que les décideurs « ont été capturés par le mythe selon lequel la finance peut s’autoréguler et s’autocorriger spontanément ». Il ajoute que « les marchés ne s’équilibrent que dans les manuels. Dans la réalité les gens sont irrationnels, les économies sont imparfaites et l’état de la nature lui-même ne peut être connu ».
Quelles sont les crises bancaires les plus coûteuse pour l’économie selon le FMI (2003) ?
les crises bancaires issues de l’éclatement d’une bulle immobilière sont quant à elles les plus coûteuses pour l’économie dans son ensemble.
Quel lien entre politique monétaire et stabilité financière, selon Illing (2010) ?
Le cycle financier est particulièrement impacté par la politique monétaire, en particulier via le canal de la prise de risque.
Sur quoi repose l’idée de la complétude des marchés financiers (théorie classique)? Pourquoi justifie-t-elle la déréglementation?
- elle repose sur l’hypothèse que les prix synthétisent de manière parfaite les fondamentaux attachés à un actif.
- la déréglementation est ainsi justifiée car elle permet d’améliorer l’allocation du capital et donc d’augmenter sa productivité marginale.
Quels sont les contre-arguments à l’hypothèse d’efficience des marchés financiers ?
- Les agents fondent leurs anticipations sur celle des autres agents (mimétisme) (Blanchard & Watson 1982)
- Les agents ne sont pas rationnels (Kahneman,1979)
- Il existe des asymétries d’information qui conduisent à des aléas moraux et à des sélections adverses
Quels sont les trois fondements théoriques à l’émergence de risque systémique ? Dans ce cadre, quelles sont les trois causes principales dont peut provenir le risque (qui affectent la préférence pour la liquidité) ?
Un risque systémique peut émerger :
- de l’incomplétude des marchés (mauvaise évaluation des risques notamment)
- de l’incertitude radicale (les déséquilibres, par nature, sont imprévisibles)
- des externalités de marché (ex : divergence entre valorisation d’un actif et sa valeur fondamentale)
La préférence pour la liquidité peut ainsi venir :
- D’une défaillance interne au marché (ex : infrastructure)
- D’un choc externe (choc immobilier)
- D’une mauvaise allocation des ressources entrainant une réallocation
Comment la contagion de l’économie réelle par l’instabilité financière est amplifiée par le rationnement du crédit (“crédit crunch”) ?
- L’instabilité financière provoque une préférence des agents pour la liquidité
- Cette préférence pour la liquidité place les banques en difficulté (elles ne peuvent plus prêter, leur coût de financement augmente)
- Plutôt que d’augmenter le coût du crédit, les banques privilégient la restriction par les quantités en n’offrent plus qu’un montant limité de liquidités
- Par conséquent, les agents réduisent leurs projets d’investissement, l’activité économique ralentit