Produire ! L'élan modernisateur de l'après-guerre Flashcards
1) Les fondations économiques de la reconstruction
A. Contenir l’inflation : un événement fondateur
A la Libération, Pierre Mendès France (ministre Economie) veut réduire l’excédent de monnaie en circulation. Proposition :
==> Remplacer les anciens billets de Vichy à raison de 2 francs contre 1 franc en nouveau billet.
(fondateur car utilisé par l’Allemagne)
René Pleven (ministre des finances) propose lui des solutions comme les emprunts et la reprise rapide de la production. Propose un échange de billets de 1 franc pour 1 franc, ce qui devaient déjà réduire la masse monétaire de 15% (origines douteuses de certains billets)
De Gaulle tranche en faveur de Pleven.
==> Démission de Mendès France
La croissance française fondée sur une certaine facilité inflationniste.
Décembre 1945 : franc dévalué de moitié.
==> Inflation plus forte que l’Allemagne accompagne l’économie française jusqu’en 1980.
1) Les fondations économiques de la reconstruction
B. Les nationalisations
2 grandes vagues de nationalisations après la Libération :
1) 1944-1945 :
- Houillères du Nord
- Renault
- Constructions aéronautiques : Fouga, Gnome&Rhône
2) 1945-1946 :
- création de grands groupes publics comme EDF, les Charbonnages de France, Air France…
- banques de crédit : Crédit lyonnais, Société Générale
- société d’assurances
Un peu d’idéologie : punir le patronat, aller vers une économie socialiste.
Mais pragmatique : assainir l’esprit des entreprises à climat social difficile ou qui avaient collaborées… + soulager le financement du secteur privé.
Souplesse des entreprises conservées :
Renault devait pour certains produire tracteurs, camions mais en 1947 lance la 4CV, plus adaptée à la société de conso.
1) Les fondations économiques de la reconstruction
C. La planification
Ecole de pensée des “planistes” datant d’avant la guerre. Il s’agissait de planifier la reconstruction comme on planifiait une économie de guerre.
1945 : peu avant sa démission, CDG désigne Jean Monnet “haut commissaire au Plan, chargé de concevoir le premier “Plan de reconstruction et de modernisation”.
Monnet, très proche de Churchill et de Roosevelt pendant le 2GM, chargé de concevoir un outil souple appuyée sur l’aide du Plan Marshall.
1947 : conception du 1er Plan achevé, prévu sur 4 ans jusqu’en 1950 mais prolongé jusqu’en 1952 pour être plus en phase avec le plan Marshall.
Objectif principal :
- rattraper en 1949 la production de 1929.
- reconstruction prioritaire des secteurs d’industrie lourde et de l’énergie
2) Les fondations sociales de la modernisation
A. La refondation des relations de travail
1945 : Comité d’entreprise obligatoire pour tous les établissements de plus de 50 salariés.
Certains aspects de la gestion étaient revus (comptabilité, etc.).
Rétablissement des syndicats et de la loi syndicale de 1884.
Syndicalisme ouvrier (CGT en tête) ressortent puissant de la guerre. Pendant la GF, la CGT éclate et Léon Jouhaux crée la CGT-FO en 1947.
Période propice à la création syndicale :
- Fédération de l’Éducation nationale
- Fédération Nationale des Syndicats des Exploitants Agricoles…
Le patronat devait s’adapter et créa en 1945 le Conseil national du patronat français (ex Medef).
Situations sociale très tendue dans les années 1946-1947. La paix sociale fut préservée malgré un climat de “grèves insurrectionnelles”.
2) Les fondations sociales de la modernisation
B. La Sécurité sociale et l’émergence de l’État providence
1945 : création de la Sécurité sociale, obligatoire pour tous les salariés. Son but, couvrir les risques de la vie (maladie, vieillesse, chômage, accident du travail…)
La sécu n’est pas étatisée. Mais l’État assure la tutelle à une gestion paritaire entre salariés et entreprises.
Son financement est assuré par cotisations réparties entre salariés et entreprises.
Principe de la solidarité :
- cotisations proportionnelles aux revenus mais les risques sont couverts à l’identique pour tous.
Quelques imperfections :
- régimes particuliers (mines, fonctionnaires…)
- au début, seuls les salariés concernés, il a fallu attendre 1967 pour que cela soit étendu.
Solidarité sociale et nationale
==> expression contemporaine du “contrat social”
3) Le bilan
A. Le bilan global : une réussite
- La production de 1929 fut effectivement rattrapée en 1949.
- de 1946 à 1953, PNB progresse de 40% grâce à une croissance annuelle moyenne de 4,5%.
- Croissance industrielle moyenne de 7%.
Les Allemands faisaient mieux avec leur “miracle économique”, ce fut une des raisons des débuts de la construction européenne.
L’Italie aussi avait une croissance plus rapide
3) Le bilan
B. Les bilans sectoriels
- EDF = symbole de la France nouvelle, concrétisations avec par ex l’achèvement du barrage de Génissiat
==> Production d’élec de 1938 rattrapée dès 1946 - Objectfs du Plan non tenu en matière de prod charbonnière malgré des progrès
==> disponibilité énergétique par hab était tendue - Réseau ferré remis en état et modernisé. Son électrification est lancée rapidement. SNCF = mythifiée
- Ports débloqués mais téléphone et autoroutes retardés
La sidérurgie sut se concentrer :
- 1948 : groupements comme Usinor ou la Sollac
==> modernisation du secteur
Cependant :
- biens de consommation prennent du retard
- l’agriculture stagne dans des structures peu modernes : leurs productions sont à peine celle de 38.
3) Le bilan
C. De nouveaux goulots d’étranglement
- Manque cruel de main-d’oeuvre
==> 1945 : création de l’Office national de l’immigration (ONI) pour recruter de la main-d’oeuvre étrangère pour ses mines et ses usines. - Exode rural monte en puissance dans les 50’s
- Crise du logement : dans bcp de villes pas encore reconstruites (Rouen par ex), une partie de la population vit toujours dans des baraquements
Conclusion :
Début des années 50, la grande vague dirigiste de l’après-guerre s’estompe. Des libéraux comme Antoine Pinay reviennent sur le devant de la scène, mettant en place des politiques dans le sens du marché.
Stabilisation de la monnaie, équilibre budgétaire, vérité des prix
==> nouvelles règles de la bonne gestion