Population active, emploi et secteurs économiques Flashcards
Que reflètent ces changements ?
Les structures de la population active reflètent l’intensité des mutations de l’économie et de la société françaises depuis la Seconde Guerre Mondiale.
Bouleversement des secteurs économiques, de l’emploi et du travail lui même : impression de celle d’une modernisation du pays.
1) La population active
A. L’évolution globale de la population active
La population active représente l’ensemble des personnes qui exercent une activité professionnelle ou qui sont à la recherche d’un emploi. On distingue donc les actifs occupés et les actifs inoccupés.
De 1945 au début des 60’s, stagnation de la population active. Deux facteurs : - allongement des études
- diminution du taux d’activité des femmes (3e enfant dans les familles).
L’immigration renforçait la population active, de même que les femmes + nombreuses à travailler, mais c’est surtout l’entrée massive sur le marché du travail des générations nombreuses d’après-guerre (baby-boom) qui provoqua l’envolée à partir du milieu des 60’s
==> 1990 : 25 millions d’actifs
1) La population active
B. Les mutations qualitatives de l’emploi
Féminisation de l’emploi :
==> 1960 : 2/3 d’actifs sont des hommes
1990 : proportion des femmes = 42%
Salarisation généralisée de la population active :
==> 1962 = 71% et 1990 = 86%
Parmi les salariés, les ouvriers plus nombreux (usines fordistes).
==> 40% des actifs de 1962 à 1970
28% en 1990
- La consommation s’était déplacée vers les services/
- La partie productive de l’entreprise déplacée vers l’éranger.
- Employés dans les services passent de 19% à 28%
Doublement de la part des cadres et des professions intellectuelles supérieures (5 à 10%)
==> élévation du niveau d’instruction et de formation
1960 : 80% des actifs n’ont pas de diplômes ou seulement le certificat d’études.
1990 : 32% seulement
1/3 des actifs avaient un niveau de formation supérieur ou égal au bac.
2) Secteurs et structures selon la terminologie de Clark
Quelle est la répartition des actifs ?
Répartition des actifs d’après l’économiste Colin Clark et Jean Fourastié, selon 3 secteurs :
- le secteur primaire représente l’agriculture et l’exploitation des ressources naturelles
- le secteur secondaire, entreprises de transformation
- le secteur tertiaire produit de l’immatériel, c’est à dire des services.
Cette classification ne préjuge pas des niveaux de qualification, ils sont d’ailleurs mal répartis.
Ex : l’ingénieur des mines appartient au primaire, l’agent de propreté au tertiaire.
2) Secteurs et structures selon la terminologie de Clark
A. Les secteurs qui reculent
Très forte chute du secteur primaire. Des facteurs :
- diminution de l’activité minière
- mais surtout l’effondrement de l’activité agricole
==> 36% des actifs en 1946, 10% en 1975 et 6% en 1990.
Dans le même temps, l’agriculture française s’en sortait très bien, passant d’autosuffisante à exportatrice !
Sous la pression de la PAC, abandon des structures obsolètes pour adopter un autre positionnement : agriculture de moyennes exploitations, familiale et productiviste.
- Il y avait eu une chute de la part de l’alimentation dans le budget des ménages, dégagant du pouvoir d’achat profitant aux autres secteurs ! Les agriculteurs avaient contribués à l’expansion économique.
Chute + ou - forte du secteur industriel, passant de 39% des actifs en 1975 ) 28% en 1990.
Désindustrialisation ?
- secteurs sidérurgie, textile délocalisés
Cependant, implantations industrielles de haute technologie + robotisation.
Dans “Le Mystère français”, 2013, Hervé Le Bras et Emmanuel Todd obsèrvent que l’histoire industrielle fut courte et fragile en France et que les usines, accrochées aux frontières, ont très inégalement pénétré le territoire.
2) Secteurs et structures selon la terminologie de Clark
B. L’irrésistible ascension du secteur tertiaire
Le secteur des services double pratiquement de 1946 à 1990 : de 34% des actifs à 28%. +2 millions d’emplois
=> Enseignement, banque, assurance, santé, commerce, gestion, métiers du tourisme, services aux personnes…
Le petit commerce recule cependant : agonie de la boutique, de petit atelier, du travailleur indépendant…
Secteur public très important en France : - ministères - fonction publique territoriale - édication nationale - fonction publique hospitalière ==> 4 millions de fonctionnaires en 1990
2) Secteurs et structures selon la terminologie de Clark
C. Des actifs plus nombreux dans les PME
Pendant les 30G, les grandes entreprises furent très créatrices d’emplois, au point de devenir des outils majeurs de l’aménagement du territoire.
A partir de 1975, on se rend compte que les grandes entreprises détruisent des emplois et que les actifs se répartissent de plus en plus dans de petites structures entrepreneuriales.
Les petites et moyennes entreprises triomphent aux dépens des grandes.
Raisons :
- crise de la grande entreprise fordiste
- divisions des entreprises et recomposition en réseaux de PME
- avec la mondialisation, volonté de gagner en compétitivité en décentralisant les activiés de l’entreprise, c’est l’“Externalisation”
2) Secteurs et structures selon la terminologie de Clark
D. La syndicalisation de la population active
De 1945 à 1990, le taux de syndicalisation des actifs en France à été divisé par 3.
Syndicalisation plus importante dans le secteur public. et dans les grandes entreprises.
Les raisons de cette désyndicalisation :
- fermeture des secteurs qui étaient le bastion des syndicats (mines, industries lourdes, fordistes…)
- flexibilité de l’emploi et les contrats à durée déterminée n’étaient pas favorables à l’investissement syndical.
Paradoxalement, la présence institutionnelle des syndicats se renforçait. Après 1968, syndicats davantage reconnus dans l’entreprise.
1982 : lois Auroux réservait une place du syndicat dans la “démocratie économique”
Conclusion
“La France doit épouser son siècle”, disait de Gaulle au début des années 1960.
“Il faut industrialer la France”, affirmait Georges Pompidou.
Les socialistes des années 80 pensaient reprendre ce même flambeau de la modernisation.
La période de 1945 à 1990 fut effectivement plutôt celle d’un rattrapage de modernité pour un pays qui, depuis les années 1930 était en risque de décrochage.