Le territoire entre crises régionales "France inverse" et métropolisation (des années 1970 à 1990) Flashcards
Problématique
Il ne s’agissait plus d’équiper et d’équilibrer un pré carré, mais d’insérer le territoire national dans l’espace gigogne (Méditerranée et Atlantique, Europe et monde) de la mondialisation.
L’idée de l’aménagement territorial était revisité dans la mesure de la doxa libérale.
1) La révision déchirante des politiques d’aménagement dans les années 1980
A. Les facteurs nouveaux qui changeaient la donne
Plusieurs éléments nouveaux à prendre en compte :
- La crise, qui réduisait les moyens et en déviant l’utilisation vers les opérations de reconversion dans les régions industrielles anciennes (Nord, Lorraine…)
- La mondialisation, qui remet en cause les politiques réstrictives vis-à-vis du développement de Paris.
C’était une chance pour la France de posséder une métropole de premier niveau ! - Maturation de la construction européenne. Il fallait veiller aux interconnexions.
+ l’aménagement du territoire était géré par l’Europe (Feder) - Entrée de + en + importante des IDE, qui apportaient capitaux, savoir-faire et marchés. Il fallait donc les attirer et les nations devenaient rivales dans la conquête des investissements étrangers.
- Prise d’importance de l’idéologie libérale qui ne considérait plus l’équilibre des territoires comme un devoir de justice en soi.
Territoires = entités concurrentes avec gagnants et perdants => compétitivité territoriale - la volonté d’autonomie des territoires. Fini l’exercice de souveraineté, il y avait désormais plusieurs acteurs.
1) La révision déchirante des politiques d’aménagement dans les années 1980
B. Nouveaux outils et nouvelles politiques sur la base de la concertation des acteurs
- Loi de mars 1982 : la région devenait une collectivité locale de plein d’exercice + exécutif régional transféré du préfet de région au conseil régional.
- Réforme de la planification, 1983, les politiques régionales et territoriales sont désormais négociées par des “contrats de plan Etat-région”.
- L’État conservait la haute main sur les primes d’aménagement du territoire (1982). L’État conduisait des actions spécifiques (montagnes) et dirigeait le CIAT (Conseils Interministériels d’Aménagement du Territoire).
- La Datar devenait de + en + l’outil destiné à attirer l’investissement étranger. La mondialisation nécessitait des régions fortes.
Le Feder qui fournissait des aides régionales européennes. - 15 pôles de reconversion décidées en 1984
- technopôles (Sophia Antipolis, ZIRST…) qui regroupent les entreprises de haute technologies, recherche, laboratoires…
2) Les mutations régionales de la fin des années 1980
A. Les interfaces et les interconnections internationales
Développement de zones transfrontalières :
- Saarlolux (Luxembourg, Lorraine, Sarre)
…
- programme européen Interreg favorise les contacts des régions frontalières
Fallait-il favoriser les régions fortes de l’Est afin d’améliorer l’insertion européenne ou conduire des politiques de rééquilibrages ?
==> La LOTI (loi d’orientation des transports intérieurs) de 1982 affirmait que l’ancrage à la dorsale européenne devait être privilégiée.
- tunnel sous la Manche 1987
- réseau TGV (Paris-Lyon, 1981) renforçait le flanc Est du pays
2) Les mutations régionales de la fin des années 1980
B. Désindustrialisation et nouvelle géographie industrielle
La crise frappait les régions d’industries ancienne :
- Bassin houiller du NPDC moins fortement
- le bassin sidérurgique lorrain très brutalement
- dernière mine ferme en 1990
Bernard Elissade et Jean Domingo (L’espace mondial depuis les années 1930) obsèrvent que la forte concentration des branches industrielles est un élément de fragilité en cas de crise.
Paris restait la première région industrielle française, plus particulièrement dans le domaine des hautes technologies.
Nord contrasté entre crise des industries anciennes et reconversions réussies grâce à la bonne ouverture sur l’Europe.
2) Les mutations régionales de la fin des années 1980
C. La France inverse (René Uhrich, 1987) et la métropolisation
Nouvelle organisation territoriale :
- Les entreprises dépendent de - en - des produits bruts et des sources d’énergies localisées. Elles peuvent donc chercher des terrains moins coûteux, plus d’espace, plus de synergie.
- Elles dépendent moins de leur environnement immédiat
==> propension à se localiser différemment
Nouvelles zones de dynamisme territorial :
- Sud (“Sun Belt” française) avec Toulouse, Montpellier, Nice, particulièrement attractives
- Le Nord et l’Est perdent en attractivité
- Paris gagne en habitants jeunes
- La France inverse devenait réalité.
- Paris jouait un rôle grandissant dans le rapport de la - France à la mondialisation.
- Localisation des métropoles françaises en bordure de l’Hexagone.
- Paris constituait alors une périphérie intérieure.
Conclusion
Les évolutions n’obéissaient pas à un schéma unique, elles étaient paradoxales.
La chute du mur de Berlin et la large ouverture de l’Europe de l’Est allaient engendrer encore d’autres lignes de force.