La population, actrice et reflet des mutations de la France Flashcards
Situation démographique de la France après la guerre ?
Jean Bodin : “Il n’est de richesse que d’hommes”
et la France n’en comptait pas assez.
Quand le baby-boom fut en mesure de lui en fournir, la grande phase de croissance était terminée.
Il fallait appeler des renforts mais la crise et le cômage ont changé les perspectives, sans que disparaisse la nécessité de recourir à l’immigration.
1) Du “renouveau démographique” (André Armengaud) à l’amorce du vieillissement
A. Une rupture majeure dans l’évolution séculaire de la population
Des 30’s à la 2GM, sentiment d’épuisement démographique. 1946 = 40,5 millions d’hab, légèrement inférieure à celle de 1901 !
Sa fécondité et sa natalité avaient fléchi bcp plus vite que celles des pays comparables => “Pays vieux”
Tuberculose, mortalité infantile élevée…
Inégalités devant la mort (quartiers pauvres de Paris…)
Recensement de 1968 : 49,8 millions d’hab
Recensement de 1990 : 56,8 millions d’hab
==> A gagné + d’habitants en 45 ans que dans le 1/2 siècle précédent !
Le taux de fécondité, inférieur au seuil de renouvellement (2,1) avant la guerre, passait à 2,9.
Forte politique familiale (allocations, suivi mère enfants) accompagna le mouvement.
Familles avec 3 enfants en augmentation
==> Baby-boomn jeunesse nouvelle pour la France
1946, -20 ans = 29% de la population française
60-75, -20 ans = 33% de la population française !!
1) Du “renouveau démographique” (André Armengaud) à l’amorce du vieillissement
B. Démythifier le baby boom
Il ne faut pas exagérer l’intensité du baby boom, bien moins fort qu’aux USA à la même époque.
CDG avait demandé “1 million de beaux bébés” pour l’année, il n’y en eu que 800.000.
C’est la durée du phénomène et surtout le contraste avec la situation antérieure qui autorisent à parler du baby-boom français !
Dans l’augmentation de la population française, il faut tenir compte de la chute de la mortalité.
- augmentation de l’espérance de vie
- introduction spéctaculaire des antibiotiques
- chute de la mortalité infantile (80‰ 1938 => 17‰ 71)
Le renouveau de la population française ne devait pas tout au BB, il y avait aussi l’urbanisation du pays et la mise en place de la Sécurité Sociale etc…
L’augmentation et le rajeunissement démographique :
- immigration avec les travailleurs jeunes
==> apport migratoire = 50% de l’accroissement naturel
Effets positifs du rajeunissement de la population :
- effet dynamisant d’une population qui se projette vers l’avenir
- énorme impact sur la consommation (croissance des 30G tirée par le marché intérieur
Mais pendant les 30G, la population active stagnait. Énormes besoins en main-d'oeuvre : => exode rural => immigration => hausse de la productivité
Les baby boomers arrivent sur la marché du travail dans les années 70, en même temps que la crise…
==> La population active augmentait plus que la population générale ! ==> chômage
1) Du “renouveau démographique” (André Armengaud) à l’amorce du vieillissement
C. L’amorce du vieillissement de la population française
Tournant démographique = chute de la natalité
Indice de fécondité au plus haut en 1964 (2,9) et dans les années 70, il retombe autour de 1,8…
Explications complexes :
- prolongement des études
- report des maternités à un âge plus avancé
- vision plus différente de la famille et de la vie
Avec la crise, l’immigration se réduisait.
1990 : -20 ans = 26,5%
+60 ans = 20% et +65ans = 15%
==> vieillissement de la population dans les années 90
- meilleur état de santé
- productivité supérieure
- modes de vie et de travail
Chute de la fécondité MAIS natalité relativement forte (15‰ en 1980)
Plus tard, basculement des baby boomers dans l’âge de la retraite ==> effets économiques et sociaux considérables !
2) Les Français devant l’immigration (Olivier Milza)
A. Les flux
Tradition d’accueil des travailleurs étrangers :-
- XIXe siècle, pays européens proches (Belgique)
- années 20, Polonais, Italiens pour les mine et fermes
==> France, un des premiers pays d’immigration au monde avec les USA
Début 50’s : 50.000 entrées par an !
1960-1973 : 140.000 entrées par an !
Evolution de la composition de ces flux :
- début 60’s, Italiens et Espagnols les + nombreux
- 70’s et 80’s, Portugais, Algériens, Marocains prennent le relais
La France restait une terre d’asile : chaque année, 20.000 à 60.000 demandes d’asiles étaient déposées, dont un peu plus du quart étaient acceptées…
2) Les Français devant l’immigration (Olivier Milza)
B. La législation
1945 : création de l’ONI (Office National de l’Immigration), la France organise l’immigration.
Signent des conventions avec les pays émetteurs (Portugal 1957)
1974 : on cherche à supprimer l’entrée de travailleurs permanents
1977 : prime de départ (10.000 francs)
Regroupement familial (1974) remplaça l’entrée des travailleurs par celle des conjoints, enfants…
Politique de gauche :
D’abord acueillante (1981-1982), puis bcp plus restrictive à partir de 1984.
1984 : Centres de rétention administrative
Michel Rocard : “la France ne peut accueillir toute la misère du monde”
2) Les Français devant l’immigration (Olivier Milza)
C. La population étrangère en France
1990 : 3,6 millions d’étrangers en France (6,4% de la pop)
La proportion de naturalisés grandissait (3% de la pop en 1990).
Population d’étrangers principalement urbaine, dans les régions fortes et industrielles : Paris, Lyon, Nord, Bouches-du-Rhône…
Accueil souvent médiocre (bidonvilles jusqu’aux 70’s)
Exploitation politique de quelques réalités (FN)
Les populations étrangères souffraient d’un surchômage
Fécondité souvent plus forte que celle des Français (en 1990, 25% des enfants nés en France comptent au moins 1 étranger parmi leurs deux parents)
Conclusion :
La population française ne décrocha pas de celle de ses principayx voisins et partenaires.
Malgré des déséquilibres à long terme, elle sut répondre au défi de la croissance.
Par contre, désemparée par le retour du chômage de masse…
