Pauvreté et criminalité Flashcards
1- Expliquez la distinction entre corrélation et causalité en prenant un exemple autre que celui évoqué dans le cours.
La corrélation est une liaison, plus ou moins intense, qui existe entre deux variables tandis que la causalité nécessite l’existence d’un lien de cause à effet entre deux variables.
Exemple : Les propriétaires de voitures sports ont tendance à commettre davantage d’infractions au code de la route.
Certains voient un lien direct entre le fait de posséder une voiture sport et le nombre d’infractions au code de la route. Il s’agit d’une corrélation car il peut être tentant de tirer une telle conclusion mais le fait de posséder une voiture sport ne prescrit en rien un tel comportement. Il est vrai que certains conducteurs modifient leur conduite aux commandes de tel véhicules mais ceci ne se traduit pas nécessairement par une augmentation des infractions routières. L’acquisition de voitures sportives peut être entraînée par une simple passion pour l’automobile. ll n’existe donc pas de lien de cause à effet entre ces deux variables. Plusieurs autres paramètres devraient être analysés afin de dessiner un portrait global comme par exemple, l’âge du conducteur, son niveau d’expérience et son dossier de conduite.
2- Suite à la crise économique de 2008, la hausse de criminalité prévue aux États-Unis n’a pas eu lieu. Peut-on alors dire que le chômage n’a pas d’influence sur la criminalité ?
La réponse à cette question n’est ni oui ni non car le chômage n’est pas le seul élément à tenir compte lors de l’analyse du taux de criminalité pour cette période. Les causes de la chute de la criminalité est multifactorielle, ainsi émettre un lieu de causalité entre ces deux facteurs serait inapproprié. Par exemple, l’augmentation du nombre de personnes incarcérées a eu un effet important sur la criminalité dans la dernière décennie et continue d’affecter les taux de criminalité aujourd’hui. Avec l’aide d’un procédé appelé Compstat, qui utilise les données informatisése sur la criminalité afin de déterminer les stratégies policières, la diffusion de celles-ci par la police a également contribué à cette baisse.
L’état doit par contre être vigilant de ne pas diminuer les investissements dans ses force policières et doit ne pas pratiquer la libération anticipée des prisonniers car ces deux formes de réduction des coûts seraient contre-productives. Il existe un fort lien autant positif que négatif entre la sécurité d’une ville et son développement économique. Dans les années 1990 à New York, la criminalité n’a pas diminué parce que l’économie s’est améliorée, mais c’est plutôt l’économie de la ville qui a repris parce que la criminalité a diminué de moitié. Ceci prouve une fois de plus que l’approche économique du crime est un outil performant au service des états et est un outil supplémentaire pour favoriser et contrôler son développement économique.
3- L’étude de Levitt et Donohue a provoqué un débat sur l’avortement. Quelles étaient les idées sous-jacentes des auteurs pour croire que la légalisation de l’avortement pouvait expliquer une baisse de la criminalité?
Les auteurs voient-ils en l’avortement un instrument de lutte contre la criminalité ? Si oui, pourquoi ? Si non, de quelle façon l’entrevoient-ils ?
Effectivement, les études de Levitt et Donohue démontrent un lien causal entre une baisse soudaine de la criminalité à partir de 1991 et l’avortement. Les résultats permettant d’appuyer cette hypothèse se regroupent en trois idées que voici :
Une réduction de la fécondité qui se traduit par moins de jeunes vivants en 1991 qui entraîne donc moins de crime
Une réduction de la fécondité spécifique des femmes ne pouvant pas offrir de bonnes conditions de vie à leurs enfants qui aurait tendance à devenir délinquant
Un meilleur étalement des naissances permettant de donner à tous les enfants d’une même fratrie des meilleures conditions de vies et de développement
En utilisant la technique de différence de différence, les auteurs ont utilisé les 5 états ou l’avortement avait été légalisée plus tôt comme groupe traitement et le reste des états comme groupe contrôle. La méthodologie empirique de cette étude à été fortement critiquée car elle repose sur un lien causal impure car le calcul utilisé mélange les impacts de l’avortement et les programmes sociaux mises en place au même moment pouvant eux aussi aider à faire diminuer la criminalité.
Non, les auteurs ne voient pas en l’avortement un instrument de lutte contre la criminalité car ils prennent soin de préciser qu’ils ne recommandent pas l’IVG comme méthode de lutte contre la criminalité, mais souhaitent montrer par cette expérience quasi naturelle qu’on peut lutter contre le crime en aidant les familles en difficulté. Cette aide peut être à plusieurs niveaux comme par exemple par la mise en place de programme sociaux venant en aide aux personnes défavorisé permettant une éducation plus élevée chez les femmes, une éducation sexuelle adéquate …