Obésité et immunité pulmonaire Flashcards
Epidémiologie de l’obésité
L’obésité est un enjeu de santé publique (OMS 2016)
- Concerne 13% de la population mondiale (650 millions)
- 39% des adultes sont en surpoids
- 18% des enfants de 5 à 19 ans sont en surpoids
Grande disparité avec prédominance de l’obésité dans les pays développés et notamment aux États Unis où 17% des enfants et 35% des adultes sont obèses
En France 32,3 des adultes sont en surpoids et 15% sont obèses
Augmentation constante de la prévalence de l’obésité dans le monde x3 entre 1975 et 2016, x4 chez les enfants
Néanmoins, il existe une inflexion plus récente de la courbe sur ces derni è res années avec une augmentation moindre (+ entre 2009 et 2012 vs +18 %entre 1997 et 2000)
Les dépenses de soins de santé liées à ll’obésité concernent 7% des dépenses de santé
L’obésité réduit, en moyenne, l’espérance de vie de dix années, avec plus de 2,8 millions de décès dans le monde.
Le surpoids est donc le principal facteur de risque de maladies non transmissibles actuellement.
Pathologies associées à l’obésité
- Risque cardiovasculaire diabète, dyslipidémie, syndrome métabolique
- Stéato hépatite
- Reflux gastro oesophagien
- Arthrose ostéopénie
- Pathologies dermatologiques
- Cancers ( sein, utérus)
Caractéristiques de la ventilation chez les obèses :
- CPT et VR normaux, mais une diminution de la CRF et du VRE
- Baisse du Vt, augmentation de la FR (pour compenser la baisse du Vt) et du volume minute
- Risque de collapsus expiratoire (lié à la baisse de la CRF)
- Augmentation de la masse et baisse de la compliance de la paroi thoracique
- Mismatch ventilation perfusion sur les scintigraphies
- Hypoxémie modérée, augmentation du gradient alvéolo capillaire
- Troubles du sommeil syndrome d’apnée du sommeil ou syndrome d’obésité hypoventilation 32% de SAOS en cas d’obésité vs 12% si poids normal
- Augmentation de la V O2 respiratoire sur les tests d’effort Coût respiratoire plus important pour un même effort chez obèse que chez sujet sain
Il y a également une surreprésentation des maladies bronchiques chez les obèses que ce soit
asthme ou BPCO
2 types de tissus adipeux ?
Distribution ?
Le tissu adipeux brun est impliqué dans la thermogenèse, minoritaire
Le tissu adipeux blanc est celui qui nous intéresse, il représente 20% de la masse corporelle, avec une distribution
- Viscérale
- Sous cutanée
- Autour des vaisseaux, du péricarde
- Pulmonaire (celui qui nous intéresse aujourd’hui
Structure du tissu adipeux blanc ?
Tissu conjonctif complexe constitué d’une fraction stroma vasculaire (fibres musculaires, travées de collagènes, pré adipocytes, vaisseaux, innervation sympathique macrophages (cellule immunitaire prédominante), lymphocytes, éosinophiles, cellules NK) entourant des adipocytes.
Rôles tissu adipeux blancs ? (4)
Letissu adipeux a un rôle
- Dans la lipogenèse
- Stockage des lipides
- Libération des lipides
- Production de médiateurs
Fonction métabolique : captation des triglycérides, formation des acides gras, tout le métabolisme des lipides)
Fonction hormonale : production d’hormones, de facteurs angiogéniques et de petites cytokines qu’on appelle les adipokines
Evolution du tissu adipeux lors de l’obésité ?
Au cours de l’obésité :
- Hypertrophie des adipocytes, raréfaction vasculaire et hypoxie tissulaire, le tout entraînant une mort cellulaire et une nécrose adipocytaire
=> recrutement de cellule immunitaire et notamment de macrophages se disposant en couronne autours des zones nécrotiques.
=> activation des macrophages et production de médiateurs inflammatoires => relargage d’adipokines par les adipocytes.
Cette infiltration macrophagique dans le tissu adipeux estré versible 3 mois après une chirurgie bariatrique, on observe une diminution de l’infiltration en couronnes des macrophages autour des adipocytes
Quelles sont les deux adipokines les plus connues ?
Leptine
Adiponectine
Il en existe de nombreuses autres.
Leptine :
Gène codant ?
Lieu de production ?
Forme circulante ? Concentration ?
Récepteurs : nombre isoforme ? nombre fonctionel ?
Rôles ?
- Codée par le gène Ob
- Produite par : tissu adipeux (mais aussi hypophyse + épithélium gastrique).
- Petite protéine, circule sous forme monomère, concentration sérique aux alentours de 25ng/ml. Chez le sujet obèse jusque 60-100ng/ml
- Récepteur : 6 isoformes. Le seul isoforme fonctionnel est l’Ob-Rb
(forme avec une longue portion intracellulaire)
Elleintervient dans :
- La régulation de l’appétit et la balance énergétique via un peptide anorexigène POMC
- Immunorégulation
- Activation endothéliale
- Fonction de reproduction
- Métabolisme énergétique périphérique ( oxydation des AG, expression GLUT 4, insulinosensibilité)
Il existe des formes de souris obè ses, par mutation du gène de la l eptine ou de son récepteur
Chez les humains, il existe de rares formes génétiques d’obésité (mutation du gène conduisant à un déficit en leptine ou du récepteur) mais généralement, l’obésité est plutôt liée à une résistance à la leptine (d’où son taux augmenté).
Adiponectine :
Gène codant ?
Evolution chez sujet obèse ?
Différentes formes ? (3)
- Codée par gène ADIPOQ situé sur le K3. C’est une grosse protéine de 28 kDa (la plus grosse des adipokines) mais aussi la plus abondante (concentration sérique à 5-30 µg/ml). Taux femme > homme
- Diminuée chez sujet obèse (contrairement à la leptine qui augmente chez obèse)
Elle se présente sous différentes formes
- Monomère 28 kDa composé d’une tête globulaire et d’une queue
- Globulaire si elle a été clivée
- Multimère via une association de monomères par des ponts disulfures lors de modifications post transcriptionnelles. Ces multimères peuvent être de bas poids moléculaires ( environ 60kDa), de moyen poids moléculaire ( environ 100kDa)
ou de haut poid s moléculaire ( 200kDa)
3 récepteurs différents :
- AdipoR1 / AdipoR2 (7 domaines transmembranaires)
o AdipoR1 localisé essentiellement dans le muscle squelettique, il va
préférentiellement fixer la forme globulaire ou monomère et jour un rôle dans l’oxydation des acides gras.
o AdipoR2 est exprimé plutôt dans le foie, fixe toutes les formes et est impliqué dans l’insulinosensibilité et la néoglucogénèse - T Cadhérine récepteur accessoire exprimé principalement dans les cellules endothéliales. Répond aux formes de haut poids moléculaire. Joue un rôle dans la vasoconstriction
Rôles découverts d’AdipoRon ? (3)
= peptide de synthèse qui se fixe sur AdipoR1/AdipoR2 et => effets cellulaires de l’adiponectine :
- Amélioration de l’insulinosensibilité chez les souris D b/ D b
- Diminution de l’inflammation ( IL6, CCL2 dans WAT)
- Augmentation de la durée de vie des souris obèses D b/ D b
Leptine et poumon :
Dosable LBA ?
Dans quelles cellules sont exprimés la leptine et son récepteur ?
Rôles possibles (chez souris) ? (2)
Leptine dosable dans le LBA ou les expectorations induites.
La leptine et son récepteur : exprimés dans les cellules épithéliales bronchiques, les pneumocytes 2 les macrophages alvéolaires
Elle est exprimée dès le stade embryonnaire dans les fibroblastes et les pneumocytes 2
Stimule la production de surfactant par les pneumocytes 2 chez le rat et par les cellules épithéliales humaines.
En cas de souris. Lep -/- il y a un défaut de maturation pulmonaire.
Leptine et hyper-réactivité bronchique
La perfusion de leptine exogène chez des souris sensibilisées à l’ovalbumine augmente l’hyperréactivité bronchique et le taux dd’IgE par rapport aux souris qui ne reçoivent pas de leptine.
Chez l’homme, l’association entre le taux sanguin de leptine et le diagnostic d’asthme est difficile probablement du fait de nombreux facteurs confondants. Une étude a montré une association mais uniquement dans le sous groupe des femmes pré ménopausées
Adiponectine et poumon :
Dosable LBA ?
Rôle hyperréactivité bronchique ?
- Dosable dans le LBA
Chez la souris:
- Phénotype emphysémateux partiellement réversible chez les souris KO pour l’adiponectine
- Au contraire de la leptine, e lle diminue ll’hyperréactivité bronchique et l’infiltration éosinophilique dans le LBA des souris sensibilisées par l’ovalbumine
Chez l’homme : moins parlant avec des études discordantes
- Absence d’association entre un taux sérique élevé d’adiponectine et l’asthme dans une cohorte de 1000 patients
- Risque d’asthme en cas de taux sérique élevé d’adiponectine chez le femme et la fille péripubertaire
Les concentrations d’adiponectine dans le LBA et dans le sang ne sont pas corrélées chez l’homme.
On ne sait pas bien quelle isof orme d’adiponectine est bioactive au niveau pulmonaire