Corticoïdes Flashcards

1
Q

Faut-il nécessairement une forte dose de CSI pour un effet maximal ?

Qu’en est-il de la tolérance ?

A

Dans une revue générale récemment publiée dans l’AJRCCM (Beasley et al. AJRCCM 2019), : l’efficacité est quasi-maximale dès les premiers niveaux de doses de CSI, et ce quel que soit le critère d’efficacité étudié.

En revanche, si on s’intéresse à la tolérance (impact sur l’axe corticotrope, cataracte, diabète, fractures), le risque est proportionnel à la dose.
Les CSI aux doses quotidiennes maximales autorisées (1000 μg/j de propionate de fluticasone ou
dose correspondante des autres CSI) administrées sur plusieurs semaines présentent :
- Une efficacité dans l’asthme proche de celle de 35-50 mg par jour de prednisone
- Une tolérance systémique proche de 7,5 mg de prednisone/jour sur l’axe hypothalamohypophysaire
(critère de tolérance systémique le plus sensible).

=> Importance de prescrire la dose optimale (et non la dose max de l’AMM) et d’expliquer l’importance de l’observance du traitement de fond

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2
Q

Eviter la répitition de cure de CTC oraux

1 cure de CTC oraux = cb d’équivalent prednisone ?

Comment évolue la réponse à l’ACTH après une cure de 5 jours ?

A

Une cure de corticoïdes oraux selon GINA 2019 équivalant à >250 mg de predniso(lo)ne…

Exemple par Henzen, Lancet 2000 : près de la moitié des patients traités à >25mg/j pendant au moins 5 jours ont une réponse à l’ACTH altérée, sans corrélation avec la durée, la dose quotidienne ou cumulée. Probable susceptibilité individuelle au retentissement systémique.
5 patients présenteront toujours cette réponse altérée à 12 semaines de la corticothérapie orale.

Sweeney et al. Thorax 2016 : L’asthme sévère est associé à un risque significatif de comorbidités potentiellement liées à la prise de corticoïdes (ostéoporose, cataracte, fractures, diabète de type 2…)

Sullivan et al. JACI 2018 : Quatre cures par an (administration cumulée de 1 g) serait un seuil à risque d’effets indésirables généraux chez les patients asthmatiques (HTA, obésité, diabète, ostéoporose, fractures, cataracte)

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3
Q

Persistance de la prescription des CTC :

A

Sa-Sousa et al. Clin Transl Allergy 2019 : La prescription d’une dose cumulée annuelle ≥ 1,6 g est associée à des prescriptions insuffisantes de traitement de fond inhalé (CSI, LABA + CSI) de l’asthme.

Bourdin NEJM 2019 : suivi de la consommation de corticoïdes dans une cohorte de 690 asthmatiques sévères.
Sur un an de suivi :
- des CSO ont été délivrés à 59 % des asthmatiques sévères, soit en moy. 3,3 boîtes/an
- au moins 6 boîtes dans l’année pour 9 % des AS

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4
Q

Les glucocotricoïdes ont des structures chimiques avec différents radicaux pour différents profils PK ou PD

Noms ? lesquels sont des prodrogues ?

A

Les molécules entourées en rouge sont des prodrogues = elles doivent être activées par une estérase pulmonaire.

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5
Q

Mécanismes d’action de l’inflammatoire via NFkB ?

A

Quel que soit l’agression (allergénique, tabac, virus…), les cellules vont réagir en activant des facteurs de transcription (NFkB, AP-1…) qui provoquent la synthèse des médiateurs de l’inflammation (cytokines, NO, protéases…).

Différents signaux vont conduire à la production de différentes
kinases :
- Action sur un homodimère jun/jun => hétérodimère jun/fos, forme active du facteur AP-1 qui va transloquer pour se fixer sur le site TRE
- Phosphorylation de protéines chaperonnes libérant le NFkB qui peut alors aller se fixer sur son site KB

L’ADN est arrangée dans l’espace autour de protéines de structures : les histones.
Les histones ont une architecture différente en fonction de leur niveau d’acétylation :
- Lorsqu’elles ne sont pas acétylées, elles sont condensées : l’ADN ne peut pas être lu.
- Lorsqu’elles sont acétylées, elles se déroulent : l’ADN peut être lu et transcrit.
=> Régulation par les enzymes histone-acétylase (HAC) et histone-désacétylase (HDAC).

Une fois ancrés sur leur séquence spécifique, AP-1 et NFkB recrutent des histone-acétylases pour permettre l’ouverture de l’ADN. Le complexe de transcription peut ensuite transcrire en ARNm les gènes en aval, codant pour des protéines pro-inflammatoires.

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6
Q

A quel niveau du mécanisme inflammatoire agissent les monomère GC-GCR ?

A

Première théorie : après fixation, ils vont interagir avec les facteurs AP-1 et NFkB empêchant leur translocation.
=> Non satisfaisant car s’il y a inflammation, cela signifie que ces facteurs sont déjà fixés sur l’ADN.

Deuxième théorie : le couple GC-GCR va bloquer l’activité des histones acétylases
=> Idem insuffisant car s’il y a inflammation, certaines histones sont déjà complètement acétylées.

Troisième explication : GC-GCR va déclencher la désacétylation des histones et donc arrêter la transcription des gènes inflammatoires.
* Ito, AJRCCM 2002 : les asthmatiques non traités présentent un niveau d’acétylation des histones plus élevé.
Baisse de l’activité des HAT et augmentation de HDAC dans des biopsies bronchiques si traitement par CSI

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7
Q

Comment agissent les dimères GC-GCR ?

A

L’autre possibilité d’action du couple GC-GCR est de se dimériser en homodimère pour assurer un rôle de facteur de transcription pour des gènes ayant des effets indésirables systémiques (action hormonale) mais aussi des effets bénéfiques, par exemple antiprolifératifs (diminue l’hyperplasie du muscle lisse dans l’asthme).

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8
Q

Exemples effets bénéfiques des homodimères ?

A

Effets bénéfiques des homodimères :
Ancrage au niveau de l’ADN sur des sites GRE puis recrutement de complexes d’acétylation des histones afin de permettre la lecture de gènes tels que ceux codant pour la protéine P21 inhibant la prolifération des cellules musculaires lisses bronchiques.

En 2004, un article (Roth et al) paru dans le New England suggère que chez les asthmatiques, il y aurait une altération de l’effet antiprolifératif des corticoïdes sans altération de l’effet antiinflammatoire.
Comparaison de l’action des corticoïdes sur des biopsies bronchiques témoins vs asthmatiques :
- Pas de différence de translocation des complexes GR
- Pas de différence dans la réduction de la production d’IL-6 (anti-inflammatoire)
- Mais inhibition de l’effet anti-prolifératif.
=> Conclusion de l’article : l’hyperplasie du muscle lisse bronchique dans l’asthme est liée à un déficit du facteur de transcription anti-prolifératif C/EBPa

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9
Q

Exemples effets indésirables hormonaux ?

Comment pourrait-on s’en passer ?

A

Les effets indésirables sont essentiellement liés à la transactivation par fixation sur l’ADN des homodimères GR (mais pas exclusivement !).

On peut donc imaginer que la création d’un corticoïde de synthèse ne pouvant se dimériser nous épargnerait les effets secondaires systémiques au prix d’une perte d’effets bénéfiques.
En partant de ce principe schématique, on a essayé de développer des corticoïdes dissociés, les SEGRA(M) = Selective Glucocorticoid Receptor Agonist (Modulators).
2 types :
- Molécules à la structure proche = stéroïdiens
- A l’inverse des non-stéroïdiens, à la structure plus éloignée

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10
Q

Essai clinique correspondant (Gauvreau AJRCCM 2015) : test sur des modèles de provocation bronchique allergénique, corticoïde de référence vs. corticoïde dissocié (AZD5423 à 2 posologies) vs. Placebo.

A

Patients sélectionnés pour avoir une réponse immédiate et une réponse retardée à
l’allergène en termes de baisse de VEMS (courbe en pointillés).
Or on remarque que groupe placebo ne se comporte pas de la même façon à la deuxième
stimulation avec une disparition de la réponse retardée, rendant difficile l’interprétation. On
ne retrouve en tout cas pas de différence entre les groupes.
Néanmoins, au niveau des critères secondaires :
- Diminution des PNE dans les expectorations
- Inhibition faible de l’hyperréactivité bronchique à la métacholine

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11
Q

Dans une autre étude plus récente (Brown Respir Res 2019), une autre molécule (AZD7594) a été testée contre placebo sur des critères plus cliniques : le VEMS et le NO exhalé.

A

Sous corticoïde dissocié, augmentation du VEMS et diminution de la FENO dosedépendantes, sans majoration du cortisol plasmatique

On peut donc supposer que ces molécules pourraient avoir un effet anti-inflammatoire sans effet secondaire systémique.

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12
Q

 Exploration par Ripa et al. (J Med Chem 2018) : études de 3 activités in vitro en comparaison avec la prednisolone :

  • Transactivation de la tyrosine aminotransferase (TAT), responsable d’hyperglycémies
  • Transrépression (= inhibition) de l’ostéoprotegérine (inhibant la résorption osseuse)
  • Transrépression du TNF-a induite par du LPS
A

Résultats :
o TAT complètement absente sous SIGRAM
o Maintien d’une réponse anti-inflammatoire
o Pas de différence de l’expression de l’ostéoprotégérine
=> Potentielle disparition des EI glucidiques mais persistance des EI osseux

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13
Q
A
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14
Q

Quels sont les actions des GC au niveau vasculaire (forte et faible dose) ?

A
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15
Q

Pharmacodynamie : intérêt du furoate ? (2) son action du la durée d’action ?

A

La structure des CSI diffère principalement au niveau d’un radical, dont un est particulièrement en vogue : le furoate => fixation optimale à la poche 17alpha du récepteur (= ancrage avec forte affinité).
=> Meilleure sélectivité (furoate de fluticasone > propionate de fluticasone par exemple)
=> Action à plus faible concentration
=> Mais pas de relation directe avec la durée d’action : en pratique le nombre de prise par jour dépend surtout de la durée d’action du béta2-mimétique associé.
La durée d’action est liée au temps de résidence pulmonaire. Le poumon étant relativement lipophile, plus le corticoïde inhalé est lipophile et meilleure sera la durée d’action

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16
Q

Quelle est la relation entre affinité et concentration minimale ?

A

Exemple avec Salter (Am J Physiol Lung Cell Moll Physiol, 2007) : inhibition de l’activation de NF-KB
Relation inverse entre affinité et concentration minimale inhibitrice de la transcription dépendante de NF-KB.

17
Q

y a-t-il une différence de puissance d’effet anti-inflammatoire pour les différents corticoïdes ?

A

Non

On peut le calculer à partir de concentrations tissulaires sur des pièces de lobectomie : concentrations obtenues sont autour de logM -9 / logM -10, correspondant à des concentration permettant les puissances maximales équivalentes entre les différents corticoïdes

Aucune étude clinique comparative méthodologiqueemnt correcte basée sur des critères cliniques de suivi d’un asthme ou BPCO ne permet de différencier la puissance des différents corticoïdes

18
Q

La réponse aux CSI est-elle variable ?

A

Oui

Etude PRICE (Martin, JACI 2007) : variabilité de la réponse aux CSI chez l’adulte.
Les patients répondeurs représentent seulement 54% des patients.
En termes d’hyperréactivité bronchique (PC20), seul 39% diminue leur seuil d’hyperréactivité à la
métacholine.

19
Q

Facteurs prédictifs de la réponse aux CSI ?

A

Sur le VEMS :

  • Réversibilité au salbutamol 400µg
  • VEMS de base plus bas
  • VEMS/CV plus bas

Sur PC20 : aucun facteur significatif (FeNO, durée de l’asthme)

La réponse pendant les 6 premières semaines de traitement prédit la réponse endant les 16 semaines suivantes

La vitamine D également renforcerait l’effet anti-inflammatoire, probablement surtout chez les patients ayant une réelle carence.

20
Q

Autres facteurs faisant varier l’efficacité ?

A
  • Observance
  • Erreur de technique de prise
  • IMC haut : moins bonne réopnse
  • Oesinophilie : meilleure réponse
  • Facteurs génétiques

Tantisira et al. NEJM 2011 : 935 asthmatiques légers à modérés (caucasien non-hispaniques) traités pendant 4 à 8 semaines par CSI
=> Patients homozygotes pour le variant rs37973 (↓expression GLCCI1) : réduc􀆟on de 2/3 de l’amélioration du VEMS sous CSI
Hosking et al. JACI 2013 : 1924 asthmatiques modérés à sévères traités pendant 8 à 12 semaines par CSI (FP ou FF, 7 Randomised double-blind placebo-controlled GSK-sponsored clinical trials)
=> Tendance mais pas de résultat significatif

=> Pas d’intérêt clinique aujourd’hui à étudier le polymorphisme génétique chez les non répondeurs.

  • Tabac :Environ 20-25% des asthmatiques fument
    => moins bonne réponse au CSI
21
Q

Etude des mécanismes physiopathologiques de la corticorésistance lié au tabagisme :

3 méca de diminution de fonction de HDAC 2 ?

Ex : HDAC 2 inactivée => augmentation de sécrétion de quel facteur par les macrophages ?

Quel traitement lutte contre l’effet cortico-résitant ? comment ?

A

Marwick et al. AJRCCM 2010 : baisse des récepteurs GR
alpha
chez les fumeurs notamment chez les BPCO

Li et al. AJRCCM 2010 : on constate chez des patients asthmatiques non-fumeurs corticorésistant une réduction significative de l’expression d’HDAC2, qui serait liée entre autres à l’expression des récepteurs GRbéta. Donc GRa induit HDAC2 et GRb l’inhibe

Barnes PJ et al. Ann Rev Physiol 2009 : la fumée de cigarette est pourvoyeuse de radicaux oxydants. Le stress oxydant va générer des
peroxynitrites qui vont nitrosyler l’HDAC2.

L’enzyme est alors inhibée et détruite plus rapidement.
o Reproduction in vitro de stress oxydant : shift vers la droite de la courbe effet/dose de la dexaméthasone

Cosio et al. J Exp Med 2004 : chez les fumeurs, réduction
de l’activité et de l’expression de l’HDAC2
(histone ésacétylase 2). Cette enzyme joue un rôle régulateur important sur l’activité anti-inflammatoire de la dexaméthasone en provoquant l’inhibition de laproduction de GM-CSF par les macrophages des fumeurs (Ito et al. J Exp Med 2006)

Cosio et al. J Exp Med 2004 : l’ajout de théophylline et de dexaméthasone rétablit la production d’IL-8 et l’activité HDAC dans des cellules de patients fumeurs. La théophylline inhibe le PI3K qui participe à l’effet de cortico-résistance dans le stress oxydatif

(HDAC => inhibe transcription NFkB, inhibe production GM-CSF par macrophage)