Module 8 Flashcards
Facteurs anthropogéniques qui réduisent la taille d’une population
- Perte, dégradation ou fragmentation de l’habitat
- Pollution
- Sur-exploitation
- Impact des espèces invasives
Dérive génétique
Fluctuations stochastiques de la fréquence allélique qui sont strictement liées à un échantillonnage au hasard des gamètes à chaque génération
Plus la pige des gamètes se fait dans un petit échantillon (une petite population), plus grande sera la probabilité de s’éloigner (de « dériver ») de leur fréquence attendue (qui est celle observée chez leurs parents). La variance binomiale sera alors : 2pq/n.
Le modèle Hardy-Weinberg
Stabilité des fréquences alléliques et génotypiques au fil des générations dans les populations de grande taille et sur lesquelles l’influence des différentes forces évolutives est absente (ou négligeable)
p^2 + 2 pq + q^2
Le comportement moyen ou espéré des fluctuations au sein d’un nombre élevé de populations peut être prédit.
Notamment:
- L’ampleur des fluctuations des fréquences alléliques est inversement proportionnelle à la taille de la population.
- Les populations, toutes identiques au départ, se différencient avec le temps.
- Ce processus s’effectue plus lentement dans les populations de plus grandes tailles.
- En absence de l’effet de d’autres forces évolutives, toute population se dirige inéluctablement vers un état de fixation d’allèle (s) (fréquence = 1,0) c’est-à-dire d’hétérozygotie 0…
Conséquences de la dérive génétique sur des petites populations
A) L’évolution de la diversité génétique au sein des petites populations est plus sensible aux événements stochastiques que celle des grandes populations.
B) Changements génétiques aléatoires d’une génération à l’autre.
C) Perte de la diversité génétique et fixation des allèles chez ces populations peut se traduire en une réduction de la diversité allélique pour des traits quantitatifs adaptatifs. Conséquemment cela diminue le potentiel d’adaptation et peut augmenter le risque d’extinction.
D) Entraîne une diversification génétique aléatoire parmi les populations qui étaient identiques au départ.
E) Un effet de dérive important peut contrecarrer l’effet de la sélection naturelle.
R = 2Ne x h^2 x s
Coefficient de consanguinité (« inbreeding » = F )
Probabilité qu’un individu possède une paire d’allèles qui sont identiques et qui ont été pigés au hasard dans une même population. F(t)
La vitesse à laquelle la population passera d’un état non-consanguin à un état totalement consanguin sera fonction de la taille effective de population puisque la probabilité de piger un allèle identique à un allèle déjà pigé dans la population de gamètes est égale à 1/2Ne pour un événement de reproduction donné.
Modèle liant F à la taille de population effective et au
nombre de générations prend la forme:
F(t) = 1 - (1- 1/2Ne)^t
L’hétérozygotie (H)
L’hétérozygotie (H) est la probabilité qu’un individu possède une paire d’allèles qui ne sont pas identiques par descendance
H est la mesure fondamentale de la diversité génétique intra-populationnelle.
Comme H = 1 – F(t), le modèle liant H à la taille de
population effective et au nombre de générations (t)
prend la forme :
H(t) = (1 - 1/2Ne)^t
Démonstration du lien entre F(t) et H avec Ne
- Le taux d’augmentation de F sera prononcé et rapide chez les petites populations
- La réduction de H sera plus évidente chez les petites populations
Exemples que la diminution de l’hétérozygotie cause l’apparition des allèles délétères
Condor de Californie:
Chondrodystrophie - une maladie qui cause des malformations sévères (‘nanisme’ des os longs) et même la mort. Due à l’homozygotie d’un allèle récessif.
Lion du Gir (Inde):
Réduction du potentiel reproducteur: réduction de la densité et de la motilité des spermatozoides.
Affaiblissement du système immunitaire
Cougar de Floride :
Malformations morphologiques congénitales
Mesurer F avec des marqueurs génétiques
Avantages: Rapide, indirecte (sans pedigree), assignation parentale
Désavantages: L’estimation de F est imprécise, beaucoup de variance dans l’échantillonnage; F varie avec le marqueur utilisé (e.g. microsatellites vs. SNP). Il faut utiliser un grand nombre de locus (pour réduire l’erreur)
Coefficient de consanguinité moyen d’une population:
F = 1 - H
H est la moyenne d’hétérozygotie estimée sur plusieurs loci.
Ex: Réduction de la survie en fonction de F chez l’épinoche.
Implications de la consanguinité au sein des populations de petites tailles
A) Inévitable chez les petites populations (réduction de Ne et N) parce que la probabilité que les individus apparentés se reproduisent ensemble est augmentée
B) Augmentation de la fréquence des individus homozygotes pour les allèles qui sont identiques par descendance.
–> Réduction du nombre d’hétérozygotes et donc manifestation de génotypes homozygotes délétères
C) Augmente exponentiellement avec une réduction de N
F(t) = 1 - (1- 1/2Ne)^t
D) Réduction de la valeur sélective …
Dépression de consanguinité (DC)
Diminution de la moyenne des caractères
associés à la valeur sélective (fitness) chez la progéniture consanguine
Commune chez une variété d’organismes (revu par Keller et Waller 2002)
DC a évidemment un plus grand effet sur les petites populations.
Caractéristiques de la dépression de consanguinité (DC)
Toutes les composantes du fitness reproducteur sont sujettes à la DC:
nombre de rejetons, taux de survie des juvéniles, longévité, fertilité, capacité d’accouplement, quantité/qualité du sperme, temps de développement/germination chez les animaux/plantes
Variabilité en DC
- Dépendant de la fréquence des allèles délétères (élément stochastique)
- Allèles délétères peuvent être absents ou fréquents, dépendamment de la population
- Plusieurs loci influencent le fitness reproducteur
Variabilité entre populations de l’occurrence des allèles délétères due au hasard (dérive).
Se traduit par des différences de susceptibilité à la DC.
Comment mesurer la DC en nature?
Méthode directe/Méthode indirecte
→F individuel + mesure de fitness (ex: prob de survie) → DC: Corrélation entre F et mesure du fitness, intra(A) ou inter (B) population
Au sein d’une population:
Comparer le fitness de la progéniture des individus exogames ‘outcrossed’ aux individus consanguins. Le fitness (logarithmique) devrait diminuer linéairement avec des augmentations de F. La pente B est donc un indice du fardeau de consanguinité ’inbreeding load ’
Exemple de corrélation du fitness individuel avec l’hétérozygotie
Sélection associée «mediated selection» aux parasites chez les moutons Soay consanguins (Coltman et al. 1999. Evolution).
Objectif:
Déterminer si les individus plus consanguins sont plus susceptibles au parasitisme (nématodes gastro-intestinales) et conséquemment sujet à un plus fort taux de mortalité.
Méthodologie:
Déterminer le taux de survie pendant l’hiver durant trois années de forte mortalité dans la population (1989, 1992, 1995)
Génotyper tous les individus (>800) avec 14 locus microsatellites pour déterminer le H individuel (rappel: relation de H avec F pour estimer le F individuel)
Compter le nombre de parasites
–> Traitement des individus pour enlever les parasites - taux de survie analysé séparément
Résultats: Parasitisme
Les individus plus consanguins ont plus de parasites.
Résultats: Mortalité durant l’hiver
Les individus plus consanguins ont moins de chance de survivre.
Implications →sélection contre les individus plus
consanguins :
DC - la consanguinité rend les individus plus susceptibles à la mortalité causée par les variations environnementales