Module 12b Flashcards
L’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) reconnaît 3 niveaux primaires de biodiversité:
- Gène
- Écosystèmes
- Espèces
(Population)
Quelles composantes temporelles doivent être considérées ?
Passé
- Diversité en espace
Présent
- Intégrité génétique
Futur
- Potentiel évolutif (impacts des activités humaines)
Quelle importance accorder à la protection des processus (évolutifs) plutôt que des patrons de diversité ?
Protection des processus implique une vision très différente de la vision actuelle de la protection axées sur les espèces menacées:
- Protéger les habitats sains sur de grandes superficies
- Protéger des populations de grandes tailles
- Préserver plusieurs populations localement adaptées à différents environnements.
Identification d’espèces
D’une manière ou l’autre, l’identification d’unités taxonomiques ou de segments de population appropriés pour les protection et la gestion est essentielle pour la conservation de la diversité biologique.
- Plusieurs concepts d’espèces
- Nombreux cas d’espèces cryptiques
- Taxonomie datant souvent de très longtemps et basée sur des critères arbitraires et incomplets.
- Encore de nouvelles espèces à découvrir…
Variation intra-spécifique « importante »
En général plus contentieuse mais toute aussi essentielle:
- Protection de plusieurs populations maximise le potentiel évolutif et minimise le risque d’extinction.
- Populations locales considérées par les écologistes comme unités fonctionnelles des écosystèmes.
- Besoin d’établir un ordre de priorité relativement à la priorisation des populations à conserver (contraintes budgétaires ou socio-économiques).
- Plusieurs législations reconnaissent l’importance de la variation intra-spécifique.
USA: Endangered Species Act (ESA) depuis 1973:
- Accorde pleine protection aux sous-espèces et aux « distinct population segments » (DPS).
- Cependant, ne définit pas de règles claires sur comment les DPS devraient être définies.
- Conséquemment la manière de définir ce qu’est une DPS fait encore l’objet de vifs débats et stimule la recherche dans ce domaine de la biologie de la conservation.
Concept d’ESU: Evolutionary Significant Units:
Population ou groupe de populations qui mérite une gestion séparée ou d’être priorisé pour la conservation à cause de leur distinction du point de vue évolutif, génétique ou écologique (Ryder 1986).
Le concept d’ESU permet aux biologistes de la conservation d’avoir une base rationnelle permettant de définir les unités de conservation de façon uniforme à l’intérieur ou entre espèces apparentées.
En effet, la taxonomie actuelle a souvent été élaborée à partir de différences morphologiques (et sans rigueur statistique) et peut ne pas toujours refléter adéquatement les affinités réelles entre lignées évolutives.
Unités de conservation selon Waples: Axé sur les critères d’isolation et d’adaptation
Deux critères principaux:
- Ces entités doivent être substantiellement isolées reproductivement d’autres semblables.
- Ces entités doivent représenter une composante importante du bagage évolutif retrouvé au sein d’une espèce.
Avantages:
- Très intégrateur: accommode l’utilisation de plusieurs types d’information (morphologique, génétique, écologique, environnementale).
Inconvénients:
- L’applicabilité générale de l’approche mise en doute.
- Critères souvent jugés comme trop subjectifs.
Unités de conservation selon Moritz: Axé sur l’histoire évolutive des populations
Deux critères principaux:
- Réciprocité monophylétique au niveau de la divergence de l’ADNmt
- Démontrer des différences marquées de fréquences alléliques (nucl.).
Avantages:
- Approche plus stringente que Waples (1991).
- Critères plus objectifs (évite les termes « substantiels », « importante »).
Inconvénients:
- Critère de réciprocité monophylétique jugé trop stringent.
- Pas suffisamment d’emphase sur le maintien du potentiel adaptatif.
Unités de conservation selon Crandall et coll: Axé sur le concept d’échangeabilité
Deux critères principaux:
- Échangeabilité écologique
- Échangeabilité génétique
Des populations qui ne peuvent être échangeables écologiquement (différences marquées dans traits adaptatifs, niches écologiques) et génétiques (pas de flux génique entre elles, concordance phylogénétique et géographique seront reconnus comme des ESUs.
Avantages:
- Reconnait l’importance de la différenciation adaptative.
- Considère les principes génétique et écologique.
Inconvénients:
- Peu pratique: le critère d’échangeabilité écologique rarement vérifiable.
Unités de conservation selon Fraser et Bernatchez: Vers un concept unifié pour définir les unités de conservation
La définition d’ESU ne devrait pas dépendre d’un seul concept.
Plus on accumule d’information, meilleure sera l’identification d’ESU.
L’utilité d’un concept d’ESU donné varie selon le contexte d’application.
Canada: Loi sur les espèces en péril (2002)
Reconnaît que la conservation de la diversité biologique passe par la protection des entités taxinomiques inférieures à l’espèce, soit des unités désignables ou UD. C’est le COSEPAC a le mandat
de les évaluer.
Les UD doivent être distinctes et importantes dans l’évolution taxinomique d’une espèce.
Par « important », on entend une unité qui est significative pour l’héritage évolutif d’une espèce et dont la perte ne pourrait probablement pas être compensée par une dispersion naturelle.
Caractère distinct pour définir des UD:
Une population ou un groupe de populations peuvent être considérées distinctes selon un ou plusieurs des facteurs suivants :
1. Preuves de la distinction génétique, comme, sans toutefois s’y limiter, des traits hérités (morphologie, cycle vital, comportement) et/ou des marqueurs génétiques neutres (alloenzymes, microsatellites, séquences d’ADN).
2. Disjonction naturelle entre des portions importantes de l’aire de répartition d’une espèce ayant grandement limité les mouvements des individus entre les régions pendant une période prolongée, rendant les mouvements peu probables dans un avenir proche et favorisant les adaptations locales.
3. Occupation de différentes régions écogéographiques qui sont pertinentes pour l’espèce et qui reflètent une différence historique ou génétique, qui peut être décrite sur une carte appropriée d’écozones ou de zones biogéographiques.
Il y peut y avoir une certaine dispersion entre les régions, mais elle n’est pas suffisante pour empêcher les adaptations locales.
Critères d’importance
Une fois le statut de UD établi, l’importance de ces UD est ensuite évaluée selon une mesure de leur importance pour l’évolution :
- Preuves que ces UD diffèrent de façon marquée des autres en raison de caractéristiques génétiques témoignant d’une divergence phylogénétique intraspécifique relativement grande.
(ex. différences fixes dans les séquences d’ADNmt ou nucléaire). Les différences de fréquence des allèles communs (microsatellites), ne sont généralement pas suffisantes. - Persistance d’une UD dans un contexte écologique inhabituel ou unique à l’espèce ayant donné lieu à des adaptations locales connues.
- Preuves que la perte d’une UD créerait un énorme trou dans l’aire de répartition de l’espèce au Canada.
Important : Certains critères témoignent davantage du caractère « distinct » ou « important » que d’autres. Au moment de « lister » une UD, il est important de présenter les meilleures preuves possibles pour tous les critères satisfaits.