Les agnosies en général et l'agnosie visuelle des objets Flashcards

1
Q

***Qui a créé le terme “agnosie” et sa définition?

A

Freud, en 1891.

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2
Q

Qu’est-ce que l’agnosie?

A

L’agnosie est la perte provoqué par une atteinte cérébrale de la capacité à identifier les stimuli de l’environnement à travers une modalité perceptive donnée (vision, ouïe, toucher,etc.), en l’absence de trouble sensoriel qui pourrait empêcher la personne de sentir ou de détérioration intellectuelle majeure.
(Donc un patient agnosique visuel ne reconnait pas un stimulus visuel qu’il a pourtant bien vu).

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3
Q

On voit le plus souvent des agnosies de quelles modalités sensorielles? (2)

A

Des agnosies visuelles ou auditives, les autres sont plus rares.

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4
Q

Quels sont les 6 types d’agnosie visuelle? La distinction entre chaque type est faite sur la base de quoi?

A
1- Agnosie pour les objets.
2- L'agnosie des couleurs.
3- La prosopagnosie.
4- Le syndrome de Balint.
5- La simultagnosie.
6- L'akinétopsie.
*Les types d'agnosie visuelle sont distingués selon les différentes catégories de stimuli visuels dont le traitement est altéré.
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5
Q

L’analyse des troubles d’agnosie des objets continue de fournir des information pour la compréhension de quoi?

A

Des processus de reconnaissance/identification des objets et les endroits du cerveau qui sont en charge de ces processus.

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6
Q

***Qui a proposé le premier modèle pour distinguer les agnosies? Quelles sont les formes d’agnosie qui ont été établies et sur la base de quoi?

A

Lissauer en 1890 a proposé de distinguer 2 formes d’agnosie en se basant sur le genre de trouble fonctionnel qui cause les troubles de la reconnaissance. Ainsi, il a distingué l’agnosie aperceptive et l’agnosie associative.

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7
Q

***Qu’est-ce que l’agnosie aperceptive?

A

C’est un trouble de l’identification des objets qui s’explique par l’impossibilité de construire une représentation interne de l’objet à partir des stimuli visuels. La personne ne peut pas former un tout à partir des stimuli visuels de l’objet. C’est un déficit des processus perceptifs, les processus sensoriels qui sont de plus bas niveau sont préservés.

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8
Q

***Qu’est-ce que l’agnosie associative?

A

Résulte d’une incapacité à associer une signification à un percept correct. Les processus perceptifs sont préservés (contrairement à l’agnosie aperceptive), donc les objets sont correctement construits à partir de leurs stimuli visuels, mais les objets ne sont pas “associés” à leurs propriétés fonctionnelles et sémantiques ce qui fait que le patient ne comprend pas la signification de l’objet. Le patient perçoit l’objet, mais ne peut pas le nommer ni démontrer à quoi il sert.

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9
Q

***En référence aux modèles cognitifs de la perception visuelle, le déficit fonctionnel dans l’agnosie aperceptive touche quelle étape? Est-ce la même étape qui est touchée dans l’agnosie associative?

A

Le déficit fonctionnel touche l’étape de structuration, alors que l’extraction et l’analyse des traits élémentaires du stimulus se sont effectuées normalement (les traits individuels sont perçus, mais pas structurés pour former un tout qui permet de reconnaitre l’objet).
Dans l’agnosie associative, l’étape de structuration est préservée (Puisque la personne peut percevoir l’objet, donc former un tout à partir de ses traits individuels. Le déficit est au niveau fonctionnel et sémantique seulement).

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10
Q

***Les patients souffrant d’agnosie aperceptive sont-ils conscients de leur trouble? Est-ce la même chose du côté de l’agnosie associative?

A
  • Les patients souffrant d’agnosie aperceptive sont généralement conscients de l’origine visuelle de leur trouble et se plaignent de voir les objets flous ou déformés.
  • Les patients soufrant d’agnosie associative sont souvent anosognosiques et quand ils mentionnent des difficultés, ils ne les identifient pas comment étant d’ordre visuel. Leurs difficultés sont plutôt attribuées à des troubles mnésiques (j’ai oublié à quoi ça sert) ou des pertes du nom des objets (je ne sais plus comment ça s’appelle).
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11
Q

***Les difficultés perceptives se traduisent de quelle façon dans le comportement chez les patients souffrant d’agnosie aperceptive? Du côté de l’agnosie associative, comment est le comportement visuel?

A

Par un allongement du temps d’exploration et des conduites qui ont pour objectif d’optimiser la prise d’information comme de nombreux changements de point de vue.
Chez les patients souffrants d’agnosie associative, contrairement à ce que l’on observe chez les patients atteints d’agnosie aperceptive, le comportement visuel est ici strictement normal, sans tentative de multiplier les angles de vue des objets.

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12
Q

***Chez les patients souffrant d’agnosie aperceptive, quel est l’effet de la façon dont l’objet est représenté sur l’identification des objets?

A

Certains patients souffrant d’agnosie aperceptive ont des difficultés à reconnaître des objets familiers s’ils sont présentés sous des angles inhabituels, ou sous la forme de silhouette ou d’ombre projetée, alors que leurs performances sont normales lorsqu’il s’agit d’identifier les mêmes objets présentés dans des orientations conventionnelles (vue canonique) et sous des formes non dégradées.

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13
Q

***Chez les patients souffrant d’agnosie aperceptive, le format de présentation des objets (réel ou non) influence-t-il la performance d’identification? Pourquoi?

A

Oui, les objets réels sont généralement mieux reconnus que les photographies, les images et les dessins au trait parce que ceux-ci fournissent une information perceptive moins riche que les objets réels (donc il y a moins de caractéristiques individuelles à identifier).

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14
Q

***Quelle est la nature des erreurs d’identification commises par les patients souffrant d’agnosie aperceptive? Quelle est la nature des erreurs d’identification commises par les patients souffrant d’agnosie associative?

A

Agnosie aperceptive: les erreurs d’identification sont dites « visuelles » ou « morphologiques » parce que les patients confondent un stimulus avec un autre physiquement proche (ex: clé pour un décapsuleur ou aiguille pour un clou).
Agnosie associative: les erreurs d’identification sont de nature « sémantique », parce quelles consistent en des confusions entre des objets de la même catégorie (ex: dénommer une assiette «fourchette»), mais parfois ce serait plus une paraphasie sémantique qu’une erreur d’identification. Les erreurs d’identification les plus caractéristiques de l’agnosie associative sont des erreurs « fonctionnelles », elles consistent à attribuer à un objet une fonction plausible (mais inexacte) sur la base de son apparence.

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15
Q

***Comment est la description des objets chez les patients souffrant d’agnosie aperceptive? Comment est la description des objets du côté de l’agnosie associative?

A

La description des objets est généralement vague en raison de difficultés à percevoir les différentes parties qui forment un tout que représentent les objets (si on veut décrire un objet il est utile de percevoir ses différentes parties et comment elles s’unissent pour former l’objet).

Du côté de l’agnosie associative, la description est quantitativement et qualitativement, sans anomalie.

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16
Q

***Comment sont les dessins copiés des objets vus chez les patient souffrant d’agnosie aperceptive? Et du côté de l’agnosie associative?

A

Les dessins copiés des objets vus sont généralement déficitaires.

Du côté de l’agnosie associative, le dessin copié est quantitativement et qualitativement, sans anomalie.

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17
Q

Qu’est-ce qui détermine le niveau de perturbation des dessins copiés des objets vus chez les patients souffrant d’agnosie aperceptive?

A

Plus le niveau de complexité perceptive (plus de détails) du stimulus à copier est élevé, plus le niveau de perturbation du dessin est élevé.

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18
Q

Dans l’évaluation du dessin chez les patients ayant une agnosie aperceptive, qu’est-il important d’examiner en dehors de la qualité du dessin et pourquoi?

A

Il faut prendre en compte les aspects qualitatifs de l’exécution du dessin parce que même si le patient réussi à dessiner l’objet, il se peut qu’il ait un déficit perceptif quand même et qu’il ait réussi à bien dessiner l’objet d’une façon très lente, trait par trait et sans compréhension de la structure de l’objet (en disséquant l’objet un élément à la fois).

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19
Q

Pourquoi faut-il être prudent avant de conclure d’un déficit de la perception lorsqu’on interprète un dessin présentant une perturbation de la production graphique?

A

Parce que la perturbation de la production graphique peut résulter de d’autres pathologies comme l’apraxie constructive ou le syndrome frontal et donc ne pas provenir d’un déficit perceptif.

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20
Q

***Les patients souffrant d’agnosie associative ont-ils des difficultés au niveau du dessin d’objet comme les patients souffrant d’agnosie aperceptive?

A

Non, ils n’ont pas de difficultés particulières dans les tâches comme colorier un objet individuel lorsqu’il est présenté « mêlé » à d’autres objets, ou copier des dessins, mais ils ne peuvent identifier ces objets.

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21
Q

Vrai ou faux, l’agnosie aperceptive et l’agnosie associative sont subdivisées en différents sous-types.

A

Vrai.

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22
Q

***L’agnosie aperceptive est causée par des lésions de quelle région du cerveau

A

Par des lésions des régions occipito-temporales inférieures de l’hémisphère gauche.

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23
Q

***L’agnosie associative est causée par une lésion de quelle région du cerveau?

A

Par une lésion pariétale droite.

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24
Q

Comment la distinction établie par Lissauer (agnosie aperceptive et agnosie associative) est-elle considérée de nos jours?

A

On considère qu’elle recouvre une certaine réalité, mais qu’elle est trop générale puisqu’il y a maintenant plusieurs formes d’agnosies qui sont distinguée au sein de l’agnosie aperceptive et de l’agnosie associative.

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25
Q

***Qui a établi les 4 critères qui doivent être réunis pour poser le diagnostic d’agnosie visuelle et quels sont ces critères?

A

Bruyer a établi les 4 critères qui doivent être réunis pour poser le diagnostic d’agnosie visuelle:
1- Le patient présente une déficience de la reconnaissance des stimuli qui lui sont proposés.
2- Le trouble se limite seulement à la modalité visuelle (ex: les objets non reconnus par la vision sont immédiatement reconnus et nommés lorsqu’on les place dans la main du patient qui a les yeux fermés).
3- Il n’y a pas de déficit visuel élémentaire (sensoriel) d’intensité suffisante qui expliquerait le trouble de reconnaissance.
4- Absence de troubles majeurs des autres fonctions cognitives (langage, mémoire) ou de détérioration intellectuelle globale.

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26
Q

Le trouble agnosique peut-il toucher une catégorie particulière de stimuli visuels?

A

Oui, on peut observer, isolément ou en association chez un même patient, l’agnosie des objets, l’agnosie des visages et l’agnosie des couleurs.

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27
Q

En quoi consiste l’agnosie visuelle des objets?

A

Suite à une lésion cérébrale les patients sont incapables de reconnaître visuellement les objets même les plus usuels (ex: les couverts, les outils).

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28
Q

L’agnosie des objets est mise en évidence lors de quel genre d’épreuves?

A

Lors d’épreuves où sont présentés visuellement soit les objets réels, soit (le plus souvent) des images d’objets sous des formes variées, plus ou moins proches de l’objet réel (photographie, dessin couleur, dessin au trait noir sur blanc).

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29
Q

***Quelles sont les 3 étapes de la reconnaissance des objets et les tâches spécifiques qui permettent d’évaluer chacune d’entre elles?

A

1- L’analyse perceptive élémentaire: appariement selon la forme, description ou jugement sur la taille.
2- Le traitement sémantique: apparier des objets selon leur catégorie sémantique ; donner la fonction d’un objet : « est-ce un outil ? ».
3- L’accès au nom: reconnaître le nom écrit parmi des distracteurs, dénommer oralement.

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30
Q

***Quels troubles sont presque toujours associés au déficit agnosique de l’agnosie des objets et pourquoi?

A

Des troubles visuels élémentaires (ex: baisse de l’acuité, amputation d’une partie du champ visuel) parce que que les lésions qui génèrent une agnosie des objets s’étendent souvent au cortex visuel primaire.

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31
Q

Vrai ou faux, la validité du concept d’agnosie aperceptive est souvent contesté.

A

Vrai.

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32
Q

Quel problème de la définition d’une agnosie aperceptive le patient étudié par Shelton et al. a démontré?

A

Les performances de copie et d’appariement du patient sont détériorées, mais le patient présente une acuité visuelle faible qui serait suffisante pour reconnaitre les objets, à quel point l’acuité visuelle du patient a un rôle à jouer dans son incapacité à identifier les objets?

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33
Q

Heilman et Bowers proposent de démembrer l’agnosie aperceptive en 2 sous-types, lesquels?

A

L’agnosie aperceptive serait divisée en deux sous-types: l’un purement perceptif, et l’autre avec une perturbation de la représentation structurale de l’objet.

34
Q

Nielsen et Hécaen & Ajuriaguerra ont fait les premières observations de quoi?

A

Que certaines agnosies visuelles d’objets sont spécifiques à une catégorie sémantique, dans leur cas il s’agissait d’un déficit spécifique de la reconnaissance des objets biologiques (mais la reconnaissance d’objets manufacturés était possible).

35
Q

L’analyse des observations d’agnosie sémantique de spécificité catégorielle a permis quoi?

A

Elle a donné des informations qui ont permis d’appréhender le problème de l’organisation de la mémoire sémantique.

36
Q

***Quelle est la lésion la plus fréquemment observée dans le cas d’une agnosie des objets? Quelle est l’utilité de la région touchée?

A

La lésion la plus souvent observée dans le cas d’une agnosie des objets est une lésion du cortex occipito-temporal inférieur et moyen.
Cette région du cerveau est impliquée dans le système d’identification visuelle des objets.

37
Q

Les expériences de Mishkin ont montré qu’une lésion de quelle région du cerveau chez le singe pouvait provoquer des effets qui peuvent ressembler à une agnosie d’objets?

A

Une lésion du cortex inféro-temporal. Les singes opérés ne peuvent plus discriminer les objets (le « quoi ») alors qu’ils restent capables de localiser un objet dans l’espace (le « où »).

38
Q

Les gnosies visuelles sont constituées par quoi?

A

Par les connaissances issues de notre perception visuelle qui concernent la nature des différents éléments qui constituent le monde visuel et leur organisation dans l’espace.

39
Q

Les 2 types d’informations qui constituent les gnosies visuelles (nature des éléments du monde visuel et organisation dans l’espace des éléments visuels) sont traités de quelle façon? Quel est le résultat de cela s’il y a une lésion?

A

Dans des structures anatomiques différentes. S’il y a une lésion, on peut observer une perturbation sélective de la connaissance des objets (agnosie d’objet) ou de la connaissance de l’espace (agnosie spatiale).

40
Q

***Quelles sont les structures du cerveau impliquées dans la perception visuelle?

A

1- Le cortex strié (ou visuel primaire V1).
2- Les aires préstriées du lobe occipital.
3- Des zones dans les lobes temporaux et pariétaux.

41
Q

Quel sont les synonyme du cortex visuel primaire?

A

Cortex strié ou V1.

42
Q

***Les structures du cerveau impliquées dans la perception visuelle s’organisent sous la forme de combien de voies corticales visuelles? Lesquelles?

A

Il y a 2 voies corticales visuelle,:
1- La voie occipito-temporale (ou voie ventrale): voie corticale visuelle spécialisée dans l’identification visuelle des objets.
2- La voie occipito-pariétale (ou voie dorsale): voie corticale visuelle spécialisée dans la localisation des stimuli visuels dans l’espace.

43
Q

***La voie occipito-temporale (ou voie ventrale) relie quelles aires et est spécialisée dans quoi?

A

La voie occipito-temporale (ou voie ventrale) relie les aires striée (V1), préstriées (V2 et V3) et inféro-temporales (TEO et TE). Elle est spécialisée dans l’identification visuelle des objets.

44
Q

***Comment se fait l’identification visuelle des objets dans la voie occipito-temporale (voie ventrale)?

A

1- Extraction des informations visuelles à partir du stimulus.
2- L’analyse des propriétés physiques de l’objet (comme la forme, la couleur, la texture,etc.) réalisée dans les aires V2, V3 et inféro-temporale postérieure (TEO) qui composent le complexe préstrié temporal inférieur.
3- Les connexions de l’aire inféro-temporale antérieure (TE) avec d’autres structures cérébrales comme le système limbique et le lobe frontal permettent la synthèse des propriétés physiques de l’objet en une configuration unique qui est réalisée dans l’aire inféro-temporale antérieure (TE).

45
Q

***Quels sont les 2 rôles joués simultanément par l’aire inféro-temporale antérieure (TE)? En quoi consistent-ils?

A

1- Perceptif: L’aire inféro-temporale antérieure (TE) effectue la dernière étape du traitement perceptif d’un objet en en réalisant une description intégrée de sa forme (percept), regroupement des propriétés physiques de l’objet pour former un tout, lui donner une forme.
2- Mnésique: La voie inféro-temporale antérieure (TE) garde une trace des percepts déjà établis ce qui permet leur reconnaissance dans le futur.

46
Q

Qu’est-ce qu’un percept?

A

C’est la description intégrée de la forme d’un objet. La forme perçue d’un stimulus externe suite au regroupement des propriétés physiques de l’objet pour former un tout, lui donner une forme.

47
Q

***La voie occipito-pariétale (voie dorsale) relie quelles aires et est spécialisée dans quoi?

A

La voie occipito-pariétale (voie dorsale) relie les aires striées(visuel primaire ou V1), préstriées (V2 et V3) et inféro-pariétales (PO). Elle est spécialisée dans la localisation des stimuli visuels dans l’espace.

48
Q

Dans la voie occipito-pariétale (voie dorsale) dans quelle région du cerveau est réalisé l’intégration des informations spatiales visuelles à celles extraites avec d’autres modalités sensorielles? Cela permet quoi?

A

Des liens entre le cortex inféro-pariétal (PO) et des structures comme le cortex dorso-limbique et le cortex dorso-frontal réalisent l’intégration des informations spatiales extraites avec d’autres modalités sensorielles à celles visuelles ce qui permet le guidage et le contrôle visuel des actions sur les objets.

49
Q

***Quelles sont les 2 formes de troubles visuels et les lésions qui leur sont associées? L’existence de ces 2 formes de troubles visuels confirment quoi?

A

1- Les troubles qui touchent le traitement des objets: causés par des lésions de la voie ventrale (occipito-temporale) qui est impliquée dans le traitement des objets.
2- Les troubles qui touchent le traitement de la localisation des objets dans l’espace: causés par des lésions à la voie dorsale (occipito-pariétale) impliquée dans la localisation des objets dans l’espace.

L’existence de ces 2 formes de troubles visuels confirment la distinction fonctionnelle entre la voie occipito-temporale (voie ventrale, traitement des objets) et la voie occipito-pariétale (voie dorsale, localisation dans l’espace).

50
Q

***Quels sont les troubles qui touchent le traitement des objets?

A

L’agnosie des couleurs, la prosopagnosie, l’agnosie des objets, etc.

51
Q

***Quels sont les troubles qui touchent le traitement de la localisation des objets dans l’espace?

A

Le syndrome de Balint et les troubles des données topographiques.

52
Q

Munk a démontré quoi par l’expérimentation animale?

A

L’agnosie visuelle des objets, en faisant une ablation bilatérale des aires péristriées (V2 et V3).

53
Q

Qu’est-ce que la cécité psychique?

A

C’est un comportement résultant d’une lésion chirurgicale aux aires péristriées (V2 et V3) chez des animaux qui consiste en une perte des réactions anciennement provoquées par les stimuli visuels (interprétée comme une absence d’identification), alors que les capacités visuelles de base des animaux sont intactes, ainsi qu’en témoigne leur aptitude à éviter les obstacles.

54
Q

La cécité psychique observée chez les animaux a été observée chez l’homme après une lésion cérébrale et qualifiée de quoi?

A

D’asymbolie ou d’imperception (Jackson, 1932).

55
Q

***Quelle était la définition de l’agnosie telle que définie par Freud lorsqu’il créa ce terme?

A

L’agnosie est un déficit de l’identification des objets qui ne peut être mis sur le compte:

  • Ni d’une détérioration intellectuelle globale,
  • Ni de troubles sensoriels élémentaires,
  • Ni de troubles du langage.
56
Q

Vrai ou faux, l’existence de déficits de l’identification visuelle n’a jamais été remise en cause contrairement à la définition de l’agnosie par Freud puisque avant les années 70 certains auteurs considéraient l’échec d’identification des objets comme résultant de troubles sensoriels de bas niveau ou de leur combinaison avec une baisse de l’efficience globale.

A

Vrai.

57
Q

Vers quelles années l’agnosie visuelle a-t-elle été reconnue et étudiée comme une véritable entité clinique?

A

Dans les années 70.

58
Q

*Les premières études de l’agnosie comme une véritable entité clinique dans les années 70 ont été réalisées en référence à quelle classification?

A

Celle de Lissauer (agnosie aperceptive et agnosie associative).

59
Q

***Quelles sont les 2 raisons principales qui font que le diagnostic d’une agnosie est plus délicat qu’il n’y parait?

A

1- La sélectivité possible des troubles: Certaines formes d’agnosie sont de type « catégorie spécifique », le déficit touche de façon plus marquée certaines catégories sémantiques. Le tableau le plus fréquent c’est lorsque le trouble agnosique concerne plus les catégories naturelles que les objets manufacturés, mais d’autres dissociations plus fines à l’intérieur de ces deux grandes catégories ont aussi été décrites.

2- La difficulté à établir clairement la nature du déficit: Le diagnostic d’une agnosie implique à la fois
a) Un critère d’inclusion : que le déficit soit véritablement une absence d’identification
et
b) Un critère d’exclusion : que le déficit d’identification ne soit pas dû à des troubles sensoriels élémentaires (Il faut s’assurer que la personne voie et que le problème est vraiment à l’identification).
(Les deux critères sont difficilement vérifiables et demandent des investigations précises)

60
Q

Les aires péristriées occupent essentiellement quelles aires de Brodmann?

A

18 et 19.

61
Q

**Que faut-il faire lors du diagnostic de l’agnosie en raison de la sélectivité possible des troubles d’identification?

A

Les items utilisés dans les épreuves diagnostiques doivent être choisis à la fois dans la catégorie des naturels et dans celle des objets manufacturés et puis, au sein de ces grandes catégories, parmi diverses sous-classes (ex: animaux, fruits, légumes, outils, instruments de musique, meubles, etc.).

62
Q

Quel est le test clinique le plus simple pour mettre en évidence un échec d’identification?

A

La dénomination.

63
Q

Quel est le problème avec la tâche de dénomination et la désignation en choix multiple d’objets ou d’images d’objets à partir de leur nom?

A

La dénomination correcte ne garanti pas une connaissance sémantique parfaite et une erreur ou un échec de dénomination peut être la conséquence d’un trouble aphasique donc ne pas découler d’un trouble de l’identification.

64
Q

***Quel est le diagnostic différentiel associé à l’agnosie? Quel problème cela amène-t-il au niveau du diagnostic de l’agnosie?

A

Il y a un problème de diagnostic différentiel aphasie/agnosie puisque dans certains tests dont ceux de dénomination, ne pas nommer la bonne chose ou échouer à identifier l’objet peut être la conséquence d’un déficit aphasique plutôt qu’un trouble de l’identification. En plus, on retrouve très souvent une agnosie et une aphasie dans la plupart des agnosies associatives, ce qui rend le diagnostic des 2 troubles encore plus difficile.

65
Q

Le mime d’utilisation des objets peut fournir des renseignements complémentaires mais ses limites sont également rapidement atteintes, pourquoi? (4 raisons)

A

1) Il ne peut pas s’appliquer à toutes les catégories d’items, seule l’identification des objets manipulables peut être évaluée de cette façon.
2) Si le patient ne peut pas mimer l’utilisation d’un objet il faut être certain que ce n’est pas dû à un trouble apraxique (sinon on ne peut pas affirmer qu’il ne sait pas à quoi il sert).
3) Même si le geste en fait ça ne veut pas dire que le patient a identifié l’objet. Un même geste peut caractériser grossièrement plusieurs objets (ex: un geste de rotation de la main peut être utilisé pour définir un robinet, une clef, un tire-bouchon, un tournevis, etc.).
4) Même si le mime d’identification est indiscutablement exact cela prouve l’identification de l’objet seulement si on considère qu’il faut que l’objet soit identifié pour être mimé. Mais, sans identifier l’objet et sans avoir besoin de leurs connaissances sémantiques de l’objet, certains patients pourraient mimer l’utilisation par automatisme.

66
Q

Peut-on utiliser les performances en dénomination, désignation et la démonstration de l’utilisation des objets comme des preuves indiscutables de l’existence ou de l’absence d’une agnosie visuelle?

A

Non, les performances en dénomination, désignation et la démonstration de l’utilisation des objets ne peuvent pas être considérées comme des preuves indiscutables de l’existence ou de l’absence d’une agnosie visuelle.

67
Q

**Afin de faire une évaluation fiable des capacités d’identification, que faut-il faire en complément de l’évaluation des performances en dénomination, en désignation et à la démonstration de l’utilisation des objets?

A

Une évaluation fiable des capacités d’identification ne peut se faire que par l’utilisation complémentaire de tests qui minimisent ou éliminent l’implication de la composante verbale (pour éviter les diagnostic différentiel) et dans lesquels la réussite implique vraiment l’évocation des connaissances sémantiques au sujet des objets.

68
Q

***Quelles sont les 4 catégories de tests qui répondent aux 2 exigences de minimiser ou éliminer la composante verbale et qui impliquent l’évocation des connaissances sémantiques des objets pour leur réussite?

A

1- Les questionnaires à choix multiples.
2- Les tâches d’appariement fonctionnel d’objets ou d’images.
3- Les tâches de catégorisation sémantique d’images.
4- Les jugements d’identité.
*L’échec dans ces différentes épreuves atteste donc véritablement d’un déficit de l’identification visuelle.

69
Q

***En quoi consiste la catégorie de tests des questionnaires à choix multiple?

A

On interroge le patient sur diverses propriétés, des plus générales aux plus spécifiques sur des items présentés visuellement (ex: une image d’un lion; objet/ animal/ végétal? Insecte/ mammifère/ oiseau/ reptile? … Méchant ou pas?).

70
Q

***En quoi consiste la catégorie de tests des tâches d’appariement fonctionnel d’objets ou d’images?

A

Les tests d’appariement fonctionnel d’objets ou d’images consistent à trouver en choix multiple l’image associée fonctionnellement à une image cible (ex: l’image cible est une niche et les deux autres images sont un chat et un chien).

71
Q

Le principe général du test d’appariement fonctionnel d’objets ou d’image est repris dans de nombreux tests dont lequel?

A

Le Pyramid and Palm Trees Test de Howard et Patterson.

72
Q

**Quels sont les 2 choses que l’on reproche au test d’appariement fonctionnel d’objets ou d’images (dont le Pyramid and Palm Trees Test de Howard et Patterson)?

A

1- Le caractère « culturel » de certains items (le fait de savoir qu’une chose va avec une autre peut parfois dépendre de la culture) ce qui en diminue la valeur diagnostique.
2- Un étalonnage insuffisant.

73
Q

***En quoi consiste la catégorie de tests des tâches de catégorisation sémantique d’images?

A

Les tâches de catégorisation sémantique d’images consistent à faire classer plusieurs images en diverses catégories sous-ordonnées, telles que : animaux sauvages vs domestiques, outils de jardin vs de menuiserie vs de bricolage, etc.

74
Q

***Dans les tâches de catégorisation sémantique d’images, à quoi faut-il faire attention? Pourquoi?

A

Il faut faire attention au choix des catégories utilisées parce que, selon la catégorie choisie, le patient peut obtenir une performance correcte à l’aide d’une stratégie perceptive qui n’implique donc pas les connaissances sémantiques des objets. Un patient peut catégoriser des items en poissons vs insectes sans aucune connaissances sémantiques en ne se servant que de la ressemblance visuelle des items dans chaque catégorie (poissons=nageoires, insectes=pattes).

75
Q

***En quoi consiste la catégorie de tests de la tâche de jugement d’identité?

A

La tâche de jugement d’identité consiste à choisir, parmi deux items, celui qui a la même identité qu’une image cible, malgré une apparence physique plus ou moins différente (ex: l’image cible est une vieille clé et les deux autres images sont une clé moderne et un ouvre-bouteille).

76
Q

Que reste-t-il à faire pour en arriver au diagnostic d’agnosie quand on a bien prouvé hors de tout doute qu’il a bien un déficit de l’identification visuelle?

A

Pour poser un diagnostic d’agnosie, il reste à examiner les capacités sensorielles élémentaires pour s’assurer que ce ne sont pas les sens qui font défaut.

77
Q

Un déficit de l’identification des objets (confirmé par des tests) est qualifié d’agnosie visuelle à quelle condition?

A

Seulement si le déficit d’identification des objets ne peut pas être mis sur le compte de troubles sensoriels de bas niveau.

78
Q

Quelle est la première difficulté rencontrée lorsqu’on veut exclure la possibilité de troubles sensoriels élémentaires? Quel est le moyen à utiliser pour compenser cette difficulté?

A

Il n’y a pas de frontière claire entre ce qui est un trouble sensoriel et ce qui est un déficit de la perception.
Un examen ophtalmologique complet (champ visuel, acuité, sensibilité au contraste, potentiels évoqués visuels) doit être fait dès qu’un déficit de l’identification visuelle est trouvé et les résultats de cet examen doivent être pris en compte dans l’analyse de toutes les performances du patient.

79
Q

Quelle est la deuxième difficulté rencontrée lorsqu’on veut exclure la possibilité de troubles sensoriels élémentaires? Quel est le moyen à utiliser pour compenser cette difficulté?

A

Si les examens ophtalmologiques sont anormaux, on ne sait pas quel est l’impact des troubles sensoriels de bas niveaux sur les capacités d’identification, donc il est difficile de déterminer si les déficits ophtalmologiques sont entièrement responsables d’un échec à identifier les objets.
Pour contourner cette difficulté, certains auteurs ont fixé comme critère la performance dans des tests très élémentaires de détection de formes pour décider de l’impact du trouble sensoriel de bas niveau (ex: celui mis au point par Warrington et James qui consiste à détecter la présence ou l’absence de la lettre X sur un fond visuel bruité).

80
Q

En bref, les premières investigations permettent de faire quoi et à quelles conditions?

A

Elles permettent de poser un diagnostic d’agnosie visuelle s’il y a échec dans les tâches d’identification et qu’il n’y a pas de perturbations importantes dans les examens ophtalmologiques.

81
Q

Après avoir fait le diagnostic d’agnosie, que faut-il faire?

A

Il faut déterminer la nature de l’agnosie. Pour cela, la première étape est de faire une analyse sémiologique pour déterminer où se situe le déficit dans la dichotomie de Lissauer: savoir s’il s’agit d’une agnosie aperceptive ou d’une agnosie associative. Cela est fait parce que les agnosies aperceptives ont des caractéristiques communes entre elles et les agnosies associatives aussi.