Le principe de légalité : portée temporelle Flashcards

1
Q

Quel principe juridique est exprimé par la phrase “Nullum crimen nulla poena sine lege”?

A

La phrase exprime le principe juridique selon lequel aucune sanction ne saurait résulter d’un acte ou d’une omission en l’absence d’une loi préalable pour les interdire. En d’autres termes, nul crime et nulle peine ne peuvent être imposés sans une loi préexistante qui les interdit.

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2
Q

Quelle est l’importance de distinguer le droit de la morale?

A

Il est important de distinguer le droit de la morale car le droit se réfère aux règles juridiques établies par la société et sanctionnées par l’État, tandis que la morale concerne les principes éthiques personnels. La distinction permet de clarifier ce qui est légal et ce qui est moralement acceptable, reconnaissant que les deux ne coïncident pas toujours.

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3
Q

Quelles sont les trois exigences du principe de légalité en droit pénal canadien?

A

Nécessité d’un texte de loi: Tout juge doit se fonder sur un texte de loi valide, accessible, et bilingue pour sanctionner un comportement et punir son auteur. Les juges n’ont pas le pouvoir discrétionnaire de créer des infractions.
Clarté des lois: Les lois doivent être suffisamment claires pour offrir un avertissement raisonnable aux citoyens et limiter le pouvoir discrétionnaire des personnes chargées d’appliquer la loi. L’exigence de clarté est un idéal à poursuivre, mais son impact est relativisé.
Non-rétroactivité des lois criminelles: Les lois pénales qui portent atteinte à des droits substantiels sont présumées ne pas s’appliquer aux actes commis avant leur entrée en vigueur. Cette présomption vise à éviter de retourner dans le passé et à assurer la certitude des conséquences juridiques.

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4
Q

Quelle est la distinction entre les lois de nature substantielle et procédurale en ce qui concerne la présomption de non-rétroactivité?

A

Lois de nature substantielle: Elles visent la création, la modification, ou l’abrogation d’une infraction, d’une peine, ou d’un moyen de défense. La non-rétroactivité de ces lois a été élevée au rang de garantie constitutionnelle, préservant les droits des accusés, notamment en vertu de l’al. 11g) de la Charte.
Lois de nature procédurale ou relatives à la preuve: Il y a une présomption d’application immédiate, s’appliquant aussi bien aux affaires à venir qu’aux affaires en cours et celles arrivées avant l’entrée en vigueur de la loi. Ces lois concernent généralement les aspects des procédures pénales qui ne portent pas directement atteinte aux droits substantiels des accusés.

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5
Q

Quelles dipositions au C.cr consacrent implicitement l’exigence d’un texte de loi?

A

Consécration dans le Code Criminel: Deux dispositions du Code criminel consacrent implicitement cette exigence:
Al. 6(1)b) C.cr. – Présomption d’innocence, qui reconnaît implicitement la nécessité d’un texte de loi.
Art. 9 C.cr. – Les infractions criminelles doivent être définies par la loi canadienne.

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6
Q

Quelle est l’exception au principe de la nécessité d’une texte de loi ?

A

Exception pour les Moyens de Défense: L’exception est soulignée par le par. 8(3) C.cr., indiquant que les principes de la Common Law sont maintenus en ce qui concerne les moyens de défense, sauf s’ils sont modifiés par une loi fédérale. Par exemple, la non-responsabilité criminelle prévue à l’art. 16 C.cr., mais la défense de nécessité qui provient de la Common Law (Arrêt Perka).

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7
Q

Qu’est-ce que la présomption de connaissance complète du droit?

A

Le principe de la présomption de connaissance complète du droit pénal (art. 19 C.cr.) souligne que l’ignorance de la loi n’excuse pas la perpétration d’une infraction, renforçant ainsi l’idée que tout individu est censé connaître la loi.

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8
Q

Quels sont les objectifs de la clarté des lois en matière de droit pénal?

A

La clarté des lois poursuit deux objectifs principaux : offrir un avertissement raisonnable aux citoyens sur ce qui est prohibé et limiter le pouvoir discrétionnaire des personnes chargées d’appliquer la loi.

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9
Q

Quelle est l’exigence fondamentale concernant l’imprécision des lois, selon l’art. 7 de la Charte canadienne des droits et libertés?

A

L’article 7 de la Charte canadienne des droits et libertés exige que les lois ne soient pas trop imprécises, assurant ainsi une prévisibilité et une compréhensibilité suffisantes pour les individus.

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10
Q

Comment le cas Heywood met-il en évidence les risques associés au manque de clarté dans la rédaction des lois?

A

Dans l’affaire Heywood, le concept de “flânage” a été jugé inconstitutionnel en raison de sa portée excessive, soulignant les risques de discrétion excessive résultant du manque de clarté dans la rédaction des lois.

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11
Q

Quel rôle joue la clarté des lois dans la préservation de la justice et de la prévisibilité dans l’application du droit pénal?

A

La clarté des lois joue un rôle crucial en préservant la justice en garantissant que les individus comprennent les règles légales, contribuant ainsi à une application équitable du droit pénal et à la prévisibilité des conséquences juridiques.

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12
Q

Quelle est la règle de nullité pour cause d’imprécision en droit pénal canadien et quel est le critère applicable pour déterminer cette imprécision?

A

La règle de nullité pour cause d’imprécision en droit pénal canadien établit que pour qu’une disposition soit jugée inconstitutionnelle en raison de son imprécision, elle doit manquer de fournir “un guide suffisant pour le débat judiciaire” (référence : R. c. Nova Scotia Pharmaceutical Society, [1992] 2 R.C.S. 606, p. 643).

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13
Q

En quoi consiste la subtilité entre une loi imprécise, une loi trop large et une loi obscure ou trop incertaine?

A

Une loi est considérée comme imprécise si le langage utilisé ne fournit pas un guide adéquat pour le débat judiciaire, rendant difficile la délimitation de la sphère de risque.
Une loi est jugée trop large si elle cible un large éventail de comportements, englobant des situations qui ne devraient pas être incluses.
Une loi est considérée comme obscure ou trop incertaine lorsqu’elle est excessive, non pas en raison de sa large portée, mais parce que son sens est flou, permettant une interprétation variable et risquant d’être manipulée de différentes manières.

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14
Q

Quels sont les éléments pris en compte pour déterminer si une disposition est inconstitutionnelle en raison de son imprécision en droit pénal canadien?

A

Le tribunal doit d’abord examiner tout le contexte interprétatif entourant la disposition attaquée, comme indiqué dans l’arrêt Ontario c. Canadien Pacifique Ltée. Si le sens de la disposition ne peut pas être dégagé de manière claire, cela peut conduire à son inconstitutionnalité.

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15
Q

Pourquoi est-il souligné qu’une imprécision ne résulte pas nécessairement de divergences d’opinion entre les juges, mais plutôt d’un débat approfondi par les tribunaux importants?

A

L’accent est mis sur le fait que l’imprécision ne découle pas simplement de désaccords entre les juges, mais nécessite un débat approfondi par des tribunaux importants. Cela souligne la nécessité d’une analyse approfondie et objective pour déterminer si une disposition est effectivement imprécise et donc potentiellement inconstitutionnelle.

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16
Q

Quel rôle joue le critère de l’intérêt public dans la détermination de l’imprécision d’une loi?

A

Le critère de l’intérêt public souligne que le législateur doit mettre plus de clarté dans les lois, mais reconnaît également que parfois le législateur peut être contraint d’utiliser des termes généraux. Cela met en lumière la difficulté de légiférer dans des domaines complexes où il est impossible d’anticiper toutes les situations, comme dans le cas de la conduite dangereuse (320.13 C.cr).

17
Q

Quelle est l’importance de la non-rétroactivité des lois criminelles en droit pénal canadien?

A

La non-rétroactivité des lois criminelles est cruciale pour délimiter la portée temporelle du droit pénal. Ce principe découle de l’idée que le législateur devrait éviter de retourner dans le passé, préservant ainsi la certitude des conséquences juridiques découlant des actes antérieurs.

18
Q

Pourquoi les lois rétrospectives sont-elles considérées comme compromettant la primauté du droit?

A

Les lois rétrospectives compromettent la primauté du droit en compromettant “l’intégrité des dispositions actuellement en vigueur”.

19
Q

Comment fonctionne la présomption de non-rétroactivité en droit pénal canadien?

A

Les lois pénales qui portent atteinte à des droits substantiels sont présumées ne pas s’appliquer aux actes commis avant leur entrée en vigueur.

20
Q

Qu’est-ce qui distingue les lois de nature substantielle en termes de non-rétroactivité?

A

Les lois de nature substantielle incluent celles qui visent la création, la modification ou l’abrogation d’une infraction, d’une peine ou d’un moyen de défense. La non-rétroactivité des infractions nouvellement créées ou modifiées est élevée au rang de garantie constitutionnelle, selon l’al. 11g) de la Charte canadienne des droits et libertés.

21
Q

Quel est l’impact de la non-rétroactivité sur les infractions nouvellement créées ou modifiées?

A

En vertu de l’al. 11g) de la Charte, on ne peut être déclaré coupable d’une infraction qui a été mise en place après la perpétration de l’infraction. Cela garantit que les individus ne peuvent pas être tenus responsables rétroactivement pour des actes qui n’étaient pas considérés comme criminels au moment de leur commission.

22
Q

Comment la non-rétroactivité s’applique-t-elle à l’abrogation d’une infraction en droit canadien?

A

L’abrogation d’une infraction n’a pas les mêmes implications pour les comportements antérieurs et postérieurs. En vertu de l’art. 43d) de la Loi d’interprétation, le comportement antérieur peut faire l’objet de poursuites à moins que le législateur n’indique le contraire dans la loi. Cela vise à éviter un vide juridique tout en respectant les valeurs criminelles.

23
Q

Comment la non-rétroactivité s’applique-t-elle aux peines en droit canadien?

A

En matière de peine, le principe de non-rétroactivité est également inscrit dans la Charte. Selon l’art. 11(i), un inculpé a le droit de bénéficier de la peine la moins sévère lorsque la peine qui sanctionne l’infraction dont il est déclaré coupable est modifiée entre le moment de la perpétration de l’infraction et celui de la sentence. Cela reflète les valeurs changeantes de la société.

24
Q

Comment les moyens de défense sont-ils traités en droit pénal canadien, en particulier à la lumière de l’arrêt Dineley?

A

L’arrêt Dineley souligne que le fait qu’une nouvelle mesure législative influe sur le contenu ou sur l’existence d’un moyen de défense indique que des droits substantiels sont en jeu. Un changement de procédure, comme la mise en œuvre de moyens de défense, peut passer, mais la non-rétroactivité s’applique généralement dans le cas d’un moyen de preuve.

25
Q

Quel exemple illustre la question de la non-rétroactivité dans le contexte des moyens de défense?

A

Dans le cas de l’alcootest, l’arrêt Dineley a montré qu’une nouvelle législation abolissant une défense existante (comme l’erreur de fonctionnement dans le cas de Carter) ne rétroagit pas, à moins que le législateur n’ait manifesté son intention contraire.

26
Q

Que se passe-t-il si la modification d’un moyen de défense est favorable à l’accusé?

A

L’affaire Bengy illustre que si la modification d’un moyen de défense est favorable à l’accusé, mais qu’il a commis ses actes avec les anciennes dispositions en vigueur, la présomption de non-rétroactivité s’applique en l’absence de dispositions transitoires du législateur.

27
Q

Peut-on déduire l’intention de rétroactivité du législateur des éléments contextuels entourant l’adoption d’une loi?

A

L’arrêt R. c. Brossoit explore la question de l’intention de rétroactivité du législateur. Dans ce cas, une nouvelle loi a été adoptée rapidement pour combler un vide juridique après l’invalidation d’une disposition sur l’intoxication extrême. Bien que la loi ait été appuyée rapidement, l’absence d’une intention claire de rétroactivité a conduit à la conclusion de la non-rétroactivité.

28
Q

Quelle leçon tirons-nous de l’arrêt Brossoit en ce qui concerne l’effet rétroactif des lois?

A

L’arrêt Brossoit souligne que lorsque le législateur veut qu’une loi s’applique rétroactivement, il doit le dire clairement et agir en conséquence. Dans ce cas, la mobilisation d’éléments contextuels entourant l’adoption de la loi n’était pas suffisante pour déduire une intention de rétroactivité.

29
Q

Comment les lois de nature procédurale ou relatives à la preuve sont-elles généralement traitées en ce qui concerne leur application temporelle?

A

Les lois de nature procédurale ou relatives à la preuve sont généralement soumises à une présomption d’application immédiate. Elles s’appliquent aussi bien aux affaires à venir qu’aux affaires en cours et à celles arrivées avant l’entrée en vigueur de la loi, sauf indication contraire dans la loi.

30
Q

Quel est l’exemple de l’arrêt Chouhan qui illustre la distinction entre les lois de pure procédure et celles ayant un impact substantiel?

A

Dans l’affaire Chouhan, la Cour suprême du Canada a distingué entre les lois de pure procédure et celles ayant un impact substantiel. La modification législative en question abolissait l’art. 634 du Code criminel sur les récusations péremptoires. Bien que la Cour d’appel ait considéré qu’il s’agissait d’une atteinte à des droits substantiels, la Cour suprême a conclu que la modification touchait la manière dont les droits étaient exercés, non pas les droits substantiels eux-mêmes.

31
Q

Quelle distinction a été faite dans l’affaire Rogers en ce qui concerne la collecte de preuves dans les affaires de délinquance sexuelle?

A

Dans l’affaire Rogers, la Cour suprême du Canada a fait la distinction entre les peines et les modifications législatives purement procédurales. Le prélèvement de substances corporelles imposé aux délinquants sexuels était considéré comme une modification législative purement procédurale, car il concernait la collecte de preuves et ne faisait pas partie des sanctions. Ainsi, il était applicable même aux personnes déjà emprisonnées.

32
Q

Quelle est l’importance de la distinction entre disposition substantielle et disposition procédurale en matière de rétroactivité?

A

En matière de rétroactivité, la distinction entre une disposition substantielle et une disposition procédurale importe moins que la question de savoir si des droits substantiels sont touchés. L’arrêt R. c. R.S. illustre cette idée, où la modification de l’article 536 du Code criminel a restreint la possibilité pour les accusés d’agression sexuelle de demander une enquête préliminaire. Cette modification a été considérée comme affectant des droits substantiels (notamment le droit à la liberté), et par conséquent, elle n’a pas été appliquée rétroactivement. Les accusés ont ainsi conservé leur droit à l’enquête préliminaire dans les cas où la preuve n’était pas jugée assez solide.