La schizophrénie Flashcards

1
Q

Donner les deux syndromes fondamentaux selon Bleuler (1911).

A
  1. La dissociation (Splatung) : perte de l’unité de base de la personnalité (processus et syndrome).
    Rupture des processus unissant le psychisme de l’individu au niveau intra-psychique. Pensées, affects, comportements ne sont plus liés entre eux de façon harmonieuse. Incohérence, forte ambivalence (ce qui peut avoir deux sens, recevoir deux interprétations). Comportements en contradictions avec les pensées (affectent ne correspondent pas)
    Ex : Un schizophrène se met à danser en disant qu’un martien veut lui arracher la tête et se plaint que cela lui fait mal en riant.
  2. L’autisme : repli sur le monde extérieur. Par ce terme, on désigne la tendance à se couper de l’environnement, à se replier sur soi, à s’isoler. La personne perd tout intérêt pour l’action et pour les relations avec autrui (d’où la perte du contact vital avec la réalité externe et la rupture de la communication avec autrui).
    Attention ! Ne pas confondre avec l’autisme de Kanner, pathologie incluse dans Troubles du spectre de l’autisme DSM 5.
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2
Q

Le morcellement est-il déjà réalisé ?

A

En partie, (d’où la dissociation).

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3
Q

Que reflète le repli autistique ?

A

Il reflète de puissantes défense contre la menace de morcellement (ou menace de son aggravation). Cette coupure relationnelle tente de pallier les tensions extrêmes suscitées par l’échec de l’aspiration fusionnelle (désir de fusion avec autrui).

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4
Q

Pourquoi la dissociation et l’autisme entraînent un cercle vicieux ?

A

La dissociation entraîne la perte de l’unité de base de la personnalité (le fait que le psychisme soit fragmenté). Cela réduit la tension immédiate mais rend aussi le sujet très vulnérable à de nouvelles circonstances traumatiques.
L’autisme en supprimant l’échange avec autrui et la réalité entraîne un appauvrissement interne et donc une vulnérabilité aux événement vitaux et donc un risque de nouvelles fragmentations.

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5
Q

Qu’est-ce que la schizophrénie ? Un syndrome…

A

Un syndrome de fragmentation persistante du psychisme

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6
Q

En sémiologie, comment est caractérisé la pensée du schizophrène ?

A
  • relâchement des associations (expression directe de la dissociation) entraîne discours diffluent (qui va dans plusieurs directions, perte du fil conducteur), avec parfois barrages (ruptures brutales du discours) ou fading (ralentissement discontinue de la parole).
    Le contenu de cette pensée est en partie impénétrable (repli autistique).
  • Sujet ne semble pas prendre en compte perspective subjective de ses interlocuteurs → troubles du langage évocateurs (ex : référence à des personnes inconnues)
  • Rationalisme morbide (il va tout rationaliser par clivage entre le mental et les affects ; La logique de son raisonnement devient de plus en plus incohérente) peut être la trace d’une tentative de restauration d’unité.
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7
Q

En sémiologie, comment est caractérisé le délire du schizophrène ?

A

Les tentatives de maintien d’une unité psychique entraîne le délire paranoïde (délire ni structuré, ni systématisé car la pression dissociative ne permet pas de créer un monde délirant cohérent) et hermétique (en raison du repli autistique).

  • Thèmes variés mais toujours dépersonnalisation profonde (ex : délire de filiation, de transformation corporelle) reflétant perte de l’unité du Moi.
  • Les mécanismes délirants sont tous présents + automatisme mental fréquent. Parfois des hallucinations cénesthésiques qui indiquent une dégradation de ce qui compose le Moi.
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8
Q

En sémiologie, qu’est-ce que l’ambivalence massive du schizophrène ?

A

(existence de pensées, sentiments, comportements incohérents, contradictoires exprimés au même moment)
Cela est le reflet affectif de la fragmentation qui suscite des impulsions contradictoires simultanées.

La relation caractéristique → mélange de désir fusionnel et d’agressivité s’expriment souvent par des idées érotomaniaques et persécutives (en raison du déni défensif).

Attention ! Souvent, malgré les aléas, relation d’une grande richesse car vive sensibilité de ces sujets malgré défenses autistiques.
Même si on parle de « sujet schizophrène », fonctionnement schizophrénique peut être intermittent et se manifester que relativement à certaines situations potentiellement traumatiques liées à l’histoire subjective.

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9
Q

En sémiologie, qu’est-ce que l’émoussement des affects du schizophrène ?

A

C’est une atténuation des affects.
(d’où impression fréquente de distance et froideur affective, peut aller jusqu’à réelle détérioration dans les schizophrénies évoluées)
Mais les défenses se heurtent à la réalité et entraînent décharges émotionnelles → démasquant brutalement angoisse extrême. Discordance peut s’observer entre affects et pensée (ex : sourires immotivés).

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10
Q

En sémiologie, qu’est ce que les bizzareries de la présentation (maniérisme) ou désorganisation de la conduite du schizophrène ?

A

Elle peuvent être liées à la pression de fragmentation. Ce sont des préoccupations délirantes tentant d’assurer une unité psychique, ce sont des manifestations de replis autistique.

  • Apragmatisme (impossibilité d’effectuer gestes de la vie quotidienne) retrait social, négativisme (attitude buttée, opposition), voire mutisme, stéréotypies (répétitions de gestes (ex : balancements) ou de mots) ou clinophilie (rester constamment dans son lit).
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11
Q

En sémiologie, quand sont possibles les manifestations impulsives brutales du schizophrène ?

A

Lorsque les défenses autistiques sont débordées avec un risque de passage à l’acte auto-agressif ou plus rarement hétéro-agressif.

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12
Q

Quels sont les formes de début ?

A

Il y en a une infinité. Elle dépendent de la pression dissociative et des stabilisations temporaires permises par les défense ou les premières mesures thérapeutiques.

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13
Q

Donnez des formes de début possibles.

A
  • Formes à début aigu : reflète déstructuration rapide. Bouffée délirante ou trouble de l’humeur atypique (manie marquée par l’étrangeté des idées, dépression où repli prédomine sur la douleur morale.
  • Formes à début insidieux (trompeur) : s’étend sur des mois et années + symptômes d’autres pathologies, expression de défenses contrôlant temporairement l’angoisse de morcellement (avant qu’échec face à pression dissociative entraîne recours au déni et à la projection).
  • Formes pseudo-névrotiques : symptômes hystériques, phobiques ou obsessionnels focalisant l’angoisse et souvent atypiques (absence de critique). Plaintes hypocondriaques, conversions, dysmorphophobies (trouble de l’image corporelle), « signe du miroir » (l’image devient une autre, le sujet ne reconnaît plus son image. Parfois, dialogue amoureux, disputes conjugales. Certains disent qu’il leur tient compagnie, mais d’autres pratiquent une relation particulière avec le miroir en préférant rester discret).
  • Troubles du comportement : conduites addictives (souvent en lien avec organisation limite - toxicomanies, anorexies bizarres, comportements à risques…) frappants par leur étrangeté. Dépendance à l’objet addictif colmate temporairement menace de morcellement au-delà de l’angoisse de morcellement. Passages à l’acte (tentative de suicide « impulsive », exhibition sexuelle FROIDE car ne s’accompagne pas de plaisir à s’exhiber).

Fléchissement de l’activité : réduction progressive des activités avec retrait social, rupture de la scolarité/vie professionnelle, investissements ésotériques (incompréhensibles), conduites étranges…

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14
Q

Donnez les formes évolutives d’avant.

A

Avant → évolution souvent vers symptômes « négatifs » catatoniques (désorganisation psycho-motrice) ou hébéphréniques (appauvrissement émotionnel d’aspect déficitaire).

Début → symptômes paranoïdes (intuitions délirantes → certaine puissance unificatrice dans espace psychique encore peu fragmenté) et repli autistique fonctionnel (sans altérer en profondeur structuration de la mémoire subjective).

Stade très avancé → toute excitation devient traumatisante sur fond d’une fragmentation multiple → rend inefficace intuitions délirantes et autisme devient abrasif (il use l’ensemble du fonctionnement : émotionnel, relationnel, intellectuel) avec séquelles irréversibles.

Rapidité de ce processus → fonction de l’intensité de la pression dissociative dont le reflet direct est la présence d’un automatisme mental + hallucinations psychiques.

Pics d’activité délirante intense → risque d’aggravation brutale de la fragmentation par déstructuration aigu.

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15
Q

Donnez les formes évolutives prépondérantes d’aujourd’hui

A

Désormais → Activité parasite et épisodes de déstructuration généralement contrôlés avec médicaments antipsychotiques. Prise en charge psychothérapeutique et sociale permet généralement au sujet de se stabiliser.
- Formes paranoïdes : symptômes « positifs » (activité délirante et hallucinations).
- Formes résiduelles : sujet n’a plus de production délirante intense mais conserve forte vulnérabilité (dépendance au soins parfois organisée sur un mode ritualisé pseudo-obsessionnel).
En gros :
1. Phases paranoïdes (où moments productifs alternent avec périodes plus stables sous traitement, rechutent surviennent souvent après interruption de la prise en charge car difficile à accepter initialement ne serait-ce qu’en raison du déni).
2. Passage à une forme résiduelle (après quelques réhospitalisassions, un suivi thérapeutique mieux toléré peut permettre cela. Cependant, illusoire de vouloir « guérir » d’une fragmentation persistante. Souvent, le renoncement à cette guérison même s’il est douloureux, facilite un meilleur équilibre vital).

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16
Q

Depuis quelques temps, plusieurs auteurs reconnaissent une nouvelle évolution, donnez les chiffres.

A

Cependant, depuis quelques temps, plusieurs auteurs reconnaissent une possible guérison.
Lévy-Soussan (1994) :
→ 20 à 25 % guérison totale.
→ 20 à 25 % forme grave (délire ou déficits invalidants, hospitalisation ou assistance permanente).
→ 50 % évolution intermédiaire (accès récurrents, périodes d’amélioration, atteinte variable des domaines affectifs, sociaux et professionnels).

17
Q

Que faut-il se demander avant tout diagnostic ?

A

Evolutions positives parfois observées mais était-ce vraiment une schizophrénie ? Pour cela, attendre au moins 18 mois avant de poser un diagnostic de schizophrénie.

Chez adulte jeune et à fortiori chez l’adolescent d’autres troubles fréquents doivent être écartés avant de poser ce diagnostic même si forte présence de symptômes qui alertent (dépression, personnalité limite, accès maniaque, prise de toxiques…). De plus, même si crainte d’une évolution schizophrénique, les prises en charges actuelles permettent souvent de l’éviter car les potentialités psychiques de cette période de vie montrent de spectaculaires rétablissement.