La bouffée délirante aiguë (BDA) Flashcards
Définition BDA
survenue brutale d’un syndrome délirant, d’évolution brève, favorable à court terme si le sujet est soigné, et ne relevant pas d’une causalité organique ni d’un trouble premier de l’humeur. (l’on ne peut pas diagnostiquer une BDA, si le syndrome délirant a une étiologie organique ou relève d’un trouble de l’humeur déjà présent.)
D’un point de vue psychopathologique, une BDA est liée à
une fragmentation
fonctionnelle aiguë du psychisme survenant chez un sujet soumis à
des tensions particulièrement intenses relativement à sa structure psychique
profonde (ou organisation).
Une BDA est donc déterminée par une interaction entre
des événements vitaux E et une vulnérabilité V reflétant la structure subjective. Les poids respectifs des facteurs de ce “produit” E x V déterminent le pronostic à long terme
Si un sujet développe une BDA parce que sa collègue de travail ne lui a pas adressé la parole, qu’est-ce que cela veut dire ?
Il a sans doute une structure fragile, et, éventuellement, une structure psychotique, d’où un risque de rechute
ultérieure, voire de décompensation persistante.
Si un sujet développe une BDA après un événement grave, qu’est-ce que cela veut dire ?
plus le sujet a connu des événements
intenses dans la période précédant l’éclosion de la BDA, plus il est compréhensible qu’il ait pu “disjoncter”, et moins cela indique une vulnérabilité structurale importante.
Suite à court terme et long terme de la BDA.
Le problème de la structure psychique sous-jacente à une BDA détermine le pronostic à long terme. En revanche, à court terme, le sujet est en danger mais guérit s’il est hospitalisé et soigné.
Pourquoi les soins sont-ils urgents ?
L’urgence des soins est d’autant plus pressante que plus la BDA perdure, plus l’imprégnation délirante par frayage dans la mémoire subjective peut aggraver la vulnérabilité structurale.
Si les soins ne sont pas réalisés rapidement, que peut-il se passer ?
Les soins sont essentiels pour que cette vulnérabilité
ne se majore pas et n’entraîne pas, en cas de confrontation ultérieure à un événement aversif, une décompensation plus massive et pérenne, schématiquement, de type schizophrénique pour les sujets présentant une structure psychotique ou de type trouble bipolaire pour les sujets présentant une organisation limite.
Individus touchés
Jeune (15-35 ans)
Comment se déclare t-elle ?
parfois très brutalement (“coup de tonnerre dans un ciel serein”), mais ceci est loin de constituer la règle. Le plus souvent, on retrouve un prodrome (signes avant-coureurs) de quelques jours avec insomnie, irritabilité, anxiété, bizarrerie, parfois euphorie (par défense maniaque). Puis, rapidement, apparaît le syndrome délirant “d’emblée armé de pied en cap” (Magnan), envahissant tout le champ de conscience avec une forte charge affective et désorganisant gravement le comportement.
En fait, un automatisme mental associé à des idées de référence subdélirantes (i.e faiblement délirantes) précède souvent pendant plusieurs jours le délire proprement dit.
Définition idées de référence
Les idées de référence recouvrent le sentiment infondé d’être l’objet de l’intérêt d’autrui. Ex: « on a encore parlé de moi au journal de 20h. » Elles ont souvent une tonalité persécutive (les voisins ne cessent de rire de
moi) mais pas toujours.
Le délire est-il systématisé
Non, il est non systématisé
La thématique
la thématique est polymorphe (i.e. plusieurs thèmes possibles) : persécution, érotomanie, mégalomanie…
Que reflètent les variations de la thématique ?
la pression de l’angoisse de morcellement et les tentatives défensives erratiques
Pourquoi le sujet ne peux pas se rétablir spontanément ?
Comme les projections persécutives ou érotomaniaques sont elles-mêmes angoissantes, le sujet est dans un cercle vicieux et ne peut se rétablir spontanément.