La bouffée délirante aiguë (BDA) Flashcards

1
Q

Définition BDA

A

survenue brutale d’un syndrome délirant, d’évolution brève, favorable à court terme si le sujet est soigné, et ne relevant pas d’une causalité organique ni d’un trouble premier de l’humeur. (l’on ne peut pas diagnostiquer une BDA, si le syndrome délirant a une étiologie organique ou relève d’un trouble de l’humeur déjà présent.)

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
2
Q

D’un point de vue psychopathologique, une BDA est liée à

A

une fragmentation
fonctionnelle aiguë du psychisme survenant chez un sujet soumis à
des tensions particulièrement intenses relativement à sa structure psychique
profonde (ou organisation).

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
3
Q

Une BDA est donc déterminée par une interaction entre

A

des événements vitaux E et une vulnérabilité V reflétant la structure subjective. Les poids respectifs des facteurs de ce “produit” E x V déterminent le pronostic à long terme

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
4
Q

Si un sujet développe une BDA parce que sa collègue de travail ne lui a pas adressé la parole, qu’est-ce que cela veut dire ?

A

Il a sans doute une structure fragile, et, éventuellement, une structure psychotique, d’où un risque de rechute
ultérieure, voire de décompensation persistante.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
5
Q

Si un sujet développe une BDA après un événement grave, qu’est-ce que cela veut dire ?

A

plus le sujet a connu des événements
intenses dans la période précédant l’éclosion de la BDA, plus il est compréhensible qu’il ait pu “disjoncter”, et moins cela indique une vulnérabilité structurale importante.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
6
Q

Suite à court terme et long terme de la BDA.

A

Le problème de la structure psychique sous-jacente à une BDA détermine le pronostic à long terme. En revanche, à court terme, le sujet est en danger mais guérit s’il est hospitalisé et soigné.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
7
Q

Pourquoi les soins sont-ils urgents ?

A

L’urgence des soins est d’autant plus pressante que plus la BDA perdure, plus l’imprégnation délirante par frayage dans la mémoire subjective peut aggraver la vulnérabilité structurale.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
8
Q

Si les soins ne sont pas réalisés rapidement, que peut-il se passer ?

A

Les soins sont essentiels pour que cette vulnérabilité
ne se majore pas et n’entraîne pas, en cas de confrontation ultérieure à un événement aversif, une décompensation plus massive et pérenne, schématiquement, de type schizophrénique pour les sujets présentant une structure psychotique ou de type trouble bipolaire pour les sujets présentant une organisation limite.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
9
Q

Individus touchés

A

Jeune (15-35 ans)

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
10
Q

Comment se déclare t-elle ?

A

parfois très brutalement (“coup de tonnerre dans un ciel serein”), mais ceci est loin de constituer la règle. Le plus souvent, on retrouve un prodrome (signes avant-coureurs) de quelques jours avec insomnie, irritabilité, anxiété, bizarrerie, parfois euphorie (par défense maniaque). Puis, rapidement, apparaît le syndrome délirant “d’emblée armé de pied en cap” (Magnan), envahissant tout le champ de conscience avec une forte charge affective et désorganisant gravement le comportement.
En fait, un automatisme mental associé à des idées de référence subdélirantes (i.e faiblement délirantes) précède souvent pendant plusieurs jours le délire proprement dit.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
11
Q

Définition idées de référence

A

Les idées de référence recouvrent le sentiment infondé d’être l’objet de l’intérêt d’autrui. Ex: « on a encore parlé de moi au journal de 20h. » Elles ont souvent une tonalité persécutive (les voisins ne cessent de rire de
moi) mais pas toujours.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
12
Q

Le délire est-il systématisé

A

Non, il est non systématisé

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
13
Q

La thématique

A

la thématique est polymorphe (i.e. plusieurs thèmes possibles) : persécution, érotomanie, mégalomanie…

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
14
Q

Que reflètent les variations de la thématique ?

A

la pression de l’angoisse de morcellement et les tentatives défensives erratiques

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
15
Q

Pourquoi le sujet ne peux pas se rétablir spontanément ?

A

Comme les projections persécutives ou érotomaniaques sont elles-mêmes angoissantes, le sujet est dans un cercle vicieux et ne peut se rétablir spontanément.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
16
Q

Sous le délire polymorphe, qu’est-ce qui transparaît ?

A

dépersonnalisation (altération du sentiment d’identité) et déréalisation (sentiment d’étrangeté du monde).

17
Q

Jusqu’où peut aller cette déstructuration ?

A

Cette déstructuration peut aller jusqu’à des thèmes délirants de filiation (ex : « Je suis le fils de Dieu. »), de transformation corporelle, de désincarnation.
Tous les mécanismes délirants peuvent s’associer : des intuitions tentent de contrôler l’angoisse de morcellement, des interprétations s’engrènent de façon erratique sur ces intuitions et aggravent l’angoisse, un
automatisme mental signe souvent l’activité intense de zones de mémoire parasites, illusions et hallucinations psychosensorielles reflètent une expérience délirante assez puissante pour commander les perceptions.

18
Q

Le fonctionnement cognitif est perturbé, pourquoi ?

A

Le fonctionnement cognitif est perturbé en raison de la captation de l’attention par le délire mais la vigilance est en principe normale. La dynamique émotionnelle est bouleversée, en corrélation étroite avec le délire : tous les affects peuvent s’observer, de la panique à l’extase, avec une haute variabilité dans le temps. Les fluctuations thymiques reflètent le contenu des
idées délirantes (et, sous-jacentes à ces idées, la pression de l’angoisse de morcellement ou les réactions défensives).

19
Q

Comment est l’angoisse ?

A

L’angoisse est toujours massive avec un risque de passage à l’acte auto- ou hétéro-agressif. Le comportement désorganisé confirme l’urgence de soins, d’autant que le retentissement somatique est rapide en raison de l’incurie (laisser-aller, négligence).

20
Q

Formes cliniques

A

Infinies : ralentissement et tristesse d’allure mélancolique, excitation et euphorie évoquant la manie, désorganisation comportementale suggérant une confusion.

21
Q

Quels sont les autres diagnostics différentiels des autres délires aigus ?

A
  • dans la mélancolie, le ralentissement et la douleur morale sont plus constants.
  • dans la manie, l’excitation et l’euphorie prédominent plus nettement.
  • dans la confusion, on observe une altération de la vigilance avec désorientation spatiale.
22
Q

Tous les intermédiaires entre ces syndromes peuvent s’observer, pourquoi ?

A

Car ces entités nosographiques ne sont que des points de repère conceptuels et leur association est aisément compréhensible quand on se place sous un angle psychopathologique.

23
Q

Evolution de la BDA

A

Par définition, une bouffée délirante évolue favorablement à court terme (environ un mois), ce d’autant que le sujet est soigné rapidement.

24
Q

Comment le sujet est-il soigné ?

A

L’hospitalisation et la prescription de neuroleptiques (médicaments antipsychotiques) permettent de
contrôler rapidement l’intensité du délire, ce qui favorise l’instauration d’une relation thérapeutique de qualité.

25
Q

Qu’est-ce qui est généralement observé au décours ?

A

Une réaction dépressive s’observe souvent au

décours, non péjorative en elle-même, car elle peut indiquer une prise de conscience par le sujet de ses difficultés.

26
Q

Élément essentiel du pronostic

A

Un élément essentiel du pronostic est la possibilité de “critique” par le sujet de son expérience délirante, c’est-à-dire la capacité d’élaboration de cette expérience
(par opposition au déni), dont une expression concrète est l’investissement d’une psychothérapie au-delà de la période aiguë (outre une prise de médicaments
conseillée d’au moins six mois).

27
Q

Trois évolutions possibles

A
  • Dans 40 % des cas, l’épisode est unique et le sujet ne développera pas d’autre pathologie psychique grave.
  • Dans 35 % des cas, le sujet présentera plus tard dans sa vie d’autres épisodes délirants aigus, souvent sous la forme d’épisodes maniaques ou mélancoliques s’inscrivant dans un trouble bipolaire (psychose maniaco-dépressive).
  • Dans 25% des cas, le sujet développera progressivement une schizophrénie,
    c’est-à-dire une psychose persistante non systématisée.
28
Q

On considère que le risque de schizophrénie est d’autant plus élevé si

A
  • Les circonstances déclenchantes de la BDA sont minimes et que le sujet présentait des éléments pathologiques antérieurs (e.g., personnalité schizoïde)
    ou des antécédents familiaux.
  • Le délire est très hermétique avec un retrait affectif important, évocateur d’un repli autistique défensif contre l’angoisse de morcellement.
  • L’évolution est lente, dépassant un mois, avec une critique peu élaborée de l’épisode (voire absente).
  • La réinsertion socio-professionnelle ou scolaire — reflet des capacités d’adaptation et d’échange — est retardée voire impossible.