L'EXAMEN NEUROPSYCHOLOGIQUE Flashcards
Quel est le second objectif de l’examen neuropsychologique ?
La réadaptation est un second objectif plus ou moins explicite, mais tout aussi essentiel.
Chez les patients atteints d’une affection aiguë, comme le traumatisme crânien ou l’accident vasculaire cérébral (AVC), une rééducation est presque toujours nécessaire.
LA PLACE DE L’EXAMEN NEUROPSYCHOLOGIQUE DANS LA RÉÉDUCATION
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L’évaluation et l’interprétation des troubles est habituellement le premier objectif de l’examen neuropsychologique.
Au cours des décennies passées, une telle rééducation était guère recommandée dans les affections évolutives telles que les démences ou une tumeur inopérable.
Qu’en est-il de nos jours ?
Aujourd’hui, de plus en plus nombreux sont les spécialistes qui proposent une rééducation à ces patients, par l’apprentissage des techniques de compensation pour améliorer l’attention (Rigaud, 2005), et pour mieux contrôler les comportements inadaptés.
La première question qui se pose pour juger de la pertinence d’une rééducation est de savoir si le patient est {« éducable »}.
{« éducable »}
La première question qui se pose pour juger de la pertinence d’une rééducation est de savoir si le patient est « éducable ».
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Quelle est la réponse à cette question ?
La réponse repose sur l’évaluation des performances en termes :
- > d’attention,
- > de rappels mnésiques d’une information nouvelle,
- > d’apprentissages,
- > de compétences motrices,
- > d’habitudes pratiques dans la vie quotidienne et de comportement social.
Pourquoi est-il nécessaire de faire une évaluation individualisée des compétences ?
Il est nécessaire de faire une évaluation individualisée des compétences en intégrant des tests écologiques, afin de tenir compte des besoins propres à chaque individu dans sa vie de tous les jours et de l’évaluation des troubles spécifiques à chaque affection.
Une femme de 75 ans, atteinte d’une MA débutante, vivant à domicile, n’aura pas les mêmes attentes et besoins de rééducation, qu’un homme de 45 ans, victime d’un AVC qui doit reprendre son activité professionnelle de bureau, quelques mois après l’accident neurologique.
La rééducation des personnes cérébro-lésées est confrontée à un paradoxe. Expliquez.
La rééducation des personnes cérébro-lésées est confrontée à un paradoxe, dans la mesure où les capacités nécessaires à la rééducation sont précisément celles qui sont les plus vulnérables aux lésions cérébrales :
- > l’attention,
- > l’apprentissage,
- > les fonctions exécutives.
Quel est l’enjeu que ces patients imposent au neuropsychologue et à l’équipe ?
L’enjeu que ces patients imposent au neuropsychologue et à l’équipe est d’identifier les capacités restantes. En effet, les capacités préservées seront utilisées pour aider le patient à comprendre, à compenser les aptitudes altérées afin d’élaborer avec lui des méthodes d’adaptation.
Ainsi, les capacités préservées seront utilisées pour aider le patient à comprendre, à compenser les aptitudes altérées afin d’élaborer avec lui des méthodes d’adaptation.
À cet égard, l’interdépendance entre cognition, émotion et comportement est à prendre en compte. Expliquez.
La distinction entre fonction cognitive d’une part, fonction émotionnelle, comportement et personnalité d’autre part, pose question. Les progrès des neurosciences, au cours des dernières décennies, ont confirmé une interdépendance que l’intuition des philosophes avait déjà permis de percevoir (Damasio, 1995). Il est à la fois utile et pratique de les distinguer, dans l’évaluation neuropsychologique, pour mieux comprendre leur implication respective sur l’humeur et le comportement.
Ainsi, l’anxiété est probablement la réaction la plus commune aux altérations cognitives d’origine lésionnelle. Dans les affections aiguës, comme le traumatisme crânien ou l’accident vasculaire cérébral, les processus mentaux sont bouleversés en quelques minutes ou heures. Ils conduisent à une altération des fonctions cognitives, et plus largement des compétences. Il en résulte une anxiété qui devient un compagnon au long court. Seuls semblent en être épargnés ceux qui sont suffisamment inconscients de leurs troubles (anosognosie). Cette anxiété peut s’estomper chez les sujets capables d’apprendre à s’adapter à leurs déficits, c’est un processus à long terme. Aussi, les traitements médicaux et psychologiques de l’anxiété constituent-ils une part non négligeable des programmes de rééducation. Dans les affections évolutives telles que les démences, chez la plupart des patients, l’anxiété apparaît quand le sujet est encore conscient de la détérioration croissante de ses fonctions mentales. Ces patients peuvent aussi bénéficier des médications et des psychothérapies de soutien (Rigaud et al., dans Botez-Marquard et Boller, 2005). Tant qu’ils sont capables d’acquérir des techniques de compensation, en utilisant, par exemple, des programmes quotidiens affichés, de tels apprentissages entretiennent la perception fragile qu’ils ont de leur autonomie et de leur dignité. Cela permet de réduire leur anxiété, au moins temporairement, jusqu’à ce que la maladie annule les acquis.
Dans l’ensemble des pathologies neurologiques, la dépression est fréquente, qu’elle soit d’origine réactionnelle et/ou liée à des altérations neurobiologiques. Pour certains patients, c’est une réponse à la prise de conscience de leurs déficits, de leurs incapacités et de leur handicap : perte d’emploi, réduction des responsabilités et des activités sociales et de loisirs, des revenus financiers et, au bout du compte, une douloureuse impression de perte de leur dignité, qu’ils lisent dans le regard des autres. L’anxiété comme la dépression sont accessibles aux médications et à la psychothérapie et bénéficient aussi des effets de la rééducation.
D’une manière générale, les rééducations sectorielles du langage, de la mémoire, de l’attention doivent s’inscrire dans un programme global, souvent pluridisciplinaire de réadaptation. Un tel programme vise à réduire le handicap, répondre aux besoins individuels, favoriser l’acceptation du handicap et restaurer le sentiment d’identité lorsque cela est possible (Ben Yishay et Daniels-Zide, 2000). Dans de tels programmes destinés aux cérébro-lésés, le neuropsychologue tient une place essentielle.