Item 251 - Amaigrissement à tous les âges Flashcards
Connaître les 4 principaux mécanismes responsables d’un amaigrissement
Un amaigrissement étant lié à un déséquilibre entre les entrées énergétiques et les sorties énergétiques, il existe quatre mécanismes physiopathologiques, parfois intriqués, pouvant conduire à un amaigrissement :
- ① La diminution des ingesta (apports alimentaires) est la cause la plus fréquente. Elle est parfois spontanément reconnue (perte d’appétit, trouble de la déglutition, du goût, de l’odorat, trouble digestifs…), parfois elle est niée (troubles des conduites alimentaires ou méconnue (dépression, trouble de conscience, polymédication). Même lorsqu’elle est présente, il convient de rechercher les autres mécanismes qui peuvent être associés.
- ② La malabsorption (maladie cœliaque, résection ou maladie inflammatoire de l’intestin grêle) et/ou la maldigestion (gastrectomie, insuffisance pancréatique exocrine notamment par pancréatite).
- ③ Une augmentation des dépenses énergétiques. De multiples circonstances sont susceptibles d’augmenter la dépense énergétique totale :
- La thermorégulation (frisson sudation) ;
- Les maladies aiguës (réactions inflammatoires, lutte contre l’infection, douleur) ou chroniques, bénignes ou malignes, certains de leur traitement (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie) ;
- Les phénomènes de réparation et de cicatrisation (brûlures étendues, chirurgie).
- ④ Des pertes caloriques et/ou protéiques (glycosurie, syndrome néphrotique, lésions cutanées étendues, entéropathies exsudatives)
Connaître les 4 principales causes d’un amaigrissement
Il existe quatre grandes causes génériques d’amaigrissement (qui ne sont pas mutuellement exclusives et peuvent donc être associées)
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Organiques
- ↓ ingestas (perte d’appétit souvent)
- ↑ dépenses énergétiques (pathologies intercurentes, cicatrisation)
- malabsorption (coeliaque, MICI) ou maldigestion (IPEx)
- ↑ pertes (Sd Néphro, enthéropathies exsudatives)
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Psychiatriques
- ↓ ingestas +++
- mécanismes compensatoires
- ↑ AP parfois
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Socio-environnementales
- difficulté d’accès aux aliments (famine, pauvreté)
- négligence vis-à-vis de l’alimentation (addiction, solitude)
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Iatrogènes
- CT, morphinique, antidépresseurs
- polymédication
- mises à jeun itératives
- repas sautés pour cause d’examen paramédicaux
Diagnostic positif d’amaigrissement et ΔΔ
Définition
- L’amaigrissement est une perte de poids.
- L’amaigrissement témoigne d’un déséquilibre entre les apports et les dépenses énergétiques
- Il correspond à une perte de masse intracellulaire répartie harmonieusement ou pas : la perte de poids liée la résorption des OMI ne compte pas.
ΔΔ
- La perte de poids secondaire à un mouvement hydrique (fonte d’OMI, ponction d’ascite, déshydratation) ou celle secondaire à l’ablation d’un tissu (amputation, exérèse d’une importante tumeur) ou à un accouchement n’est pas un amaigrissement.
- L’amaigrissement doit aussi être distingué de la maigreur. On peut être maigre sans avoir maigri, c’est principalement le cas de la maigreur constitutionnelle : le poids est, et a toujours été, bas et reste stable. Toutefois l’indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 16. Il n’y a pas de retentissement pathologique physique notable.
Connaitre les signes d’une ↓ des ingesta
↓ ingesta est par définition une baisse des apports alimentaires par rapport à la situation habituelle. Durant l’interrogatoire, la diminution des ingesta est inconstamment rapportée par les patients ou par leur entourage.
Il existe une baisse des ingesta s’il y a un déficit entre les ingesta réels et les besoins estimés pour un individu donné.
Les ingesta peuvent être :
- Calculés par un diététicien au cours d’une enquête diététique rétrospective des ingesta de la veille, voire des 3 à 7 derniers jours. Mais cette méthode est chronophage.
- Estimés à l’aide d’une une échelle visuelle ou verbale analogique (EVA) évaluant les ingesta de la veille (de zéro à 10). Cette méthode peut être utilisée au domicile comme à l’hôpital.
- Estimés en hospitalisation ou en institution de façon semi-quantitative par le personnel qui débarrasse les plateaux repas du patient (a tout mangé, a mangé plus de la moitié, à manger moins de la moitié, n’a rien mangé du plateau ou est à jeun).
En cas de TCA la ↓ des ingesta est parfois farouchement niée. Il faudra alors vérifier qu’il n’y ait pas de dissimulation des aliments ou d’action purgative (vomissements notamment).
Connaître les signes cliniques évocateurs d’une malabsorption et/ou maldigestion : #LiSA
Connaître les signes cliniques évocateurs d’un amaigrissement : #MARTINGALE
La malabsorption et/ou la maldigestion se manifestent habituellement par des selles :
- Trop fréquentes (>3/j) et/ou abondantes (>300 g/j),
- De consistances molles ou liquides et/ou grasses (stéatorrhée clinique),
- Survenant le plus souvent dans un contexte d’inconfort digestif et de douleurs abdominales.
Signes cliniques
-
Maladie Coeliaque (= intolérance au gluten) = cause la + fréquente de malabsorption intestinale
- douleurs abdominales + diarrhées lors de la prise d’aliments contenant du gluten
- S’améliorent à l’exclusion de ceux-ci
-
Maladie de Crohn sévère
- perte de protéines possible (entéropathie exsudative).
- Diarrhées chroniques d’origine infectieuse, tumorale (TNE) ou post-chirurgicale par résection du grêle (sd du grêle court)
- La mucoviscidose, la pancréatite chronique et les ATCD de chirurgie pancréatique
- stéatorrhées
- Obstacle à l’excrétion de bile (lithiasique ou tumorale)
- ictère franc
- selles décolorées (stéatorrhées)
Examens paracliniques à pratiquer devant un amaigrissement involontaire isolé sans orientation
TOPO à lire sur le score SCOFF
MARTINGALE
Étiologies de l’amaigrissement
Arbre de démarche diagnostique face à un amaigrissement
Interrogatoire
Amaigrissement
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